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4.21/5 (sur 85 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Arcata, Californie
Biographie :

Ash Davidson a fréquenté l'atelier des écrivains de l'Iowa.
Son travail a été soutenu par l'Arizona Commission on the Arts et MacDowell.
Elle vit à Flagstaff, en Arizona.

https://www.ashdavidson.net/

Source : ashdavidson.net
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Les derniers géants, un premier roman à découvrir !


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Le peuple yurok vit ici, le long de cette rivière, depuis des centaines de générations, depuis plus longtemps encore. Beaucoup de tribus dans ce pays ont été chassées de leur terre, mais pas nous. Ici, c’est notre Réserve : sur deux kilomètres de chaque côté de la Klamath et soixante kilomètres à partir de son embouchure, les Yurok sont chez eux. Même si une grande partie de ce territoire a été vendue, nous avons conservé notre droit de pêcher. Nous sommes responsables de notre rivière, nous assurons son entretien. Nous avons toujours été ici. Nous avons toujours pêché. Toujours, toujours. C’est comme respirer l’air. Si je ne peux pas pêcher, je ne peux pas vivre. Mon grand-père m’a appris cela. Comme son grand-père le lui avait appris. Mes filets ont été saisis par les gardes-pêches. J’ai pêché la nuit. J’ai été battu, pour avoir pêché. J’ai été jeté en prison, pour avoir pêché. Je suis allé au tribunal à Washington. J’ai vu votre Capitole ; ce n’est rien comparé à un séquoia, c’est juste un petit arbre rabougri.” Le vieil homme tendit une main devant lui pour indiquer la hauteur de l’arbre. “Le Tribunal a rendu sa décision : ici, c’est la Réserve yurok ; ici, c’est un territoire indien ; nous pouvons pêcher. Et pourtant, vous cherchez encore un moyen de nous empêcher de respirer, de mener notre vie, de protéger notre rivière.” Il croisa les bras. “Je suis vieux maintenant. Mes enfants sont adultes. Mais si c’était moi, si c’étaient mes enfants qui naissaient sans cerveau, je me poserais la question : est-ce que cela en vaut la peine ? Juste pour continuer à abattre la forêt de cette manière ? Mais vous, non, vous ne renoncerez pas tant que vous n’aurez pas tué tous les chevreuils, tous les saumons, tous les arbres, tant que vous n’aurez pas empoisonné toutes nos sources d’eau fraîche. Que mangerez-vous alors ? De l’argent ? Avec quoi construirez-vous vos maisons ? Que boirez-vous quand vous aurez soif ?
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Dix degrés, et Lark était en maillot de corps maculé de taches, ses cheveux gris et sa longue barbe lui descendant jusqu'aux épaules, des rouleaux de papier toilette rangés en pyramide dans le fauteuil roulant qui lui servait de brouette.
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Vous ne renoncerez pas tant que vous n'aurez pas tué tous les chevreuils, tous les saumons, tous les arbres, tant que vous n'aurez pas empoisonné toutes nos sources d'eau fraîche. Que mangerez-vous alors ? De l'argent ? Avec quoi construirez-vous vos maisons ? Que boirez-vous quand vous aurez soif ?
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Rich cala son équipement sous le pylône et se posta un peu plus haut sur le versant pour regarder la scène. Pete, qui avait au préalable déterminé l’angle de chute naturelle de l’arbre, traça deux marques sur l’écorce, l’une pour le trait plancher, l’autre pour le plafond. Lorsqu’il eut tronçonné son entaille directionnelle – dans un formidable jaillissement de sciure –, Lyle l’aida à retirer l’énorme morceau de tronc, révélant une bouche profonde de deux mètres. Pete enfonça ses coins et s’y glissa à plat ventre, tel un homme avalé par un gigantesque requin, pour s’assurer qu’il n’y avait ni champignons ni pourriture brune au fond de l’encoche. Satisfait, il sauta à terre, recula de vingt mètres : la distance qu’il aurait le temps de parcourir avant que le piégeux bascule. Il revint sur ses pas en écartant scrupuleusement tout élément sur lequel il risquerait de trébucher dans sa zone de retraite. Enfin, il passa derrière le tronc et démarra sa McCulloch. Les conducteurs des bulldozers descendirent de leurs engins. Même Don s’immobilisa, tandis que la forêt paraissait retenir son souffle.
Le corps entier de Pete vibrait avec la tronçonneuse qu’il maniait à reculons autour du tronc pour scier le trait d’abattage. Il levait fréquemment les yeux, guettant une éventuelle menace venue d’en haut. L’arbre tremblait sur toute sa hauteur. Soudain, Pete libéra sa tronçonneuse et partit en courant. Il y eut un craquement que Rich sentit dans sa cage thoracique. La terre parut s’ouvrir sous la violence du choc. Quelqu’un hurla comme un loup. Il avait réussi ! Le piégeux étendu de tout son long reposait sur son lit de chute comme un cadavre dans son cercueil, depuis la base du tronc – un mur de six mètres de haut – jusqu’à la tête.
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Ces herbicides qu’ils épandent – pas seulement Sanderson, mais aussi l’Office des forêts, le comté – sont les deux composants de l’agent orange, dont le mélange produit de la dioxine TCDD. Ils sont toxiques, pour les plantes, pour les animaux” – s’adressant encore une fois à Colleen – “et pour les gens. Depuis le début de l’épandage, dans les années 1950, on constate une accumulation biologique, c’est-à-dire une concentration nocive à différents niveaux de la chaîne alimentaire, les poissons, les chevreuils, et vous mangez du chevreuil…
— J’en ai assez entendu, monsieur…
— Daniel.“
Rich se leva.
“Ils contaminent l’eau. Tout ce qui est pulvérisé arrive là, dans votre café.” Daniel posa son mug.
“Ça tombe bien, dit Rich en allant ouvrir la porte de la maison. Vous ne pouvez pas l’emporter pour la route.
— Ce sont des produits très dangereux. Ils causent des malformations congénitales, des cancers.” Les yeux de Daniel se fixèrent sur Colleen. “Les études révèlent un nombre croissant de fausses couches en Oregon. On vous raconte qu’ils sont inoffensifs, qu’ils ne tuent que les herbes. Si on vous disait qu’il existe une balle inoffensive, vous accepteriez qu’on tire dans la tête de votre petit garçon ? J’ai vu votre conduite d’eau. Autant déverser ces saletés directement dans votre citerne ! Il y a une pétition que vous pouvez signer. Je suis désolé… Je sais que…
— Non, vous ne savez pas, coupa Rich en tenant la porte ouverte.
— Vous êtes des gens discrets, Mr. Gundersen. Vous ne voulez pas avoir d’ennuis, je comprends.” Daniel se leva, garda à nouveau les yeux sur Colleen. “Mais si c’était moi, je préférerais savoir.
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“Imaginez, commença l’homme. Il y a deux cents ans…
— Toute la côte était couverte de forêts de grands séquoias, continua la femme en figurant l’espace avec un ample geste de la main. Des guillemots à cou blanc nichaient dans leurs cimes. Des grenouilles à queue et des salamandres tachetées vivaient au bord des ruisseaux. Chaque année, le saumon remontait les cours d’eau pour frayer…
— Nous avons détruit quatre-vingt-dix pour cent de cette forêt ancienne, dit l’homme. Partout, nous avons abattu les arbres et répandu des produits chimiques…
— Et tout ce qu’il en reste, expliqua la femme, c’est une infime portion, des terres acquises par des citoyens qui ont souhaité les protéger, des terres qui sont devenues des parcs nationaux. Damnation Grove est l’un des derniers vestiges de la forêt primaire en Californie. On y contemple des géants hauts de cent mètres, plus grands que la statue de la Liberté, une majesté que les parcs conservent à l’abri. Mais aujourd’hui…” La femme marqua une pause. “… les mains avides de l’industrie aiguisent leurs tronçonneuses et se préparent à sacrifier sur l’autel du capitalisme ces ancêtres vivants…
— Des arbres vieux de mille ans ! Ils existaient déjà avant la chute de Rome. Avant l’arrivée de Christophe Colomb en Amérique. Ils ont résisté aux flammes, aux inondations, aux tsunamis…
— Et ils sont toujours là ! Nobles. Forts. Et nous, nous tous ici aujourd’hui, nous avons une chance de les sauver.
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Vous ne trouverez personne qui aime les arbres autant qu’un bûcheron. Si vous regardez bien, tout au fond, je vous garantis que dans chaque bûcheron il y a un « écolo ». Mais la différence entre nous et les autres, les militants, c’est que nous, on vit ici. On chasse. On pêche. On fait du camping. Eux, ils retourneront là d’où ils viennent, mais nous, on se réveillera ici demain. C’est chez nous. Le bois d’œuvre nous apporte à manger sur nos tables, des vêtements sur le dos de nos enfants. C’est difficile de tuer un séquoia, vous savez. Quand on l’abat, il produit des rejets de souche. Même un incendie ne le tue pas. Mais ces géants là-haut, à Damnation, ils sont vieux. Bientôt ils vont mourir, tomber tous seuls, et pourrir. C’est comme si vous mettiez le feu à un gros tas d’argent sous nos yeux en nous obligeant à regarder.
— Exactement, lança quelqu’un.
— C’est pas facile de gagner sa croûte au pays des séquoias. On ne mène pas la grande vie. Mais tout le monde ici apprend à se débrouiller avec presque rien. On sait comment nourrir nos familles. Tout ce qu’on vous demande, c’est de nous laisser continuer à le faire.
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Mon père aussi est mort dans la forêt, lui confia Rich. Et mon grand-père avant lui. Tu as beau être hyper prudent, un séquoia est un monstre, tu dois l’admettre. Ne regarde pas par terre. Lève les yeux. Un câble relâché, une branche faiseuse de veuves qui tombe du ciel – même une petite de dix centimètres de diamètre peut te rompre le cou si elle chute de cent mètres de haut. Observe le vent.
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— On ne doit pas toucher à la végétation en bordure du ruisseau. Il faut laisser quinze mètres de chaque côté.
— Pourquoi ?
— Bonne question. Ils appellent ça une bande riparienne.”
C’est quoi cette connerie de gens qui se la pètent ? avait grommelé Eugene la première fois qu’ils avaient entendu la formule. Si on veut dire ruisseau, y a qu’à dire ruisseau.
“C’est comme une zone tampon. Quand j’avais ton âge, on comblait les cours d’eau qui nous gênaient, mais maintenant il y a des règles. Ça complique un peu les choses. Sanderson a eu un mal fou à faire accepter son plan de récolte.
— Pourquoi ? répéta le jeune garçon, soudain plus intéressé.
— Damnation Creek abrite des frayères. Où les saumons se reproduisent. La vase obstrue le ruisseau, l’eau se brouille, ralentit et se réchauffe au soleil. Le saumon coho aime l’eau froide. Oh, j’en sais rien…” Rich soupira. “Je fais juste ce qu’on me demande, euh…
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Il y eut un craquement que Rich sentit dans sa cage thoracique. La terre parut s'ouvrir sous la violence du choc. Quelqu'un hurla comme un loup. Il avait réussi ! Le piégeux étendu de tout son long reposait sur son lit de chute comme un cadavre dans son cercueil, depuis la base du tronc -un mur de six mètres de haut- jusqu'à la tête.
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Il a écrit : "Tous les peintres impressionnistes pèchent par insuffisance technique. Dans les arts comme dans la littérature, la forme seule soutient les idées nouvelles et les méthodes nouvelles. Pour être un homme de talent, il faut réaliser ce qui vit en soi, autrement on est qu'un pionnier. Les impressionnistes sont précisément selon moi des pionniers. Un instant ils avaient mis de grandes espérances en Monet ; mais celui-ci paraît épuisé par une production hâtive ; il se contente d'à-peu-près ; il n'étudie pas la nature avec la passion des vrais créateurs. Tous ces artistes-là sont trop facilement satisfaits. Ils dédaignent à tort la solidité des œuvres longuement méditées." (Indice : le bonjour d'Alfred !)

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