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4.3/5 (sur 69 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 06.10.1972
Biographie :

Autrice et journaliste française, Anne Steiger habite au cœur des Alpilles.
Spécialiste des questions de société, elle a collaboré, entre autres, à Marie Claire ou Les Dossiers du Canard enchaîné.
Journaliste pour Kaïzen, le magazine « explorateur de solutions écologiques et sociales », elle est l’autrice de deux essais aux éditions Michalon et Autrement. L’année 2022 marque un important tournant pour elle avec la sortie de son premier roman. La Véritable histoire de Gaya Sharpe (Ed. Exergue) n’est ni du polar, ni de la science-fiction, mais un roman dit de « réalité magique », style littéraire qui permet d’éviter la dystopie angoissante pour aborder avec légèreté et profondeur, sans leçon ni morale, les sujets les plus brûlants et anxiogènes de notre époque ; l'anthropocène, le réchauffement climatique et l’éveil nécessaire des consciences.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Deux années se sont écoulées depuis l’extraordinaire coup de massue que le monde a reçu sur la tête. Ce fameux jour, le mercredi 20 juillet, cette fameuse heure, 21 heures 34, l'irréversible et terrible processus s'est enclenché sur toute la surface du globe. Pendant un temps, le monde a semble continuer de tourner comme si tout allait parfaitement bien, et puis, neuf mois plus tard, le dernier enfant naissait dans une banlieue du Caire, le tout dernier humain. A fleur de peau, l'humanité est impatiente d'entendre la véritable histoire de celle qu'elle considère comme l'unique responsable de cette extinction de masse : ma fille.
(Incipit)
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Par "lumière", Gaya voulait parler d'une sorte d'auréole que nous aurions tous. Un rayonnement. Une couronne. Une aura. Un halo. C'était des lumières autour de nous, des courants dont les couleurs se modifiaient selon nos efforts, nos émotions ou notre état de santé. Tel un squelette, Gaya pouvait les détecter à l'intérieur de chaque humain, animal, arbre ou plante. Lumineuses, mouvantes, les colorations indiquaient la vitalité, le froid, la chaleur, la contrariété...la maladie. Une ombre tournait autour du crâne de ma belle-mère et attaquait sa lumière.
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Carmen agissait avec moi exactement comme le faisait ma mère, m'observant du matin au soir, annotant mentalement chacun de mes faits et gestes. Elle regardait mes habits froissés de façon suspicieuse, comme si, par contagion, leurs défauts risquaient de s'étendre aux siens. Comme je refusais qu'elle repasse mes chemises, elle exigeait de moi que j'apprenne à le faire seul, comme si ces plis sur mes habits étaient responsables des malheurs qui s'étaient abattus sur notre famille. Elle était peut-être un peu pénible, oui, mais pour moi qui partais dans tous les sens, son étonnante constance me rassurait. Carmen, la citadelle aux murailles abruptes. Carmen la travailleuse. Carmen la rigoureuse. Carmen pour qui chaque chose avait sa place. Carmen Bouzin, exactement la femme dont j'avais besoin. En quelques semaines, elle devint ma cariatide, ces statues soutenant un entablement sur leur tête, remplaçant une colonne, un pilier ou un pilastre. Encombrante, certes, mais sa présence me portait. Très vite, elle assura chez nous toutes les fonctions non rétribuées de gouvernante, intendante, grand-mère et maman. Elle nous a littéralement sauvés. A ses côtés, je pus à la fois me ressaisir et me laisser aller. J'appris à l'aimer comme une mère.
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Pleine de joie intérieure, elle admira très calmement cette poudre de diamant émailler cette nature qu'elle aimait tant. Elle eut bientôt les larmes aux yeux et me demanda avec gravité si j'avais conscience de la temporalité des flocons de neige, de leur mortalité même, définitive. Car il n'y avait pas de neige dans l'au-delà, dit-elle en regardant le ciel.
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Tout en essuyant mes larmes, je compris soudain que ce que nous entendions n'était autre, rien d'autre, que la musique d'une enfant qui déclarait son amour à sa maman, qui lui parlait, qui l'appelait. Le cœur de cette harmonie, c'était ma femme défunte.
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Les petits gestes. Les mains tendues. [...]L'envie de faire plaisir. L'envie de faire du bien. Le plaisir d'aider son prochain. Il n'y a QUE ça qui compte, les petites choses. Aimer ses amis, ses parents, ses voisins, son jardin, son chien EST la richesse suprême. Aimons-nous. Pas parce que c'est bohème, beatnik, religieux, moral, bon pour la santé, la psyché, le palpitant, l'Alzheimer ou le transit intestinal, aimons-nous pour nous sauver. Ce n'est pas naïf, c'est une urgence!
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Quelque part, j'étais le propriétaire des émotions que je suscitais chez autrui, car cela se repercutait toujours sur moi ; j'étais responsable de tout ce que je faisais aux autres et tout ce que je faisais aux autres avait un effet sur moi, cela me constituait ;
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Nous créons et nous fabriquons le bien et le mal, la joie et la tristesse, la paix et la guerre. Par nos actes, nous créons ces énergies là et nous devons tous veiller à ce que ces forces s'équilibrent.
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Il était étonnant de voir Gaya parler à cette nature – elle lui parlait, oui ; elle chantait pour elle ; elle dansait même ! Et la nature lui répondait ! J’avais le sentiment, oui, que les arbres et les fleurs l’honoraient à son tour par des prévenances et des marques d’affection. Durant le printemps et l’été de ses trois ans, notre petit clos devint absolument somptueux, comme jamais il ne l’avait été, même du vivant de Lili. L’herbe épaisse était verte fluorescente et les plantations nous offraient de somptueuses couleurs acidulées. C’était un jardin Technicolor, baigné dans un vert gelée-à-la-menthe, avec ici et là de grosses tâches de jaune acidulé, de rouge grenadine, de rose barbe-à-papa, de blanc glace-au-citron, de pourpre fondant-à-la-framboise. C’étaient des couleurs lumineuses, gourmandes et vives, comme des pâtes de fruits, comme des boules de gomme, comme un monde intemporel et enchanté, avec des zones d’air doucement aromatiques et des fruits juteux et plus brillants que des sucettes léchées. Jasmin, pinède, chlorophylle, cela sentait si bon et c’était si beau que ça en avait l’air faux. Notre petite butte toute bariolée, toute coloriée, rayonnait de bonheur et de santé. Je ne savais pas pourquoi, je ne savais pas comment, mais il ne faisait aucun doute que c’était Gaya qui faisait ça.
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Quelques jours plus tôt, alors que nous allions donner à manger aux canards sous un soleil de plomb, Gaya marchait devant moi sur le petit sentier qui descendait à l’étang. Elle repéra sur le chemin pierreux inondé d’un soleil brutal un escargot qu’elle attrapa délicatement entre deux doigts pour le mettre à l’abri dans l’herbe du fossé. En regardant à l’intérieur de la coquille, elle constata tristement qu’elle était vide. Nous reprîmes notre chemin, ses petites bottes de boue soulevant des nuages de poussière. Silencieuse depuis quelques minutes, elle se tourna soudain vers moi et, d’une voix curieusement sereine et grave à la fois, elle me dit :
« Tu sais, Papa, un zour, tu mourras. Mais ce qui est vraiment triste, tu verras, c’est que tu reviendras. »
Et pendant que mes jambes allaient et venaient mécaniquement, en une cadence beaucoup plus lente que les petits pas sautillants de mon enfant, je compris que Gaya parlait de la mort comme personne d’autre. Elle n’en parlait pas comme d’une chose inquiétante qui la fascinerait, l’interrogerait ou l’inquiéterait, non. Elle en parlait comme quelque chose de familier et de rassurant, quelque chose qu’elle connaissait. Ma fille connaît la mort, me disais-je ce jour-là sans trop comprendre.
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