AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Anna Giurickovic Dato (41)


Il m’est si difficile d’admettre qu’un même événement puisse être drôle ou tragique, joyeux ou violent selon la perception de chacun. Il m’est impossible de comprendre comment des personnes partageant un toit et des habitudes peuvent effectivement vivre et ressentir de manière différente, parfois opposée, un même instant de vie.
Commenter  J’apprécie          00
Il y avait plein de mendiants qui tendaient les bras vers moi et répétaient, sans fin, des prières en l’honneur d’Allah. Ils étaient estropiés et malades, tous vêtus de haillons, et un seul, je n’arrive pas à l’oublier, portait une tenue en velours bleu et racontait des histoires aux passants en échange de quelques pièces. Un marchand de chameaux est arrivé, il venait du marché de Settat, et vendait une bête pour quarante mille francs. Moi, petite fille, j’ai tout de suite couru vers les chameaux, tu imagines. Le marchand s’est approché et m’a demandé de payer pour jouer avec ses animaux
Commenter  J’apprécie          00
Il m’étreignit sans me laisser le temps d’entrer, m’embrassant le visage et le cou, arrachant presque mon soutien-gorge. Puis d’une main (je ne lui avais jamais connu pareille fougue !) il poussa ma tête vers le bureau, me faisant pencher en avant, tandis que son autre main relevait ma jupe et écartait ma lingerie comme s’il ne pouvait attendre que je la retire. Ce fut une effusion brève, enflammée et solitaire. J’étais suspendue à ses lèvres comme d’habitude, j’espérais qu’il continue, j’espérais qu’il me retourne et dise en me fixant de ses yeux ardents : « Tu es tellement belle. »
Commenter  J’apprécie          00
C’est comme ça. Nous n’avons pas choisi, quand on tombe amoureux il n’y a pas d’âge qui tienne. 
Commenter  J’apprécie          00
Quelle sensualité ! si jeune et innocente. Elle n’aimait pas jouer, ne prenait pas le soleil aux heures les plus chaudes, seulement en fin d’après-midi elle s’allongeait au bord de la piscine, la poitrine découverte, un pied se balançant dans l’eau.
Commenter  J’apprécie          00
C’était une de ces personnes capables de tout obtenir avec le minimum d’effort, maintenant ses interlocuteurs à distance et dans une confortable position de soumission, sans qu’ils puissent faire autrement qu’obéir à sa froide et désarmante gentillesse. Elle avait de longs pieds d’Égyptienne, prisonniers de ravissantes sandales en cuir sombre, un pantalon blanc avec des petits pois orange brodés à la main et des cheveux blond clair coupés à la garçonne, raidis par la laque sur son front. Ruggero était un brave, un rêveur. Il aimait la bonne chère et mangeait avec voracité.
Commenter  J’apprécie          00
Il peint ce qu’il voit, mais ce qu’il voit diffère du réel. Son cuivre, par exemple, est un rose tendre et charnel évoquant le corps d’une femme. Le travertin est en jaune de Naples, avec des contours estompés. Les médaillons en bas-relief semblent flotter au gré du vent et l’eau, vert chartreuse, surgit pleine d’angoisse des petites bouches.
Commenter  J’apprécie          00
Au fond c’est un homme simple, il aime les femmes, le cinéma, la mer en hiver. Il sourit, lèvres serrées. On dirait un de ces hommes qui ont toujours le courage de leurs bons sentiments, mais qui sait s’ils sont réellement capables d’accepter le sentiment d’appartenir à quelqu’un. Il est énergique, désireux de fantasmer sur l’aujourd’hui et le demain. Il peint avec grâce des aquarelles au trait léger.
Commenter  J’apprécie          00
Elle bavarde à présent, détendue. Elle a les yeux vifs, les lèvres bien dessinées, le visage lumineux et elle bouge ses mains avec délicatesse, comme si elle avait soudain pris conscience de la beauté harmonieuse de son corps.
Commenter  J’apprécie          00
— Il n’est jamais trop tôt, hein ?— Il n’est jamais trop tard non plus, ça dépend des points de vue. 
Commenter  J’apprécie          00
Lorsque ensuite je connus Giorgio, si fort et assuré, il devint très vite ma racine, la seule que j’aie jamais eue. Le jour où il me demanda de l’épouser je me sentis bénie, la plus chanceuse des femmes.
Commenter  J’apprécie          00
Il me serra contre lui et je le sentis gonflé, plein d’un désir irrépressible. Combien de mois l’avais-je attendu ! Il me prit là, après avoir embrassé mes jambes, apaisant enfin toute la soif qui me dévorait, entre le trouble de mon plaisir et la douleur brûlante dans mon dos, écorché par les cailloux. Cela dura quelques secondes puis, s’abandonnant sur mon corps, il s’endormit.
Commenter  J’apprécie          00
C’était un homme taciturne. Il rentrait fatigué, s’asseyait dans un fauteuil et mettait un cigare dans sa bouche, parfois éteint, juste pour le plaisir de sentir la saveur du tabac sur sa langue. En le voyant aussi réservé et enfermé dans ses pensées solitaires, j’avais du mal à me rappeler notre amour, celui frais et vif des premiers temps, et je doutais qu’un tel amour ait vraiment existé. Je l’avais adoré, je l’avais imploré, je l’avais attendu et enfin, quand j’eus dix-huit ans, il me demanda de l’épouser. Il en avait déjà vingt-sept et travaillait. Nous avions l’habitude de sortir ensemble le samedi après-midi, une glace dans la rue piétonne avant d’aller au cinéma, la première séance du soir. Jamais il n’avait glissé une main sous ma jupe ou, de ses paumes rugueuses, effleuré mes bas. Il m’embrassait avec pudeur, en me tenant la nuque, et disait en caressant mes cheveux : « Qu’ils sont doux, quel bon parfum de pêche. » Il ne lâchait jamais ma main, la serrait comme s’il voulait attirer mon corps contre lui, mais avec un profond respect il le laissait où il était, mes doigts entrelacés aux siens. Il hantait mes cauchemars et mes rêves, réglait mes humeurs, disposait de mon temps et de mes envies qui grandissaient comme une torture sans trêve.
Commenter  J’apprécie          00
« Mais regarde-la, elle se cache comme les autruches ! »Sa maman se moque en préparant le thé.« Les autluches ?— Ce sont des oiseaux géants qui cachent leur tête dans le sable pour ne pas qu’on les voie. Le corps est dehors et seule la tête est cachée. Ils sont coquins comme toi.
Commenter  J’apprécie          00
Les enfants sont parfaitement en droit d’attendre protection, assistance et amour pour réaliser tout leur potentiel dans la vie.
Commenter  J’apprécie          00
C’est une enfant très intelligente et les personnes intelligentes font parfois des choses étranges.
Commenter  J’apprécie          00
Elle a besoin de mes bras, c’est un médicament. Il y a sept ans nous sommes retournées vivre à Rome pour faire comme si le passé n’avait pas existé. Des lieux différents, qui ne portent pas le poids de ce qui est arrivé, pour faire grandir ma fille loin des violences commises et subies. Mais le passé semble flotter au-delà de l’espace, s’insinuer pervers dans les instants que nous aurions préféré réserver à la joie.
Commenter  J’apprécie          00
Son père caresse ses parties les plus intimes d’abord lentement, puis avec détermination. Pas l’ombre d’un nuage, le ciel est étoilé. Le corps d’un homme qui frémit, bouge, crée cette chaleur que Maria ne connaît pas, qu’elle ne devrait pas connaître. Puis il s’arrête, s’abandonne. Elle ne sait pas pourquoi, ne sait pas ce qui se passe, mais n’a pas le courage de le demander, de demander à sa maman le sens de ce moment.
Commenter  J’apprécie          00
Une main froide s’étend sur son corps, chatouille son flanc. Maintenant elle passe sous l’élastique de son petit pantalon en coton jusqu’à toucher son ventre. D’instinct elle se dégage, sa lèvre supérieure tremble. Elle ne veut pas contrarier son papa, c’est une petite fille spéciale. Trèsspéciale. L’homme pose le livre, éteint la lumière et Maria voit disparaître dans le noir ses reflets orangés. Son corps s’approche de celui de l’enfant. L’homme est ému au contact de sa peau délicate, repose sur elle tout son poids et Maria retient sa respiration. Elle n’arrive pas à gonfler son thorax, elle reste en apnée. Les mains de son père glissent dans sa petite culotte et Maria éprouve une sensation étrange, de chaleur et de tristesse.
Commenter  J’apprécie          00
Tout l’islam célèbre l’Aïd el-Fitr qui marque la fin du Ramadan. Trois jours de réjouissances mérités après le jeûne. Les parents de Maria sont italiens et vivent à Rabat depuis quelques années seulement, mais ils participent à la joie de cette communauté. Elle marche main dans la main avec sa maman qui la laisse goûter tout ce qu’elle veut. Son papa explique à un couple français le sacrifice d’Abraham. C’est un homme robuste, grand, beau. Maria s’aperçoit que, quand il passe, les gens le regardent avec respect, briguent ses attentions. Elle sait que c’est un homme important, un diplomate qui travaille à l’ambassade italienne au Maroc. Elle aimerait couper une boucle orangée sur sa tête et la conserver dans sa trousse pour pouvoir dire : ça, c’est mon papa.« Abraham étendit la main et saisit le couteau pour immoler son fils. Mais l’ange du Seigneur l’appela du haut du ciel et dit : “Abraham ! Abraham ! Ne porte pas la main sur le garçon ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tu crains Dieu : tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique.” »Maria est absorbée par une pensée. Elle est l’unique fille de son père.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Auteurs proches de Anna Giurickovic Dato
Lecteurs de Anna Giurickovic Dato (25)Voir plus

Quiz Voir plus

Tintin : 24 Albums - 24 Questions

Dans Tintin au Pays des Soviets, comment Tintin s’évade-t-il de sa cellule de prison ?

En prenant le garde par surprise
En scaphandre
Milou vole les clefs
Il ne d’évade pas, on le libère

24 questions
402 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd belge , bd aventure , tintinCréer un quiz sur cet auteur

{* *}