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Citations de Auguste Angellier (76)


Auguste Angellier
LES CARESSES DES YEUX

Les caresses des yeux sont les plus adorables ;
Elles apportent l'âme aux limites de l'être,
Et livrent des secrets autrement ineffables,
Dans lesquels seul le fond du coeur peut apparaître.

Les baisers les plus purs sont grossiers auprès d'elles ;
Leur langage est plus fort que toutes les paroles ;
Rien n'exprime que lui les choses immortelles
Qui passent par instants dans nos êtres frivoles.

Lorsque l'âge a vieilli la bouche et le sourire
Dont le pli lentement s'est comblé de tristesses,
Elles gardent encor leur limpide tendresse ;

Faites pour consoler, enivrer et séduire,
Elles ont les douceurs, les ardeurs et les charmes !
Et quelle autre caresse a traversé des larmes ?
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Les caresses des yeux sont les plus adorables;
Elles apportent l'âme aux limites de l'être,
Et livrent des secrets autrement ineffables,
Dans lesquels seul le fond du coeur peut apparaître .
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Promesses de mars


Quand Mars sème ses giboulées
Dont la grêle folle étincelle,
Quand, de ses blanches aiguillées,
Le givre brode de dentelle
Les noires branches des allées,

Dans les herbes renouvelées
Déjà prêtes pour l'asphodèle,
D'exquises senteurs exhalées
Annoncent le retour fidèle
Des douces brises exilées :

Et des collines aux vallées,
Le petit rouge-gorge appelle,
Secouant ses ailes mouillées,
Les jours où le bois entremêle,
Pour cacher les nids, ses feuillées.

Mais aux âmes inconsolées
Qu'importe que Juin amoncelle
Sur les vieux murs les giroflées,
Et que dans les airs bleus ruisselle
Un flot de chansons roucoulées ?

Mes espérances sont allées
Dans la froide tombe avec celle
Qui dort au champ des mausolées ;
Le Printemps est mort avec elle ;
Toutes saisons sont désolées.
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Auguste Angellier
Les caresses des yeux sont les plus adorables;
Elles apportent l’âme aux limites de l’être,
Et livrant des secrets autrement ineffables
Dans lesquels seul le fond du coeur peut apparaître.
Les baisers les plus purs sont grossiers auprès d’elles.
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Les caresses des yeux sont les plus adorables
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La Jeune Fille.
Que t'entendent les Dieux, et, pour te rendre grâce.
Tu voudras bien, potier, qu'à mon tour je te fasse
Un vœu qui soit aussi propice à ta journée :
Puisse-t-elle entreprendre une œuvre fortunée,
Qui, longtemps désirée, en un instant conçue,
Parmi les grands travaux de ton art soit reçue,
Et mette sur le nom de ton père une gloire
Qui l'égale à l'honneur de ceux qu'une victoire
Un traité pacifique, une loi sage et juste,
Ou le triomphe aux Jeux d'un corps souple et robuste,
Ont marqués pour porter l'immortelle verdure !
Que le rayon divin, sans lequel rien ne dure,
Visite le travail que tu vas entreprendre ;
Que ta main qui sait tout ce que l'art peut apprendre,
D'un toucher décisif et parfait l'exécute,
Pour que — quand tes cheveux seront gris — dans la lutte
Des meilleurs de nos jours pour notice gratitude,
Parmi leur généreuse et blanche multitude,
Comme un des plus bénis celui-ci t'apparaisse,
Et qu'en lui souriant, ton cœur le reconnaisse !
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La Chanson de l'Etrangère.
L'Amour ma blessée et m'a fait souffrir,
J'ai versé des pleurs, j'ai voulu mourir,
L'Amour m'a blessée ;
J'ai voulu mourir, j'ai versé des pleurs,
J'ai mis sur mon front les plus sombres fleurs,
L'Amour m'a blessée!

Sa main est divine, et je souffre encor
De son arc puissant, de ses flèches d'or,
Sa main est divine ;
De ses flèches d'or, de son arc puissant,
Il frappa mon sein, rouge de mon sang,
Sa main est divine !

J'aime ma blessure, et chéris tes coups,
Redoutable Amour, tes tourments sont doux,
J'aime ma blessure;
Tes tourments sont doux, redoutable Amour,
Flamme de la nuit, lumière du jour.
J'aime ma blessure!
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N'en croyez pas les fous
N'en croyez ni les autres, ni moi; n'écoutez que votre avantage.
Quand le roi Marsile vous fait savoir
Qu'il est prêt à devenir, mains jointes, votre vassal,
A tenir toute l'Espagne de votre main
Et à recevoir notre foi.
Celui qui vous conseille de rejeter de telles offres
Ne se soucie guère de quelle mort nous mourrons.
Conseil d'orgueil ne doit pas l'emporter plus longtemps.
Laissons les fous et tenons-nous aux sages.
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Les calmes regrets.


Dans quels calmes regrets ton esprit résigné
Erre-t-il, y portant une tristesse auguste ;
Ou, frémissant de haine envers le sort injuste,
De quels âpres regrets ressort-il indigné ?

De quels secrets efforts, sans cesse triomphants
Et sans cesse repris, nourris-tu ton supplice ?
Et dans quels longs baisers aux fronts de tes enfants
Crois-tu pouvoir trouver le prix du sacrifice ?

Ah ! peut-être au moment où ta lèvre les touche,
Exécrable penser dont mon cœur s'effarouche
Plus que de tes sanglots les plus désespérés,

Peut-être le baiser s'arrête sur ta bouche,
Et trouve une amertume à ces fronts adorés,
À ces fronts innocents qui nous ont séparés !
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Il s'approche de la table où sont les couronnes de myrte et en choisit une qu'il offre à l'étranger.
Tiens ! Voici, pour parer ta tête, une guirlande
De myrte sauvageon : il vient d'un bout de lande
Enclose de rochers au pied du Cithéron.
Je la conserve inculte; elle ignore l'affront
Du soc et de la houe, afin que quelque chose
De notre fiere Attique ancestrale se pose
Au front de l'étranger, qui. cher et respecté,
Accepte a mon foyer l'accueil de ma Cité.
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Une tempête naturellement se dissipe en soufflant. Mes passions épuisées retombèrent graduellement en un calme blafard et, par degrés, je suis rentré dans le chagrin assoupi par le temps d'un homme veuf qui, essuyant les pleurs décents, relève ses yeux usés par le chagrin pour chercher — une autre femme.

Tel est l'état de l'homme; aujourd'hui bourgeonnent sur lui
Les tendres feuilles de son espérance ; demain, il fleurit
Et il porte sa parure empourprée, abondante, sur lui;
Le troisième jour arrive une gelée, une gelée meurtrière
Qui mord sa racine et alors il tombe comme moi.

Telle est, Monsieur, cette ère fatale de ma vie. " Et il arriva que comme j'attendais la douceur, voici l'amertume ; et comme j'attendais la lumière, voici les ténèbres ".
Mais ce n'est pas tout. Déjà les bassets saints, la meute à fornication, commencent à quêter la voie et je m'attends à chaque instant à les voir lâchés el à les entendre derrière moi donner de la voix. Mais comme je suis un vieux renard je leur donnerai des détours et des ruses et, bientôt, j'ai l'intention d'aller me terrer dans les montagnes de la Jamaïque.
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Le Vieillard.
Ne cherche pas l'Amour, s il ne te poursuit pas ;
Laisse se détourner et s'éloigner ses pas
Du banc où, sous l'auvent de ta vieille chaumine,
Tu regardes la mer houleuse qu'illumine,
En brisant un nuage, un soleil orageux.
Car c'est un dieu cruel; les plus doux de ses jeux
Ne vont pas sans qu'il reste au bout de son doigt rose
Un peu du sang des cœurs sur lesquels il se pose.
Redoute le mon fils; et puisque ces grands buis,
Où la brise entretient de légers et clairs bruits,
Te cachent à ses yeux, et couvrent ton haleine.
Qu'il ignore en passant ta présence prochaine.
Et suive son chemin vers les vastes cités.
Dans ce calme hameau que tes jours abrités
Ignorent les désirs, les cris et les souffrances ;
Sa flèche d'or est plus terrible que les lances
Dont le manche de frêne et la pointe de fer,
Perçant les boucliers, s enfoncent dans la chair,
Et renversent les corps sur leur mare sanglante.
La blessure qu'il fait est plus profonde et lente ;
Dans ceux qu'il a frappés l'angoisse de mourir
Se prolonge ; leur peine, ô fils, est de sentir
Qu'il ne pourront plus vivre ; ils ont, sur leurs fronts blêmes,
L'horreur de se savoir le sépulchre d'eux-mêmes ;
Le soleil et l'azur dont ils sont entourés
Ne peuvent plus toucher leurs yeux désespérés
Que pour accroître en eux la stupeur funéraire.
A son embûche essaye, ô fils, de te soustraire,
Et que les passions soient la mer que tu vois
De ce petit vallon paisible, et dont la voix
Redoutable se mêle aux soupirs de ton saule.
Elle est douce parfois, et caresse le môle
Où les pêcheurs chantant sont forcés de hâler
Leur barque dont la voile a peine à se gonfler,
Et sa douceur semble être un des bonheurs du monde.
Mais bientôt tu l'as vue, atroce et furibonde,
De tempête remplir l'horizon et le ciel,
Et, tontine n'attendant qu'un formidable appel,
Envoyer jusqu'ici son écume et ses baves,
Et border à tes pieds le rivage d'épaves ;
Et quelques jours après on retrouvait les corps
Des marins qui chantaient en sortant de leurs ports.
Et n'as-tu pas alors mieux aimé ton village,
Blotti dans la falaise au-dessus du naufrage,
Où la proche forêt donne aux morts leur bûcher,
Ton jardin vert au bout duquel vibre un rucher,
Ton arpent de verger qui de fruits s'illumine,
Ton filet d'eau chantante, et ta sûre chaumine
Oui laisse entrer l'été par son volet ouvert,
Et dont le volet clos écarte l'âpre hiver ?
Crois-moi, plus que la Mer l'Amour est redoutable,
Contemple les de loin, sur ta butte de sable.
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Les anciens oliviers qui peuplaient la vallée,
Fière d'eux autrefois, aujourd'hui désolée,
Les anciens oliviers dont vivaient les moulins
Aujourd'hui lézardés en leurs muets déclins,
Sont tombés un par un, sans merci, sans relâche,
Arrachés par la bêche, abattus par la hache.
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Ma douleur égoïste.


Faut-Il que ma douleur aussi soit égoïste ?
Faut-il que par instants je tressaille surpris
De trop souffrir pour moi ? — Dans quelle pose triste,
Près de quelle fenêtre ouvrant sur des flots gris,

Au fond desquels un peu de lumière résiste
Au noir déchirement de ses derniers débris,
Songes-tu, cependant que ton regard assiste
À cette mort du jour dans les cieux défleuris ?

Quel livre de chagrin et d'angoisse soufferte
Tient sa page la plus désespérée ouverte
Sous tes yeux pleins de pleurs, entre tes doigts tremblants ?

Sous quels grands arbres nus traînes-tu tes pas lents ?
Sur quel banc laisses-tu tomber ton corps inerte ?
Dans quel miroir vois-tu tes premiers cheveux blancs ?
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Les caresses des yeux.
VIII
2


[…]
Les baisers les plus purs sont grossiers auprès d’elles ;
Leur langage est plus fort que toutes les paroles ;
Rien n’exprime que lui les choses immortelles
Qui passent par instants dans nos êtres frivoles.

Lorsque l’âge a vieilli la bouche et le sourire
Dont le pli lentement s’est comblé de tristesse,
Elles gardent encor leur limpide tendresse ;

Faites pour consoler, enivrer et séduire.
Elles ont les douceurs, les ardeurs et les charmes !
Et quelle autre caresse a traversé des larmes ?

p.10
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LE VOYAGEUR.

Sois comme un voyageur las d'une longue route,
Lorsqu'il arrive au bord de la mer qu'il écoute
Depuis longtemps gémir d'un soupir grandissant ;
Ses reins sont douloureux, et ses pieds sont en sang,
Ses genoux sont raidis par l'effort de la marche ;
Courbé comme celui qui passe sous une arc lie.
Les yeux ternis du long dé/dé du chemin.
Il se meut avec peine, à pas traînants ; sa main
Trouve lourd le bâton sur lequel il s'appuie;
Son visage est couvert de sueur qu'il essuie
En abaissant son front jusqu'à son bras plié.
Le départ du matin allègre est oublié,

Et le salut aux bois scintillants de rosée ;
Dans la sombre lueur déjà verte et bronzée
Ou les chênes confus mêlent leurs rameaux noirs,
L'homme sent en son cœur la vanité des soirs.
Mais lorsque, descendant des rochers sur la grève,
Il voit la mer, immense et douce comme un rêve,
Emplir tout l'horizon de son calme infini
Que le soleil mourant de sa clarté bénit,
Il jette son bâton, son sac, sa gourde vide
Oui n'a plus, des longtemps, rien pour sa lèvre aride,
Il ôte son manteau déchiré par le vent,
Et dont il voit les trous paraître en l'enlevant,
Il défait sa ceinture et ses lourdes sandales,
Et nu, se redressant, dans les ondes lustrales
Qui lavent la sueur, la poudre des chemins,
Il s'avance, et prenant de l'eau dans ses deux mains
Verse la pureté du sel sur son visage.
Dans ses membres meurtris expire le voyage,
Et, baigné jusqu'au cœur d'un repos solennel,
Il va vers le soleil comme vers un autel.

Ainsi, lorsqu'accablé, vaincu par la fatigue.
Las du goût du froment, du vin et de la figue,
Las d'avoir chemine du rêve et de l'espoir.
Par la haine et l'amour, vers l'acte et le vouloir
Sentant s'humilier tes épaules moins hautes.
Et portant sur ton cœur la poussière des fautes.
Tu voudras te laver de ton humain effort.
Entre résolument dans les flots de la Mort.
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Petite modeste fleur, cerclée de cramoisi,
Tu m'as rencontré dans une heure mauvaise,
Il a fallu que j'écrase dans la poussière
Ta tige mince :
T'épargner maintenant n'est plus en mon pouvoir,
Toi jolie perle.

Toi-même, toi qui gémis sur le destin de la pâquerette,
Ce destin est le tien, à une date prochaine,
Le soc de l'âpre Ruine arrive droit
En plein sur ta jeunesse,
Bientôt, être écrasé sous le poids du sillon
Sera ta destinée.
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CHUTES AUTOMNALES.
à Henri Caudevelle.

Chute silencieuse et douce
Des feuilles jaunes,
Oui, sur l'herbe sèche et la mousse.
Sous les vieux aulnes,
Tombent dans l'atmosphère rousse
Des fins d'automnes,

Tu ressembles a ces pensées
Qu'un souffle enlève,
Oui tombent des âmes lassées.
Des cœurs sans sève.
Dans les tristesses amassées
Des fins de rêve.
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Le Potier.
Salut, vierge ! les Dieux qui tiennent nos destins,
Laissant tomber sur nous les instants incertains,
Te donnent ce jour-ci paisible et radieux!
Que nul reflet chagrin ne traverse tes yeux,
De cette heure où ma voix t'exprime ce souhait,
Jusqu'à celle après qui le lendemain paraît ;
Et que les jours suivants, imitant celui-ci,
Laissent ton front serein exempt de tout souci.
Afin que, le matin, quand tu sors de ton toit
Pour y rentrer le soir quand le soleil décroît.
Tu franchisses ton seuil sans y laisser d'ennui.
Et, sans en rapporter, tu reviennes vers lui.
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L'Adolescent.
O maître, tu dis vrai, j'ai vu les ouragans
Poursuivre et dévorer les navires fuyants ;
D'un coeur respectueux, j'accueille ta sagesse
Récollée aux sillons de la vie, et je laisse
Tes conseils déposer en moi leur grain mûri.
Pourtant — car je ne sais te voiler mon esprit
J'ai vu des matelots rentrer de leurs voyages :
Leurs corps étaient brûlés et secs, mais leurs visages
Étaient plus beaux, plus sûrs, plus achevés que ceux
Des hommes de la rive ; et surtout, dans leurs yeux,
Vivait une lueur plus profonde et plus grave,
Triste, il est vrai, mais si résignée et si brave
Que j'ai souvent pensé que seuls les ouragans,
Les traitant en égaux, les avaient faits plus grands,
Et qu'ils avaient trouvé dans leurs dangers un rêve
Qu'on ne discerne pas de notre pauvre grève.
Et peut-être en est-il de même de l'Amour !
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Je suis un écrivain, un diplomate et homme politique camerounais, né le 14 septembre 1929 à Ngoulemakong, près de Ebolowa (Cameroun) et mort le 10 juin 2010 à Yaoundé à l'âge de 80 ans. Je suis l'auteur des livres : Une vie de boy et Le vieux nègre et la médaille, publiés en 1956.

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