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EAN : 9782863643204
142 pages
Parenthèses (15/03/2018)
4/5   1 notes
Résumé :
L'architecture travaille la matière afin de la rendre expressive. Elle se heurte ce faisant à son obstination muette qu'elle tente de dépasser. Partant de ce constat, ce livre propose de l'interpréter à la lumière de la notion de matérialité envisagée comme le rapport que nous entretenons avec les phénomènes sensibles, les matériaux et les objets. Notre subjectivité d'êtres humains se constitue pour partie au travers de cette rencontre avec toutes ces « choses... >Voir plus
Que lire après La matérialité de l'architectureVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Antoine Picon dans Matérialité de l'architecture revient sur certains thémes de ses précédents ouvrages.
En introduisant le concept de matérialité (cf définition du terme dans les citations), il vise une synthèse des valeurs et représentations de chacune des grandes périodes de l'architecture occidentale avec leurs pratiques concrètes.

On a beaucoup écrit sur l'architecture. On trouvera cependant beaucoup d'idées fécondes dans cet ouvrage. J'ai été particulièrement intéressé par le décryptage de l'émergence architecture contemporaine ainsi que par le risque qu'elle de se perdre si elle épouse trop notre époque.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
La matérialité permet d'envisager l'histoire de l'architecture d'un point de vue quelque peu différent de celui qui prévaut ordinairement dans les manuels qui lui sont consacrés. Une telle relecture ne remet pas forcément en cause les principaux tournants de la discipline, dans son acception occidentale, comme la Renaissance, la fin du XVIIIème siècle ou encore l'avènement de la modernité. Elle suggère plutôt de nouveaux types d'interprétation de ces momentss-clefs. Elle permet en particulier de surmonter l'opposition entre les approches mettant l'accent sur la dimension intellectuelle et artistique de l'architecture, sur les idéaux qu'elle s'assigne, l'imaginaire, les concepts et les modèles qui orientent ses productions, et les tendances les plus récentes de l'historiographie consistant à privilégier la dimension sociale et technique (...). La matérialité n'est réductible ni à un système de valeurs et de représentations, ni à un ensemble de rapports sociaux noués par l'intermédiaire de dispositifs physiques et de procédures techniques. D'essence relationnelle (...), elle caractérise une certaine façon de construire simultanément les choses qui sont censées tomber immédiatement sous le sens et les êtres humains qui vivent à leur contact. Elle contribue à articuler valeurs, représentations et pratiques concrètes.
Il est assez fréquent de comparer le tournant numérique qu'a pris l'architecture depuis une vingtaine d'années à cette période fondatrice de la discipline architecturale que constitue la Renaissance. Par-delà des similitudes superficielles, l'une et l'autre de ces périodes de transition sont marquées par des changements de la relation qu'entretiennent les hommes au monde matériel.
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L'évolution de la matérialité est inséparable d'une mutation plus générale de notre conception de la nature (...). Elle vient en particulier remettre en cause un ensemble d'associations sur lesquelles s'étaient construites jusqu'à présent la plupart de nos représentations du monde, comme celle qui voulait que la calculabilté soit synonyme de prévisibilité, une distinction qu'ignorent superbement les systèmes dynamiques que nous découvrons à toutes les échelles, depuis les mécanismes micro-cellulaires jusqu'à ceux qui régissent l'évolution du cosmos. A l'inverse, d'anciennes antinomies comme l'opposition entre organique et mécanique cessent de se révéler opérantes.
Relevant d'algorithmes certes complexes, certains processus vitaux ressemblent à s'y méprendre à des mécanismes. La frontière entre ces deux ordres de réalité traditionnellement distincts se brouille en de nombreux points, provoquant de troublantes ambiguïtés, pensons par exemple aux organismes génétiquement modifiés que l'on peut considérer aussi bien comme des êtres vivants que comme des produits. Même s'il ne s'agit plus d'assimiler sans autre forme de procès le cerveau à un ordinateur, et cela en dépit de la capacité de ce dernier de simuler le raisonnement humain, il ne semble plus y avoir d'opposition ontologique entre processus biologiques et fonctionnement mécanique.
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Tout le paradoxe de la discipline architecturale consiste à vouloir rendre expressive la matière au point d'oublier parfois sa sourde résistance aux combinaisons langagières des hommes, alors même qu'une part importante de son pouvoir expressif réside principalement dans cette résistance. Car la distance qui se recrée sans cesse entre l'architecture et les mots s'avère finalement plus puissante que les effets qui naissent de leur rapprochement. Il faut en d'autres termes, que l'architecture cherche constamment à parler, mais qu'elle échoue toujours (...).
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(...) la matérialité n'est pas la matière. D'essence relationnelle, elle caractérise, on le verra, le type de rapport que nous entretenons avec la matière, et de manière plus générale avec le monde physique qui nous entoure, ou encore avec les objets et les phénomènes qui nous paraissent investis d'un caractère tangible, qui tombent pour ainsi dire sous le sens. Ce rapport a considérablement varié selon les époques et les sociétés. Il dépend à la fois de facteurs d'ordrre techniques, économiques et culturels, des matériaux, des outils, des instruments et des machines disponibles, de l'organisation du travail comme des représentations scientifiques et philosophiques de la réalité physique. On pourrait, à ce propos, tenter de dégager de l'étude de ce rapport et de son évolution des "régimes de matérialité" caractéristiques de certains moments de l'histoire des civilisations (...).
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Où se situe l'architecture ? Du côté de la matière, mais aussi de l'expression, sur la route qui mène au langage, mais séparée de lui par une distance qui demeure impossible à combler. Est-ce à dire que l'architecture, dans son irréductible matérialité, se range finalement plutôt du côté de la géologie que de la poésie ? Répondre par l'affirmative à cette question reviendrait à oublier l'utile mise au point de François Dagognet : "Le monde des objets, qui est immense, est finalement plus révélateur de l'esprit que l'esprit lui-même." Rien de plus matériel, mais rien de plus humain que l'architecture. Ultimement, elle tente de répondre à cette interrogation lancinante : qu'est-ce que l'homme au contact de toutes ces choses qui lui paraissent à la fois opaques et étrangement proches de ce qui hante son esprit ?
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Video de Antoine Picon (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Antoine Picon
Yann Nussaume vous présente son ouvrage "Milieu et architecture : entretiens avec Augustin Berque, Philippe Madec et Antoine Picon" aux éditions Hermann.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2543257/milieu-et-architecture-entretiens-avec-augustin-berque-philippe-madec-et-antoine-picon
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