Le Petit Copain, publié en France en 2003 est le second roman de l’auteure. C’est encore un roman d’apprentissage, bien écrit, donnant des descriptifs excellents afin de nous plonger dans une ambiance luxuriante et étouffante du Mississippi, Deep South nord-américain, où dans les années 70 du siècle dernier existait encore de vraies castes avec les couleurs de peau, de rang social et de religion.
Le Petit Copain est une fresque familiale, un pavé de plus de 800 pages que j’ai eu beaucoup de mal à lire; je me suis ennuyée même si la trame me paraissait intéressante par moments et même si cette histoire de famille dysfonctionnelle était prenante. J’ai trouvé beaucoup trop de digressions, un rajout permanent de personnages, trop de personnages qui égaraient par moments la lecture. Aussi, je n’ai pas ressenti de l’empathie pour tout ce monde, y compris pour l’héroïne du roman, Harriet, une ineffable gamine de 12 ans qui a une psychologie impropre de son âge.
Nous sommes à Alexandria (nom fictif) chez les Cleve Dufresnes, une famille puissante autrefois, un peu sur le déclin dans les temps du roman. Cette famille a été détruite par l’assassinat il y a 12 ans du fils ainé, meurtre non résolu. A partir de cet acte atroce, cette famille va se disloquer et à l’âge de 12 ans (elle était bébé lors des faits), Harriet voudra retrouver l’assassin de son frère aîné afin de faire justice et de réparer en quelque sorte les dégâts psychologiques sur sa famille.
Cette gamine va se retrouver dans des situations complètement tirées par les cheveux et il n’y aura pas un adulte responsable qui pourra deviner le guêpier dans lequel elle va se fourrer.
Les 800 pages du livre serviront à faire progresser l’enquête de Harriet avec quelques moments de tension extrême comme par exemple les scènes avec des serpents venimeux. Il y a dans ce roman aussi, beaucoup de violence, et c’est souvent le cas dans la littérature nord-américaine.
Pour moi ce roman est devenu intéressant par les clivages tellement typiques de l’Amérique du Nord qu’il nous montre : le monde des nantis et des pauvres, l’hétérogénéité religieuse de ce pays où les gens sont étiquetés « baptistes » ou « mormons » ou autres, avant même d’être catalogués comme bonne ou mauvaise personne, le racisme sous jacent entre les races, les blancs très pauvres dits rednecks, donnant parfois de véritables zombies.
Un roman riche en atmosphères nous montrant un univers claustrophobique mais un texte trop long.
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