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Critiques de Anne Rabinovitch (187)
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Le Livre d'Hanna

Un livre passionnant ! Au fur et à mesure qu'Hannah, restauratrice de livres anciens, travaille sur un célèbre manuscrit, à chaque élément détérioré, le lecteur part dans le temps pour comprendre dans quelles circonstances le manuscrit a été endommagé. Un livre fort, qui, une fois terminé, continue à vivre en nous !

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La double vie d'Irina

j'ai abandonné le livre en cours de route tellement on s'emmele les pinceaux entre ce qui a été fait et ce qui aurait pu etre;
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La double vie d'Irina

Un livre très réaliste où l'on peut aisément s'identifier au personnage. L'héroïne est confrontée à un choix de vie et l'auteur nous permet de découvrir deux variantes d'une même histoire. Le résultat est ... Édifiant.

J'ai découvert cet auteur avec " il faut qu'on parle de Kevin " et il s'avère que j'ai dévoré également ce livre. L'écriture est fluide et percutante.
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Le Petit copain

Après la lecture de ce deuxième livre de Donna Tartt, on regrette que celle-ci n'écrive qu'un livre aux 10 ans. Ce sont tous de gros livres pleins de rebondissements et qui nous tiennent en haleine tout le long. Belle lecture quand on a le temps.
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Nocturnes : Cinq nouvelles de musique au cr..

Cinq nouvelles très réussies et très agréables à lire autour de la thématique de la musique. L'écriture est très riche et particulièrement soignée. Les personnages sont très travaillés et gagnent en profondeur au fil des pages. On se laisse très facilement embarquer dans leur vie et dans leurs réflexions.

Seule la seconde nouvelle m'a déçue (d'où le quatre étoiles au lieu des cinq ), Ray le héros m'a semblé trop caricatural et ridicule.



En revanche, les autres nouvelles m'ont enchantée, ce fut un vrai plaisir littéraire. J'ai beaucoup aimé le traitement de la musique dans cette œuvre, elle est à la fois le sujet principal et le media par lequel les personnages se raccrochent les uns aux autres. La musique sert de catalyseur aux émotions, aux réflexions. Le recueil de nouvelles fonctionne comme un morceau de musique avec ses variations, ses ruptures, son atmosphère. Une très belle réussite!
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La double vie d'Irina

Ce livre de Lionel Shriver est magistral. Au début du roman, l'héroïne, Irina, est amené à faire un choix capital, qui sera un tournant - ou non - dans sa vie : elle et mariée à Lawrence, est heureuse en ménage. Ils jouissent d'une vie douce, rassurante et paisible. Mais un jour elle rencontre un célèbre joueur de Snooker, Ramsey Acton, très doué dans son domaine, à qui tout sourit : beauté, argent, gloire, femmes... et en tombe éperdument amoureuse. Et le choix s'impose : rester avec son mari, ou le quitter pour partir avec Ramsey. Rester sagement dans son couple bien installé et sa vie tranquille ou partir à l'aventure, vivre sa passion et une vie folle faite d'hotels, de tournois, d'alcool et de fête. L'ingéniosité de ce livre réside dans le fait qu'il présente ces deux possibilités de destin différent pour une même femme. Deux voies possibles s'ouvrent devant elle, avec des différences très marquées, et les deux - qui vont se révéler au final très différents de ce qu'Irina et le lecteur auraient pu imaginer - vont être décrits avec beaucoup de justesse et de lucidité. Le lecteur n'est pas du tout perdu entre ces deux options (fidélité ou adultère) et parvient à suivre car les chapitres présentent tour à tour l'une ou l'autre des possibilités, le roman est donc parfaitement bien construit et structuré, la narration admirablement maîtrisée.



Je ne veux pas spoiler, donc je ne vais rien vous raconter de plus, seulement que ce roman est une réflexion sur la difficulté du bonheur, difficulté à le trouver et à le préserver, mais aussi une observation de l'esprit féminin, et de l'un des cruels dilemmes qu'elles peuvent être amenées à connaître, à savoir la fidélité ou l'adultère. Excellent roman sur l'importance des choix et leurs conséquences imprévisibles, sur le couple au quotidien, sur la naissance et la mort à petit feu de la passion amoureuse, qui incite à s'interroger sur sa propre vie, sur ses propres démons, ses propres sentiments. Aucune mièvrerie, c'est la réalité dans ce qu'elle a de plus brute, de plus sale et de plus dur, que dépeint Lionel Shriver avec beaucoup de perspicacité. Renversant !
Lien : http://www.livressedesmots.c..
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Nocturnes : Cinq nouvelles de musique au cr..

De la mélancolie, des rencontres ratées, des moments qui passent irrémédiablement et que l'on ne rattrape plus... les nouvelles d'Ishiguro évoquent les thèmes qui lui sont chers. Malheureusement, dans ces nouvelles, il n'a pas le temps d'installer un climat, une atmosphère propice. Et la nouvelle, à peine esquissée, est déjà terminée, laissant un goût de trop peu. Par ailleurs, privilège de l'auteur confirmé, ces nouvelles ne respectent pas les codes habituels de la nouvelle. Pas de rebondissement, pas d'unité de lieu ou de temps, etc. La déconstruction est intéressante, bien sûr, mais elle perturbe et ne permet pas d'avoir une impression d'achevé. Un auteur à dévorer... mais en romans.
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Le Livre d'Hanna

'avoue que je m'y suis un peu ennuyée. Je ne sais pas pourquoi mais le courant n'est pas trop passé entre lui et moi.



Pourtant je n'ai pas arrêté ma lecture pour autant car je voulais savoir comment cette enquête allait se terminer.



L'histoire de la Haggada est pourtant on ne peut plus fascinante. Hanna doit la restaurer pour être présentée dans un musée. Le papier parle de lui même et les quelques indices qu'elle y découvre vont la faire enqueter sur le chemin que ce livre a du parcourir pendant des siècles.



Le reproche que j'ai à faire c'est que les différentes périodes du périple de ce livre ne sont pas chronologiques ce qui est un peu dommage à mon sens.



Par ce roman on découvre le personnage d'Hanna qui est devenue restauratrice contre le voeu de sa mère pour qui la Médecine avec un grand M prévaut sur toutes les sciences. On y découvrira également l'histoire personnelle de ses deux femmes qui auront une incidence sur l'épilogue de ce livre.



Un avis en demi teinte pour ce roman donc.
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Le Livre d'Hanna

Ancienne correspondante de guerre durant quatorze ans pour le Wall Street Journal, en Bosnie, Somalie et Moyen-Orient, Geraldine Brooks d’origine Australienne vit désormais aux Etats-Unis et se consacre à l’écriture. Le Livre d’Hanna est son troisième roman.

Hanna est restauratrice de manuscrits aussi quand on lui confie la célèbre Haggadah de Sarajevo elle n’hésite pas car c’est la chance de sa vie. La Haggadah est le livre de la Pâque juive, Hanna doit le restaurer et écrire un texte de présentation sur son histoire en vue d’une exposition publique. A partir de là c’est une véritable enquête policière à travers les siècles qui débute et nous suivons le parcourt chaotique de ce livre précieux qui passera de mains en mains, de croyants en infidèles, échappant aux autodafés et aux bombardements avant d’échouer en Bosnie. Toujours protégés par des hommes et des femmes qui placent la culture au-dessus des idéologies, au risque d’y laisser la vie pour certains. Dans la dernière partie du livre, Hanna découvrira une supercherie qui rabaisse l’Histoire aux « combines » des Etats et le livre se termine hélas ! comme un vulgaire polar.

Un roman très cultivé sur les rituels juifs, les techniques de reliures, peinture et autres détails preuves d’un gros travail de documentation préalable. Le bouquin se lit très facilement, les chapitres sont autant de flash-back entre aujourd’hui et les siècles passés et l’écriture très cinématographique laisse envisager une adaptation sur grand écran.

La critique internationale est enthousiaste, pour ma part je serais plus réservé car même si j’ai lu le bouquin avec plaisir je ne le place pas dans la catégorie des chefs-d’œuvre, loin de là. Je ferai aussi remarquer à l’éditeur que certaines notes de bas de page ne correspondent pas du tout aux mots signalés (exemple page 61, 62, 74).

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Le Livre d'Hanna

C’est romanesque à souhait et je me suis suffisamment bien identifiée à l’héroïne dès le départ pour aimer la retrouver après les plongées dans le passé qui m’ont également envoûtée tant l’imagination de la romancière fait des merveilles en s’appuyant sur des recherches et des détails historiques, d’une grande précision

C’est ainsi que je me suis sentie menacée tour à tour par les nazis en 1940, la censure vénitienne et ses autodafés en 1609, la cruelle inquisition, à Taragonne, en 1492, au moment de l’expulsion des juifs espagnols pour revenir en Australie et à Sarajevo avec les problèmes de ce début de siècle.

C’est une sorte d’odyssée autour d’une œuvre d’art qui est avant tout un objet sacré et c’est très habilement mené. J'ai été embarquée dans cette histoire de la première à la dernière page avec un énorme plaisir et un grand intérêt pour les évocations historiques d’un grand réalisme.

C’est un de ces grands romans plein de souffle et de vues généreuses, comme je les aime. On y parle de tout avec beaucoup de rythme et une grande ampleur de vue. La lectrice en moi aime quand l’auteur sait lui tenir fermement la bride pour le mener où il veut, même très loin, au gré de sa fantaisie à lui, l’artiste.

C'est aussi un livre plein d'humanité, une leçon de tolérance et d'humilité par une romancière dont c'est le 3ème roman.


Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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Le Livre d'Hanna

Ce livre est un hommage à tout ce que l'on ne saura jamais malgré la science, les recherches historiques et les analyses. Toutes ses vies simples et anonymes qui inscrivent leur empreinte pour participer à l'histoire et qui, malgré tout, resteront dans l'oubli.



Le livre d'Hanna nous rappelle que l'Histoire est simplement et avant tout faite de Vie.



Un beau cadeau !
Lien : http://les-mots-sillons.fr
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Le Livre d'Hanna

Un bon moment mais j'aurais aimer que l'intrigue soit plus développer et moi de description sur le conflit israelo-palestiniens.

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Le Livre d'Hanna

Très bien. Beau roman, où l'histoire d'un livre rejoint l'histoire de destins individuels. De plus, les divers contextes historiques sont très bien décrits.
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Le Petit copain

Très bien écrit une belle histoire sur la jeunesse.
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Nocturnes : Cinq nouvelles de musique au cr..

Les 5 nouvelles se lisent rapidement, avec plus ou moins d’intérêt : la 1ère sur le vieux crooner (...)



lire la suite sur mon blog
Lien : http://lespassionsdelaura.ov..
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Le Livre d'Hanna

Ce livre est un petit chef d’œuvre romanesque. Il mêle une enquête passionnante autour du sauvetage d’un livre précieux : un livre de prière juive,une Haggadah.



Le point de départ est vrai la Haggadah de Sarajevo existe et ce sont des lettrés musulmans qui ont sauvé ce livre juif des incendies dus à la guerre.



Expliquant comment des scientifiques arrivent à remonter dans le temps grâce à d’infimes traces laissées dans les parchemins, la romancière imagine des histoires plausibles autour de ce livre.



Chaque moment où elle s’arrête sont autant de moments d' intolérance et de violence absolus, les gens et les livres se retrouvaient sur des bûchers.



En même temps on suit l’histoire personnelle d’Hanna la jeune Australienne, personnage touchant et tellement vivante.



J’ai relu ce livre, car il est en compétition pour notre "coup cœur des coups de cœur de 2008" dans notre club de lecture. Je sais que la construction du roman: l’intrigue coupée par des retours dans l’histoire, n’a pas plu à tout le monde. Moi, ça m’enchante littéralement. Je trouve que Géraldine Brooks à écrit un hymne à l’esprit de tolérance et donne foi en l’homme. Même quand l’humanité est au bord de se détruire, des « justes » en général des lettrés arrivent à ne pas se conduire en barbares.




Lien : http://luocine.over-blog.com..
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Le Livre d'Hanna

Une belle histoire d'un livre de foi juif : la Haggada de Sarajevo. Ses sauvetages par des gens de fois et de culture différentes à des époques où les juifs étaient chassés, tués...

Joli roman, mais je ne reste en quelque sorte sur ma faim.
Lien : http://mcchipie.over-blog.co..
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Le Livre d'Hanna

En 1996, Hanna, jeune Australienne, restauratrice passionnée de manuscrits anciens, apprend qu'on veut lui confier la célèbre Haggadah de Sarajevo, elle sent qu'il s'agit de la chance de sa vie. Plus à l'aise en compagnie des livres que de ses contemporains, elle part à la rencontre de ce précieux manuscrit hébreu, ressurgi des Balkans en ruine.



Ce livre de prières juif a été sauvé in extremis par un conservateur musulman, dans une Sarajevo aux prises avec les bombes au phosphore.



Au fil de minuscules indices, Hanna va peu à peu percer les secrets de ceux qui ont tenu entre leurs mains cet ouvrage sacré aux fils des siècles.



De la jeune adepte de la Kabbale qui le sauve de l'inquisition espagnole à l'intellectuel musulman qui le soustrait à la menace nazie, en passant par le censeur vénitien qui le fait échapper à l'autodafé, une vraie aventure que ce livre passé de mains en mains et qui est encore menacé de destruction.



Mon avis :



un livre qui nous amène aux confins de l'Europe au début du Moyen-Age jusqu'aux conflits actuels.



Une alternance entre le récit d'Hanna qui cherche à en savoir plus sur le livre, et les chapitres "historiques" qui nous projettent dans la vie du livre et ses tribulations et qui explique les tâches de vin et autres papillons découvert par Hanna dans le livre.



Une belle fable sur la coexistence entre les religions, qui perdure, toujours et malgré tout. Mais à qui est adressé ce livre, finalement ?...



Un petit bémol à propos de la couverture : je la trouve bien môche, pas attreillante.




Lien : http://motamots.canalblog.co..
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La double vie d'Irina

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans le roman mais je l'ai ensuite vraiment apprécié. Les personnages sont attachants et le message de Shriver semble clair: peu importe les choix qu'on est obligé de faire dans sa vie, le principal est de ne rien regretter. J'ai quand-même l'impression que l'auteure a une préférence pour la vie avec Ramsey (qui n'a pourtant pas que de bons côtés). Ce n'est pas de la qualité de Il faut qu'on parle de Kevin mais égaler la force de ce roman aurait été difficile; c'est tout de même une bonne lecture. Et je préfère de loin la couverture anglaise, la française donnant une image totalement éronnée du roman.
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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Le Livre d'Hanna

curiosité de lecture : Géraldine Brooks - le livre d'Hanna

Un peu de mal a "entrer" dans l'histoire au début... puis de plus en plus passionnant.





La Haggadah de Sarajevo est une enluminure.



Cette Haggadah a suivi les Juifs dans leur exil et durant des générations on a ignoré son existence ;



elle a réapparu à la fin du XXe siècle, lorsqu'un enfant juif de Sarajevo, dont le père venait de mourir, l'a apportée à son école pour la vendre afin de nourrir sa famille.



Conservée au musée de la ville, elle a fait l'objet de soins particuliers de la part des autorités bosniaques durant le siège de Sarajevo.



Très peu de villes dans le monde savent cultiver, comme Sarajevo, une symbiose aussi profonde avec leur population juive.



L’estime est réciproque, et elle se maintient depuis la deuxième moitié du XVIème siècle, quand une partie de la diaspora sépharade expulsée d’Espagne en 1492 s’établit en terre bosniaque.



Pour cette raison, l’évènement culturel le plus significatif de l’année 2002 fut probablement le transfert définitif de la Haggadah dans une salle du Musée de Sarajevo.



C’est aussi la première fois que ce manuscrit d’une valeur incalculable est exposé au grand public.



La Haggadah, écrite et enluminée dans la moitié du XIVème siècle, sans doute à Barcelone, relate la fuite du peuple juif d’Egypte, et elle est lue tous les ans au début de la Pâque juive.



Ce livre, le trésor très précieux de la communauté juive de Sarajevo, a connu nombre de vicissitudes, en commençant par l’aventureux voyage depuis les côtes de Sépharad – l’Espagne - jusqu’à la vallée du Miljacka.



Pendant la seconde guerre mondiale, Sarajevo était occupé par les troupes nazies, et elles exigeaient la remise du manuscrit pour enrichir la collection d’art du Musée de Berlin. La ville faillit perdre la Haggadah à tout jamais.



Seule l’astuce du directeur du Musée de Sarajevo et la collaboration des autorités religieuses musulmanes purent éviter une telle perte.



Le manuscrit resta enterré sous une porte de la mosquée jusqu'à la fin de la guerre.



Depuis lors, la Haggadah est devenue le symbole de l’alliance de la communauté juive avec la ville de Sarajevo et de la solidarité entre sa population juive et sa population musulmane.



Cette valeur symbolique a été confirmée pendant les années du siège de Sarajevo, quand les autorités de la ville furent accusées d’avoir vendu l’œuvre pour acheter des armes.



Le président bosniaque Izetbegovic fut obligé de démentir et de montrer la Haggadah devant les caméras de télévision, en s’exposant à bien des critiques, pour les dommages que le manuscrit risquait d’encourir.



L’installation définitive de la Haggadah dans une salle spéciale du Musée de Sarajevo représente l’engagement sans faille de la communauté juive dans l’esprit de tolérance traditionnel de toute la ville.



Et rien ne pourrait mieux exprimer cette dimension de Sarajevo, que ce manuscrit qui nous raconte la fuite du peuple juif, et qui a été conservé de façon jalouse et miraculeuse par ces mêmes victimes sépharades qui fuyaient devant les anciens fantômes de la haine et de l’intolérance en Europe.



Les mêmes fantômes qui, cinq cents ans plus tard, mettront cruellement la ville à l’épreuve en l’assiégeant. La connaissance historique de la souffrance et de la persécution, incrustée dans la mémoire du peuple juif, est peut-être ce qui paradoxalement représente sa force secrète.



Dans la désolation et le pessimisme qui règnent encore dans les consciences des personnalités les plus engagées dans l’esprit traditionnel de Sarajevo, c’est bien la voix d’une personnalité juive qui exprime avec le plus de conviction la foi et la confiance dans l’avenir.



Il s’agit de David Kamhi, intellectuel, musicien, et membre influent de sa communauté: «Bien plus que pour l’absence évidente de volonté politique pour aller vers le chemin le plus juste, bien plus que pour la crise économique, bien plus que pour les indécisions et l’oubli de la part de la communauté internationale, ce peuple et son esprit continueront de se tenir debout. Une République de Bosnie-Herzégovine unie existera toujours. Sarajevo survivra». -Eloy Santos

source : http://www.babelmed.net/index.php?menu=6&cont=491&lingua=fr





La Haggadah, ou comment raconter la sortie d'Egypte



Extrait du dossier de l'Arche n° 483/Avril 1998



Chaque année, les Juifs du monde entier se rassemblent autour de la table familiale pour manger le repas pascal, boire quatre coupes de vin, et lire un texte nommé Haggadah (pluriel : Haggadot) en souvenir de la sortie d'Egypte où les Hébreux furent réduits en esclavage.



Depuis deux millénaires, le séder (l' ordre, le rituel) de Pessah (la Pâque juive), avec la Haggadah pour fil conducteur, est un des signes principaux de la continuité juive.



La preuve : lorsque des Juifs ont voulu prendre leurs distances díavec la tradition religieuse tout en continuant à revendiquer leur appartenance au judaïsme, ils ont éprouvé le besoin de rédiger une nouvelle version de la Haggadah.



On a connu ainsi, dans des kibboutzim d'Israël, une Haggadah où l'action de grâces du Hallel était remplacée par un hymne à la nature, au socialisme, à Ben Gourion ou à Lénine ; et des mouvements féministes juifs ont publié des Haggadot où le nom de Dieu, conjugué au féminin, était invoqué pour célébrer le combat du "deuxième sexe".



A vrai dire, la Haggadah, par sa structure même, se prête à ce genre de sollicitations.



Son contenu, en effet, a varié au cours des siècles. Des textes síy sont ajoutés, religieux ou profanes.



Et aujourd'hui encore, il n'est pas évident de trouver deux éditions de la Haggadah qui soient strictement identiques au point que, lorsqu'on reçoit, comme c'est l'usage, des invités autour de la table du séder, il est prudent de préparer un nombre suffisant d'exemplaires de la même Haggadah afin que tous puissent suivre le texte sans regarder par-dessus l'épaule du voisin.



Il y a pourtant, si l'on excepte les cas limites évoqués plus haut, un important tronc commun aux diverses versions de la Haggadah.



Ce texte relativement bref (l'édition de base, non illustrée, tient en une trentaine de pages) est articulé autour de quelques temps forts, dont on verra le détail par la suite. Son nom, adapté d'une injonction biblique : "Et tu raconteras (higgadta) à ton fils" (Exode, 13, 8), dit assez bien sa fonction essentielle, qui est de transmettre le récit de la sortie d'Egypte en líaccompagnant des commentaires attribués aux maîtres du Talmud.



Mais l'enseignement, ici, ne prend pas la forme d'un discours linéaire. Au contraire, il est résolument multiforme. La Haggadah est, en fait, une espèce de "collage" mêlant récits historiques et interprétations symboliques, poésie populaire et prose rabbinique, injonctions aux hommes et prières à Dieu tout cela composé à des périodes différentes, majoritairement en hébreu mais pour partie aussi en araméen.



Les passages clairs, accessibles aux enfants et destinés à être lus par eux, voisinent avec des paragraphes dont les experts níont pas cessé de discuter les obscurités. Aussi trouve-t-on des éditions de la Haggadah richement illustrées, ainsi que des versions savantes avec plusieurs niveaux de commentaires.



Vers la fin du moyen âge, le texte de la Haggadah commença à prendre une forme plus ou moins définitive dans la plupart des grandes communautés.



A cette époque également on síaccoutuma à éditer la Haggadah sous forme díun livre distinct, et non plus uniquement dans le cadre du livre de prières.



Entre le XIIIe et le XVe siècle, apparaissent les magnifiques Haggadot illustrées, dont il nous reste quelques exemples tant séfarades (la Haggadah dorée, la Haggadah Kaufmann, la Haggadah de Sarajevo) qu'ashkénazes (la Haggadah aux têtes díoiseaux, la Haggadah de Darmstadt, la Haggadah de Cincinnati).



Le plus célèbre de ces ouvrages est sans doute la Haggadah de Sarajevo.

Il s'agit d'un manuscrit rédigé au XIVe siècle en Espagne, sans doute dans le royaume d'Aragon, et divisé en trois parties selon l'usage espagnol de l'époque : une série de miniatures peintes de couleurs vives représentant des scènes bibliques, le texte de la Haggadah accompagné d'enluminures, et des lectures bibliques et autres destinées à la semaine de Pessah.



Cette Haggadah a suivi les Juifs dans leur exil et durant des générations on a ignoré son existence ; elle a réapparu à la fin du siècle dernier, lorsqu'un enfant juif de Sarajevo, dont le père venait de mourir, l'a apportée à son école pour la vendre afin de nourrir sa famille. Conservée au musée de la ville, elle a fait l'objet de soins particuliers de la part des autorités bosniaques durant le siège de Sarajevo.



Une telle oeuvre díart ne pouvait être commandée que par des personnes particulièrement fortunées.



Mais le développement de l'imprimerie fit entrer la Haggadah dans tous les foyers juifs. Le premier chef-d'oeuvre dans ce domaine est la Haggadah de Prague (1526), dont on trouve aujourd'hui des reproductions en fac-similé qui font apparaître la beauté de ses illustrations (en noir et blanc, évidemment).



Le même texte, mais avec de nouvelles illustrations, se retrouve dans la Haggadah de Mantoue (1560). Celle-ci sert ensuite de modèle aux Haggadot publiées à Venise au début du XVIIe siècle, qui à leur tour inspireront la Haggadah d'Amsterdam (fin du XVIIe siècle).



Des éditions populaires de la Haggadah, généralement copiées sur les éditions de Venise et d'Amsterdam, abonderont par la suite. (…) .

source : http://www.col.fr/arche/hagad483.htm
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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