Jonas n'était pas simplement Jonas. Lui et Luciano étaient deux personnes, comme un dédoublement de la personnalité, mais en bien plus étrange.
C'était quelqu'un de bien, si elle pouvait passer outre les crocs et le sang.
Les amis vous gardent en forme, l'amour pourrait combler votre cœur, un amant peut réchauffer votre lit, mais solitaire est l'âme qui ne trouve sa sœur.
- Il serait plus utile que tu mettes ton charme à profit pour la mettre à l'aise, plutot que de la confronter à chaque détour, ajouta Michael, lui decochant un regard chargé de sens.
Blane haussa les epaules.
- Je n'ai pas tes talents. Casanova ne fait pas partie de mon patrimoine genetique.
— Cela ne te dérange pas que je nous aie liés ainsi ?
— Non. J'aurais cru que cela me dérangerait, mais ce n'est pas le cas, dit-il en rapprochant sa joue de la sienne pour murmurer. C'est ce que j'ai toujours voulu. Simplement, je l'ignorais.
Cette pensée la fit sourire.
— Je t'aime, Christiana.
Tori ne devrait jamais le savoir. Si elle savait ce qu’il avait fait, même si c’était pour lui sauver la vie, elle ne le lui pardonnerait jamais. Non. Elle tenterait à nouveau de le tuer, et cette fois elle réussirait peut-être.
Quand même, encore une morsure et leur lien serait complet. Dominatore et compagna pour l’éternité. Il en était capable, même sans son consentement, mais elle ne serait jamais sienne, de cette façon. Même ce lien pouvait être rompu avec suffisamment d’entêtement. S’il y avait une chose que cette femme possédait abondamment, c’était l’entêtement.
-Tu nous as donné un foyer extraordinaire, un endroit sécuritaire où on se sent normal. Elle est assez forte pour résister à leurs tests. Laisse-leur le temps de comprendre qu’ils l’aiment bien.
Elle tendit la main vers… sa peau. Sa main était assez proche pour ressentir le froid glacial qui irradiait de lui.
-Jonas n’aimera pas ça, si je te dévore, dit-il en lui jetant un regard.
Elle retira brusquement sa main.
-Nous semblons éprouver une tendresse pour toi.
La bête regarda de nouveau la route.
Les premiers mots la firent frissonner. Jonas n’était pas simplement Jonas. Lui et Luciano étaient deux personnes, comme un dédoublement de la personnalité, mais en bien plus étrange.
Blane n’avait qu’une mission : celle de l’empêcher de découvrir qu’Elena était une succube. Tout ce qu’il faisait ne servait qu’à la distraire, même sa tentative de séduction.
-Dégage, dit-il en donnant à Christiana un avertissement silencieux. Elle n’en vaut pas la peine.
Quelque chose dans le regard froid de Jonas, qui avait été accueillant jusqu’à maintenant, et le ton de sa voix firent en sorte que le commentaire l’atteignit droit au cœur. Il croyait vraiment qu’elle n’en valait pas la peine. Comme si elle valait moins que lui.
D’une certaine façon, c’était logique. Pour cette bande de mafieux à l’italienne, elle n’était autre qu’une enfant gâtée qui jouait les espionnes pour le compte du chef. Elle avait été idiote de croire qu’ils la considéreraient comme l’une des leurs.
Jonas portait un t-shirt noir serré sur ses muscles, qui accentuait sa carrure. Au dos, un point de mire blanc s'accompagnait des mots suivants : " vas-y, mais t'as interet à viser juste"