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Critiques de Annette Becker (17)
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Oubliés de la Grande Guerre



Occupés, déportés et prisonniers, la triple peine...





Annette Becker est une historienne spécialiste de la Première Guerre Mondiale et plus particulièrement des départements occupés du Nord et de l'Est de la France.



Son étude porte sur les populations de ces territoires, sur leur survie sous le joug allemand.

Pas de grands récits de guerre mais une description de la vie quotidienne, des épreuves et souffrances vécues par les civils de ces régions.



Tout d'abord l'occupation avec les réquisitions, les évacuations, les représailles, lots communs à toutes les guerres sauf que ce sont des civils, enfants, vieillards et les femmes qui vont être déportés pour travailler en Allemagne ou mis dans des camps, mélangés aux prisonniers de guerre. La différence avec ces derniers, c'est que ces personnes ne bénéficient d'aucune protection, à commencer par la France qui ne s'en préoccupe absolument pas. Presque, ils n'existent pour personne sauf pour ceux qui vont les exploiter.

Certains de ces civils vont être réquisitionnés, emmenés au front, pour creuser et construire les tranchées et abris allemands où ils mourront sous les bombes françaises !

Ce sont toutes ces épreuves que nous racontent en détail l'auteure dans la première partie de son ouvrage. Elle évoque également la détresse des populations restées sur place et obligées de subvenir à tous les besoins des vainqueurs qui vont véritablement les affamer. Des récits qui trouvent un étrange écho avec ce qui adviendra vingt-cinq ans plus tard.



La seconde partie est consacrée aux interventions humanitaires.

La Croix Rouge, bien sûr mais aussi le Vatican joueront un grand rôle dans l'aide apportée à ces civils. En effet, ces populations n'ayant plus aucun lien avec la France, ne bénéficiant pas des services officiels, vont se tourner vers le Vatican pour la recherche des combattants dont elles n'ont aucune nouvelle, ne sachant pas s'ils sont prisonniers, blessés ou morts. Cela engendra, d'ailleurs un conflit entre Genève et Rome dont les victimes civiles finiront pas pâtir.





Une étude passionnante, parfois surprenante tant elle évoque des sujets rarement abordés comme le travail des femmes en Allemagne, l'exploitation dont sont victimes les prisonniers considérés tour à tour comme arme de guerre et de propagande, les français n'ayant en l'occurrence rien à envier aux allemands dans leur conduite. Est évoqué aussi le refus après guerre de commémorer les civils morts en Allemagne (aucun nom de civil sur les monuments aux morts) ainsi que le retour des corps réclamés par les familles et qui sera très rare.



Annette Becker a eu accès aux archives du CICR et du Vatican rendues accessibles peu de temps avant la rédaction de son livre qui lui ont permis de fournir un véritable travail d'archiviste, d'enquêtrice, extrêmement foisonnant, précis et détaillé. Un ouvrage de référence sur un sujet rarement traité.





Si le sort et le traitement de ces populations occupées de "La Grande Guerre vous intéresse, cet essai devrait vous convenir.
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La Grande Guerre dans tous les sens

J'ai trouvé ce livre tout à fait passionnant, mais il faut bien reconnaitre qu'il est tout à fait particulier. Nous abordons ici l'historiographie de la Grande guerre à travers le prisme de ce qui relie une dizaine d'auteurs de nationalités différentes (Irlande, Allemagne, France...) à la catastrophe que l'on sait. Pourquoi ces auteurs (et autrices) sont-ils venus à étudier le Premier conflit mondial ? Tous ces auteurs ont d'ailleurs comme point commun de faire partie de l'équipe qui oeuvre à l'Historial de Péronne que dirige Stéphane Audouin-Rouzeau. Il n'est d'ailleurs pas inutile de dire que c'est un domaine dans lequel les affrontements (bon le mot est peut-être un peu fort, quoique...) entre historiens sont particulièrement vifs et les débats tranchés.

Pour qui n'est pas du sérail, peu importe car ce qui est dit là est vraiment passionnant. Pourquoi par exemple le grand historien allemand Gerd Krumeich a-t-il été amené à étudier par défaut la Grande guerre, tellement il avait été marqué par 39-45 ? Pourquoi une belge ayant vécu une forme de traumatisme dans un pays divisé sur le plan linguistique a-t-elle abordé 14-18 sous l'angle des minorités ?...

C'est vraiment passionnant, mais le livre n'est absolument pas un ouvrage qui ferait un résumé du conflit. Il n'est absolument pas fait pour cela. Il présuppose d'ailleurs une relative familiarité avec son histoire. Pas besoin d'être un spécialiste non plus, mais il est certain que le livre offre des pistes de réflexion de haute volée. Par d'autres : en quoi le mot race au sens où il fut utilisé alors pu contribuer à ce qui s'est passé durant l'entre-deux-guerres dans les régimes totalitaires ? En quoi la poésie offre-t-elle un type de source passionnant mais pas forcément aisé à manipuler ?

C'est très riche, foisonnant même. Je recommande chaudement !
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Les cicatrices rouges

Annette Becker aborde un sujet historique peu traité : la vie dans les zones occupées, en France et en Belgique, par l’armée allemande durant la Première Guerre mondiale.



Il est vrai que pour ce conflit, nous focalisons, ou nous sommes amenés à focaliser, sur les combattants des tranchées. Il y a pourtant en arrière du front, mais aussi ailleurs en Europe et en Asie, d’autres drames qui ont lieu et qui touchent les populations sous occupation de l’ennemi.



Or, si l’on a glorifié le Poilu, les gouvernements de l'Entre-deux-guerres ont oublié volontairement les méfaits subis par les Français et les Belges situés derrière les lignes allemandes. Et, si ces exactions étaient connues durant le conflit, elles ont été rangées dans le chapitre de la propagande, considérées comme exagérées car il fallait faire de l’ennemi allemand un monstre.



Cependant, sur l’avant de notre front, c’est à dire derrière les Allemands, prises en étau, ce sont des populations de femmes, d’enfants et d’hommes inaptes pour diverses raisons au combat qui subissent le comportement, politiquement voulu par le gouvernement berlinois, des troupes d’occupation. Il s’agit de déportation, de camp de concentration (déjà!), de violence sous toutes ces formes, de travail obligatoire, de vol et de confiscation laissant les populations dans le tourment et la famine. Alors qu'il existait des traités internationaux protégeant les non-combattants (Traité de La Haye, 1908).



Même, cette après-guerre ressemble à la suivante puisqu’il y a eu des scènes de femmes tondues, suspectées d’avoir fricotées avec les Allemands.

On parlera peu de ces atrocités après 1918, le pacifisme prenant le dessus sur le patriotisme et le nationalisme. Même le féminisme montant sera aveugle aux violences faites aux femmes durant cette époque. On parlera de l’héroïsme des soldats des tranchées et pas de la collaboration des Boches du nord comme on appelait les Français et les Belges sous administration allemande. Et que dire de l’ambiguïté de la libération de l’Alsace-Moselle qui verra la distinction entre les Alsaciens français et des colons allemands, différences parfois peu visibles surtout pour les enfants de binationaux alsaco-allemand.



Pourtant, on oublie que les « Boches du nord » ont résisté à leur manière aux violences qui leur ont été faites. Certains ont même agit, comme le feront plus tard ceux de la Seconde guerre mondiale, payant le prix du sang devant des pelotons d’exécution pour avoir voulu défendre leur Patrie, résistants eux-aussi.



Tout le mérite de cet essai historique est dans son sujet. Cela nécessitait une étude et Annette Becker a bien fait de s’en servir. J’ai regretté le style et l’architecture des chapitres qui rendent parfois peu fluide la lecture. Cependant, c’est un ouvrage qui mérite d’être parcouru, car finalement, un siècle plus tard, tout n’est pas encore dit sur ce premier conflit mondial.
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Messagers du désastre

Lecture sérieuse, ultra sérieuse avec Annette Becker, historienne française, dont la première spécialité, si j'ose dire, est la Première Guerre Mondiale. 



Point question ici d'avoir une vision globale de l'ensemble des génocides de l'Histoire, dont certains attendent encore et attendront encore longtemps la qualification de "génocide", et d'établir une synthèse des conséquences sur nos sociétés, nos politiques ou morales. Et si le génocide arménien perpétré par les turques (1915-1916) ou les massacres Tutsi au Rwanda (1994) sont évoqués dans ce livre, c'est bien le génocide juif pendant la Seconde Guerre Mondiale dont il est question, autour de deux parcours individuels, celui de Jan Karski et celui de Raphael Lemkin.



"De nouveaux concepts nécessitent de nouveaux mots." Raphaël Lemkin.

C'est à lui que l'on doit l'apparition de ce mot: génocide. Il en défendra l'existence et la définition toute sa vie en l'imposant dans des textes de Loi, devant la Société des Nations ou l'ONU.

C'est un juriste juif d'origine polonaise, aux solides connaissances philosophiques, qui s'intéresse très tôt au droit international humanitaire et notamment à l'instauration d'un droit pénal international.

Sensibilisé aux massacres arméniens, il entrevoit ce qui se profile à l'horizon de l'Europe, essaye en vain d'alerter qui de droit pour être finalement touché dans sa chair quand son propre peuple sera à son tour victime.

Il est contraint à l'exil aux États-Unis en 1941. Il ne cessera jamais de se battre pour la prévention et la répression du crime de génocide et pour ce juriste, le génocide incluait tout autant la liquidation physique que la destruction de la culture.



Si Lemkin est une figure intellectuelle, Karski, lui, est un homme de terrain. Catholique polonais, il entre très vite dans la résistance polonaise et va établir des rapports sur la situation de son pays pour le compte du gouvernement en exil.

Son intérêt pour la condition juive n'est "qu'accessoire" de prime abord mais c'est ce manque d'intérêt personnel qui donnera du poids à son témoignage grâce à l'objectivité dont il fait preuve en décrivant la situation très différente des juifs sous domination soviétique, sous le Gouvernement général polonais et sous le joug nazi. Il sera même témoin oculaire de ce qui se passe au sein du ghetto de Varsovie.

Mais comme Lemkin, il traînera une amertume certaine devant son échec à convaincre ses interlocuteurs du drame qui se joue en Pologne et dans l'Europe entière. Il ne sera pas entendu, au mieux sera-t-il ignoré.



Si le terme "génocide" est un mot du XXème siècle, il n'est pas l'apanage exclusif de ce siècle. Les massacres de masse ont existé depuis la nuit des temps et ce n'est pas les batailles entre juristes, historiens et anthropologues, sans oublier les négationnistes de tout poil, qui en ôteront l'essence atroce de ce qu'ils représentent. L'anéantissement total d'une ethnie, qu'il soit le fruit d'une puissance étatique ou pas, est un crime odieux et intolérable et mérite totalement la qualification de "crime contre l'Humanité". 



Ce livre est très bien documenté, synthétise les renseignements qui ont été portés à la connaissance des masses populaires et surtout des dirigeants de ce monde, rapporte les efforts effectués pour une prise de conscience des atrocités perpétrées sur les juifs, et ici, plus précisément les juifs de Pologne. Incrédulité, déni, calcul, la position des adversaires des nazis reste incompréhensible à ces hommes de bonne volonté... et à nos yeux également!



Ce livre est écrit par une historienne donc pour la transmission d'un savoir académique, même si des considérations humaines, sociologiques et philosophiques sont abordées aux travers des "cicatrices psychologiques" des victimes et des descendants de ces victimes, et d'un héritage générationnel du traumatisme.

Par conséquent, c'est une lecture qui demande attention et concentration devant un foisonnement de citations d'événements (parfois sans rappel de dates) ou de personnages (parfois sans spécification de qualité).



Les deux personnages évoqués ici sont d'origine polonaise et par conséquent, l'ensemble du récit est ciblé exclusivement sur les juifs de Pologne mais c'est un livre historique très édifiant et intéressant sur ces messagers de l'horreur qui se sont heurtés avant, pendant et même après la Seconde Guerre Mondiale à une certaine "conspiration du silence". C'est à réserver aux passionnés d'Histoire! 
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Messagers du désastre

Bienvenue au XXème siècle. L'enfer est sur terre, en Europe, et c'est ce qu'on appellera la Seconde Guerre mondiale. Voici Lemkin, juriste Polonais qui en découvrant le sort : la déportation, violence, crimes, pillages, vols des Arméniens par les Ottomans et de savoir que ces criminels n'ont pas été puni, cela sera son leitmotiv pour faire reconnaître le terme génocide : ''genos'' peuple ou ethnie et ''occidere'' celui qui tue. Et celui qui tue en ce moment sont les nazis et leur partisans contre le peuple Juif, ainsi que toutes celles et ceux qui sont hélas pris dans leur filet. Pendant la Seconde Guerre mondiale Lemkin, fuit son pays pour alerter les Alliés que le génocide recommence en Europe.

Il y a aussi Karski, polonais résistant, espion, qui lui est au cœur du conflit et il y voit de ses propres yeux les atrocités pendant la Seconde Guerre mondiale et tous deux seront les messagers pour les Alliés en leur donnant par écrit, la parole le sort que subissaient, subissent, et subiront les Juifs en Europe par l'Allemagne nazie.

Mais ce n'étaient pas les seuls à avoir documenté sur ce sujet. Et là-dessus cela confirmait ma pensée qu'un si grand crime ne pouvait pas ne pas faire d'échos. Peut-être même Lemkin, Karski, et tant d'autres de ces lanceurs d'alertes ont été perçus comme théoriciens du complot, alors que les services de renseignements des pays Alliés étaient au courant, Enigma fut découvert en 1941 par les Britanniques. Et même si leur message d'aide pour le peuple juif et des civils européens fut transmis dans les journaux Alliés et au président Américain, leurs messages n'ont pas été accepté, car si cela avait été accepté les Alliés se seraient donné les moyens d'agir pour aider ces civils torturés jusqu'à la mort par le régime nazi.





Mais ce que Lemkin veut faire comprendre aux autres est qu'en mettant des mots sur des actes, on fait comprendre l'importance de l'acte. Sur ce point et pendant longtemps ce mot « génocide » sera mal vu par les Alliés, même après la Seconde Guerre mondiale.

La façon qu'a Lemkin de parler de ces massacres, par le terme génocide, est que les États-Unis, sont eux aussi compris dans ce terme par le racisme, l'esclavage, la déportation, et le meurtre du peuple amérindien, mais aussi des Africains. Alors ça ne va pas dans le bon sens de critiquer les « vainqueurs » du conflit, puisque c'est quasi « normal » de nier ses mauvaises actions, puis de soit reporter la faute sur le peuple opprimé d'être faible pour se faire opprimer. Soit de trouver de soi-disant normalité d'avoir agi ainsi.



Mais plus loin que l'ego de ces grands États loin d'être blanc comme neige, Karsi, Lemkin ne veulent plus que ce genre de dérive « génocide » puisse re-exister, puisque les traumatismes sont à vie pour les vivants, et ont privé la vie de ces gens morts. L'utopie aurait été que des peuples entiers s'unissent pour aider des gens qu'ils ne connaissent pas, qui sont en train de vivre l'horreur... Hélas l'histoire nous prouvera le contraire en délivrant qu'à la fin de la guerre les premières victimes, sans oublier l'impunité de leurs bourreaux qui ont échappé aux condamnations en vivant par la suite comme si de rien n'était. Ainsi que le recommencement sur d'autres peuples, d'autres religions : (Cambodge 1975, Bosnie 1992, Rwanda 1994).



Il n'y a pas à dire, ce genre de chose : génocide est la grande échelle des conflits de cours d'écoles, et confits familiaux. Ça commence par un racisme sur des personnes jugés faibles, différentes, minoritaire par du harcèlement, des moqueries, de l'intimidation pour prendre l'argent, le bien d'autri, mais surtout exercer une domination et se sentir dominant, puissant, intouchable.

Rien n'a changé, tout a continué : cette folie de faire le mal, cette shizophrénie mental de savoir, de voir et de ne pas aider. Merci à Annette Becker par son livre de nous rappeler le pourquoi des gens qui en ont les moyens, les pouvoirs, pourquoi ils ne viennent pas porter assistance à ceux et celles qui en ont besoin.





Pour ma part ce fut un livre difficile. Pas dans la lecture, mais dans le fait d'avoir vécu le même genre de situation que Lemkin et Karski: De demander à l'aide à des personnes sensées nous aider, et au lieu de cela on ne trouve qu'un haut mur froid et sombre. Ce mur qui par son haut statut devrait écraser le mal, au final il ne fait que le protéger. Cela nous rend malheureux de tant d'injustice, qui chaque jour est le même calvaire de souffrir à cause d'eux, au lieu que ça soit enfin le bonheur d'être aidé à être libéré pour vivre dans la justice.
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Messagers du désastre

Deux hommes sont au centre de ce livre: Raphaël Lemkin et Jan Karski. Le premier, brillant juriste, va tout faire pour que le crime de génocide soit reconnu par la communauté internationale. Le second, résistant polonais, va se démener tout au long de la guerre pour que les Alliés interviennent avant que les Nazis aient exterminé tous les Juifs des territoires occupés. Les suites de leur action constituent la dernière partie de l’ouvrage.



C’est une lecture assez dense, sur un sujet difficile. Les descriptions de sévices infligés aux Juifs par les Nazis ne manquent pas et c’est vraiment dur parfois de continuer à lire. Mais l’auteure permet de comprendre pourquoi la plupart des gens ne parvenaient pas à croire aux rapports concernant ces sévices, c’est l’aspect de ce livre que j’ai trouvé le plus intéressant.



Sur la forme, c’est un peu fastidieux. Il y a beaucoup de répétitions, l’auteure ayant fait le choix de découper son livre par thématiques et pas chronologiquement. La conséquence est qu’on a l’impression de ne pas avancer et de relire plusieurs fois la même chose.



Dans l’ensemble, une lecture instructive, mais difficile sur le fond, et un peu laborieuse sur la forme. A lire plutôt si vous avez déjà de bonnes connaissances sur le sujet.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Les oubliés de la Grande Guerre. Humanitaire ..

Cet essai a le mérite de mettre un évidence un aspect occulté de la Grande Guerre: la souffrance des civils des zones françaises occupées. Coupés du monde, ils ont subi un joug effroyable.
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La Grande Guerre

La Première Guerre mondiale, cette boucherie inimaginable, près de 2000 morts par jour, des conditions atroces dans les tranchées, la guerre partout, jusque dans les têtes, l'entêtement incroyable de ces soldats qui ont bravé le pire pendant plus de quatre ans sous un prétexte fallacieux, ce petit assassinat qui ne gênait pas trop l'Empereur d'Autriche-Hongrie lui-même et qui n'était même pas ordonné par la Serbie ; tout ça pour aboutir à une paix au goût de revanche, à l'humiliation des même pas vaincus, à la Révolution rouge sang, à la haine empirée, à Hitler frustré. La liste peut se poursuivre longtemps, comme s'est poursuivie l'onde de choc. On s'est battu à ce point impensable au nom de la Civilisation. Celle-ci s'est échappée pour longtemps. Comprendre que le progrès militaire et technologique est aux antipodes du progrès humain durant cette naissance aux forceps d'un vingtième siècle qui n'aura rien compris à son origine et qui, comble de l'absurde, recommencera vingt ans après, en pire.

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Entendre la guerre. Silence, musique et son..

Si "Entendre la guerre: sons et musiques et silence en 14-18" est avant tout le catalogue de l'exposition du même nom créée par l'Historial de la Grande Guerre de Péronne, c'est aussi un ouvrage passionnant qui peut se lire et se consulter indépendamment. A ma connaissance assez peu d'ouvrages ont abordé la guerre de 14-18 sous cet angle inhabituel et celui-ci, abondamment illustré de documents rares et présenté sous forme de chapitres courts et clairs, permet de se plonger dans l'univers sonore des ces années sombres. Le bruit inouï produit par les canons, les avions, les obus...( "Jamais nous n'avons entendu tant de bruit" déclara le soldat Clavel. Bruit que nous ne pouvons qu'imaginer avec effroi car il n'existe aucune archive sonore) bien sûr mais aussi ce que l'on a appelé les "contre-bruits": c'est à dire la musique, que ce soit la musique militaire, les chansons patriotiques, le jazz que les soldats afro-américains vont apporter avec eux. Car la musique sera omniprésente durant ces années de guerre, les chansons qui tentent de décrire l'horreur au plus près, celles qui sont destinées à soutenir les soldats...et bien sûr les requiem L'un des chapitres les plus remarquables s'attache aux instruments créés par les soldats avec les moyens du bord (avec des photos étonnantes!)pour que les musiciens parmi eux puissent continuer à pratiquer leur instrument malgré tout. Un autre chapitre important rappelle le rôle capital joué par le génial chef d'orchestre afro-américain James Reese Europe qui, avec son orchestre , importa le jazz sur le vieux continent et exigea de pouvoir se battre au front (ce qui était auparavant réservé aux blancs).

L'ouvrage fourmille donc d'histoires et d'informations captivantes, parfois émouvantes aussi, et l'on ne peut que le conseiller à qui s'intéresse à cette période troublée de l'Histoire.
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La Grande Guerre

J'ai beaucoup aimé ce livre car il parle d'un sujet très intéressant qui est la première guerre mondiale. Il y a beaucoup d'images ce qui donne envie de lire et d'en apprendre plus sur les conditions de vie des soldats. On retrouve des photos d'anciens objets et de lieux et des cartes. Le sujet de la religion est aussi mentionné. Je recommande ce livre pour les amateurs d'Histoire car il vous dira tout ce qui s'est vraiment passé.

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14-18, retrouver la Guerre

Passionnant bien qu aride...une réflexion sur la violence bsolue de cette guerre,le retournement des consciences qu elle a induit,son caractère de croisade...et enfin le deuil introuvable
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Messagers du désastre

Dans Messagers du désastre, Annette Becker, historienne des mémoires et des refoulements de la Première Guerre mondiale, analyse en profondeur le mécanisme du refus des Alliés de voir et de prendre en compte l’innommable, l’inimaginable et l’indescriptible, la Shoah.
Lien : https://www.actualitte.com/a..
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Messagers du désastre

Un ouvrage dur et juste sur ceux qui furent les messagers du désastre. Le désastre de la seconde guerre mondiale, un génocide qui n'en porte pas encore le nom, des faits vus par deux polonais l'un est juif Raphaël Lemkin qui devînt juriste, l'autre un chrétien et résistant Jan Karski. Ils se rendent comptent de l'ampleur de la catastrophe, un crime de guerre qui engendra la destruction du peuple juif d'Europe de l'Est.

C'est un livre très détaillé qui demande du calme à sa lecture car de nombreuses citations de personnages, de coupures de journaux, de comptes rendus ou encore de discours agrémentent les explications de l'auteure. Son récit est chronologique même si quelques répétitions apparaissent, il est riche en informations notamment de dates et de rencontres faite par les deux protagonistes. Mais c'est surtout à travers l'histoire de Lemkin et Karski que l'auteur nous décrit les procédés nazis et l'appel à l'aide d'une population, la Pologne restant le sujet central du livre.

Lemkin étant juriste il se battra toute sa vie pour faire reconnaître le terme de "Génocide" qui n'existait pas auparavant, il sensible aux massacres sur les arméniens en 1915-16 et tente d'alerter les Nations dès 1941 sur les événements en Pologne alors qu'il est en exil aux Etats-Unis.

Contrairement à Lemkin, Karski est un homme de terrain qui n'hésite pas à se déguiser pour se confondre avec l'ennemi et voir de plus près les exactions et d'en rendre compte, il ne se borne pas à la population juive mais également aux polonais de toutes confessions notamment ceux qui se sont retrouvés sous le joug des soviétiques. Karski sera notamment un témoin des massacres du guetto de Varsovie. Le problème est qu'il ne sera pas entendu, au pire ses comptes rendus seront lus mais pas pris en compte. Une indifférence difficile à supporter.



Karski se battait contre les nazis, en soldat, Lemkin concevait le "crime des crimes" en juriste.



L'ouvrage s'étale sur plusieurs décennies, la lecture n'a pas été facile car entre les descriptions de sévices et les multiples informations données l'horreur m'a rendu triste, terrifiée parfois de voir que tout se répète, aucune leçon n'a vraiment été tirée de ces événements. L’auteure le mentionne d'ailleurs elle-même en rapprochant le massacre des juifs à celui des arméniens ou encore des rwandais.

Ce livre n'est pas destiné au curieux de l'Histoire qui seraient vite dépassés par le trop plein d'informations.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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La Grande Guerre

J'ai adoré le livre , parce que dans le livre j’ai appris des choses que je ne connaissais pas pour la première guerre mondiale par rapport à la seconde guerre mondiale . surtout sur des conflits entre de certains pays du monde
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Messagers du désastre

Annette Becker, grande spécialiste de 14-18 et des violences de guerre contre les civils, nous revient avec une étude essentielle : le XXe siècle restera celui des génocides mais comment convaincre le plus grand nombre de l’impensable, qu’un peuple puisse exterminer systématiquement un autre peuple ?
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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Messagers du désastre

Annette Becker consacre deux biographies enchâssées, dans un livre puissant par l’écriture et l’intensité de son questionnement moral et politique.
Lien : http://www.laviedesidees.fr/..
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Messagers du désastre

Annette Becker propose une réflexion conclusive sur les génocides en montrant la portée et la nécessité d’intégrer la postérité du travail de définition effectué par Lemkin (en Arménie, pour la Shoah et lors du génocide Tutsi).
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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