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Critiques de Anouk Langaney (80)
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Déguster le noir

Voici déjà le cinquième (et malheureusement dernier) tome de cette collection délicieusement noire, développée autour de nos cinq sens et cette fois dédié à celui du goût. Après « Ecouter le noir », « Regarder le noir », « Toucher le noir » et « Respirer le noir », Yvan Fauth du blog littéraire EmOtionS nous invite donc à « Déguster le noir » en compagnie d’auteurs de renom, le temps de treize nouvelles qui devraient pouvoir réconcilier les plus sceptiques avec le genre.



Les amateurs du genre n’hésiteront pas une seconde à se mettre à table car des chefs de grand renom sont à nouveau au programme, tels que Bernard Minier, Ian Manook ou R.J. Ellory. Mais ce qui fait pour moi la véritable saveur de ces recueils de nouvelles, c’est la possibilité de découvrir la plume d’auteurs que je ne connais pas encore, comme une sorte de mise en bouche qui me donne envie de goûter au reste de leur œuvre. Je pense par exemple à Pierre Bordage, dont j’ai bien aimé la nouvelle, mais je note surtout le nom de Patricia Delahaie, que je ne connaissais pas du tout et qui livre ici un excellent récit.



Bernard Minier – le Goût Des Autres : Une première nouvelle qui nous emmène en Irak à la découverte des goûts étranges d’un peuple affamé. Un récit assez court, teinté de fantastique, que l’on referme avec un petit goût de trop peu, mais qui met en appétit et nous plonge immédiatement dans la thématique du roman.



Anouk Langaney – Ripaille : Cette autrice que je découvre nous invite à passer à table, de l’apéro au pousse café, mais je ressors de table un peu déçu. Le récit qui m’a le moins séduit de tous.



Cédric Sire – Tous Les Régimes du Monde : Après ce repas que j’ai eu du mal à terminer, Cédric Sire a la bonne idée de nous mettre au régime, le temps d’une petite séance de torture qui pointe du doigt notre société axée sur les apparences et le monde du mannequinat en particulier. Un message qui fait mouche et une fin qui fait froid dans le dos !



Pierre Bordage – Amertumes : Un récit d’anticipation en compagnie d’un goûteur d’exception qui risque bien de consommer son dernier repas. J’ai beaucoup aimé l’idée du goûteur et le suspense tout au long du récit.



Christian Blanchard – Joé : Une sorte de revisite de « Des Souris Et Des Hommes » de Steinbeck qui invite à suivre un personnage extrêmement attachant. Une montagne de muscles, mais d’une naïveté bouleversante, qui ne manquera pas de vous transpercer le cœur. Une excellente nouvelle débordante d’émotions !



Nicolas Jaillet – Alfajores : Un récit qui aborde le burn-out en nous propulsant au cœur d’une société pour effectuer un boulot de merde, ingrédient principal d’une vie trop fade, sans goût. Sympa…enfin, on se comprend !



Jérémy Fel – Dans L’Arène : Une nouvelle plus longue qui permet de nous servir un scénario digne de l’excellente série Netflix « Black Mirror » et qui fait également penser au film « The Truman Show ». Une vision du futur, parsemée de drones et dépourvue de chocolat, qui invite à réfléchir sur l’avenir de notre société et sur les émissions de téléréalité. Excellent !



Sonja Delzongle – Jalousies : L’autrice nous invite à regarder à travers un store, pour une histoire d’adultère et de jalousie. Pas mal du tout !



Nicolas Beuglet – La Visite : Ah là, Nicolas Beuglet frappe fort avec cette nouvelle qui vente tous les bienfaits de la nourriture bio. La visite dont il est question est celle de Gilles, qui s’apprête à rencontrer les parents de sa copine mais, attention, car ceux-ci sont très à cheval sur la qualité des produits. Excellent !



Patricia Delahaie – Un Père A La Truffe : J’ai beaucoup aimé le style de cette autrice qui nous invite à suivre les pas d’une petite fille qui fête les retrouvailles avec son père dans un restaurant. Une nouvelle que j’ai beaucoup aimé et dont la fin colle à merveille au cahier des charges de ce recueil de nouvelles.



Ian Manook – Feijoada : Ian Manook propose un récit qui colle également parfaitement au titre de ce recueil. Une nouvelle certes un peu courte et légèrement prévisible, mais que j’ai tout de même bien aimée.



Jacques Expert – le Goûteur : Même si l’auteur nous livre déjà le deuxième goûteur de ce recueil de nouvelles, j’ai bien aimé son récit basé sur un chantage qui donne lieu à un choix pour le moins cornélien…



R.J. Ellory – Scène de Crime : Ah, voici la cerise sur le gâteau, servi par le maître du noir en personne ! L’auteur, grand fidèle de cette collection, nous propulse à San Francisco sur les traces d’un tueur en série, en compagnie d’un inspecteur qui va au fond des choses. Un récit plus long, qui permet à l’auteur de développer ses personnages comme il sait si bien le faire. Excellent !



Bref, il y en a de nouveau pour tous les goûts et « Déguster le noir » propose des nouvelles certes inégales, ce qui est inhérent au genre, mais que je vous invite néanmoins à goûter, surtout celles de Jérémy Fel et de R.J. Ellory, qui sont également les deux plus longues et parviennent donc à développer un peu plus les personnages.



Voilà, les fans de cette collection n’ont plus qu’à broyer du noir car c’était le dernier tome !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Vive la Commune !

Un cri du cœur.



Rassemblant plus de 20 plumes contemporaines, ce recueil de nouvelles mettant en scène des acteurs majeurs ou anonymes de la Commune de Paris est un très bel hommage en forme d'initiation à cet événement capital de l'histoire de l'émancipation humaine.



Souvent des femmes, les personnages mis en scène à travers des poèmes ou des textes courts redonnent vie à ces quelques semaines où plus que jamais l'espoir a eu droit de cité entre les murs de la capitale... avant la derniere, la "Semaine sanglante" et son anéantissement dans un bain de sang.

Agrémenté de gravures et de reproductions d'époque, un livre agréable et nécessaire.



Publié en 2021, à l'occasion des 150 ans de la Commune.



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Déguster le noir

Je voudrais commencer par remercier deux amis babéliotes de longue date, pratiquement les premiers depuis que je me suis aventurée sur ce site si dangereux pour moi, en ce sens que les tentations y sont bien trop nombreuses !

Le premier, c'est Yvan Fauth, alias Gruz ici, pour avoir créé et dirigé cette collection sur les cinq sens dont j'ai savouré chaque opus. Grâce à lui, mes yeux, mon nez, mes oreilles, ma peau et mes papilles se sont affûtés, j'ai découvert de nouveaux auteurs (dont j'ai lu des romans par la suite), et dans ce dernier recueil, j'ai dégusté, dans tous les sens du terme ! Yvan, entend les appels de tes fans, s'il te plaît concocte-nous encore un petit dernier avec le fameux sixième sens...

Le second, c'est Messire Godefroy, autrement dit Antyrya, qui suite à un pari sur le futur titre du présent ouvrage (pari que j'ai gagné) me l'a envoyé le jour même de sa parution. Merci à toi Anty, tu es un homme de parole et tu m'as fourni une de mes meilleurs lectures de vacances.



Bon, c'est très bien tout ça, mais quand est-ce qu'on entre dans le vif du sujet, c'est-à-dire ce que j'ai pensé de ces treize nouvelles centrées sur le goût ? Premier constat : il y en a vraiment pour tous les goûts, et à toutes les sauces dans ces presque 300 pages. Du glauque, du terrifiant, du cynique, et même de l'humoristique, chacun y trouvera à boire et à manger.

Second constat : moi qui ne lisais pratiquement pas de nouvelles, excepté celles de Stephen King qui s'apparentent souvent à de courts romans, et bien j'y ai vraiment pris goût, au fur et à mesure de la parution de ces recueils, je les savoure de plus en plus. Elles concentrent les spécificités de chaque auteur, et sauf exception, ne me frustrent plus à cause de leur brièveté. Bien sûr, toutes ne m'ont pas rassasiée de la même façon, quelques-unes m'ont un peu laissée sur ma faim, mais dans l'ensemble je me suis sentie repue à la fin de mon repas, pardon, je voulais dire "de ma lecture".



Mais cessons là les métaphores gastronomiques, je crains de vous gaver !

J'évoquerai d'abord les nouvelles qui m'ont vraiment mis l'eau à la bouche (pardon !), à commencer par celle de Jérémy Fel : "Dans l'arène", dont j'ai d'ailleurs mis un certain temps à comprendre le titre. Elle se situe dans un futur qui pourrait être bientôt d'actualité, et met en scène une petite communauté familiale vivant dans les bâtiments d'une ancienne ferme. Tout est sec, plus rien ne pousse, le ciel est constamment voilé, on étouffe. Aux infos on voit des migrants se faire arrêter, la pollution atmosphérique bat des records, il n'y a presque plus d'eau, bref les curseurs d'aujourd'hui poussés un peu plus loin. Entre les épouses des deux frères qui vivent là, rien ne va plus. Bastien, le fils de Juliette et Olivier, a disparu, manifestement dénoncé pour avoir hébergé des réfugiés. Et Juliette soupçonne fortement Mathilde et Matthias, qui d'autre ? Il n'y a plus personne à des kilomètres à la ronde...Le repas d'anniversaire de Léa, fille de Mathilde et Matthias va précipiter les évènements.

J'ai adoré cette atmosphère angoissante, cette montée en puissance et la brusque révélation qui va complètement changer la perspective, un régal !



Parmi mes préférées également : "La visite" de Nicolas Beuglet, que j'ai trouvée particulièrement savoureuse de par son humour décalé et ses clins d'oeil aux adeptes du bio, du local et de la nourriture "saine". Aujourd'hui est un grand jour, car Gilles va faire la connaissance des parents de son amoureuse, Claire. Marlène et Pierre les accueillent chaleureusement, chez eux tout est beau, y compris Marlène, la très jeune maman de Claire. Pierre, le papa, manie l'humour au second degré, mais la bonne chère va vite détendre l'atmosphère. Attention à ne pas forcer sur le digestif quand même, c'est du costaud !



Dans un tout autre registre, on passe du rire (jaune) aux larmes salées : "Joé", de Christian Blanchard, qui met en abyme l'histoire de Lenny dans "Des souris et des hommes" de Steinbeck. Joé est un doux géant qui n'a qu'un rêve dans la vie, connaître le goût de la mer. Mais elle est loin la mer, et pour l'atteindre il faudra mener bien des combats... Une histoire très courte mais qui m'a beaucoup touchée, d'un auteur que je ne connaissais pas.



Ian Manook, lui je le connais déjà bien, et il ne m'a pas déçue avec "Feijoada" ! Si, vous savez, ce plat brésilien à base de haricots noirs et de toutes sortes de viande, les restes, les bas-morceaux, ce qu'on trouve quoi ! De l'humour très noir, qui rappelle les films de gansters des années soixante, genre "Les tontons flingueurs", un vocabulaire truculent-succulent, et une chute certes attendue mais vraiment bien dans le ton du thème. Excellent !



Et puis, un peu comme le dessert qui vient en apothéose du repas, il y a cette dernière nouvelle, plus longue, un petit polar à elle toute seule, "Scène de crime" de R. J. Ellory qu'on a toujours autant de plaisir à retrouver dans les recueils d'Yvan. Pas d'humour ici, on est sur les traces d'un tueur de jeunes femmes, l'enquêteur est sur les dents, les cadavres décapités et vidés commencent à s'accumuler dans une atmosphère quasi apocalyptique. Erikson, le policier chargé de l'enquête, va en faire une affaire personnelle... Une intrigue fouillée, dont les ressorts psychologiques vont vous retourner les tripes.



Voilà pour mon quinté de tête, mais parmi les autres récits, certains valent leur pesant de cacahuètes aussi. Prenons par exemple celle qui sert d'apéritif, "Le goût des autres", de Bernard Minier. Un check-point tenu par des américains dans le désert en Irak. Leila, muséologue, et son chauffeur Hassan se font arrêter pour un contrôle qui va se prolonger...Des relents de fantastique pour une nouvelle qui aurait gagné à être un peu plus développée, à mon avis.



A suivre, "Ripaille", d'Anouk Langaney, qui nous a concocté un menu très élaboré des apéritifs aux desserts. Une des convives nous fait part de ses réflexions sur les autres invités et la maîtresse de maison, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle a une drôle de vision des plaisirs, de la table mais pas que... C'est assez tordu, mais plaisant, sans plus.



Comme nous avions beaucoup mangé, la nouvelle suivante est tombée à point nommé : "Tous les régimes du monde" de Cédric Sire nous emmène dans le monde du mannequinat, où l'idéal de beauté consiste à faire une taille 32, obtenue en mangeant trois pommes par jour, et au prix de malaises répétés. L'émulation fait des ravages entre Laura et Giulia, mais leur compétition tournera au désastre pour toutes les deux. Un récit glaçant, car certains détails sonnent hélas très vrai.



Pour ne pas rendre ce billet trop indigeste, je ne détaillerai pas les autres nouvelles, bien qu’elles ne manquent pas d’intérêt non plus. Deux d’entre elles traitent du périlleux métier de goûteur, « Amertumes » de Pierre Bordage et « Le goûteur » de Jacques Expert, deux auteurs dont la réputation n’est plus à faire.

« Jalousies » de Sonia Delzongle joue sur le double sens du mot-titre, et évoque le triste sort d’une femme réduite au rôle de poulinière et de servante de son mari à qui elle concocte sans se rebeller de bons petits plats sans attendre la moindre reconnaissance. J'avoue préférer l'auteur quand elle écrit des romans, même si la nouvelle ne manque pas d'intérêt.



"Alfajores" de Nicolas Jaillet nous parle d'un employé de Huei, où l'on transforme de la camelote asiatique en souvenirs "made in France" à grand renfort d'autocollants censés faire authentique. Un jour Pascal "n'a plus le goût"... L'histoire qui m'a le moins marquée, d'ailleurs je ne m'en souvenais plus (j'ai lu le livre pendant mes vacances, il y a un mois !).



Et enfin il nous reste une petite dernière, pour la dent creuse dirons-nous : "Un père à la truffe", de Patricia Delahaie, auteure que je découvre et qui je trouve a parfaitement saisi le concept de "déguster le noir", j'ai beaucoup aimé cet histoire de père qui ressemble un peu à un ogre et qui va passer une journée singulière avec sa gamine de douze ans, qu'il n'a pas vue depuis longtemps. C'est original, et m'a donné envie de mieux connaître l'auteure.



Pour conclure ce looong billet, plus j'en ingurgite, plus je les aime, les nouvelles ! Et je ne peux que vous inviter à une petite dégustation entre initiés, avec des hôtes de marque qui vont vous recevoir aux petits oignons !











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Déguster le noir

Bonjour amis lecteurs,

Aujourd’hui je vous propose « Déguster le noir »sous la direction de Yvan Fauth . C’est le cinquième recueil collectif d’une collection incroyable sur les cinq sens. Des nouvelles très noires, originales, effrayantes, glaçantes, glauques, parfois émouvantes ou teintées d’humour noir se succèdent autour du goût. L’ensemble génère beaucoup d’émotions, diffuse des saveurs spéciales et dérangeantes dans une recette très réussie. J’ai tout particulièrement adoré “Scène de crime ” de R.J. Ellory , ma nouvelle préférée. Puis “Tous les régimes du monde” de Cédric Sire et “Jalousies” de Sonja Delzongle. Le tout mérite une dégustation sans modération pour les amateurs du genre !
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Déguster le noir

Les nouvelles, c’est toujours trop court, on a souvent envie que le récit continue, afin de savoir ce qu’il va se passer après. Bref, la frustration est généralement au rendez-vous.



Pourtant, même si j’ai parfois hurlé de ne pas avoir la suite, si j’ai souvent eu envie d’avoir plus, je n’ai jamais été déçue par la pentalogie "Le Noir" qui fait la part belle aux cinq sens au travers de nouvelles sombres, bien noires.



Pour être honnête, je dois reconnaître qu’au fil des recueils, certaines étaient excellentes, des petits bijoux de noirceur, de stupeur, que d’autres étaient bonnes et quelques-unes, une minorité, moins bonnes.



Certaines m’ont aussi marquée durablement, notamment dans "écouter" et "voir". Certains auteurs et autrices m’ont laissée la bouche ouverte devant leurs finals ou la noirceur de leur texte.



Ici, on passe à table, à la casserole, au resto, dans les cuisines, on peut manger "avec les doigts" ou manger "les doigts", si l'on est cannibale. Comme le disait si bien une chaîne de restaurants gastronomiques (hum) : "entre vous et nous, c’est une histoire de goût".



Le Goût Des Autres (Minier) : La première nouvelle a mis la barre très haut, avec le désert irakien et Leila Ramani qui bosse pour le Musée archéologique de Bagdad. Ce qui est le plus fort, dans ce récit, ce n’est pas le final, mais les pensées de Leila sur le conflit irakien et les extraits des discours de George W. Bush. Waw ! (5/5 ♥)



Ripaille (Langaney) : Des amis réunis pour une bonne bouffe… Jusqu’à ce que ça dérape dans les cuisines. On avait commencé fort, on continuait de la même manière. D’un côté, j’aurais aimé être avec eux pour manger les bons petits plats, mais pas en cuisine ! (3,5/5)



Tous Les Régimes Du Monde (Sire) : Le mannequinat, les régimes, les trois pommes mangées… Le culte du corps, de la minceur extrême sont traités dans cette nouvelle dont le personnage principal m’a scotchée par sa froideur, son détachement. (4/5)



Amertumes (Bordage) : Anticipation pour cette nouvelle, puisque nous sommes en 2079 et que le monde n’est plus tout à fait le même. Il y aura beaucoup d’amertume dans son récit, notamment en raison d’un manque de justice flagrant. (4/5)



Joé (Blanchard) : L’auteur rend hommage au roman de Steinbeck "Des souris et des hommes" et si elle est violente, noire, sombre, son final est bourré d’émotions. (5/5 ♥)



Alfajores (Jaillet) : Allumez le feu… Des conditions de travail merdique, pas encore de l’esclavage, mais presque. Une patronne qui gueule, qui demande toujours plus à ses ouvriers, la fatigue qui arrive et un énorme turn over dans le personnel. Jusqu’au burn out… La réalité à presque rejoint la fiction, avec les derniers événements… (4/5)



Dans L’Arène (Fel) : Le réchauffement climatique a tout changé et s’il est en toile de fond, le plus angoissant sera pour ce qu’il se passe chez les deux frères et leurs épouses. C’est un univers glaçant (surtout que le chocolat est réservé à l’élite) et la haine que voue une belle-sœur à l’autre va être un moteur puissant. Je n’avais pas vu venir le final et il m’a laissé sur le cul ! (5/5 ♥)



Jalousies (Delzongle) : Double sens pour ce titre, puisque les jalousies sont aussi des volets… Cette nouvelle est excellente aussi, j’ai adoré l’atmosphère que l’autrice a mise en place dans cette maison, avec cette femme au foyer et son mari, qui se croit le seigneur à servir. Une fin inattendue ! (5/5 ♥)



La Visite (Beuglet) : Une nouvelle qui sent bon l’écologie, les circuits courts, la bouffe locale et qui a failli me retourner l’estomac. Excellente ! Je ne verrai plus le parmesan de la même manière… (5/5 ♥ 🤢)



Un Père A La Truffe (Delahaie) : Ce sera la moins bonne de tout le recueil, celle qui m’a fait le moins vibrer, même si le jeu de mot final était bien trouvé. (2/5)



Feijoada (Manook) : Une petite perle noire ! Des dialogues parsemés d’argot avec des expressions imagées dignes d’une scène à la Audiard et deux personnages qui auraient pu être joués par Lino Ventura ou Jean Gabin (pour Raymond) et Jean Lefebvre (pour Cotentin, le pas très malin). J’ai vu venir le truc, qui m’a fait penser à la chute d’une blague horriblement noire et super trash. Mes soupçons étaient bons, on était bien dans un tel final. Vous savez quoi ? J’ai ri ! Oui, j’ai explosé de rire avec cette chute magnifique… et je n’ai même pas honte (6/5 ♥♥♥)



Le Goûteur (Expert) : Un sale chantage, un chantage dont on ne sait pas se dépatouiller et où, quelque soit la solution prise, on sait que l’on risque la mort. Comment faire et surtout quand on a une conscience et que l’on tient à sa famille ? Un final inattendu. (4/5)



Scène De Crime (R.J. Ellory) : Un serial killer que l’on n’arrive pas à attraper et un flic qui va tenter de se mettre dans sa tête pour arriver à le coincer. Étude minutieuse des crimes et tout et tout. Le final est machiavélique, même si je l’avais deviné. Que j’aie raison a amplifié la chose. (5/5)



On termine donc ce tour des sens par un super opus, comme les autres. La qualité n’a pas diminué et si toutes les nouvelles sont noires et parfois trash, pour moi, elles ont bon goût, puisque je me nourris essentiellement de polars, thrillers et romans noirs.



Les chefs ont bien travaillé, les plats étaient succulents et je m’en suis léché les babines. Maintenant, je vais prendre le cure-dents et vérifier qu’il ne me reste pas un bout de barbaque coincée entre mes canines. Vu ce que je viens d’ingurgiter…



Un roman noir déconseillé aux végétariens, végans et végétaliens.



Allez, un petit rototo et pour le digestif, je m’en vais lire le dernier Thilliez !


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Même pas morte !

C’est l’histoire de Minette Galandeau. Du moins une part de son histoire, du haut de ses 88 berges bien senties et tout au fond de son Alzheimer qui prend de plus en plus de place dans sa vie, en long, en large et en travers.



Alors Minette écrit un journal, jour après jour sur les conseils de son médecin. Et (ah oui petit détail), Minette a un long passé de délinquante, genre braqueuse de banque et tout et tout. Voilà pour le contexte.



Sous la plume d’Anouk Langaney, notre héroïne du quatrième âge est donc une mamie gâteuse mais pas du tout gâteau. Un sacré bout de bonne femme en tout cas, caractère en acier trempé et une forte personnalité !



On la suit au plus près de ses pensées, à travers son tissu cérébral neurodégénéré, le long d’un improbable polar qui tient bien davantage du roman noir. Un roman noir où on se fend la poire tout en se demandant si Minette va casser sa pipe avant la fin, où on se gondole devant les ondulations de sa mémoire, où on se bidonne avec cette histoire qui n’a rien de bidon.



Si vous pensez que l’écriture à la première personne est une facilité stylistique, c’est que vous n’avez pas lu Anouk Langaney. Si vous pensez que le principe d’un journal rend la prose médiocre, vous n’avez pas lu Anouk Langaney.



Bref, tout est dans le ton et dans l’étonnante, magnifique, expressive, facétieuse et impayable (et j’en passe…) écriture de l’auteure. Elle flingue les a priori dès les premières pages, explose toutes les conventions du genre, et vous mitraille de bons mots.



Un premier (court) roman totalement jouissif, avec des personnages hauts en couleur, (ça ne gâche rien) une vraie histoire et une belle progression dramatique (même si le mot n’est pas tout à fait adapté dans le cas présent).



Un récit en forme de bravade, dernier baroud d’honneur d’une vieille « d’âme » qui se bat contre son cerveau, mais qui fait preuve d’esprit à travers chacune de ses phrases.



Ce roman, plein de dérision, est un florilège de traits d’esprit, une anthologie de bons mots cruels ou touchants.



L’auteure a un talent fou pour transcender ses mots, et donner vie à cet étonnant personnage qui perd la boule mais pas son ironie.



Le roman a beau être court, il est parfait ainsi, tant on aime le lire lentement, dégustant chaque passage et s’étonnant à chaque page de ce qu’adviendra cette histoire atypique et assez inclassable.



Albiana, petit éditeur corse, tient là une petite pépite ! Ne vous arrêtez pas à la couverture franchement repoussante, dès que vous ouvrirez ce roman, il illuminera votre intérieur, chaque mot valant son pesant d’or. Pas pour rien qu’un auteur comme Hervé Sard parle avec tant d’enthousiasme de ce roman !



Anouk Langaney, nouvelle porte-flingue du polar drolatique, retenez bien ce nom et surlignez-le pour ne surtout pas l’oublier !
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Déguster le noir

Déjà le dernier volume des 5 sens du Noir !



C’est avec le premier, gagné lors d’un concours, que j’ai commencé à apprécier les nouvelles, jamais beaucoup lues jusqu’à cette rencontre ! Depuis j’en lis plus facilement et plus régulièrement.



Je pensais que ce sens serait le plus difficile à représenter et c’est ainsi que je l’ai trouvé à travers ces textes et dans la globalité c’est celui que j’ai le moins apprécié.



Certaines nouvelles sont trop courtes, donc frustrantes, avec un goût de trop peu ! Pour deux d’entre elles, je n’ai pas vraiment compris ce que l’auteur essayait de dire ! J’ai eu plaisir à découvrir des auteurs qui m’étaient inconnus et que j'aimerais recroiser à l’avenir (dans ma seconde vie, vue l’état de ma LAL) ; quelques incontournables m’ont calé une dent creuse et Ellory m’a une fois de plus embarqué dans une dimension noire, très noire, pour mon plus grand plaisir !



Merci à Yvan Fauth pour cette idée lumineuse et sans qui je n’aurais jamais découvert le plaisir de lire des nouvelles !



Challenge 50 Objets 2023/2024

Challenge Multi-Défis 2024

Challenge Entre Deux Thématique 2024

Pioche Polar mars 2024 : Mylena
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Déguster le noir

Cinquième ouvrage collectif dont les titres sont inspirés par les cinq sens, on retrouve ici treize grands noms du roman noir qui nous régalent le temps de cette lecture !



Ce livre regroupant des nouvelles noires sur le thème du goût a été pour moi l'occasion de savourer la plume d'auteurs différents mais se rejoignant tous sur un point : avoir une imagination débordante aux multiples ingrédients !



Je tiens à féliciter Yvan Fauth pour avoir laissé cuisiner nos treize chefs qui nous ont réussi à concocter un repas aux petits oignons que je conseille vivement aux connaisseurs 😉.



Je tiens également à remercier les Éditions Belfond et Netgalley France pour ce florilège gustatif marquant et inoubliable 😉.
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Cannibal tour

Après un premier roman (Même pas morte !) plébiscité par les amateurs de polar enjoué, Anouk Langaney prouve qu’elle est bien vivante.



Cannibal tour est un roman totalement inclassable, une sorte de nouvelle cuisine version exotique. Imaginez : une histoire de meurtre, une histoire de cannibalisme, un récit insulaire qui tient autant de la farce subtile que de l’étude sociologique déjantée.



Vos papilles frétillent déjà et vous vous demandez à quelle sauce vous allez être mangés ? C’est une réaction normale, on ne déguste cette expérience qu’en y croquant à pleine dents.



Anouk Langaney est un maître queux qui a utilisé ses racines (elle vit en Corse) et sa gouaille naturelle (mais jamais méchante) pour nous concocter ce polar atypique et drôle. Polar ? Je ne suis même pas certain de cette classification. Atypique ? j’insiste, oui. En tout cas rassurez-vous, rien de gore là dedans, le sujet est un prétexte !



Ce roman est une succession de bons mots où l’auteure s’amuse à y produire une fricassée de facéties. Une turlupinade le plus souvent pleine d’esprit.



Mais Langaney ne s’arrête pas à la simple farce, loin de là. Elle écorche bien des travers de notre société, au travers de ce croustillant divertissement îlien.



Il est vrai que j’ai trouvé que le tout avait un caractère roboratif, à tel point que le menu aurait peut être mérité une petite cure d’amaigrissement (la mise en page « au kilomètre » n’aidant pas à avaler ce texte qui manque parfois de rythme). Cela prouve que c’est un récit à déguster et non à boulotter.



Un roman largement saupoudré d’humour noir et d’humeur sombre, qu’il convient donc de prendre le temps d’apprécier pour bien profiter de la prose si riche de l’écrivain. Anouk Langaney a le bon goût de manier brillamment le mauvais goût, de quoi faire ripaille avec ce menu original.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Stop

68 textes. Quelques 300 pages. 68 hommes et femmes pour jeter une bouteille à la mer, dire leur colère, leur amertume, leur désespérance.

Un combat, ou 10, ou 100... L'anthropocène devenu capitalocène et anthropocide; la folie guerrière qui jette ses filets pour prendre les dollars des marchands de guerre; l'ineptie d'empoisonner la terre au principe de nourrir les populations; l'injure faite aux majorités dans l'injonction de faire plus et mieux quand ils donnent quasiment tout; le mépris jeté à la face de jeunes qui n'ont d'avenir assuré que leur lendemain; l'abrutissement orchestré dans une virtualisation offerte comme un pis aller rassurant; la compétition stérile et injurieuse sans cirque mais nourris de pouces baissés...

68 textes, cela fait beaucoup de mots et pourtant si peu quand il faudrait reboiser les esprits de milliers de gens.

Mais peu de mots au carré, au cube, à la puissance de 1000 lecteurs, voilà que cela devient une marée, un tsunami.

Romanciers, poètes, dessinateurs, réalisateurs, journalistes, sociologues, ces hommes et femmes ont joué le jeu d'un appel lancé par Oliviet Bordaçarre. Ecrire pour marquer un Stop, pour dire la colère et la peur.

Bribes de réflexion, manifestes, poèmes, courtes nouvelles, ces textes empoignent le cœur, rallument l'effroi ou offrent un peu d'espoir. Mais tous sans exceptions, secouent la torpeur insouciante qui sait que la situation est grave mais veut croire que l'humanité, en bonne élève, poursuivra sa course, persuadée de l'impossibilité de son extinction.

Collapsologie, pourront penser certains, oublieux des chiffres qui disent chaque jour la disparition de nos voisins aquatiques, volatiles, férus de froid, ou de forêts luxuriantes.

C'est peut-être un coup d'épée dans un océan d'impossibles, mais il a le mérite d'exister.

Alors, je sais gré à chacun de ces hommes et femmes, sentinelles, qui posent des mots comme on gratte une plaie, pour qu'elle suppure, gangrenne, et qu'enfin on coupe le membre.

Qu'importe le temps qu'il nous reste. Toutes les civilisations se sont éteintes un jour, mais, sans doute pouvons nous gagner un peu de temps avant que, pour citer cette belle expression de Mouloud Akkouche, la planète ne baisse définitivement ses paupières.

Un grand coup de chapeau à l'éditeur, la manufacture des livres, qui a joué le jeu.

Et, cerise sur le gâteau, tous les droits du livre dont reversés à des associations et collectifs locaux qui, en fourmis travailleuses, œuvrent sans relâche pour faire leur part du colibri.
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Clark

Clark est un roman qui nous arrive dans son plus bel ABI, même sans la cape. Oui, ce roman est Atypique, Barré et Inclassable.



Par la forme, par le ton, par le concept, par l’écriture, rien ne vous prépare à la jubilation de lire ce court texte. 160 pages bourrées de créativité et d’émotions, qui en valent bien le double.



Anouk Langaney nous propose la lettre d’une mère à sa fille. Elle s’y explique, elle argumente, tente d’imposer sa vision des choses. Parce qu’elle n’a plus rien à perdre. Sa fille aînée est partie loin de cette mère très spéciale. Le lecteur va entrer dans une intimité familiale qu’il n’imagine absolument pas.



L’autrice n’a pas (encore) la renommée qu’elle mérite, jusqu’à maintenant publiée par un petit éditeur corse, Albiana. Deux romans noirs très différents et une dystopie de SF pour la jeunesse qui avaient déjà mis en lumière son talent unique (et son coté barré). Aucun de ses livres ne se ressemble, tous liés par une véritable singularité.



Qu’on soit clair, Clark n’est absolument pas un roman de SF, ni un livre pour un public circonscrit. Au contraire ! Ce texte noir, original, a de quoi parler à nombre de lecteurs. Ceux qui aiment les écritures marquées, ceux touchés par les relations familiales complexes ou encore les enjeux de notre société en danger.



Les armes de l’écrivaine ? L’humour noir, un ton décalé, une vision sombre de l’avenir, un brin de paranoïa. Et une appétence claire pour tout ce qui concerne l’éducation (elle est enseignante dans son autre vie).



C’est donc, par le biais de cette lettre, le portrait d’une maman qui se veut exemplaire. Du moins avec son fils, nommé « judicieusement » Clark, qu’elle a décidé de façonner selon l’image qu’elle se fait d’un sauveur de l’humanité. Et tant pis si ses deux autres filles n’ont pas fait l’affaire avant lui.



C’est l’histoire d’une mère qui a décidé de pousser à l’extrême ses principes d’éducation, pour que son enfant devienne le modèle parfait de sa vision d’un libérateur. Qui est pour le moins particulière…



Une tragi-comédie qui va loin, très loin dans l’initiation du jeune homme. Apprentissage rime avec dressage, avec des méthodes de pédagogie de bazar, et une initiation qui frôle l’aliénation.



Mais rien n’est tout blanc ou noir dans ce monde repensé par cette mère un « brin » obsessionnelle ; nuances de gris. Elle a des tendances psychopathiques, mais son constat de l’état du monde sonne juste. L’état des lieux est plutôt bon, les méthodes très discutables. Quand la monstruosité de nos sociétés actuelles pousse à créer un monstre pour les délivrer. Quand la volonté de sauver s’entrechoque au narcissisme.



Une observation cruelle, que l’autrice va prendre un malin plaisir à étirer jusqu’à la caricature. Pour mieux amuser tout en faisant passer certains messages. En glaçant le sang aussi. Et se poser des questions sur le pouvoir d’une maman sur sa progéniture. Il y a clairement plusieurs degrés de lecture dans ce roman.



L’influence de la culture pop, des BD de super-héros servent de terrain de jeu. Et la plume fait le reste, du genre à magnifier chaque passage. Chaque mot, chaque phrase sont réfléchis. Pas de superflu, mais une vraie personnalité d’écriture. Pour le bonheur du lecteur qui se voit offrir une bonne dose d’éclate. Et d’émotions aussi, parce que le sort de ces enfants, face à cette mère à l’empathie déformée, touche vraiment.



Clark est un divertissement étonnant, doublé d’une vision acerbe du monde, couplé à un fantasme d’éducation flippant. Sauver le monde par procuration n’est pas une mission aisée, Anouk Langaney en a une approche singulière.
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Déguster le noir

Déguster le noir, sous la direction d’Yvan Fauth

Tout d’abord, je voudrais demander pardon. Pardon Yvan car j’ai pris mon temps à lire ce 5e recueil mais tout ce temps c’était pour mieux déguster le noir, je t’assure.

J’ai en effet pris mon temps pour savourer chacune de ces treize nouvelles.

Treize nouvelles d’auteurs de thrillers français plus ou moins connus, c’est aussi cela que j’ai apprécié ici.

Si Bernard Minier, Pierre Bordage ou encore Roger J Ellory sont des incontournables, Anouk Langaney, Patricia Delahaie ou même Nicolas Jaillet sont moins prisés du grand public. Et mêler tête d’affiche et écrivaines moins mis en lumière c’est une parfaite façon de nous les faire découvrir.

Tous, ici, quelque soit leur notoriété, nous proposent une exploration sensorielle autour du goût.

13 nouvelles qui nous arrivent comme ça :

Bernard Minier – Le Goût Des Autres

Anouk Langaney – Ripaille

Cédric Sire – Tous Les Régimes Du Monde :

Pierre Bordage – Amertumes

Christian Blanchard – Joé

Nicolas Jaillet – Alfajores

Jérémy Fel – Dans L’Arène

Sonja Delzongle – Jalousies

Nicolas Beuglet – La Visite

Patricia Delahaie – Un Père A La Truffe

Ian Manook – Feijoada

Jacques Expert – Le Goûteur

R.J. Ellory – Scène De Crime

Mais je ne vous en dirais pas plus. A vous de savourer chacune d’elles.

Il y en a des sanglantes pour ne pas dire gore, il y en a qui peuvent vous dégoûter, vous provoquer la gerbe ou au contraire vous mettre en appétit.

Ce qui est certain c’est qu’elles sont toutes différentes, dans des genres différents, du polar, du noir, de l’anticipation, une dystopie, de la comédie …ou pas !

Chaque auteur s’est approprié le sujet proposé avec ses propres recettes du genre. Chacun y a mis sa patte, tous ont accommodé le sujet y ajoutant une pincé de talent. Ils nous ont mitonné un menu au petits oignons.

Bref il y en a pour tout le goût, toutes les appétences

5e et dernier volume d’une série de recueil autour des 5 sens Déguster le noir clôt magnifiquement cette aventure sensorielle unique. Moi je l’ai dévoré !

Alors…Laissez vous tenter par toutes les saveurs et les effluves du noir. Savourer le talent de chaqu’un-es auteur-es. Et délectez-vous de cette explosion de sensations.

Et n’oubliez-pas que les quatre premiers recueils, « Écouter le noir », « Regarder le noir », « Toucher le noir » et « Respirer le noir », sont tous disponibles en version poche, et en livre audio

Et je ne sais pas vous, mais moi, après avoir dégusté le noir, j’aurai bien aimé explorer mon 6e sens !
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Déguster le noir

Voilà le dernier tome de cette série de nouvelles consacrées aux cinq sens. Il ne manquait plus que le goût et Yvan Fauth a une nouvelle fois trouvé treize volontaires pour « Déguster le noir ». Quand vous laissez libre champ à des auteurs.rices de talent pour vous concocter des petits plats, vous pouvez vous attendre à des mets épicés !



Bernard Minier nous emporte dans le Moyen Orient lors d’un checkpoint américain, aux relents de fer.



Avec Anouk Langaney, nous sommes conviés à un repas amical où l’une des convives régurgite sa colère.



Cédric Sire fait subir à son héroïne un isolement forcé et surtout un régime inversé.



Pierre Bordage et Jacques Expert partagent la même idée autour d’une histoire de gouteur, qui se retrouve dans une situation inextricable.



Christian Blanchard revisite le classique « Des souris et des hommes » et nous le sert à sa sauce.



Grâce à Nicolas Jaillet, on fait la connaissance de Pascal qui perd petit à petit le goût, dans tous les sens du terme.



Jérémy Fel nous entraîne dans une dystopie dans laquelle les inégalités laissent un goût amer.



Sonja Delzongle nous propose une séance de voyeurisme à l’arrière-goût grinçant.



Avec Nicolas Beuglet, on assiste à une rencontre de beaux parents qui va vous couper l’appétit.



Patricia Delahaie suit une petite fille qui va passer du temps avec son père qu’elle n’a pas vu depuis deux ans.



Ian Manook nous invite à la confection d’une spécialité brésilienne, qui va s’avérer particulièrement salée.



Pour sa cinquième participation, le parrain RJ Ellory nous entraine dans une enquête sur un cannibale qui va vous rester en travers de la gorge.



Grâce à ce recueil, je prends plaisir à relire mes écrivains préférés et à en découvrir d’autres. En 10 ou 50 pages, ils réussissent à créer des ambiances, du suspense, des émotions. Si vous doutez de l’efficacité de ce format, cette série pourra certainement vous faire changer d’avis. Moi, c’est déjà fait !
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Le temps des hordes : Menaces

Écrire un roman pour ados n’est pas chose facile. Il faut vite capter l’attention, trouver de quoi titiller la curiosité d’une génération gavée d’histoires, d’images et de sons. Et ne pas les prendre pour des sous-lecteurs. Quand ces qualités sont réunies, le livre en devient accessible et attirant, y compris pour les moins jeunes.



La Corse, île de beauté en 2036, chahutée par les changements climatiques. Juste avant la grande plongée vers le lycée, un groupe d’adolescents se forme, presque contre leur gré. Comme s’ils étaient destinés à se solidariser. Même Louna, la jeune parisienne juste arrivée du continent.



Va s’en suivre une (des) aventure(s) étonnante(s), au plus proche de ces jeunes héros, qui découvrent qu’ils ont des « singularités », et que l’énergie du groupe les rend plus forts.



Une thématique universelle, mais qu’Anouk Langaney arrive à faire sortir du lot, sans prise de tête, en privilégiant l’aspect ludique tout en y injectant du fond.



Voilà un livre destiné à de jeunes lecteurs, mais que j’ai lu avec plaisir alors que mon adolescence est bien lointaine. Il faut dire que l’écrivaine est atypique. Entre son premier roman qui mettait en scène une mamie de 88 berges ancienne braqueuse de banque (Même pas morte) et son histoire de cannibalisme touristique (Cannibal tour), aucun de ses livres ne ressemble aux autres. L’imaginaire au pouvoir, tout l’imaginaire !



Le temps des hordes, assurément le premier tome d’une série, se veut un cadeau pour sa fille. Mais tourne à la gratification collective (c’est la déformation professionnelle d’une enseignante qui aime ce qu’elle fait).



C’est donc un roman d’anticipation, dans un monde très proche qui ne va pas dans le bon sens, et où l’insouciance de cette jeunesse va se confronter à des chamboulements. Dans leur environnement, dans leurs vies, et en eux-même.



La technologie très présente est pourtant confrontée à la puissance de la nature, sur une île qui a une âme. Et comme l’autrice développe de belles considérations écologiques et humanistes, le coté ludique en prend d’autant plus de valeur.



On s’attache vite à ces personnages-là, on a envie de les suivre (et de les retrouver dans le futur). Pas le genre à être les stars du collège, ils ont de vraies personnalités et une timidité qui paradoxalement les rapproche. Cette aventure va les faire grandir, vite, parce que le monde va à toute vitesse.



Le temps des hordes – Menaces est un chouette roman, à chaudement recommander aux adolescents (mais pas que). Une histoire pleine de tension et d’action, viscérale parfois, mais aussi bourrée d’émotions. Et, énorme cerise sur le gâteau, l’humour d’Anouk Langaney, qui est décidément à l’aise dans bien des styles.
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Déguster le noir

Cinquième volume de la collection consacré aux cinq sens, ce recueil regroupe une nouvelle fois de grand nom du roman noir. J'en ai lu trois et je pense que c'est mon préféré pour l'instant.

Dédié au goût, ce dernier tome aborde de nombreux sujet. Les nouvelles sont prenantes et si beaucoup touchent au polar, quelques-unes abordent des sujets fantastiques ou d'anticipation. Les nouvelles sont vraiment réussies et si j'en préfère certaines (celles de Cédric Sire, Pierre Bordage, Christian Blanchard, Jérémy Fel ou R.J. Ellory). Il va de soi que j'ai quand même apprécié les autres. Je ressors de ce recueil rave de ma lecture. Félicitations à Yvan Fauth pour cette fin en apothéose d'une série de recueil originaux.

Je suis contente : il m'en reste deux à découvrir !

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Déguster le noir

Lire un recueil de nouvelles, c'est prendre le risque d'une lecture qui ne plaira jamais entièrement. Et cela n'a pas forcément à voir avec la qualité des écrits, plutôt avec l'affinité que l'on peut avoir avec l'auteur et son écriture. Mais un recueil de nouvelles sombres qui décortiquent l'âme humaine, comment résister ? Certes, je ne les ai pas toutes apprécié avec le même enthousiasme, il faut dire que certaines sont de vraies pépites mais le ressenti général après l'avoir terminé, est très bon.



C'est seulement en lisant ce livre que je découvre qu'il fait partie d'une collection, autant vous dire que je vais m'y pencher fortement. Parfois, je me demande ce qui se passe dans les têtes des autrices et auteurs pour créer des histoires si glauques et tordues et cette question est revenue plus d'une fois lors de cette lecture. Et à mon grand plaisir, je dois l'avouer.



En quelques pages, ces auteurs créent des histoires qui vont vous choquer, vous émouvoir, vous étonner, vous dégoûter aussi sûrement. de mon côté, une préférence pour « Tous les régimes du monde », « Joé », « Dans l'arène » et « La visite » et chacune offre un moment tout à fait unique. Et heureusement ! Vous allez adorer mais vous ne mangerez plus jamais de la même façon.



#Dégusterlenoir #NetGalleyFrance
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Déguster le noir

Dommage que ce soir le dernier tome de cette série que j'ai bigrement appréciée !



Merci Yvan/Gruz !



Comme tous les autres opus, c'est très diversifié et les auteurs que je connais déjà m'ont régalée, hi, hi, hi...



J'ai adoré : Cédric Sire, Pierre Bordage, Nicolas Beuglet, Jacques Expert et R.J. Ellory...



J'ai aimé : Anouk Langaney, Jérémy Fel, Sonja Delzongle, Ian Manook.



J'ai manqué d'appétit pour les autres : Christian Blanchard, Nicolas Jaillet, Patricia Delahaie et Bernard Minier.



Excellente lecture !
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Déguster le noir

« Déguster le noir » est une expérience sensorielle complète où toutes sortes de saveurs se mélangent. Un point commun les unit : la noirceur. Après « Écouter le noir », « Regarder le noir », « Toucher le noir » et « Respirer le noir », le 5e volet de cette collection explore le goût. Toujours sous la direction d’Yvan Fauth, treize auteurs déclinent ce sens, chacun à sa manière, dans des nouvelles surprenantes, inattendues et parfois sidérantes. Comme pour chaque recueil précédent, j’avais cherché ma propre définition du sujet. Déguster me renvoyait à la nourriture, au plaisir de savourer des mets délicieux en prenant son temps dans un restaurant trois étoiles : les saveurs des aliments, la composition des plats, la dextérité dans l’ajout des épices, la texture de la nourriture, l’aspect visuel dans mon assiette. Tous ces éléments contribuaient à l’idée que je me faisais du mot « Déguster ». Dans un contexte plus large, on peut aussi « Déguster le noir » à l’aveugle, dans l’obscurité comme dans ces restaurants à la mode, ou ne goûter que des aliments de couleur noire. Connaissant les quatre autres tomes, il me semblait évident que le panel d’auteurs choisis, Nicolas Beuglet, Christian Blanchard, Pierre Bordage, Patricia Delahaie, Sonja Delzongle, R.J Ellory, Jacques Expert, Jérémy Fel, Nicolas Jaillet, Anouk Langaney, Ian Manook, Bernard Minier et Cédric Sire n’allaient pas se contenter du classicisme de mes réflexions…



« Déguster le noir » est à mon avis le plus délicat de tous les sens sur lequel travailler. Comme pour la musique où il est très difficile de décrire les sons, il me semble ardu de représenter le goût avec des mots. Essayez de décrypter les saveurs d’un plat, vous verrez, ce n’est pas si facile ! Heureusement, nos auteurs ont bien plus d’imagination que moi. Chacune de leurs définitions est très personnelle…



Sous fond de révolution iranienne, « Le goût des autres » de Bernard Minier décrypte les goûts des différents peuples. De quoi éveiller nos papilles…



Dans « Ripaille » de Anouk Langaney nous sommes invités à un menu complet en observant les invités qui y participent. Vous reprendrez bien un peu de dessert, non ? Au menu, fontaine de chocolat et son jardin des délices… Tout un programme !



« Tous les régimes du monde » va à contre-courant de tout ce que vous pouvez imaginer ! Un supplice de 90 jours où Cédric Sire nous donne la nausée…Lola, mannequin de profession, aime tellement l’avoine ! J’ai trouvé le ton de cette nouvelle très juste et l’idée de Cédric Sire très représentative de notre société. La fin est glaçante !



Sauriez-vous reconnaître 50 saveurs différentes dans un plat ? Non ? Vous êtes recalés ! Cette nouvelle de Pierre Bordage vous apportera quelques « Amertumes ». En 2079, « Notre pays, c’est la Terre. La France n’en est qu’une région. » Et cela peut devenir un problème pour certains…



« Joé » est une montagne de muscles et de chair. Son métier est de combattre dans des cages. Il a besoin d’argent pour un rêve simple, un rêve paisible et chaleureux : il manque à sa vie la connaissance d’un goût particulier. Christian Blanchard a créé une nouvelle à l’atmosphère de « La ligne verte » qui nous serre le cœur. Magnifique !



« Alfajores » est un reflet saisissant de la vie dans nos entreprises. Nicolas Jaillet nous emporte au cœur d’une entreprise qui n’a pas très bon goût… jusqu’au jour où un déjeuner familial révèle bien des secrets. L’agueusie peut se révéler de bien des manières…



Vous aimez le chocolat ? Imaginez que vous n’en avez pas mangé depuis des années…(spéciale dédicace à Monsieur Yvan : le chocolat, c’est la vie !) « Dans l’arène » est une nouvelle dystopique dans laquelle Jérémy Fel propose sa vision du futur. Glaçant et terriblement réaliste.



Jeanne a vécu une vie très différente de celle espérée, « une vie à l’attendre ». Pourtant issue d’une famille fortunée dont elle est l’unique héritière, elle a laissé son mari tout gérer. « Jalousies » est donc l’histoire de la vie de cette femme « aussi déformée et usée que celle d’une chienne reproductrice. » Sonja Delzongle offre ici un texte absolument bouleversant qui m’a remué les tripes et brisé le cœur. « Elle regarde désormais les gens vivre, elle qui a cessé. » Superbe !



Mangeons bio, mangeons naturel, mangeons local. Ça n’a l’air de rien, mais c’est si important dans la vie quotidienne. « La visite » raconte la rencontre de Gilles avec les parents de Claire. Nicolas Beuglet nous offre une nouvelle nature-peinture assez cocasse et un brin flippante !



Dans « Un père à la truffe », Patricia Delahaie nous présente une petite fille qui aime écouter aux portes et d’une rencontre au restaurant pour fêter des retrouvailles…



Le « Jeijoada » est une recette traditionnelle brésilienne faite sur une base de haricots noirs et de viande de porc. Ian Manook met en scène deux compères qui ont bien plaisir à se retrouver ! « Déguster le noir » prend tout son sens : oignons, ail, céleri, bouquet garni, seul, poivre, laissez mijoter deux heures !



« Le goûteur » de Jacques Expert en a un peu ras le bol de son métier, du fameux « quart d’heure fatidique » d’attente, et du risque qu’il prend chaque fois qu’il mange quelque chose. Manger et survivre, deux notions si simples qui deviennent parfois antinomiques.



R.J Ellory est rompu à l’exercice de la nouvelle. Il a déjà participé à l’exploration de 3 autres sens. Dans « Scène de crime », nous sommes à San Francisco sous une chaleur écrasante en 1971. Plusieurs corps de jeunes filles sont retrouvés sans tête. L’inspecteur Erickson devient monomaniaque, sa vie entière tourne autour de ces affaires non résolues…



« Déguster le noir » se décline sous de multiples variations, chaque auteur s’étant réellement approprié le sujet. Les thématiques sont hétérogènes, ce qui permet au lecteur de plonger tête baissée dans chaque nouvelle et d’y découvrir une nouvelle histoire ET une nouvelle manière de raconter. Les contextes et ambiances sont variés et empêchent l’ennui, ce qui permet le déploiement d’un joli panel d’EmOtionS, chères au maître d’ouvrage. Outre la thématique, ce que j’aime particulièrement dans un recueil de nouvelles c’est de découvrir plusieurs styles d’écriture, parfois d’auteurs que je ne connais pas, et par ce biais « Déguster » un peu de leur moelle épinière, centre de leurs inspirations… leur voler cette petite chose magique qui leur permet de transmettre des émotions. À moins que cette capacité-là soit dissimulée ailleurs ? Dans le sang ? Le cœur peut-être ? J’aurais tout le temps de chercher et de « Déguster le noir » lors de prochaines rencontres littéraires…


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Clark

Le personnage du super-héros est étroitement associé à l'image, raison pour laquelle on le retrouve au sein des comics, mais également des films et des séries qui prennent de plus en plus d'importance. Sa présence dans les romans est beaucoup plus anecdotique et l'on compte une poignée d'ouvrages qui, bien souvent, mettent à mal la mythologie de tels individus, ceci dans une mise en scène quelque peu décalée à l'instar de Héros Secondaires (Agullo 2017) de S. G. Browne ou Supernormal (Aux Forges de Vulcain 2017) de Robert Meyer. Filiale de la maison d'éditions de l'Atalante orientée vers l'anticipation et la science-fiction, il était normal qu'une collection comme Fusion s'empare du sujet dans le cadre d'un roman noir et publie donc Clark d'Anouk Langaney qui dépeint, sous forme épistolaire, la naissance ou plutôt la création d'un super-héros au prénom prédestiné.



"Mais à quoi tu joues avec Clark ?". C'est à cette question, que sa fille lui a posé à l'âge de 15 ans, qu'Olympe-Louise va répondre dans une longue lettre destinée à renouer des liens avec celle qu'elle n'a plus revu depuis 10 ans. Consciente du monde qu'elle va laisser à ses enfants, Olympe-Louise va enfin dévoiler le projet qu'elle a concrétisé avec son fils Clark, ceci depuis sa conception jusqu'à l'âge adulte. Une vérité qui pourrait prêter à sourire tant le projet paraît farfelu mais qui glace le sang à la découverte d'un "essai raté" et à la prise de conscience de cette folie qui anime une mère prête à tout sacrifier pour la sauvegarde d'un monde voué à la destruction. Une lettre dévoilant l'amour immodéré qu'éprouve cette femme à l'égard de son fils, avec ses certitudes, ses joies, ses colères et ses déceptions mais qui révélera également la finalité de l'œuvre de toute une vie dont on ne peut plus se défaire. Clark incarne ainsi une logique implacable qui confine à la démence.



On saluera tout d'abord la superbe illustration, dans le plus pur style des comics strip des années 40-50, ornant la couverture et résumant à elle seule l'ensemble d'un texte fourmillant de références à la pop culture en lien avec l'univers des super-héros. Clark se présente donc sous l'aspect d'une longue lettre de 160 pages, qu'une mère adresse à sa fille pour décrire tout le processus de réflexion qui l'a conduite à façonner (le terme n'est pas galvaudé) son fils pour en faire un super-héros. Il s'agit là d'un procédé narratif qui peut se révéler assez délicat avec, bien souvent, un texte dont le profil correspond davantage à l'auteur qu'à la personnalité du personnage. Autant vous dire qu'il n'en est rien avec Anouk Langaney qui s'efface derrière l'épaisseur du portrait de cette mère déjantée qu'elle a créée de toute pièce afin de nous livrer un sublime récit détonant, parfois teinté d'un humour au vitriol, qui vire à la tragédie au rythme d'une descente aux plus profonds des méandres de cette folie furieuse s'inscrivant dans le cadre d'une logique implacable. Cette logique pourra parfois prêter à sourire, mais le plus souvent, elle glacera d'effroi le lecteur qui prend peu à peu conscience des sacrifices consentis par cette mère obstinée déclinant avec application tous les aspects de son projet insensé. Dès le début de l'intrigue, on savoure notamment les comparatifs entre les différents super-héros qui vont lui servir de modèle mais dont les parcours prendront une toute autre dimension au terme du récit avec ce lien commun qui réunit l'ensemble de ces personnages emblématiques. Avec un titre pareil qui claque comme l'onomatopée d'une bulle de strip, on se doute bien de la référence du modèle que va choisir cette mère indigne en se demandant comment elle va parvenir à ses fins. Ainsi, de manière très habile, Anouk Langaney aborde de nombreux thèmes à l'instar de réflexions sur l'éco-terrorisme, du féminisme et de la violence faite aux femmes, mais également de tout ce qui a trait à la transmission entre parents et enfants avec les dérives qui s'ensuivent parfois. Mais au-delà des thèmes évoqués, on appréciera également avec Clark toute la qualité d'une écriture savamment maitrisée qui recèle même quelques alexandrins cachés donnant du rythme à un récit entraînant dont on se demande toujours jusqu'à quel degré de folie va-t-il nous emmener, sans jamais se douter de la finalité qui prend finalement tout son sens au terme d'un roman à la fois brillant et décalé.



Stupéfiant roman noir, Clark nous invite donc à nous immerger dans les nébuleuses réflexions d'une mère névrosée mais bien déterminée à ne pas laisser tomber cette société qui se désagrège. Un brillante réflexion originale du monde qui nous entoure.



Anouk Langaney : Clark. Editions de l'Atalante/collection Fusion 2021.



A lire en écoutant : Champagne de Jacques Higelin. Album : Champagne pour les uns, caviar pour les autres. 1979 Believe.
Lien : https://monromannoiretbiense..
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Même pas morte !

Il y avait les blondes suaves et sexy. Il y eut les brunes affolantes. Au panthéon des héroïnes de polar, il va falloir ajouter la mise en plis bleutée et le bas à varices…

On savait depuis Arturo Paasilinna et sa « Douce Empoisonneuse » que les vieilles dames peuvent faire de sacrés dégâts pour peu que des vilains se dressent sur le chemin. Mais avec Anouk Langaney, qui nous livre ici son premier roman, c’est pire : en effet, son héroïne est aussi une méchante…

Ses quatre-vingt-huit ans ont un peu amoindri son potentiel de nuisance, forcément. Néanmoins…

Mais posons l’intrigue. Gisèle Teillard vit dans une maison étriquée, encombrée de bibelots insipides, une petite vie de vieille dame devenant un peu gâteuse. Sauf que si elle oublie l’endroit où elle pose ses clefs, elle se souvient très bien de la vie trépidante qu’elle a menée sous le non de Minette, égérie d’un gang de braqueur.

Son sang ne fait qu’un tour lorsqu’elle se fait arnaquer comme la mamie qu’elle est devenue par un « vendeur de salle de bains », archétype du faux derche qui la révulse. Consciente que sa mémoire fiche le camp, qu’elle risque de perdre la boule, elle note à titre thérapeutique dans un cahier les rares incidents de ses journées qui vont sérieusement s’accélérer. D’abord, elle rencontre un faux neveu pour découvrir ensuite qu’un voisin apparemment inoffensif lorgne sur un butin qu’elle a gardé. Enfin, elle découvre que l’homme mitonne une vengeance inassouvie.

la suite sur le blog de Jeanne desaubry
Lien : http://jeanne.desaubry.over-..
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