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Citations de Baltasar Gracian (126)


Baltasar Gracian
Pour tolérer toutes les sottises d'autrui, mieux vaut une extrême patience.
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Baltasar Gracian
Le soleil change souvent d'horizon et de théâtre, afin que la privation le fasse désirer quand il se couche, et que la nouveauté le fasse admirer quand il se lève.
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Baltasar Gracian
Un grain de gaieté assaisonne tout.
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Baltasar Gracian
Les vérités qui nous importent davantage ne sont jamais dites qu'à demi.
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L'impatience croît avec la science. Une grande connoissance est difficile à contenter.
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Vouloir aller contre le courant, c’est une chose où il est aussi impossible de réussir qu’il est aisé de s’exposer au danger ; il n’y a qu’un Socrate qui le pût entreprendre. La contradiction passe pour une offense, parce que c’est condamner le jugement d’autrui. Les mécontents se multiplient, tantôt à cause de la chose que l’on censure, tantôt à cause des partisans qu’elle avait. La vérité est connue de très peu de gens, les fausses opinions sont reçues de tout le reste du monde. Il ne faut pas juger d’un sage par les choses qu’il dit, attendu qu’alors il ne parle que par emprunt, c’est-à-dire par la voix commune, quoique son sentiment démente cette voix. Le sage évite autant d’être contredit que de contredire. Plus son jugement le porte à la censure, et plus il se garde de la publier. L’opinion est libre, elle ne peut ni ne doit être violentée. Le sage se retire dans le sanctuaire de son silence ; et, s’il se communique quelquefois, ce n’est qu’à peu de gens, et toujours à d’autres sages.
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Les gens d'esprit sont craints; les médisants sont haïs; les présomptueux sont méprisés; les railleurs sont en horreur; et les singuliers sont abandonnés de tout le monde.
Il faut donc estimer pour être estimé. Celui qui veut faire sa fortune fait cas de tout.
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Baltasar Gracian
Rien ne demande plus de circonspection que la vérité, car c'est se saigner de la dire. Il faut autant d'adresse pour la savoir dire que pour la savoir taire. [...] Toutes les vérités ne se peuvent pas dire : les unes parce qu'elles m'importent, et les autres parce qu'elles importent à autrui.
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Que fais-tu ? Sais-tu bien à qui tu as affaire ? Ne vois-tu pas que tu te déclares contre la Fausseté, c'est-à-dire contre tout le monde, et qu'on va te prendre pour un fou à défendre l'autre, la Vérité ? Les enfants et les fous ont déjà voulu venger cette dernière en la faisant sortir de leur bouche mais trop faibles contre tant d'adversaires si puissants, ils n'ont rien pu faire : la Vérité, toute belle qu'elle soit, est depuis restée abandonnée. Et lentement, on l'a poussée et repoussée au loin, si bien qu'aujourd'hui, elle n'ose paraître et nul ne sait où elle a pu trouver refuge.
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Baltasar Gracian
Savoir refuser est d'aussi grande importance que savoir octroyer ; et c'est un point très nécessaire à ceux qui commandent. Oui et non sont bien courts à dire : mais avant de les dire, il faut y passer longtemps.
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MAXIME CCLXII

Savoir oublier.

C’est un bonheur plutôt qu’un art. Les choses, qu’il vaut mieux oublier, sont celles dont on se souvient le mieux. La mémoire n’a pas seulement l’incivilité de manquer au besoin, mais encore l’impertinence de venir souvent à contretemps. Dans tout ce qui doit faire de la peine, elle est prodigue ; et dans tout ce qui pourrait donner du plaisir, elle est stérile. Quelquefois le remède du mal consiste à l’oublier, et l’on oublie le remède. Il faut donc accoutumer la mémoire à prendre un autre train, puisqu’il dépend d’elle de donner un paradis ou un enfer. J’excepte ceux qui vivent contents, car, en l’état de leur innocence, ils jouissent de la félicité des idiots.
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Il n'y a point de meilleurs remèdes à certains désordres que de les laisser passer, car à la fin ils s'arrêtent d'eux-mêmes.
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Il y a des gens qui n'ont que la façade, ainsi que les maisons que l'on n'a pas achevé de bâtir faute de fonds. L'entrée sent le palais, et le logement la cabane (...) Il leur est facile d'en tromper d'autres qui n'ont aussi, comme eux, que l'apparence, mais ils sont la fable des gens de discernement, qui ne tardent guère à découvrir qu'ils sont vides au-dedans.
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Baltasar Gracian
« Le mépris est la forme la plus subtile de la vengeance. »
de Baltasar Gracian y Morales
Extrait du L’Homme de cour

(une faute de frappe dans la précédente citation, il faut lire "l'homme de cour et non l'homme de coeur)
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MAXIME CCLXVII

Paroles de soie.

Les flèches percent le corps, et les mauvaises paroles l’âme. Une bonne pâte fait bonne bouche. C’est une grande adresse dans la Vie, que de savoir vendre l’air. Presque tout se paye avec des paroles, et elles suffisent pour dégager de l’impossible. L’on négocie en l’air, et avec de l’air ; et une haleine vigoureuse est de longue durée. Il faut avoir la bouche toujours pleine de sucre, pour confire les paroles, car alors les ennemis même y prennent goût. L’unique moyen d’être aimable, c’est d’être affable.
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CXXXVIII

L’art de laisser aller les choses, comme elles peuvent, surtout quand la mer est orageuse.

Il y a des tempêtes et des ouragans dans la vie humaine ; c’est prudence de se retirer au port pour les laisser passer. Très souvent les remèdes font empirer les maux. Quand la mer des humeurs est agitée, laissez faire à la nature ; si c’est la mer des mœurs, laissez faire à la morale. Il faut autant d’habileté au médecin pour ne pas ordonner que pour ordonner ; et quelquefois la finesse de l’art consiste davantage à ne point appliquer de remède. Ce sera donc le moyen de calmer les bourrasques populaires, que de se tenir en repos ; céder alors au temps fera vaincre ensuite. Une fontaine devient trouble pour peu qu’on la remue, et son eau ne redevient claire qu’en cessant d’y toucher. Il n’y a point de meilleur remède à de certains désordres que de les laisser passer, car à la fin ils s’arrêtent eux-mêmes.
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Quelques-uns commencent à voir quand il n'y a plus rien à voir. (...) Il est difficile de donner de l'entendement à qui n'a pas la volonté d'en avoir, et encore plus de donner la volonté à qui n'a point d'entendement. Et d'autant qu'ils sont sourds pour ouïr, ils n'ouvrent jamais les yeux pour voir.
Cependant, il se trouve des gens qui fomentent cette insensibilité, parce que leur bien-être consiste à faire que les autres ne soient rien.
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MAXIME CXCIV

Juger modestement de soi-même et de ses affaires,
surtout quand on ne fait que commencer à vivre.

Toutes sortes de gens ont de hauts sentiments d’eux-mêmes, et particulièrement ceux qui valent le moins. Chacun se figure une belle fortune, et s’imagine être un prodige. L’espérance s’engage témérairement, et puis l’expérience ne la seconde en rien. La vaine imagination a pour bourreau la réalité qui la détrompe. C’est donc à la prudence à corriger de tels égarements ; et bien qu’il soit permis de désirer le meilleur, il faut toujours s’attendre au pire pour prendre en patience tout ce qui arrivera. C’est adresse que de viser un peu plus haut pour mieux adresser son coup ; mais il ne faut pas tirer si haut que l’on vienne à faillir dès le premier coup. Cette réformation de son imagination est nécessaire, car la présomption sans l’expérience ne fait que radoter. Il n’y a point de remède plus universel contre toutes les impertinences que le bon entendement. Que chacun connaisse la sphère de son activité et de son état ; ce sera le moyen de régler l’opinion de soi-même sur la réalité.
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MAXIME LXXX

Être soigneux de s’informer.

La vie se passe presque toute à s’informer. Ce que nous voyons est le moins essentiel. Nous vivons sur la foi d’autrui. L’ouïe est la seconde porte de la vérité, et la première du mensonge. D’ordinaire la vérité se voit, mais c’est un extraordinaire de l’entendre. Elle arrive rarement toute pure à nos oreilles, surtout lorsqu’elle vient de loin ; car alors elle prend quelque teinture des passions qu’elle rencontre sur sa route. Elle plaît ou déplaît, selon les couleurs que lui prête la passion ou l’intérêt, qui tend toujours à prévenir. Prends bien garde à celui qui loue ; encore plus à celui qui blâme. C’est là qu’on a besoin de toute sa pénétration pour découvrir l’intention de celui qui tierce, et de connaître avant coup à quel but il veut frapper. Sers-toi de ta réflexion à discerner les pièces fausses ou légères d’avec les bonnes.
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Certainement, c'est un grand don que l'intelligence, mais l'appliquer à quoi il faut, c'en est un autre qui n'est guère moins grand.
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