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Citations de Annick de Souzenelle (87)


Pour rendre compte de cet en-dedans, le mythe utilise les matériaux narratifs qui nous sont connus dans notre monde extérieur; mais alors que ce dernier reste plat et linéaire quand on ne sait pas lier les événements le constituant à leur véritable cause, le monde intérieur que décrivent les mythes se déploie quant à lui en une sorte de spirale dont chaque anneau fait résonner le récit au niveau de conscience auquel le lecteur est susceptible d’accéder.
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« La première plaie : les eaux changées en sang »

Les lois ontologiques, le Logos, qui structurent le créé sont absolue. Que nous les connaissions ou non, elles jouent ; nous les appelons, dans ce dernier cas, « hasard », « chance » ou « pas de chance »… faute de les discerner. Celle qui préside au langage de cette première plaie peut s’énoncer ainsi :
Lorsque l’Homme ne saisit pas l’Épée (YHWH) qu’il est pour se construire en tant que « Verbe » (que sous une autre image on pourra appeler « Fils » ), inconsciemment il retourne l’Epée contre l’ « autre », celui qu’il est à l’intérieur de lui en premier chef ( mais son inconscience consiste en ce qu’il ne le sait pas) et tous les autres à l’extérieur de lui. L‘Épée est alors une arme qui tue et fait couler le sang ; elle peut être un verbe meurtrier – c’est alors un sang subtil qui se répand -, un sexe qui épuise, ou le poignard, le couteau, l’épée, le fusil, etc., qui tue.

L‘Homme inconscient, même s’il est « bon » dans les catégories morales de bien et de mal, tue ; par la parole ou le sexe, bavards incontrôlés, voire passionnalisés, cela nous est bien connu ; mais il est plus difficile de réaliser que, si nous ne tenons pas en main l’arme formelle, nous n’en sommes pas moins complices de ceux qui la saisissent : car l’Homme, en profondeur, est Un. La « bonne conscience» n’est pas de la « conscience ». La première reste prisonnière d‘une éthiqpe morale, la deuxième est le fruit d’un travail de transmutation intérieure dans l’acquisition d’un surcroît de vie.
Le titre d’un film .. « Nous sommes tous des assassins. »
Et si l’ eau de nos rivières est apparemment claire, en réalité elle charrie tout ce sang répandu. Notre chant nationaI exalte cette abomination :

« qu’un sang impur abreuve nos sillons ».
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Retrancher une partie du corps, c’est mutiler l’unité de l’Homme, son harmonie. Arracher une dent, procéder à l’ablation des amygdales, quoi de plus bénin en apparence ?
Oui, apparemment. Il est certain, et je l’ai déjà signalé, que lorsque je parle d’un organe, je ne parle pas uniquement de cet organe en soi mais essentiellement de sa fonction qui se rejoue au niveau de chaque cellule du corps, en tant que celle-ci est un corps potentiel total.
Lorsqu’on procède à l’ablation d’un organe, sa fonction ne disparaît pas totalement, mais on ne peut nier qu’elle est considérablement blessée jusque dans sa dimension la plus subtile.
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Voilà le corps tel que je l’ai vu, tel que je l’ai ressenti. J’ai conscience des lacunes importantes que comporte l’étude que je viens de faire, lacunes dues pour une bonne part, certes, à l’étendue des domaines que j’ignore, ou dont je n’ai pas l’expérience, mais aussi aux nombreuses « circoncisions » auxquelles il m’a fallu m’astreindre en écrivant ce livre.
Il a, lui aussi, poussé comme un arbre et, pour que la sève puisse jaillir assez drue, sans se laisser boire par les nombreuses branches secondaires qui la sollicitaient, j’ai obéi à la loi selon laquelle l’arbre doit être taillé pour être mis à fruit. Le danger était grand de faire de chaque branche un arbre en soi et d’offrir au lecteur l’inextricable taillis d’une forêt vierge.
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Je compris que dans cette aventure grandiose, chaque membre et chaque organe du corps a un rôle dont la fonction physiologique immédiate est la manifestation. J’entendis le nom de chacun de ces lieux du corps résonner du sens de sa fonction et je sus pourquoi les premières vertèbres sont dites « sacrées », pourquoi le cervelet est appelé « arbre de vie », les couches optiques « couches nuptiales », etc.
Perturbé, désorienté par rapport à cette vocation fondatrice, le corps souffre ; il parle au niveau de l’organe signifiant l’origine du trouble, et le manifestant.
Il parle, il vit, ce corps ; il transmet l’exigence de croissance du noyau de l’être dont chacune de ses cellules est porteuse et dont chacune est faite pour en libérer l’énergie. Sa finalité est le « corps divin », son modèle, que Moïse a vu et dont il nous a transmis la mémoire sous le dessin de l’Arbre des Sephiroth.
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Et je vécus alors la jubilation de l’un des aspects de ce « jour un » de la Création où, soudain, « la Lumière est ».
Joie, ivresse même ! Tout était relié. Tout prenait un visage signifiant. Tout vivait. Tout ! Y compris le corps.
Et je découvris le corps de l’Homme, image du « corps divin » dont la Tradition rapporte que Moïse en vit la « forme » (Nb 12, 8), image appelée à retourner au modèle dont elle procède, dans un mariage ineffable image dimension symbolique du corps !
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L'amour se renouvelle, s'ouvre de lui même et ne fait pas dépenser de force, tandis que le courage fait dépenser une force énorme jusqu'à en mourir.
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Je n'ai aucun courage! Le courage est une vertu tensionnelle qui craque un beau jour. Etre courageux, ce n'est pas la vie. La vie c'est l'amour, l'Amour seul.
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P 111 – à la vérité, si notre relation à la terre, aux plantes aux animaux, à tous les éléments du cosmos n’est pas consciente de cette dimension, si nous n’écoutons chanter en chacun d’eux l’ange qui le porte et qui résonne dans un cœur à cœur avec notre cosmos intime, nous créons la peste.
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Si je prends la plume pour parler de ces choses, c’est dans l’espoir de révéler davantage le pouvoir osmotique de nos textes sacrés dont le premier et le second Testament, unis sans confusion, sont détenteurs.
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Le Verbe de Dieu est là qui, par la folie de la Croix, nous conduit à l’expérience tangible de la Résurrection.
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Aujourd’hui, l’idolâtrie collective la plus aliénante me semble être celle que l’on porte aux sciences.
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L’ordre de croissance est alors bien exposé à l’Homme, l’Adam de la Bible, dans un clair langage divin :
De tous les arbres du jardin, dit le Seigneur, parce que tu es un mangeant, tu dois manger. Mais de l’Arbre de la Connaissance de l’Accompli et du non-encore-accompli tu ne dois pas manger, car dans le jour où tu en mangeras, parce que tu es un mutant, tu muteras.
Cela veut dire que si l’Homme prend ce fruit avant de l’être devenu, il mutera, mais en régressant en situation de « case départ », comme le rappelle le très initiatique jeu de l’oie, soit en situation d’Homme animal créé au sixième jour de la Genèse ; cet Homme du sixième jour est inconscient de son pôle « femelle » avec lequel il est encore confondu, inconscient de son autre « côté ». Il est coupé en deux, en exil de lui-même. Or, c’est en épousant cet autre « côté » intérieur à lui, le féminin de son être, qu’il pourra s’accomplir, ce qu’expose le récit du septième jour de la Genèse, celui de la voie juste. Si l’Homme devient ce fruit par la voie juste, il mute jusqu’à atteindre à une glorieuse déification. Mais comme il est regrettable d’avoir traduit par « mourir » le verbe hébreu mout qui signifie « muter ».

[De Souzenelle]
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L’Homme , nous dit le livre de la Genèse , « est , au sixième jour , créé dans l’image de Dieu pour être fait , à partir du septième jour , capable de ressemblance » . Ces deux verbes hébreux confondus dans la traduction grecque sont à distinguer radicalement l’un de l’autre . « Créer » est œuvre divine . « Faire » est œuvre divino - humaine.
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EXCELLENTE
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L'hébreu conduit au Verbe.

Les lettres de son alphabet sont des énergies créées, elles- mêmes icônes des Energies divines incréées.
Le jeu des figures qu'elles forment pour constituer un mot, une phrase, un discours est un jeu divin, jeu mobile et rigoureux comme celui d'un ballet dont le maïtre est caché dans le secret.
Trois lettres nous saluent d'un mot qu'immédiatement nous figeons dans un concept du Peshat.
Alors miséricordieuses, nos trois amies se présentent à nous d'une autre manière.
Et la forme qu'elles se donnent, différente de la précédente, joue avec elles un langage si subtil que tout à coup un relief apparaît qui arrache la phrase du Peshat devenu Remez et la fait danser dans le Darash, sur un niveau de l'échelle où nous nous sentons nous-mêmes arrachés.
Le poète, par une voie intuitive, tend vers cette même expérience dans le livre de la nature, autre Bible à laquelle le Christ fait si souvent référence, comme venant jouer en stéréophonie avec les Ecritures.
La nature est une autre icône du Verbe à laquelle toutes les Traditions viennent puiser, son langage est universel.
Le prophète vit cette expérience par connaissance.

Participant de l'un et de l'autre, chacun de nous attentif au langage de l'inconscient peut entrer dans l'écoute du Verbe...
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Il est interdit de l'interdire¨, s'écriait la jeune génération de Mai 68. Derrière cet oxymore écrit sur les murs de la Sorbonne pendant le séisme, cette génération exprimait son refus de se référer aux valeurs conventionnelles - bien et mal, permis et défendu - que lui imposaient ses aînés. Consciemment ou inconsciemment, elle manifestait une exigence de sens et de liberté, dont elle ne sentait encore que confusément, chez les plus éveillés, que la vraie liberté est obéissance à d'autres valeurs, ontologiques celles-là, libérantes et donnant sens. Mais personne à cette époque ne sut leur apporter ce trésor.
p 26 -AdS
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P 110 – J’ai déjà parlé de cette respiration frémissante de la Présence de « JE SUIS » qui embrasse toute chose créée, visible ou invisible pour nous, audible ou inaudible, selon les différentes longueurs d’onde de leur être, mais qui nous rend attentifs à sentir, entendre et voir le rire du moindre brin d’herbe derrière sa silencieuse façade. Tout vibre et tout chante, en ce cosmos, une hymne étrange qui tisse l'harmonie de l'univers. La disharmonie vient de ce que l'Homme n'entre plus dans ce chant, il déchire l'univers et "chosifie" tout dans un réductionnisme meurtrier. Lorsque chaque élément du monde est relié au Verbe qui le crée, il est vécu en tant que "symbole", étymologiquement "ce qui est lancé ensemble" et donc relié. Le "diable" sépare, squelettise chaque chose d'où la sève se retire ; il conduit à la mort. Il est cette peste.
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P 98 – on peut facilement comprendre que les eaux jouent sur deux plans : ou bien l’Homme, avec Noé, assume ses eaux intérieures, son inconscient, et, dans un travail de retournement, elles deviennent du sec, de la conscience. Ou bien, avec les hommes de violence, il n’assume pas son inconscient qui bientôt le submerge (la violence), et les eaux du déluge en sont l’objectivation extérieure. Car s’il ne voit pas l’horreur de sa violence, il est obligé de voir l’eau dans laquelle il se noie ! Cette objectivation a force de loi :
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P 72 - Le vrai mariage de l'Homme avec son cosmos intérieur (car il peut y avoir là aussi tant d'illusions) l'ouvre à la connaissance naturelle du cosmos extérieur puisqu'ils sont les deux pôles d'une même réalité dont le secret est au plus profond de l'intériorité, mais dont on peut très vite faire l'expérience. L'inverse : la connaissance du monde extérieur, si elle conduit parfois à celle du cosmos intérieur lorsque le cœur reste ouvert, est beaucoup plus souvent un chemin labyrinthique, sans issue, épuisant, voire mortel ! (…) il est cependant, je crois, une authentique troisième voie, celle de l’art et de tout travail manuel en tant qu’il se vit en rapport direct avec la matière qui travaillée, aimée, peut jouer comme la grenouille…
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