Citations de Andrea H. Japp (1110)
Il se persuadait qu’un jour, un signe du ciel lui permettrait de retrouver femme. De plus, ses exigences vis-à-vis du beau sexe dépassaient une silhouette plaisante, une réserve de bon aloi et un talent pour la broderie ou le chant. Il la voulait intelligente, vive, belle, pourvue d’une aimable hardiesse et de cette force des femmes : discrète mais indestructible. Bref, il ne souhaitait pas simplement une épouse, mais une véritable compagne.
La douceur d’être accueilli par un sourire, de mignonnes inventions, une plaisante causerie. Le goût qu’il avait d’un corps de femme aimante, à qui le désir de lui faisait clore les paupières.
J’aime beaucoup la compagnie des femmes… Cependant, elles sont irritantes au possible lorsque leur prend la lubie de s’affairer autour de vous telles oies protégeant leurs oisons !
Les sentiments et convictions extrêmes, qu’ils soient incriminants ou l’inverse, éveillent une certaine défiance en moi. Mon expérience m’a maintes fois prouvé que la vérité n’était guère si tranchée. Raison et preuves me sont plus rassurantes.
Le passé devait se refermer pour ne plus jamais s’entrouvrir.
Et lorsqu’ils ont l’argent, le goût du pouvoir les ronge. La raison pour laquelle j’apprécie Venelle. Il est riche, ainsi que je vous l’ai indiqué, mais se contre-moque du pouvoir et de ceux qui l’exercent. Une tournure d’esprit parfois très irritante.
Lorsque les secrets ne sont point vils, on a plaisir à les divulguer.
Les bonnes maisons gardaient leurs fidèles serviteurs jusqu’à leur mort, les destinant à d’autres occupations lorsqu’une maladie de vieillerie leur tordait les mains et le dos.
Âgée de vingt-quatre ans, trois ans de plus que sa maîtresse, avenante sans être jolie, dépourvue de dot, elle savait déjà qu’elle ne se marierait pas. Elle préférait rester fille, au service des Coulomb, plutôt que de se rabattre sur un vieux laid, peut-être ivrogne et violent et qui la ferait trimer pour son seul bénéfice.
A bon maître, bon serviteur. Aussi tout le monde s’empressait-il de dépoussiérer, balayer, laver les sols à grande eau savonneuse, cirer, battre matelas, couvertures et tapis, une corvée réservée au début de printemps.
Tais-toi, tu vas mentir. Pis, je n’ajouterai pas foi à tes boniments et t’en tiendrai rigueur. Je n’ai pas choisi, encore moins que toi. Ils ne choisissent pas non plus. Ainsi va le monde pour nous autres. Épargnons-nous les fables de consolation.
Elle possédait un sens politique déroutant pour une représentante de la douce gent mais, prudente encore, ne le manifestait qu’en intimité.
On ne fait jamais aussi bien souffrir que lorsque l’on sait où faire mal, surtout lorsque l’on a ordre de maintenir un condamné longtemps en vie. Ils se transformaient donc souvent en chirurgiens, un art si méprisé que les médecins l’abandonnaient volontiers aux barbiers.
Tuer est relativement simple. Il suffit d’une haine, d’un emportement, d’une terreur, de quelques instants de basculement. Torturer exige un esprit différent, un monstre ou alors un professionnel capable d’oublier qu’il torture.
On les détestait, les méprisait, alors même qu’on les craignait. Étrangement, les bons chrétiens qui décidaient de la torture ou de la mort exécraient ceux chargés d’exécuter leurs arrêts.
Gloria était trop lucide pour se leurrer sur son anorexie, même si elle ne tolérait d'en discuter qu'avec son cerveau. Quel bel exercice de dressage, de maîtrise d'un corps, que de le forcer à refuser ce qu'il désire le plus : vivre. Le comble du contrôle intellectuel. Il y a quelque chose de grisant dans cette domination du corps par l'esprit, jusque dans l'extrême fatigue générée par les privations. Le corps s'amenuise jusqu'à n'être presque plus sensible. S'installe la sensation de n'être qu'un cerveau et des yeux qui avancent, libérés de tout.
Et puis je disparais aux yeux du monde, mes règles cessent, mon sexe se dilue, ma transparence me dissimule à mes prédateurs. Qui aurait envie de violer des yeux ?
— Dent pour dent ! tu me l'arraches avec une clef à molette, je te l'extirpe a pied-de-biche !
— Oh, c'est dégueu ! protesta Charlotte avec une grimace d’écœurement.
Emma haussa les épaules :
— C'est une image.
— Bonjour le graphisme ! Attends... on est pas dans Réglement de comptes à la débroussailleuse.
— Règlement de compte à OK Corral ou Meurtres à la tronçonneuse, rectifia Juliette qui avait trouvé ce dernier film un tantinet hémoglobineux.
— Eh ben... quand un homme... enfin, quand une fille lui plaît et que, enfin, ça lui fait de l'effet... enfin, voyez ce que je veux dire... c'est qu'est-ce qu'il faut faire ?
Hélène se redressa de toute sa haute taille et, le regard gris acier fixé sur l'entrejambe de Fabrice, un regard de géomètre qui évaluerait le boulot, proposa d'une voix paisible :
— La castration. Ça marche très bien chez les bovins.
Ah, c’que c’est long, une minute ! On ne s’en rend compte que lorsqu’on compte les secondes en se trompant systématiquement de dizaines.
On pouvait diriger le jet d’urine sur la languette. Néanmoins, étant entendu son état de nerfs, elle allait faire pipi partout, notamment sur ses mains, mais pas sur la bande de papier absorbant. Les hommes ont un gros avantage en matière de jet directionnel.