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Citations de Anne-Lise Avril (67)


Ce n’était pas l’ivresse, ce n’était pas la beauté du paysage. C’était autre chose. Une douleur qui venait de l’intérieur, une nostalgie puissante, insidieuse. Le voyage noue des liens. Le voyage les déchire brutalement.
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Ce monde existait encore, pourtant, il était là, sous ses yeux. Mais son existence supposait aussi la possibilité de sa fin. Car, bientôt, il faudrait partir. Quitter ce balcon ouvert sur la mer. Quitter ce jardin redevenu sauvage après avoir été fertile. Quitter en lui la part d'enfance qui ne serait plus jamais.
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Les mains serrées autour d'un thé brûlant, elle en respirait la vapeur, y puisait une forme de délicieuse langueur et de douce amertume, un envoûtement, un réconfort lumineux.
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_ Au début, les insurgés voulaient la liberté, reprit-il. Puis ils ont voulu faire tomber le régime. Maintenant, ils veulent diriger le pays, je vois jaillir la mort tout autant de mon camp que de l'autre. Je ne sais plus qui croire, comment croire encore.
Et pourtant, il pressentait qu'in pouvait rien faire d'autre que de continuer, se battre, se cacher, se replier, tenir ses positions, cherche de quoi manger et boire, tenter de dormir, et puis toujours attendre, attendre, attendre. Une obscure raison le retenaitlà, quelque chose qu'il ne savait nommer et qui pourtant le dévorait, jour et nuit, dans la gorge brûlante de sa ville en guerre.
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Je me demande souvent, reprit-t-elle, ce qu'il y a à écrire de plus que ce qui a déjà été écrit, dit et vu, que ce qui appartient déjà à la pensée collective humaine. Des histoires de lutte, de résilience, d'effondrement, de solitude.
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Une profondeur de plus, un supplément d'âme donné à leurs voyages, pour s'accrocher à quelque chose de stable,où qu'ils soient sur le globe, aux confluents de l'errance perpétuelle. C'était le désir qui les tenait, les rassemblait, les aimantait, cet indépassable désir. Le dernier mot n'avait pas été dit, ce soir-là, et ne le serait probablement jamais. Ils ne s'étaient pas posé la question de savoir s'ils étaient censés être ensemble, s'ils étaient censés s'aimer. Ils étaient repartis chacun vers leur prochain avion, alourdis d'une once de chagrin et de renoncement supplémentaire.
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En perdant ses parents, elle avait perdu le lien avec les patries de ses origines, avec ce qui la rattachait aux générations du passé. Elle n'était plus ni de Russie ni de France. Elle était seule, en exil. Irréductible. Libre.
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Comment était-il possible de dire adieu ? De partir et de savoir qu’il n’y aurait, sans doute, jamais de retrouvailles ? Que ces moments de vie perdureraient dans sa mémoire sans que jamais ils ne soient réactivés par la rencontre renouvelée des êtres avec qui elle les avait vécus ?
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Talal regardait Liouba qui sautait légèrement d'une racine à l'autre, et qui avait l'air d'appartenir à cette forêt, tombée d'une branche peut-être, créature des bois.
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Moscou et ses ciels nébuleux, la neige qui tombe dès le mois d’octobre, donnant au jour les couleurs de la nuit, et à la nuit la douceur du coton.
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Ils n'avaient pas de mots pour décrire l'horreur. Et il avaient entendu un cri dans leur silence, cri d'agonie de ne pouvoir s'étreindre, de ne pouvoir être ensemble.
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Il n'y avait plus de montagne qui ne soit infranchissable, ni d'océan qui ne soit trop vaste. Il n'y avait plus même de temporalité qui ne soit malléable, avec la traversée des fuseaux horaires qui lui donnait l'impression de voyager dans le temps. Si son esprit demeurait dans le passé, son corps était déjà projeté dans l'avenir, et il arrivait parfois que cela soit l'inverse, que son corps revienne littéralement en arrière et vive pour la deuxième fois un jour ou une heure qui avait déjà existé pour lui dans un autre lieu.
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Comprendre la difficulté des hommes à coexister, ce qui les pousse à quitter leur monde familier pour se réinventer, ou parfois seulement survivre, ailleurs. Comprendre comment le mouvement, la découverte de la nouveauté et la douleur de la perte les métamorphosent sans cesse. L’être humain a toujours été une espèce migratrice, mais ce mouvement s’accentue aujourd’hui au fil des changements climatiques, de la montée des eaux, des conflits croissants.
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« L’exil est un état naturel de l’être humain. Né dans un lieu de hasard, appelé à ne jamais y demeurer, appelé à toujours y être ramené. »
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« Ce que j'éprouve pour toi n'a pas de sens. Je te connais peu. Je découvre que tu n'es pas libre. Je pensais que tu n'étais qu'un fantasme né du désert. Mais tu es plus que cela. » (p. 87)
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Un manifestant de la place Tahrir blessé par une pierre. Un homme demeuré seul à Bagdad après la fuite de sa famille. Une exilée somalienne dans le camp de réfugiés de Dadaab. C'était l'âme des lieux, l'âme des hommes, que Talal savait encapsuler, leur vérité imperceptible et absolue, avec leur musique, leur parfum, leur saveur, leur texture et leur couleur.
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Elle réalisait l’intrication ultime du végétal et de l’humain, qui avaient été, l’un et l’autre, la quête de leurs vies.
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Il y avait, au sein de ces voyages, l'impression d'un lieu en soi, où elle se sentait à l'abri du rythme et des contingences du quotidien. Mais il lui semblait aussi atteindre, par le voyage, l'exacte contraire du lieu, cette zone parfaitement flottante de l'entre-deux. Entre deux pays. Entre deux mondes. Entre deux vies. Le voyage lui était devenu l'unique façon de se perdre, de d'oublier elle-même et d'être oubliée, temporairement, du monde. Quand elle partait en mission, il n'y avait pas d'adresse où la trouver : elle était domiciliée dans l'ailleurs, la transhumance la rendait inaccessible.
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C'était l'année 2040, à présent, et l'humanité subsistait au coeur de la fournaise qu'était devenu le monde. Ouragans et tornades, de part et d'autre de l'Atlantique, laissant derrière eux des terres de gravats et de désolation. Disparitions des îles, soudaines ou progressives, vestiges des temps anciens où leur isolement était paradis. Forêts de cendres, champs de feu, brasiers béants et éternels. Epidémies par-delà les frontières, sans endiguement et sans remède, au coeur des villes en sommeil qui ne savaient plus comment revenir à la vie. Fonte des glaces, irrémédiable, sous l'étendard vain des prétendants au pétrole. Riyad, Lahore, Pékin, aux atmosphères chargées de pollution, villes au bord de la déflagration. Calcutta, Abidjan, Miami, sous la ligne de marée haute, villes dévorées par les océans amers. Kinshasa, Karachi, Hanoï, au coeur du mon brûlant, villes désertées au climat aride. Sur les routes du monde, des réfugiés s'étaient mis en marche dans la quête d'un impossible asile. Au coeur des savanes africaines, la dernière girafe s'était éteinte sur un lit de poussière. Voilà ce qu'était le monde. En proie à la violence du sentiment de deuil. Cendres de ces univers aimés et connus, désormais disparus. L'ère de l'exil sonnait le glas d'une humanité perdue.
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Nous ferons corps avec la terre et avec les étoiles. Nous libérerons notre part animale. Nous oublierons nos peurs et nos vanités, nous oublierons de pleurer, la nuit, dans le noir, lorsque nous sommes seuls. Nous ne serons plus jamais seuls au monde, car nous serons toujours avec lui.
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