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Critiques de Anne Comtour (12)
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Le secret des Dames de Ferrare

Tout d’abord, je remercie Babelio via Masse critique pour m’avoir fait découvrir cet ouvrage « Le secret des Dames de Ferrare » par Anne COMTOUR édité par la maison d’édition CREER, que j’ai apprécié découvrir au travers de son livret.

Ce récit est axé sur le Concerto secreto qui joua vers la fin du 16ème siècle à la cour du duc de FERRARE, Alphonse II d’ESTE et sa 3ème épouse Marguerite de GONZAGUES, en Italie.

Alphonse II d’Este s’inspira du pape PAUL III ou Alexandre FARNèSE « qui entretenait à la cour papale un ensemble de musique profane pour un comité restreint ». Le sien ne publiera les œuvres musicales qu’à la mort du Duc. Secret parce que ce concerto est pour lui, sa femme, ses courtisans préférés et ses invités. Il le veille comme une poule sur sa couvée. Fils de de Renée de France et petit-fils d’Anne de Bretagne, il a eu jeune un très grave accident d’équitation qui l’a mutilé à l’entrejambe et ne lui permettra jamais d’avoir de descendants et ce « Concerto secreto » sera comme son enfant.

Il veillera à marier ses musiciennes, gage de respect à sa cour et de leur verser des pensions confortables pour se loger elle et leur famille.

Il sera composé par quatre belles voix et des musiciens qui viendront offrir leur création à ses dames.

La première dame TarquinIa MOLZA mariée et rapidement veuve, donnera sa bibliothèque à la communauté de Modène.

La deuxième dame Laura PEVERARA, fille d’un riche marchand lettré, il fut précepteur de princes. Elle suivra une instruction selon les principes du livre du courtisan : La bible de tous les éducateurs des Grands » de Baldassare CASTIGLIONE ;

Les sœurs de sa mère Lucrezia et Isabelle BENDIDO chantèrent avant elle à la cour de FERRARE.

Les « douze madrigaux » auxquels elle participa furent publiés en 1601 à l’automne alors qu’elle disparait à 38 ans le 5 janvier de la même année.

La troisième dame Livia d’ARCO noble demoiselle de Mantoue, père poète et capitaine, intègre l’ensemble musicale à partir de 1582. Livia sera mariée au Comte Alphonse BEVILACQUA, constamment endetté. Ils eurent de bons rapports conjugaux, six enfants et elle mourut en couche l’année 1610.

La quatrième dame Anna GUARINI de Giovan BATTISTA GUARINI, diplomate au service du Duc fut marié à Hercule TROTTI. Malheureusement, sa fin est celle d’un sordide féminicide après la mort de son protecteur le duc ALPHONSE II d’ESTE. Son mari ayant toujours soupçonné une infidélité de sa femme. « ils l’ont taillé à la hache » non loin de son luth en cyprès ! Mais, l’époque autorise cela pour l’épouse adultère même si elle fut une si belle musicienne et vocaliste !

Pour conclure l’histoire, « Ferrare, cour naguère plus provinciale que Florence ou Venise deviendra un haut lieu d’expérimentation musicale ».

Le roman est fluide à lire et j'ai pris du plaisir à découvrir l'histoire. Il nous éclaire sur un concerto dont sur YOUTUBE il est possible d’écouter les 12 madrigaux.

A la fin du livre, se trouvent une liste récapitulative de quelques personnages qui passent dans le livre puis un petit glossaire musical et littéraire et la généalogie des ESTE Duc de FERRARE, Modène, Reggio-en-Emilie, Carpi.

Pour continuer la lecture sur cette période historique et musicale l’auteur a aussi écrit Anne JOYEUSE à découvrir avec la même édition.

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Le secret des Dames de Ferrare

C’est une très belle découverte que ce trio de chanteuses et musiciennes de la Renaissance tardive, membres du "Concerto delle dame", dont Anne Comtour nous compte ici l’histoire méconnue et passionnante.

Anna Guarini, Laura Peverara et Livia d'Arco, respectivement luthiste, harpiste et violiste, unissent leurs voix lors de « concerts secrets » commandités par le duc Alphonse II d’Este, faisant ainsi de la cour de Ferrare l’un des plus hauts lieux de l’innovation musicale. L’autrice remet également en lumière la compositrice, chanteuse et femme de lettres Tarquinia Molza, qui rejoint la formation à la demande du duc Alphonse autour des années 1580. Le trio devenu quatuor offrira à la ville de Ferrare un rayonnement artistique sans précédent qui ne manquera pas d’attirer la convoitise des autres cours ducales italiennes.

La narration prend la forme d’une discussion entre les quatre jeunes femmes, qui échangent sur leurs vies respectives, les rumeurs de la cour, mais aussi sur des considérations historiques d’ordre beaucoup plus général. Assez rapidement, le discours prend la forme d’une litanie quelque peu monotone avec sa galerie de personnages et d’anecdotes plus ou moins liées au contexte de la narration. Ces échanges entre les protagonistes auraient mérité à mon sens un peu plus de spontanéité afin de donner plus de matière aux personnages.

Beaucoup plus intéressants sont les questionnements autour du statut des femmes artistes en cette fin du XVIe siècle. Si l’exercice de la peinture, de la musique et de la poésie fait partie du bagage minimum de toute noble et jeune épouse, ces divers talents se doivent de rester au sein de la sphère domestique et ne peuvent se targuer de rivaliser avec la supériorité du « génie » masculin. Les quelques rares élues dont les noms ont traversé les siècles pour parvenir jusqu’à nous n’ont pu exercer leurs talents à un niveau professionnel que sous l’impulsion et la protection d’hommes (soit par le biais de la sphère familiale, citons ici Artemisia Gentileschi ; ou le mécénat artistique d’hommes puissants, telle Sofonisba Anguissola à la cour d’Espagne). C’est au nom de cette toute-puissance que le duc Alphonse II d’Este impose des mariages (ou tout au contraire les interdit) à ses protégées ; unions qui prendront parfois un tournant dramatique à une époque où le crime conjugal était, si ce n’est autorisé, du moins très largement toléré.

Je remercie Anne Comtour d’avoir exhumé et redonné vie temporairement à ces femmes au destin passionnant, ainsi qu’aux éditions Créer pour l’envoi de ce livre dans le cadre de l’opération Masse Critique.
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Le secret des Dames de Ferrare

Sauvant de l’oubli la mémoire des Dames de Ferrare qu’elle a découvertes par hasard, Anne Comtour nous propose ici de nous en narrer leur singulière, passionnante et passionnée histoire. Car de passion, il en est principalement question dans ce court roman historique, et plus particulièrement de cette passion pour la musique qui enfièvre, qui captive, qui anoblit les âmes et qui pourfend les coeurs. Une passion qui permet de s’élever au-dessus de la condition de mortel, d’homme et de femme, bien que la vie finisse toujours par rappeler à l’ordre même ses sujets les plus talentueux et passionnés.



Mais avant la fin, faut-il encore raconter les débuts de Laura, Anna et Livia. Ces trois musiciennes, chanteuses et instrumentistes, sont réunies par le Duc Alfonso II de Ferrare afin de fonder un harmonieux ensemble. Un ensemble destiné à jouer pour son seul bon plaisir, ainsi que pour les heureux élus qu’il estimera digne des concerts secrets qu’il organise pour que ses trois protégées déploient tout leur vertigineux talent. Des protégées sous la direction d’une autre musicienne émérite dont j’ai tout autant apprécié de découvrir l’histoire.



Amoureux de la musique dans ce qu’elle a de plus pur, de plus beau et de plus noble, le duc Alphonse est une figure étrange, dont la passion semble quelque peu transcender la raison pure. Mais rien d’étonnant, ce dernier comblant les manques et les failles de sa vie par la musique et son projet de concerts secrets, qui intrigue bien des gens et suscite bien des jalousies. Chose dont il semble se réjouir, comme il se réjouit de la domination de sa cour en matière d’art musical. Il faut dire que toutes les guerres ne se jouent pas toujours sur un champ de bataille…



Le roman étant court et la documentation probablement réduite, Anne Comtour ne fait que survoler l’existence de ses protagonistes qui sont enfermés dans une sorte de vie en huis clos, dédiée entièrement à la musique. Une musique source de passion et de cette vie qu’elle insuffle au rythme de ses partitions et de ses notes. Se parant d’une aura presque charnelle, la musique occupe toute la scène, devenant cette sorte d’être impalpable dont on perçoit pourtant les moindres vibrations et la vibrante présence. Mais la musique est exigeante, prenant et demandant autant qu’elle offre et cajole. Un paradoxe parfaitement restitué par l’autrice qui nous dévoile l’emprise totale et étouffante du duc et de cette vie d’artiste de cour qu’il impose à Laura, Anna et Livia .



Travail acharné, répétitions, dévotion, renoncement et sacrifice… Les efforts de nos musiciennes sont récompensés mais à quel prix ? Alors que leurs voix et leurs gestes assurés permettent à leur auditoire de toucher du doigt des instants de grâce, nos musiciennes sont elles pleinement heureuses ? Difficile de répondre à la question, mais on peut néanmoins répondre qu’elles sont loin d’être libres. En effet, si elles sont payées pour leurs prestations, offrant un modèle aux autres femmes, elles n’en demeurent pas moins sous l’emprise des hommes. D’abord, d’un mécène, figure paternelle aimante mais exigeante, puis de leurs maris qui peuvent profiter allègrement et sans complexe des fruits de leur travail. Rappelons que nous sommes au XVIe siècle.



D’ailleurs, si l’histoire des Dames de Ferrare est intéressante, même si j’aurais tant aimé qu’elle soit plus développée, elle l’est aussi parce qu’elle s’inscrit dans un contexte historique passionnant et effervescent qui laisse une place incroyable à l’art, mais aussi à la violence, à la rancœur et à la jalousie. Page après page, la grande Histoire s’invite à travers des personnes historiques, des faits réels et des références qui permettent de mieux saisir le contexte géopolitique et culturel entourant l’histoire de ces concerts secrets et de nos musiciennes. Les amoureux et coutumiers de la Renaissance italienne devraient se sentir ici comme chez eux. Pour ma part, j’ai parfois eu du mal à restituer chaque personnage et ai donc apprécié le petit récapitulatif proposé en fin de roman.



Musique, musique et musique ! Un seul mot comme pont entre les personnages, un mot qui devient ici synonyme de passion et d’enchantement, un peu à la manière de la plume d’Anne Comtour qui virevolte ligne après ligne. Une plume qui souligne la virtuosité de musiciennes de talent qui auront su, durant un temps, s’élever grâce à leur art et offrir à leur mécène un peu de cette beauté et pureté musicale qu’il tenait à capturer et à conserver secrète. Le secret des Dames de Ferrare ou un vibrant hommage d’une artiste à d’autres !



Je remercie les éditions Créer et Babelio de m’avoir envoyé Le secret des dames de Ferrare d’Anne Comtour en échange de mon avis.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Sofonisba



On suit le destin extraordinaire de Sofonisba Anguissola, depuis son enfance à Crémone dans une famille qui a l’esprit ouvert : le père Amilcare a promis que ses enfants pourraient faire éclater leurs dons qu’ils soient filles ou garçons ce qui était rarissime à l’époque et par la même occasion il va leur donne des prénoms carthaginois. Elle est née entre 1532 et 1538, et s’éteindra en 1625, longévité rare à l’époque où régnait notamment la peste…



Elle et sa sœur vont avoir pour maître Bernardino Campi, toutes les deux sont douées mais Elena va choisir la voie mystique en entrant au couvent. Puis, Gatti et à Rome Michel-Ange. Alors surgit une offre qui va changer le cours de son existence : elle est appelée à la cour d’Espagne par Philippe II, fils de Charles Quint qui va devenir son protecteur.



En tant que femme il faut lui trouver un titre car Maître de Peinture est réservé aux hommes. Elle devient alors demoiselle d’honneur de la Reine (Maîtresse de Peinture ne sonne pas bien aux oreilles) elle fera les portraits des hauts personnages de la Cour. Elisabeth de Valois, qui va devenir Isabel, est âgée de quatorze ans quand elle arrive à Madrid.



Sofonisba est cultivée, parle espagnol, français, elle est musicienne et le roi décide de lui accorder une rente qu’il ne remettra jamais en question. Dans un premier temps c’est Amilcare qui la perçoit, plus tard ce sera elle-même.



Sofonisba va devenir très proche de la Reine, des enfants, les infantes Isabelle Clara Eugenia et Catalina Micaela (elle les peindra à diverses périodes de leurs vies, notamment à un âge avancé (« Les Infantas » (il en sera de même pour les autres épouses qui suivront) mais la Cour d’Espagne est austère, tous les nobles sont, de noir, vêtus, on est loin des couleurs chatoyantes de Cremone ou de Rome.



Elle ne va pas renoncer à une vie de femme pour autant, le Roi lui trouvera un époux. Elle finit par épouser Fabrizio de Moncada de Paterno, dont la famille vit à Gênes, mais chut ! je vous laisse découvrir…



On traverse aussi l’histoire de l’Espagne, au XVIe siècle, (mais aussi de l’Europe et du monde) à cette époque où la Reconquista n’est pas encore très loin, la défiance vis-à-vis des Moriscos, les Moresques, les croisades, et l’importance du rôle de la religion. A travers l’histoire de Sofonisba, on visite la mode, les spectacles, la musique, les arts, en général, la Renaissance etc.



J’ai choisi ce livre car ce prénom, Sofonisba, a immédiatement attiré mon attention par son originalité, et la peinture m’intéresse même si je suis loin d’être une spécialiste. Je n’avais jamais entendu parler d’elle et sa personnalité, son histoire, son talent m’ont fascinée.



Anne Comtour la rend très vivante, opiniâtre parfois, habitée par son art : elle a fait beaucoup de portraits et d’autoportraits, alors qu’elle aurait aimé tenter les paysages, les natures mortes mais ce n’était pas à la mode alors. Elle va sombrer dans les oubliettes dans les siècles qui vont suivre, des hommes vont s’approprier son travail, notamment Alonso Sanchez Coello (peintre officiel de la Cour) et elle sera reconnue beaucoup plus tard.



J’ai retenu, entre autres, deux moments émouvants : lorsqu’elle rencontre, sur le tard, Artemisia âgée de 25 ans à peine ; ou sa rencontre avec Van Dick, un an avant sa mort, venu voir de près l’œuvre de celle dont on lui a parlé de manière élogieuse.



J’ai eu un gros coup de cœur pour Sofonisba et pour ce livre qui lui rend un si bel hommage. Je ne la connaissais pas, comme je l’ai dit précédemment, mais depuis cette lecture (en fait j’ai lu et relu ce livre !, j’ai fait durer le plaisir, je n’avais pas envie de quitter cette belle artiste) je consulte tous les sites internet à la recherche de ses tableaux…



Un détail, au passage, j’ai failli m’étrangler en lisant la préface : « Peintresse » quelle horreur !



Un grand merci à Babelio et aux éditions CREER qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure que je ne connaissais que de nom…




Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Gallou : Brodeuse de fer

Un immense Merci à Valérie Marty et aux éditions CRÉER, avec cette belle surprise m'attendant dans la boîte aux lettres, ce lundi soir, 3 octobre 2022...



Gros, gros COUP DE CŒUR....



Je me suis aussitôt immergée dans l'univers et le parcours incroyable de cette artiste autodidacte...dans un domaine envers lequel, j'avais, comme l'auteure, des idées préconçues et réductrices....





"Avant-dire



Gallou a pulvérisé complètement et pour toujours mes préjugés sur la broderie : passe-temps mièvre pour femmes qui s'ennuient chez elles, nonnettes soumises, béguines en mal d'évasion ? Eh bien non.Ces idées préconçues étaient le fruit de mon ignorance, comme elles le sont toutes.

(...)

Plus qu'une biographie, les lignes qui suivent sont le résultat d' " Entretiens avec Gallou" (...)



Anne Comtour, Auzon, février 2018-"



Une écriture fluide, vivante, poétique, colorée à l'image des oeuvres présentées au fil du texte, m'a emportée, littéralement. J'ai lu ce récit dans la nuit, quittant à regret cette femme solaire...



Un Grand " petit livre" captivant, qui nous plonge à la fois dans les arcanes d' un métier, d'un artisanat, d'un art, mais aussi nous projetant dans le Paris des années 1950, ainsi qu'en Bretagne, en Normandie et plus tard, dans la terre d'Auvergne que Gallou adore tant, devenant sa terre d'élection...pour la vie...!



Un parcours d'autant plus magnifique qu'il fut semé de douleurs et d'épreuves pour une petite fille naturelle, élevée par des grands-parents aimants mais âpres de par leur propre difficultés à survivre économiquement...une maman, à Paris, bonne à tout faire, élevant les enfants des autres...Par dessus tout, les traumatismes de la guerre, de la peur...mais aussi de l'injustice criante dûe à la pauvreté...!



Heureusement...une passion va survenir de façon évidente pour la très jeune Gallou...: La Broderie...fabriquer du Beau..encore et encore , en cachette, au début, pour ensuite devenir sa raison de vivre et sa profession...!



Les patrons de sa maman l'aideront...Elle fera très vite son chemin tant elle excelle dans ce qu'elle confectionne...



Elle travaillera pour les grandes maisons de haute couture de l'époque, rencontrera une prof de broderie, qui restera la grande histoire de passion de son existence ; relation tue et empêchée, au vu des préjugés de la société de l'époque, elle réalisera pour cette femme, à 19 ans, un portrait brodé , des plus singuliers et lumineux de Saint- Daniel.



Plus tard , elle rencontrera ensuite un camarade artiste- peintre aussi doué et passionné qu'elle., le futur peintre sculpteur Alain Giron...Leur relation évoluera avec cette fibre artistique qu'ils partagent totalement, s'enrichissant mutuellement....

Un amour, un attachement profond, une complicité artistique exclusive, deux enfants... les feront cheminer ensemble trente années durant...jusqu'à un point de non retour....



Gallou poursuivra son chemin, vivra pour ses créations..., ses grands enfants, Mathilde et Tim, ses amis accueillis dans une maison chaleureuse, où " le culte du Beau" ne sont pas de vains mots !!



...

Parallèlement au parcours personnel de Gallou, Anne Comtour fait vivre, vibrer la parole passionnée de cette artiste en devenir, qui brode encore et encore, les heures de liberté, comprises...elle expérimente divers matériaux, explique les différentes étapes de ses créations, dont le choix ou l'élan la portant vers telle ou telle matière :



"La matière première ? le morceau de bois, le tas de tôles froissées qui à sa manière me parle à l'esprit, au coeur, appelle ma main, mon travail..

Ou la broderie, mon premier amour, tortueuse, puissante sous sa finesse apparente, c'est peut-être elle qui choisit où se fixer, où s'amalgamer pour composer l'oeuvre ?"



Ce livre est à mon modeste avis, une vraie réussite grâce à un équilibre étonnant entre le récit personnel de la vie de Gallou et les détails nombreux concernant son art, les différentes étapes de ses avancées de "Brodeuse", et dans un même temps, son idée du Beau,

" denrée ESSENTIELLE " à chaque être humain et qu'elle désire partager avec tous, à travers ses créations !



" J'ai longtemps ressenti, je ressens toujours le décalage entre le monde où je vis, le monde vers lequel penche mon coeur, et mon univers professionnel : je travaille uniquement pour le luxe.La broderie, la peinture, la sculpture...que de l'inutile ! Reste à savoir si la beauté est utile ou pas..."



J'ai adoré ce livre : le talent narratif d'Anne Comtour comme le talent singulier, surprenant, lumineux d'une petite-fille qui voulait mourir et qui par sa découverte du Beau, à travers le support de la Broderie, va transformer son chemin en Lumière pour elle et pour les autres !



Un parcours qui réchauffe, illumine et rend heureux ...



Quel sacré cadeau, pour nous lecteur !



**Une deuxième très heureuse surprise après avoir découvert tout récemment cette auteure, avec son tout dernier livre consacré à une artiste de la Renaissance,

" Sofonisba "...





*** **pour en savoir plus sur Gallou..

https://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand-63000/actualites/les-uvres-de-gallou-a-decouvrir-a-la-galerie-ck_11725208/





++ les publications des éditions CRÉER :

https://www.edicreer.com/



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Sofonisba

Vous ne la connaissez pas ? Sofonisba, artiste peintre de la Renaissance, oubliée parce que femme, mais pittrice de génie, portraitiste favorite à la cour d'Espagne, voyez vous même :

Taper sur votre tel/ordi "Le jeu d'échecs" de Sofonisba Anguissola et admirez le visage de la petite fille du milieu, elle s'appelle Europa et elle est vivante, riante, pétillante, bien plus incarnée qu'elle ne le sera jamais sur une photo.



Sofonisba, si moderne dans un temps où la condition femmes ne permettait aux femmes peintres que les portraits, à la mode du maniérisme par défaut puisqu'il leur était interdit de peindre des nus ou des cadavres, même pour l'exactitude de l'anatomie, alors il fallait bien se rabattre sur les modèles autour de soi, sa famille ou bien soi-même, "modèle toujours disponible" !

L'écriture d'Anne Comtour est si douce qu'elle arrive, en quelques lignes bien dessinées, à nous intégrer dans ce siècle de peste et de morts prématurés comme si nous y étions nés et que nous lisions les aventures de la belle et longue vie de Sofonisba, entre enfance joueuse et talentueuse, famille heureuse, parents précurseurs, destinée à la cour des reines si fragiles et des bons rois, chagrins immenses et talents de retranscription sur toile.

Un très grand merci enjoué aux éditions Créer pour ce livre qui ouvre des perspectives infinies Car on veut tout savoir et tout voir de Sofonisba après cette lecture.



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Sofonisba

Reçu le 23 septembre 2022



***très sympathique coup de coeur...!



Double et même triple découverte dans un même temps: l'éditeur, CRÉER, puis l'auteure, à travers cette biographie romancée d'une célèbre artiste de la Renaissance dont je faisais vraiment connaissance pour la première fois ( certains tableaux , les revoyant, font écho ; toutefois, je n'avais pas mémorisé le patronyme de l'artiste !)



Très célèbre artiste à son époque, avec une longue carrière des plus brillantes , tombée depuis , dans un certain oubli...!



Je débute ce " billet" par un extrait de la préfacière, Elise Fontenaille, , qui plante parfaitement le décor !



"Formée par Michel-Ange à Rome- excusez du peu.On la suit à la cour d'Espagne: peintre officielle de la cour à 27 ans !

J'avoue une faiblesse pour ses joueuses d'échecs, d'une grande fraîcheur : ses soeurs sous un arbre, par un matin d'été ( 1555) et aussi pour l'étonnant portrait de Marguerite de Savoie avec un nain...

J'ai été touchée par la rencontre de Sofonisba et d'Artémisia Gentileschi, l'une âgée, l'autre très jeune, et se peignant l'une l'autre...D ' ailleurs, elle encouragea les filles à peindre, et créa une école destinée aux femmes peintres. Quel beau personnage !"



Récit très vivant, ponctué de nombreux dialogues, restituant la vie, les talents de Sofonisba Anguissola, les contraintes et interdictions multiples qui touchaient et freinaient les artistes-femmes.Cependant Sofonisba a la chance extrême et rare de naître dans une famille exceptionnelle, aimante et large d'esprit, dont un père, fier de Sofonisba et de ses soeurs, les poussant au maximum, dans leurs dispositions artistiques....



En sus des descriptifs de ses oeuvres, on accompagne cette " peintre officielle" dans son existence mondaine et dans ses rapports avec les puissants de ce monde, dont on lui commande les portraits !



Un fort caractère que cette Sofonisba, qui sait ce qu'elle veut, et ne souhaite aucunement les parcours figés et réducteurs que l'on réserve aux

femmes, à l'époque..!



J'ai beaucoup apprécié la plume vive, fluide d'Anne Comtour, ainsi qu'une certaine malice, ironie envers les codes sociaux et les préjugés envers les femles-artistes...



Un des aspects qui a également et vivement retenu mon attention ce sont les détails et informations soulignées sur les codes et règles de l'époque quant aux sujets artistiques acceptés ou dénigrés, exclus , entres autres pour les femmes...Anne Comtour nous rappelle que " peindre la nature" n'était pas du tout dans l'air du temps...et " peindre en extérieur ", était encore moins envisageable...!!



"-Oui... Malgré mon amour pour l'art, les oeuvres humaines, j'ai toujours été émue par la nature.Et je crois que j'ai bien su la dessiner.Peut-être dans les siècles à venir sera- t-elle un sujet à part entière. Paisible ou dans ses manifestations les plus grandioses : sommets, glaciers, forêts, Cascades...mer démontée, orages..Crépuscules enflammés...peints par des femmes ! On verra peut-être même des " pittrice" avec leurs chevalets dans des champs de coquelicots ! Ce sera pour moi, dans une vie future..."



Je remercie abondamment les éditions CRÉER pour cette belle découverte...sans oublier Babelio, dans ce

partenariat !



Envie de retrouver très vite la plume alerte d'Anne Comtour, avec un autre de ses textes sur, cette fois, une artiste contemporaine, " Gallou, brodeuse de fer "; livre qui me fait sacrément de l'oeil !!!



*** pour en savoir plus sur Sofonisba :

https://www.rivagedeboheme.fr/pages/arts/peinture-15-16e-siecles/sofonisba-anguissola.html

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Anne de Joyeuse

Anne de Joyeuse, je l’avais déjà croisé à plusieurs reprises à la cour du Roi Henri III . Je n’avais pas retenu grand-chose du personnage si ce n’est son titre de favori ou plutôt d’archimignon.

Aussi, cette masse critique de Babelio est tombée à pic pour parfaire mes connaissances au sujet de ce personnage d’une période de l’histoire de France que j’aime beaucoup. Donc, encore merci à Babelio et aux Editions Créer pour l’envoi de ce livre.

Je dois reconnaître à l’auteur, Anne de Comtour, une jolie plume qui restitue avec talent l’ambiance qui régnait à cette époque à la cour du Roi.

Cependant, si les côtés esthétique et ambiance plantent bien le décor, je regrette un petit peu que finalement, Anne de joyeuse ne soit pas plus approfondi que cela. C’est d’ailleurs au travers des yeux de deux artistes que cette période de l’histoire nous est contée… Ces deux artistes sont un peintre ( a qui va être attribué les célèbres tableaux qui se trouvent au Louvres et au château de Versailles sous les noms de « Le bal des noces du duc de Joyeuse « ),et un musicien, Hylke de Vries.

On va se replonger en plein dans les guerres de religions de l’époque, et il faut reconnaitre que Anne de joyeuse n’a pas forcément un très beau rôle dans ces conflits.

En conclusion, je dirais que même si j’ai assez apprécié cette lecture, elle m’a surtout donné envie de relire certains tomes de Fortune de France, histoire de retrouver Pierre de Siorac à la cour de Henri III…et de pouvoir recroiser Anne de Joyeuse…









Challenge A travers l’histoire 2021

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Anne de Joyeuse

Anne de Joyeuse, voilà un nom qui sonne comme un rire espiègle. Et celui qui le porte correspond à son patronyme. Bon cavalier, bretteur redoutable, remarquable danseur, bien fait de sa personne et l’imagination fertile : les fées semblent s’être penchées sur son berceau. A tel point qu’, Henri III – roi aussi ambigu que brillant – s’en éprend, le comble d’honneurs et de cadeaux, l’intègre à sa cour d’archi-mignons. Anne de Joyeuse va traverser le ciel de l’Histoire comme un météore, - destinée de bien des favoris-, et disparaître à 26 ans, au cours d’une bataille qu’il va lui-même diriger.



Dans sa préface – enthousiaste -, Elise Fontenaille nous présente le livre d’Anne Comtour comme un roman historique. Mais est-ce-là vraiment un roman historique ? Alors que l’action se déroule sous le règne d’Henri III, donc dans les années 1570 - 1580, l’auteur déborde parfois, comme dans le chapitre 18, lorsqu’elle liste les personnages historiques masculins ayant porté le prénom d’Anne. Ses explications la conduisent en 1783. A plusieurs reprises, ses digressions l’éloignent ainsi de l’époque où se déroule le roman et virent à l’exposé sur telle ou telle pratique à travers les âges… S’agit-il alors d’une biographie ? La présence de dialogues fictifs, les pensées amoureuses prêtées aux personnages, tout en soupirs et en poses alanguies, écartent cette possibilité… En résumé, le lecteur se trouve en présence d’un livre d’un genre difficile à déterminer : soit un roman historique, démuni d’intrigue, dans lequel sont évoqués des personnages et des faits du futur, soit une biographie, dans laquelle l’imagination de l’auteure tient un rôle, donc sans rigueur historique. Ce pas de deux entre la biographie et le roman historique m’a gêné.



L’écriture de l’auteure également. Certes le vocabulaire est riche, mais il est si précieux que le style en devient maniéré et le propos perd de sa force. Anne Comtour ne s’efface pas derrière son sujet. J’ai eu le sentiment qu’elle écrivait comme si elle faisait des pointes. C’est gracieux au début, à la longue cela devient ennuyeux.



Enfin, Anne Comtour s’intéresse plus aux compositions florales, à l’éclat des bijoux, à la beauté des parures ou tapisseries et à la qualité des étoffes qu’à l’action et aux intrigues politiques. La cour foisonnante des derniers Valois n’est pas décrite, Catherine de Médicis, personnage incontournable de l’époque, est quasi invisible. La mort de son héros, au terme d’une bataille, les évènements qui l’y amènent, tiennent en 2 pages à peine. Cela donne de beaux tableaux mais manque de consistance. Sous sa plume, Anne de Joyeuse devient un être superficiel, dont on ne retient que les bouderies.



Aux personnes intéressées par le règne d’Henri III, je recommande la lecture de l’excellent « Henri III » de Philippe Erlanger. Cet historien, un peu oublié, est à redécouvrir.



(Critique envoyée dans le cadre de l’opération Mass Critique)

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Anne de Joyeuse

Ce livre est très déroutant pour la lectrice que je suis. Il bouscule mes habitudes, me sort de ma zone de confort, et pourtant impossible de dire que je n'ai pas aimé ma lecture !! Le style est vif, saccadé, alerte mais aussi romantique et le vocabulaire recherché. La place à l'imagination est importante et les références historiques très présentes également.

On s'attache malgré nous au Duc de Joyeuse mignon d'Henri III, à sa vie improbable et à sa sensibilité qui l'habite. Il devient néanmoins méconnaissable pendant sa période guerrière où il laisse a priori beaucoup de morts derrière lui au nom de la religion.

Ayant déjà lu la biographie de Henri III de Solnon que je conseille j'ai encore découvert des pans de ce roi que je ne connaissais.

Un livre étonnant qui me laisse perplexe mais qui m'interpelle, une auteure à la plume très reconnaissable, une lecture qui mérite le détour.
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Anne de Joyeuse

Seconde moitié du XVIème siècle. Une matinée dominicale sous le règne de Charles IX, alors encore materné et gouverné par sa mère Catherine de Médicis, sagement secondée par le chancelier Michel de l'Hospital, homme de grand mérite.



On est en province et la maîtresse de maison appelle ses enfants et toute la famille de Joyeuse à la messe. L'aîné, Anne, les cheveux en bataille, se présente bon dernier. À la main, il porte une vipère aspic qu'il tient par la queue, la brandissant devant sa mère apeurée. Marie demande à son fils de se débarrasser du dangereux animal, mais Anne sans se démonter demande à la domesticité de témoigner qu'il serait mieux d'enfermer le reptile venimeux dans un bocal rempli d'eau-de-vie et de l'y laisser tremper afin de produire de quoi combattre les rhumatismes et les maux hivernaux.

Ce garçon effronté a de qui tenir : il est le fils de Guillaume, vicomte de Joyeuse, famille noble du Vivarais, et de Marie, femme d'ordre et de bon goût, raffinée, dont les douces moeurs tourangelles ne transparaissent pas d'emblée chez son fils, qui a tant de répondant, d'audace et de toupet.

Le mariage de Marie et de Guillaume fut de raison pour la première, mais elle apprit à aimer son fougueux compagnon avec le temps.

Et avec le temps, Anne et ses frères ont tout appris en parcourant la campagne environnante et au contact des enfants de paysans, de la façon de pêcher et de faire cuire le poisson et les châtaignes à celle de savoir distinguer les bons des mauvais champignons.

Mais ces occupations insouciantes sont troublées par l'annonce qui est faite à Anne, à Henri et à François qu'ils seront envoyés au collège qui se trouve à Toulouse et où ils vont découvrir le merveilleux enseignement de deux maîtres étrangers : Chricton l'Écossais et Marcile le Néerlandais.

Puis en août 1572, on entre au collège de Navarre, à Paris. Et les jeunes Joyeuse, dont le nom rappelle celui de l'épée dite de Charlemagne, l'épée du sacre des rois, d'apprendre l'art du duel en même temps que les humanités.

"Comme vient d'écrire Michel de Montaigne, mens sana in corpore sano! Pas de vie intellectuelle sans la culture du corps" (page 33).

Et la musique aussi, belle découverte, et réjouissante, Henri et François penchant pour le luth et Anne pour la harpe.

"La musique permet à l'âme humaine de se mettre en rapport harmonieux avec l'âme de l'univers" (page 36).

Et danser ?

"Oui : pour avoir la grâce du souverain, il faut être grâcieux !" (page 38).

Après cela, on peut bien approcher la cour à Fontainebleau. Égal à lui-même, Anne s'aventure, explore les lieux, pousse les portes d'une salle puis d'une autre et le voici soudain dans un salon au milieu duquel trône une "cuve baigneresse" où s'ébattent trois jeunes gens, parmi lesquels un beau garçon aux oreilles parées de boucles de perle fine. Un échange de regards furtifs avec celui qui deviendra Henri III, et la destinée d'Anne va basculer.



Je vous invite à lire ce livre, composé de 78 très courts chapitres, d'une écriture délicieuse, féminine, que je ne connaissais pas : c'est la plume fine d'Anne Comtour, dont l'ouvrage, joliment préfacé par Élise Fontenaille, raconte une belle histoire sur fond de guerre de religion.



François Sarindar
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Bye Bye Vermeer, et Autres Nouvelles

Petit bijou à ne pas rater.

Humour, poésie, écriture envoutante et toujours à la fin de chaque nouvelle une surprise.

D'habitude, je ne suis pas fan des nouvelles, mais celles-ci m'ont réconciliée avec ce mode d'écriture.
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