Citations de Annie L`Italien (26)
Ce que j’essaie de te dire, c’est que dans notre maison, on encourage la curiosité. Continue de lire, continue de poser des questions quand quelque chose n’a pas de sens à tes yeux. J’ai grandi avec une mère stricte qui croyait qu’on était plus heureux en restant ignorant. Je ne veux pas que mes enfants soient élevés de même. Compris ?
— Compris. Vous n’aurez pas besoin de me convaincre de lire, vous le savez. Tout le monde me taquine déjà avec ça.
Ce qui brouille les cartes, c'est que j'ai l'impression d'avoir accompli tout ce que j'avais à accomplir dans cette carrière en communications interactives. Dit autrement, je souffre d'indigestion professionnelle. Dit encore autrement, j'en ai ma claque. Il est donc temps pour moi d'aller voir ailleurs si j'y suis.
Il est adorable le monsieur, mais je suis plutôt contente de visiter la ville toute seule. Mon rythme de marche préféré se situe quelque part entre pressé et très pressé, alors que le sien se situe entre plutôt lent et si t'accélères pas je hurle.
N'étant pas la personne la plus patiente sur Terre, et notre couple étant encore tout nouveau tout beau, il serait dommage que je lui pète les dents (mais non).
Enfin, je suis visiblement centrée sur mon nombril, considérant ce charmant paragraphe de « je-me-moi » que je viens d’écrire.
Je suis une passionnée réservée qui se cherche. J’aime la vie, ma famille, mes amis, mon chat (pas LES chats, MON chat). J’adore les surprises, les gestes spontanés. J’aurais voulu devenir actrice ou correspondante à l’étranger, pourtant je travaille sagement en communications. J’aime le pop-corn (mais pas le partager), les sushis et la bouffe en général. Si je ne surveillais pas mon poids, je mangerais sans arrêt. J’essaie d’être de plus en plus moi, pas seulement l’image que je veux projeter. J’aime la symétrie et les chiffres pairs, les orages et le vent. J’adore les gougounes. Pour moi, la thérapie la plus efficace est le magasinage. J’aime écouter de la musique et m’imaginer que je suis l’interprète, mais dans la réalité je ne joue d’aucun d’instrument et je chante vraiment, vraiment très mal. Je déteste l’injustice, la condescendance, les poivrons verts et les oignons crus.
Une de mes copines soigne un retentissant cas d’épuisement professionnel. Son thérapeute lui a recommandé trois mois d’arrêt : le premier pour se reposer, le deuxième pour s’amuser et le troisième pour réfléchir à son avenir professionnel. Comme je n’ai pas trois mois à consacrer à un arrêt de travail, j’ai pensé expédier mon burnout autodiagnostiqué en trois semaines de vacances hivernales. J’ai passé la première chez moi à dormir et à végéter devant la télévision. J’entame ma deuxième semaine ce matin même, avec la ferme intention d’en profiter au maximum. Ça s’annonce bien d’ailleurs, j’ai rendez-vous pour un brunch de filles avec mes quatre meilleures amies.
Il y a quelque chose dans l'air ce soir. J'ai lu quelque part que dans l'instant qui précède la foudre, on peut sentir l'électricité tout autour.
Ce que je préfère en voyage, ce sont les «moments», ces instants qui, sans être extraordinaires, apportent une espèce de paix intérieure, faute d'une meilleure expression. On les apprécie sur le coup, tout en sachant très bien qu'ils seront vite oubliés pour ne laisser qu'une vague impression vite mêlée à toutes les autres qui à la fin définissent si on a fait ou non un «beau voyage».
Et puis, c'est vraiment rassurant de savoir qu'il existe un endroit sur terre où je peux me pointer à tout moment, où on m'accueillera chaleureusement et où neuf fois sur dix je tomberai sur quelqu'un que je connais.
Confit d'oignon et fromage suisse créez dans ma bouche un feu d'artifice. Câlice.
Ce que nous créons en cuisine repose immanquablement sur le savoir-faire de nos prédécesseurs.
La beauté du temps qui file, c’est que lorsqu’on relate notre passé, on laisse de côté les épisodes inutiles pour se concentrer sur l’essentiel.
Le problème, c’est qu’elle n’est justement pas un garçon. L’idée de se déguiser pour décrocher un emploi comme plongeur dans un restaurant lui effleure l’esprit. Et l’enrage. Pourquoi les femmes ne pourraient-elles pas travailler en cuisine ? Elles le font bien à la maison, c’est quoi la différence ?
C’est une chose de cuisiner et de se faire complimenter sur ses talents par son chum, sa famille et ses amis ; c’en est toute une autre de faire face au jugement d’un étranger qui n’a rien à foutre de sa fierté ou de ses aspirations.
Ce que j’essaie de te dire, c’est que dans notre maison, on encourage la curiosité. Continue de lire, continue de poser des questions quand quelque chose n’a pas de sens à tes yeux. J’ai grandi avec une mère stricte qui croyait qu’on était plus heureux en restant ignorant.
La crise économique de 1929 ayant laissé d’importantes séquelles, sa famille, même sans être terriblement pauvre, devait faire beaucoup avec peu. C’était devenu la spécialité de Marie-Juliette, qui arrivait toujours à concocter de petits miracles appétissants, même avec les ingrédients de base et une cuisine réduite à sa plus simple expression.
À l’instar de bien des femmes, Hélène se demande souvent comment font les autres mères pour y arriver. Peut-être que leurs maris ne sont pas affalés devant le téléviseur pendant qu’elles courent comme des poules pas de tête. Peut-être que leurs maris ont compris qu’être femme au foyer, c’est un travail à temps plein, et que ça se peut que, à la fin de la semaine, madame en ait sa claque et soit, elle aussi, fatiguée. Peut-être qu’ils ne considèrent pas être des pères exceptionnels parce qu’ils s’assoient à côté de leurs enfants pour regarder la télé et leur demandent un jour sur trois si ça s’est bien passé à l’école. Peut-être. Mais ce serait étonnant.
Lorsqu’on rénove un bâtiment centenaire, on fait de nombreuses découvertes fascinantes : vieux journaux utilisés comme isolant dans les murs, ancienne pièce de monnaie sous les lattes du plancher, dessins d’enfants dissimulés par trois couches de tapisseries.
L'air bête qui prend ma commande récite le menu du jour comme quelqu'un qui l'aurait répété mille fois, ce qui est sans doute le cas. J'ai l'extrême gentillesse de lui permettre d'atteindre le mille en lui demandant de recommencer, j'avais la tête ailleurs. Il serait préférable que je change d'idée pour ma commande, il est plus difficile de cracher dans une bouteille de Perrier ermée que dans une tasse de caté.
Mes larmes ont coulé sans retenue. Pour la première fois de ma vie, je n'avais rien à faire de l'opinion des gens qui m'entouraient. Tout ce que je voulais, c'était qu'on me laisse en paix.