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Citations de Antoine Albertini (113)


Je n’avais pas besoin de les connaître pour les haïr, ils puaient la santé et leur vie devait être réglée à la seconde près sans autre souci que de se mettre d’accord sur une série Netflix en sirotant un jus détox goyave-concombre.
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Je n’avais rien à foutre de sa pendaison de crémaillère de merde mais, au lieu de les envoyer paître, elle, son mari et leurs rites de socialisation importés de New York à Paris, puis de Paris à Bastia, je bredouillai trois mots et serrai la main qu’elle me tendit.
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Et puis il y avait la petite colonie de passagers qui grossissaient d’année en année, les ouvriers roumains[…] Pour eux, chaque trajet durait l’éternité d’un voyage en bateau puis à l’intérieur de bus hors d’âge, des tombeaux roulants surchauffés, puant l’essence, qui les emmenaient vers leur village de Roumanie à un tarif de brigand car on pouvait sans risque voler jusque dans leurs poches le peu qu’ils avaient gagné dans les rangs d’arbres fruitiers et sur les chantiers du BTP, l’Europe ayant décidé qu’il serait possible pour un pays suffisamment mal en point, ou corrompu, ou les deux, de voir ses ressortissants transformés en esclaves.
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- Vous êtes toutes malades. Des fanatiques.
Pia ne releva pas. Du même ton neutre, elle continua :
« Les gens comme toi ont toujours appelé de cette manière ceux qui croient à quelque chose de plus grand qu’eux. »
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« Pour eux, que je sois pédé n’avait aucune importance, dit Fred. Ce qui l’était, c’était que je sois un des leurs… Tu comprends ? Un jour, c’est peut-être ça qui sauvera cette île. »
Il reprit sa coupe dans le seau, y vida le fond de la bouteille de champagne.
« S’il reste encore quelque chose à sauver d’ici là », dit-il.
Le ciel était clair et tranquille, un temps à me faire éclater le cœur. (Fin du roman)
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Le premier à arriver sur place avait été le maire du village, poussé par l’instinct propre à cette espèce particulière de mammifère à écharpe tricolore qui leur permet de détecter le moindre intrus sur le territoire de leur commune à des kilomètres à la ronde.
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Rochac nous avait apporté deux gobelets remplis à ras bord du café pissé par le distributeur du rez-de-chaussée. La recette secrète du breuvage, au délicat arôme de shampoing à la chicorée, n’avait manifestement pas changé depuis mon départ de la police.
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Le serveur apporta deux cafés, mit une joie exagérée dans le simple fait de poser les tasses sur la petite table ronde et nous fit part d’indispensables considérations sur la météo et ce joli printemps qui s’annonçait même si, en règle générale et d’après ses observations empiriques, lorsque le printemps était clément, l’été pourrissait sur pied, ça ne ratait jamais, surtout depuis le réchauffement climatique qui empoisonnait l’atmosphère même i on ignorait à quoi s’en tenir vraiment à ce sujet mais que tout ça, fatalement, serait mauvais pour l’industrie touristique et que le danger résidait là « parce qu’à part le tourisme, hein, faut être honnête ; on a quoi ? On n’a rien. » Devant nos mines fermées, il termina son monologue d’un auguste coup de lavette passé sur la table déjà propre et regagna d’un pas martial l’intérieur du bar, où l’attendait un habitué.
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Le gros quitta ses documents des yeux, hocha la tête une nouvelle fois puis, en faisant mine de s’intéresser aux bateaux serrés contre le quai, leva une cuisse aussi discrètement que possible. L’odeur douceâtre de boyaux détraqués se répandit dans l’air. (Un des deux Italiens)
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D’autres fois, c’était la patronne d’un ranch qui refusait de vendre son terrain et se retrouvait avec un puits d’eau potable rempli à ras bord de mazout et ses chevaux décimés par une épizootie d’empoisonnements, des bêtes magnifiques qu’on découvrait tordues dans tous les sens comme des sculptures façonnées par un artiste dément, les jambes raides, l’écume aux lèvres, dans une mare de déjections rouge sang.
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Sur cette île, le simple fait de garder les yeux ouverts revenait à accepter le désenchantement pour pouvoir simplement respirer.
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Après trente minutes de trajet pour cause d’embouteillage, je m’annonçai auprès de la secrétaire du maire, qui m’indique d’un geste le premier étage et, après une nouvelle demi-heure passée à poireauter en contemplant les affiches fanées appelant au dépistage du cancer colorectal, la voix grave d’Alphonse Santucci me signifia que je pouvais entrer dans son bureau, vaste pièce dont l’ameublement semblait provenir des pires fantasmes d’un dealer zaîrois en pleine montée d’acide.
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Sa tignasse brune était désormais tissée de cheveux blancs, son corps encore plus sec et noueux qu’autrefois, comme si d’homme, il cherchait à devenir végétal, adapté à l’environnement aride dans lequel il avait choisi de vivre. (Fabien)
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Année après année, beuverie après beuverie, j’avais étoffé le répertoire de ces bouffonneries tirées de vieilles enquêtes alambiquées, de légendes urbaines revisitées et de contes à dormir debout dont m’avaient abreuvé deux générations de flics et d’employés de pompes funèbres. Le plus souvent, j’allongeais la sauce de détails inventés et de fanfaronnades, jusqu’à gonfler en d’énormes fables le récit de sordides faits divers, récoltant ma part d’éclats de rires, de regards indignés, de grimaces d’effroi.
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Deux Corses ensemble, trois avis différents, comment veux tu en sortir ?
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J’avais toujours admiré la capacité de mes compatriotes à placer dans la même phrase une formule qui tenait à la fois de la question, de la menace et de l’interdiction. 
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L’horloge de mon portable, posé sur la table, indiquait 7 h 40 Déjà, un de mes semblables menaçait un autre d’aller casser la gueule à un troisième. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. 
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Je buvais un café en me demandant ce qui avait bien pu merder dans cette île. Et malgré cela, nous continuions à nous persuader qu'une part de nous mêmes subsistait sous une forme ou une autre, quelques vagues traditions, un ou deux rituels, une messe en latin et un couplet de formules de politesse dans notre vieille langue.
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Je pouvais imaginer le parcours de Cathy et Jean-Claude Buvert, la cinquantaine, débarqué du Continent quelques années plus tôt pour pointer au chômage ou faire ce qu'ils avaient fait à Orléans ou à Belfort, cuistot pour cantine scolaire, femme de ménage, homme à tout faire, caissière de supermarché, avec aussi peu de raisons de croire au bonheur mais un taux d'ensoleillement plus élevé, ce qui devait rendre leur existence un tantinet moins merdique.
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Quel beau pays tout de même.
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