AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Antoine Picon (11)


L'idée du canal de l'Ourcq est en réalité fort ancienne. En 1676 déjà, P.P Riquet, le constructeur du canal du midi avait proposé d'amener à Paris l'eau de l'Ourcq par un canal navigable jusqu'à l'actuelle place de la Nation.
Commenter  J’apprécie          30
Tout le paradoxe de la discipline architecturale consiste à vouloir rendre expressive la matière au point d'oublier parfois sa sourde résistance aux combinaisons langagières des hommes, alors même qu'une part importante de son pouvoir expressif réside principalement dans cette résistance. Car la distance qui se recrée sans cesse entre l'architecture et les mots s'avère finalement plus puissante que les effets qui naissent de leur rapprochement. Il faut en d'autres termes, que l'architecture cherche constamment à parler, mais qu'elle échoue toujours (...).
Commenter  J’apprécie          10
L'idée du canal de l'Ourcq est en réalité fort ancienne. En 1676 déjà, P.P Riquet, le constructeur du canal du midi avait proposé d'amener à Paris l'eau de l'Ourcq par un canal navigable jusqu'à l'actuelle place de la Nation.
Commenter  J’apprécie          10
Comme celles qui l'ont précédée, la ville intelligente émerge au croisement d'un ensemble d'évolutions concrètes, technologiques, mais aussi sociétales et politiques, et de l'avènement de nouveaux imaginaires. La dimension imaginaire de ce processus s'avère particulièrement prononcée, ne serait-ce que parce que le numérique possède un caractère auto-réalisateur qui tend à transformer les mythes, les rêves et les récits qui s'en font l'écho en réalités technologiques. L'importance de l'imaginaire s'explique également par le fait que les technologies de l'information et de la communication s'écartent sur de nombreux points des règles qui régissaient les technologies traditionnelles, de la miniaturisation extrême des composants auxquels elles font appel à la nature totalement imprévue de certains des dysfonctionnements qui les affectent. Elles semblent du même coup relever d'un univers où la magie aurait retrouvé une partie de ses droits.
Commenter  J’apprécie          00
Où se situe l'architecture ? Du côté de la matière, mais aussi de l'expression, sur la route qui mène au langage, mais séparée de lui par une distance qui demeure impossible à combler. Est-ce à dire que l'architecture, dans son irréductible matérialité, se range finalement plutôt du côté de la géologie que de la poésie ? Répondre par l'affirmative à cette question reviendrait à oublier l'utile mise au point de François Dagognet : "Le monde des objets, qui est immense, est finalement plus révélateur de l'esprit que l'esprit lui-même." Rien de plus matériel, mais rien de plus humain que l'architecture. Ultimement, elle tente de répondre à cette interrogation lancinante : qu'est-ce que l'homme au contact de toutes ces choses qui lui paraissent à la fois opaques et étrangement proches de ce qui hante son esprit ?
Commenter  J’apprécie          00
(...) lorsqu'elle cherche à se transformer en acteur, l'architecture ne risque-t-elle pas de perdre la puissance que lui conférait son statut de contenant destiné à donner un sens à la présence de l'homme ? N'est-ce pas pousser trop loin l'animation de la matière au risque de tomber dans une forme nouvelle de gesticulation ? Le caractère évènementiel que présente aujourd'hui la forme architecturale doit être sans doute tempéré par la redécouverte de l'inertie que continue à lui opposer les masses bâties. Il faut s'interroger de la même façon sur les limites à apporter à l'interactivité dont on cherche à doter certains espaces. L'interactivité représente une bonne chose dans de nombreux cas, mais on peut souhaiter que les édifices n'outrepassent pas certaines bornes dans leur capacité de parler et d'agir.
Commenter  J’apprécie          00
(...) la discipline architecturale ne saurait s'affranchir durablement de la question de l'expression et de son inévitable coloration langagière sans abdiquer sa prétention à se distinguer du simple art de bâtir, une question toujours d'actualité au moment où se multiplient sur tous les continents des réalisations sans âme. L'architecture n'a pas pour vocation ultime de sauver le monde, mais de contribuer à lui donner un sens humain. Cela peut sembler peut de choses, mais c'est en réalité beaucoup.
Commenter  J’apprécie          00
Au contact d'un monde matériel qui paraît fondamentalement peuplé d'occurences et d'évènements, l'architecture abandonne progressivement ses anciennes prétentions à incarner la persistence de ce qui est. Elle devient elle-même occurence, action, évènement. Comment comprendre autrement l'essor d'une "star architecture" mondialisée qui ne cesse de proposer des évènements architecturaux et urbains (...).
Commenter  J’apprécie          00
L'évolution de la matérialité est inséparable d'une mutation plus générale de notre conception de la nature (...). Elle vient en particulier remettre en cause un ensemble d'associations sur lesquelles s'étaient construites jusqu'à présent la plupart de nos représentations du monde, comme celle qui voulait que la calculabilté soit synonyme de prévisibilité, une distinction qu'ignorent superbement les systèmes dynamiques que nous découvrons à toutes les échelles, depuis les mécanismes micro-cellulaires jusqu'à ceux qui régissent l'évolution du cosmos. A l'inverse, d'anciennes antinomies comme l'opposition entre organique et mécanique cessent de se révéler opérantes.
Relevant d'algorithmes certes complexes, certains processus vitaux ressemblent à s'y méprendre à des mécanismes. La frontière entre ces deux ordres de réalité traditionnellement distincts se brouille en de nombreux points, provoquant de troublantes ambiguïtés, pensons par exemple aux organismes génétiquement modifiés que l'on peut considérer aussi bien comme des êtres vivants que comme des produits. Même s'il ne s'agit plus d'assimiler sans autre forme de procès le cerveau à un ordinateur, et cela en dépit de la capacité de ce dernier de simuler le raisonnement humain, il ne semble plus y avoir d'opposition ontologique entre processus biologiques et fonctionnement mécanique.
Commenter  J’apprécie          00
La matérialité permet d'envisager l'histoire de l'architecture d'un point de vue quelque peu différent de celui qui prévaut ordinairement dans les manuels qui lui sont consacrés. Une telle relecture ne remet pas forcément en cause les principaux tournants de la discipline, dans son acception occidentale, comme la Renaissance, la fin du XVIIIème siècle ou encore l'avènement de la modernité. Elle suggère plutôt de nouveaux types d'interprétation de ces momentss-clefs. Elle permet en particulier de surmonter l'opposition entre les approches mettant l'accent sur la dimension intellectuelle et artistique de l'architecture, sur les idéaux qu'elle s'assigne, l'imaginaire, les concepts et les modèles qui orientent ses productions, et les tendances les plus récentes de l'historiographie consistant à privilégier la dimension sociale et technique (...). La matérialité n'est réductible ni à un système de valeurs et de représentations, ni à un ensemble de rapports sociaux noués par l'intermédiaire de dispositifs physiques et de procédures techniques. D'essence relationnelle (...), elle caractérise une certaine façon de construire simultanément les choses qui sont censées tomber immédiatement sous le sens et les êtres humains qui vivent à leur contact. Elle contribue à articuler valeurs, représentations et pratiques concrètes.
Il est assez fréquent de comparer le tournant numérique qu'a pris l'architecture depuis une vingtaine d'années à cette période fondatrice de la discipline architecturale que constitue la Renaissance. Par-delà des similitudes superficielles, l'une et l'autre de ces périodes de transition sont marquées par des changements de la relation qu'entretiennent les hommes au monde matériel.
Commenter  J’apprécie          00
(...) la matérialité n'est pas la matière. D'essence relationnelle, elle caractérise, on le verra, le type de rapport que nous entretenons avec la matière, et de manière plus générale avec le monde physique qui nous entoure, ou encore avec les objets et les phénomènes qui nous paraissent investis d'un caractère tangible, qui tombent pour ainsi dire sous le sens. Ce rapport a considérablement varié selon les époques et les sociétés. Il dépend à la fois de facteurs d'ordrre techniques, économiques et culturels, des matériaux, des outils, des instruments et des machines disponibles, de l'organisation du travail comme des représentations scientifiques et philosophiques de la réalité physique. On pourrait, à ce propos, tenter de dégager de l'étude de ce rapport et de son évolution des "régimes de matérialité" caractéristiques de certains moments de l'histoire des civilisations (...).
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Antoine Picon (35)Voir plus

Quiz Voir plus

Lettres d'amour de 0 à 10

Qui est le personnage principal ?

Victoire
Ernest
Précieuse
Germaine

10 questions
90 lecteurs ont répondu
Thème : Lettres d'amour de 0 à 10 de Susie MorgensternCréer un quiz sur cet auteur

{* *}