Anne-Sophie Tiberghien est aventurière, écrivain, reporter-photographe, cinéaste.
Après des études d’animateur socioculturel, elle trouve les structures de la société trop étroites. Pendant 10 ans elle voyage en auto-stop, à travers le monde, accompagnée de sa fille Samantha, alors en très bas âge.
Elles sillonnent l'Afrique noire, la Scandinavie, les Îles Caraïbes, puis le Canada. Elles s'intègrent ensuite dans la Jungle vénézuélienne aux sources du fleuve Orénoque, chez les indiens Yanomami. Grièvement blessée par une flèche empoisonnée au curare, lors d’une guerre intertribale, chez les indiens Yanomami, Anne-Sophie rentre en France.
En 1986, Anne-Sophie Tiberghien part à la rencontre des Tziganes à travers une quinzaine de pays. Puis, elle décide de s’accorder une pause et se tourne vers l’Angleterre.
Animée par le virus du voyage et de l’échange, elle repart pour de nouvelles aventures en Tunisie, puis en Libye.
Elle est une des rares femmes cinéaste conférencière à Connaissance du Monde.
Vous tous qui nous avez quittés, sachez que votre départ a brisé une corde à notre coeur, et que dans la nuit de la tristesse, cette cassure vibre encore, en notes cristallines.
Je ne veux pas me laisser arrêter par le double handicap d'être femme et mère. Les hommes qui voyagent sans rien sont souvent admirés. Et pourquoi une femme avec son enfant ne le ferait-elle pas ? Je n'ai rien à prouver aux yeux des autres.
Sur ma demande, Enrique conduit jusqu’à une cabane à l’écart trois clients successifs. Je me prostitue. Ce sont des gros bonnets de la ville. Je demande à chacun d’eux mille bolívars. […] Je change tout l’argent liquide en petites coupures. Ainsi je pourrai payer des guides, acheter de l’artisanat, remercier les conteurs et chanteurs, trouver de la nourriture. Oui, je vais finir par y arriver. (p.44)