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Critiques de Antonio Pigafetta (7)
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Relation du premier voyage autour du monde ..



Comment ne pas, si l’on parle de voyage, évoquer la première fois ( si l’on excepte l’expansion mondiale des Sapiens )où l’homme a tenté de partir ( avec des cartes, qui se révéleront fausses) depuis l’Espagne vers l’Amérique, en vue d’effectuer le premier tour du monde ? Aventureux, puisque personne ne savait même si la terre était ronde, risqué, puisque Magellan était portugais, avait les uns ( portugais) et les autres ( sévillans) contre lui, presque inconscient des dangers de se risquer dans une mer inconnue, même si elle leur paraît pacifique.

Pigafetta, Italien de Vicence, rejoint Séville en 1519, entre au service de Magellan comme « supplétif » car il n’est pas marin, mais géographe. Supplétif, cela veut dire sans travail, or il écrira au jour le jour ce voyage unique.



Premier témoignage, donc, de ce premier tour du monde.



Doué d’une observation aiguisée, d’une envie de savoir et de connaître l’inconnu, il livrera des observations zoologiques et botaniques des animaux jamais vus par les européens : oiseaux sans queue, pingouins, guanacos, requins, pétrel des tourmentes, insectes divers .

Comme un des buts du voyage est de rapporter les fameuses épices si coûteuses, il collecte des échantillons de gingembre, de camphre, de clous de girofle, de bétel , de coca , de peyotl mexicain et de noix de coco.

Il s’intéresse aux mœurs des peuples que l’expédition découvre, certains sauvages et cannibales, d’autres dont les rois gorgés de nourriture, vénérés comme des dieux, entretiennent une cour d’écrivains.

Passons sur les cérémonies funèbres, les tatouages divers que Pigafetta dessine, pour des détails plus importants : pour augmenter le plaisir féminin, certains hommes s’introduisent une barre en or dans le pénis, avec des étoiles de chaque côté et de petits piquants. Une des manières de séduire, c’est de s’attacher au membre de petites clochettes. Au moins, la fiancée choisit en connaissance de cause, elle te plait, hein, elle te plait ?

( petite pensée qui n’engage que moi : Pigafetta est très discret sur les diverses coutumes de séduction des femmes… il y en a eu, sûr)

Le troc, lorsqu’il n’y a pas de langage commun, peut être par exemple : donner ses deux filles contre un couteau.( jamais les femmes, ils se les gardent)

En Patagonie, avant de trouver le détroit dit depuis « de Magellan » les marins se trouvent face à face avec des géants. Magellan arrive, en le trompant, à en faire monter un sur le bateau, le pauvre naïf mourra de faim, vu le peu de nourriture accordée à chacun, puisque la destination était une grande inconnue.



Admiratif du courage de Magellan, Pigafetta est blessé lors de l’assassinat de ce dernier. Même s’il n’en parle pas dans son livre, il a bien suivi les espionnages, les soulèvements contre le capitaine, la tentative de Juan El Cano de le tuer, le fait qu’un bateau est retourné à Séville en quittant brutalement l’expédition ( et l’on sait que Charles Quint doit donc être au courant de l’impopularité de Magellan, qui décide, qui décrète, qui continue la route alors que les marins doutent qu’il prenne la bonne voie. )



Pigafetta se rend vite compte que Juan El Cano, le nouveau capitaine depuis la mort de Magellan, va lui faire payer sa fidélité, et effectivement la mémoire de Magellan serait oubliée à coup de manigances et de « C’est moi le meilleur », s’il n’avait pris soin de faire des copies de ses manuscrits et de ses dessins, qu’il envoie bien évidemment à Charles Quint, ainsi qu’au Pape…. Curieux, vous avez dit curieux…, ils se perdent en route.



Alors, il va lui même à Lisbonne en remettre un exemplaire au roi Don Juan. Puis il va en France remettre 3 exemplaires à la reine Marie Louise de Savoie, la mère de François 1 ·, le grand ennemi de Charles Quint.



C’est grâce à Pigafetta, faisant partie de 18 rescapés sur 237 embarqués, qui a relaté le premier voyage de la Renaissance, qui a sauvé l’honneur du vaillant Magellan, dont Stefan Zweig reprendra l’histoire, que nous pouvons nous faire une idée de cette épopée.

Etoiles, Pigafetta, étoiles.



L.C thématique de juillet 2021 : les voyages.

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Magellan. le premier tour du monde

Sacré Magellan !

Tout ça pour finir épinglé dans une ridicule escarmouche sur une côte Philippine.



Il y a quelques années, alors que j'errais sans but par les rues de Cebu city, suçotant une glace au goût chimique, j'étais tombé sur le pavillon de la Croix de Magellan.

Magellan bon sang ! moi qui aime à roder sur les traces des voyageurs illustres, je n'avais jamais songé à lui lors de mes précédents voyages dans cet incroyable archipel.

Pour quelqu'un qui se pique d'aimer l'Histoire, bravo !



Opportunément je pris bouche avec un touriste allemand, comme il se doit parfaitement documenté, qui ahanait dans ses Birkenstocks à l'ombre du petit monument.

Motivé par cet enrichissant conciliabule j'avais prestement loué un scooter et mis le cap sur Mactan, l'ile où Magellan tira sa révérence. L'expédition est plus simple de nos jours, des ponts permettent une traversée au sec et l'accueil sur l'ile est moins viril.

L'aéroport occupe une grande partie de l'ile, en faire le tour ne prit guère de temps.

Laquelle de ces plages vit Magellan casser sa pipe ? mystère et boule de gomme mais quel plaisir de se trouver là, au rendez-vous des cours d'Histoire de l'école primaire pourtant si laconiques.

Souvenez-vous : "1492 Christophe Colomb découvre l'Amérique, 1522 Magellan boucle le premier tour du monde", emballé c'est pesé, voila pour les grandes découvertes.



Et puis quelle imposture, quand on y pense il n'y a pas à tortiller, tout visionnaire qu'il fut, Magellan n'a pas bouclé ça circumnavigation.

Ce détail m'est évidemment connu de longue date, en revanche j'avoue n'avoir eu vent de Pigafetta qu'en lisant l'excellente biographie que Stefan Zweig consacra au navigateur.



Antonio Pigafetta lui, avec 17 autres rescapés, a rallié l'Espagne pour nous laisser ce récit dont la langue n'est pas toujours facile mais qui constitue un témoignage exceptionnel de cette aventure héroïque.

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Le voyage de Magellan

Après ma récente lecture du magnifique ouvrage de François de Riberolles et Ugo Bienvenu « L'Incroyable périple de Magellan », j'ai voulu découvrir le récit qu'en avait fait Antonio Pigafetta.



Lorsqu'il embarque avec 236 hommes sur les cinq navires que constituent l'armada de Magellan, Antonio Pigafetta est loin d'imaginer les nombreuses épreuves qu'il va devoir affronter : Les tempêtes et risques de naufrages, les mutineries, les maladies dont le terrible scorbut, l'éprouvante traversée du Pacifique, une chute en mer, la bataille sur l'île de Mactan contre des tribus indigènes (durant laquelle Magellan trouvera la mort), le massacre du banquet de Cebu, la faim et la soif, le long retour sans escale par l'Atlantique pour éviter les navires portugais.

Tout cela pour au bout de plus de trois ans de voyage revenir à Séville avec 17 autres marins sur le Victoria, seul navire rescapé, et réaliser la première circumnavigation de l'Histoire (certain marins rejoindront plus tard Séville, ils seront donc au total 35 à avoir réalisés le tour du monde).



« le voyage de Magellan » d'Antonio Pigafetta est donc un précieux document relatant les évènements qui se sont produits durant cet incroyable périple. Rien que le fait qu'il nous soit parvenu est déjà en soit exceptionnel, mais il éclaire en plus sur le contexte dans lequel a été entrepris et réalisé ce voyage. Un témoignage rare que les éditions Chandeigne nous proposent dans la très belle collection « Magellane Poche » complété de nombreuses cartes et notes.



« Au commencement étaient les épices »



Le fameux incipit de la biographie de Magellan par Stefan Zweig nous rappelle que l'objectif initial du voyage, n'a jamais été – c'était même clairement exclu – de faire le tour du monde. Le projet de Magellan, validé par Charles Quint, était de contourner l'Amérique, rejoindre les Moluques (seul endroit au monde où il était possible de récolter les clous de girofle) et prouver qu'elles se trouvaient du côté espagnol de l'antiméridien de Tordesillas. L'armada devait ensuite revenir par le chemin inverse à Séville afin de rester dans les eaux espagnoles.



De ce point de vue l'expédition sera un échec : les Moluques sont de l'autre côté de l'antiméridien et appartiennent donc à la couronne portugaise.



Ce sont les circonstances exceptionnelles et dramatiques du voyage qui permettront en revanche la première circumnavigation de l'Histoire.



Je m'attendais à lire un journal de bord « classique » et donc avoir des informations au jour le jour, ce n'est pas le cas. La « Relation d'Antonio Pigafetta du premier tour du monde » est en fait divisée en petits chapitres successifs revenant sur les principaux évènements du voyage. Un récit qui n'est pas exempt de certaines omissions ou erreurs, mais que les notes très détaillées et documentées de l'édition Chandeigne permettent de compléter ou corriger.



Antonio Pigafetta ne se contente pas de décrire les faits marquants, il prend le temps aussi d'observer et de rendre compte de la vie à bord et plus encore des nouvelles terres. Description des indigènes, soucis de noter quelques vocables de ces peuples, description aussi de la faune et de la flore, le regard ethnographique et naturaliste de Pigafetta, même s'il est un peu candide, apportent de précieuses informations. C'est parfois répétitif (les tribulations en Indonésie après la mort de Magellan), approximatif ou un peu étonnant mais on sent l'envie simple de découvrir et de s'émerveiller. Grâce à lui nous avons ainsi la première description des géants patagons qui l'ont visiblement beaucoup marqué.



Ce qui transparait aussi au fil du récit, c'est l'admiration que Pigafetta porte à Magellan, en témoignent ces quelques lignes relatant la mort du capitaine-général :

« et tout soudain ils se ruèrent sur lui avec des lances de fer et de cannes, et avec ces javelots, si bien qu'ils occirent notre miroir, notre lumière, notre réconfort et notre vrai guide. »



J'ai trouvé amusante la stupéfaction de Pigafetta devant le phénomène que comprendra Phileas Fogg dans le roman de Jules Verne :

« Et nous demandâmes aux nôtres du bateau, qu'ils demandassent quel jour on était. Il leur fut répondu par les Portugais qu'il était jeudi, ce dont ils furent très ébahis parce que pour nous il était mercredi, et nous ne savions comment nous avions failli. Car tous les jours moi, qui fut toujours sain, j'avais écrit sans aucune omission chaque jour. »



Le livre est dans un format poche mais profite d'une réalisation plus que soignée. Les images et illustrations couleur sont de très belles qualités et permettent notamment une excellente lisibilité des nombreuses cartes qui complètent le récit. L'avant-propos très complet, les notes, la chronologie du voyage, l'index biographique de l'équipage, tout est fait pour rendre la lecture fluide, passionnante et enrichissante.
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Le voyage de Magellan

Remarquable, complet sans être long, avec de nombreuses entrées pour découvrir cette aventure démente. Drôlement bien structuré. Une réussite!
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Le voyage de Magellan

Relation du premier tour du monde, abondamment documenté puisque on peut comparé la réalité historique et la réalité vécu par l’auteur pas toujours exacte. Une partie découverte passionnante et puis une deuxième partie laborieuse ou il décrit les iles visitées sans cesse et a peu prés pareille. On apprend beaucoup sur les coutumes sexuelles des autochtones , sujet qui intrigue beaucoup l’auteur.
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Le voyage de Magellan

Édition très complète, la relation de pigafetta, plutôt fiable mais pas parfaite, permet de comparer, et de cerner les enjeux, les tourments et les envies des participants de ce long périple.
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Le voyage de Magellan

En lisant cet extraordinaire récit de voyage, utilement complété par Idées reçues sur les Grandes Découvertes, on se souviendra que, malgré la gloire qui enveloppe son nom, le navigateur portugais [...] n’a pas achevé la première circumnavigation de l’histoire dont il rêvait.


Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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