Vivian immortalise ses co-passagers à bout portant, empietant parfois sur leur espace vital. Elle fait déjà preuve d'agressivité et d'intrepedité dans sa pratique.
A en croire John Maloof, lors de son entretien avec sa future employeurs Nancy Gensburg, Vivian ne présente aucune référence, alors qu'elle a travaillé pour plus d'une douzaine de familles. Avec détermination, elle s'apprête à refermer la porte sur sa vie et sa famille new-yorkaise et jamais elle ne révélera son passé, même pour décrocher un emploi.
Son nom a été associé à celui de grands maîtres de la Street photography- Bérénice Abbott, Lisette Model et Robert Franck- , mais les experts n'ont pas encore tranché et reste à savoir où ils placeront Vivian Maier parmi les canons de l'histoire de la photographie .
Tout ceci composait finalement la partie émergée de l'iceberg de la famille Maier; immergée sous la surface se trouvait une histoire de bâtardise
, de bigamie, de rejet parental, de violence, d'alcool, de drogues et de maladies mentales.
Robert Faure, journaliste originaire de cette région, décrit le Champsaurien en ces termes : " une personne qui est, par dessus tout, éprise de liberté, qui veut être son propre maître et a du mal à accepter les contraintes."
Pour la première fois, et non la dernière, Vivian semble avoir du mal à se séparer de ses photos.
Au moment de sa première arrestation, Carl prétend même ignorer le nom de sa sœur. Il paraît incroyable que Vivian ait vécu parmi les siens sans que jamais personne note sa présence. Quelques années plus tard, sa mère l'abandonner à pour de bon .
Faisant preuve d'une grande résilience, elle a surmontée tous les obstacles qui se trouvait sur son chemin. Jusque tard dans sa vie, elle s'est montrée optimiste, pragmatique, engagée et bien informée, vivant toujours comme bon lui semblait.
Les Hautes-Alpes ayant, contre toute attente, produit deux photographes remarquables ( Jeanne Bertrand et Maier) les Champsauriens n'auront de cesse de chercher des connexions entre elles ; or Vivian n'a que quatre ans à l'époque où elle vit avec Jeanne, celle-ci ne peut donc être considérée comme une influence. La photographie s'est en réalité transmise par Marie( mère de Vivian), qui à ce moment-là entre en possession d'un appareil, une innovation pourtant réservée aux plus aisés.
Elle sait qu'elle a du talent, elle aime son travail et, de temps à autre, caresse l'idée de relancer sa carrière, mais voilà, le partage de ses photos lui est devenu impossible.