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Citations de Bastien Pantalé (52)


Ni sol ni plafond, encore moins de murs. De tous côtés, un espace à la fois vide de matière et rempli d'informations aléatoires. Une myriade infinie de points lumineux, d'étoiles plus ou moins grosses, plus ou moins brillantes. Autant de données dans lesquelles puiser un savoir éternel, en changement constant, mobile, rapide même. La sensation était étrange, plus étrange encore que ce qu'il avait pu vivre lors des transferts, des années auparavant.
Un univers de découvertes s'offrait désormais à lui. Nulle frontière pour s'opposer à sa perception, ses sens lui étaient inutiles ici. Il s'aperçut bien vite que ce lieu dépourvu de substance n'obéissait qu'aux directives de l'esprit, comme s'il visitait sa propre conscience, une mémoire si longuement dissimulée.
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Vous devez être alertes, capables d'argumenter pour ou contre les décisions que nous étudieront, et surtout, selon vos propres convictions.
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« Ce ne sont pas tant les croyances qui distillent les actes les plus sombres, mais le fait que certaines âmes corrompues se cachent derrière le potentiel divin pour justifier les troubles qu'elles répandent. Que dieu existe ou non n'est pas la question. Il s'agirait plutôt d'éduquer l'esprit humain quant au potentiel de son libre arbitre. »
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Bastien Pantalé
— T’es aux Biens Culturels depuis longtemps ?
— Ça va faire trois ans. Après une licence en Histoire de l’Art, j’ai validé un Master en Droit des Affaires, spécialité Marché de l’Art, puis j’ai intégré l’ENSP7 de Saint-Cyr.
— Excusez-moi du peu ! taquina Manoa avec un accent mondain qui extirpa un petit rire nerveux à la jeune femme.
— Tu ne crois pas si bien dire. Mon père est l’ancien ambassadeur du Venezuela à Paris.
— Oh, mais on m’envoie du beau monde dites-moi !
— Arrête ! J’ai toujours voulu défendre le patrimoine culturel français – je suis Française par ma mère –, et à l’OCBC, j’ai trouvé comment me rendre utile.
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Lire Le Parfum en braille, c’était une expérience qu’elle renouvelait régulièrement et elle ne s’en lassait jamais. Depuis des années, l’œuvre imaginée par Süskind demeurait de loin sa préférée.
Il faut dire qu’en matière de perception sensorielle, une lecture classique de ce roman ouvrait déjà un imaginaire olfactif hors du commun, mais pour elle qui découvrait ces senteurs et ces émotions du bout des doigts, le texte se transformait en un trouble presque charnel. C’est comme si les muqueuses de sa cavité nasale migraient soudainement vers l’extrémité de ses doigts et que les odeurs décrites par l’écrivain entraient en elle et se propageaient par l’intermédiaire de ses bras. Elle imaginait très bien les points saillants du récit stimuler la pulpe de ses dernières phalanges, faisant réagir les protéines à l’origine du message nerveux et de la perception olfactive. Le lien entre le toucher et l’odorat en devenait confus, elle aimait ça.
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Pour tirer profit de toutes les capacités de notre cerveau, il faudrait fabriquer mille fois plus de connexions, de synapses.
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Les mots, la poésie, la sensibilité artistique en général, les souvenirs et les émotions peuvent se conjuguer avec ce que nous observons au jour le jour, avec ce que nous vivons.
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Bastien Pantalé
Il tourna la tête dans toutes les directions, tentant de distinguer une forme reconnaissable. Rien, trop de lumière. Le silence fut de courte durée. Il lui sembla distinguer des bruits de pas, d’outils… puis un gémissement, long, saisissant. Le son lui parvint étouffé, comme entravé par un bâillon. À nouveau le silence. Puis encore un cri de douleur. Entre les plaintes de cet humain qu’il ne pouvait pas voir, Charles distingua des sons encore plus dérangeants, plus organiques. Quelque chose d’extrêmement perturbant le fit tressaillir, un mélange entre le bruit d’un tissu que l’on déchire et un grincement vibrant dans l’air. Un goutte-à-goutte, puis l’écoulement d’un liquide épais, et encore des cris. C’était des chairs que l’on malmenait, le corps d’un homme ou d’une femme subissait les pires sévices. Quelqu’un souffrait à quelques mètres de lui, agonisait entre les mains d’un inconnu, et il n’était même pas capable de se relever. Le son horrifiant d’un os qui se rompt le saisit en pleine poitrine et lui arracha un cri de frayeur. Il ne pleurait plus seulement à cause de la lumière à présent. Pourtant, Charles Girard n’était pas homme à s’émouvoir facilement. L’odeur de la peur, l’odeur de la mort l’atteignit pour la première fois.
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Bastien Pantalé
Manoa et Aurora, chacun de leur côté, laissaient germer les idées les plus fantasques dans leurs cerveaux particulièrement irrigués par les évènements de ces derniers jours. En enquêteur expérimenté, Bonhoure savait très bien qu’il n’aurait aucune certitude tant qu’il ne se serait pas assis de l’autre côté de la table, tant qu’il ne serait pas allé au fond des choses. Se retrouver face à ce type, plonger son regard dans le sien, et le confronter aux photos et à ce que furent ses victimes de leur vivant… Alors, et seulement alors, il pourrait se faire une idée. Et encore, peut-être que son interrogatoire ne ferait que renforcer ses doutes. Pour l’heure, ça ne tenait pas debout. Ses doigts tapaient nerveusement la poignée intérieure du véhicule ; ils y étaient presque.
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Bastien Pantalé
Le sculpteur ne vit dans ses larmes qu’une expression de la beauté créatrice, l’émotion de se voir prendre forme sans doute. Il donna d’abord leurs positions aux bras et aux jambes, profitant de la température élevée du métal pour obtenir la forme souhaitée. De toutes ses forces, il plia, tourna et écarta, sentant les os grincer, le cuir tirer et se déchirer par endroits ; il façonna le squelette de son œuvre. Pour la tête, la manœuvre fut plus délicate : il fit d’abord pénétrer la tige sous la clavicule, suffisamment en profondeur, pour ensuite la faire remonter et la planter sous la mâchoire. Enfin un port de tête gracieux !
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En se glissant dans le jardin qui aurait très bien pu le voir grandir, le colosse pensait aux traits qu’il donnerait à sa prochaine œuvre, au masque surtout, qu’il sculpterait lui-même, l’expression qu’il souhaitait lui donner revêtait trop de sens pour qu’il se contente d’un objet déjà formé ; le couteau, lui, porterait son propre sang. Quelle douceur d’imaginer ce salaud disparaître sous la pâleur purificatrice du plâtre !
Le fragile grillage plia sous le poids du rôdeur, et la haie hétéroclite qu’on avait oublié d’entretenir le dissimula presque jusqu’à la terrasse. Étrange de constater qu’un si bref passage en ces lieux puisse lui laisser autant de souvenirs ; rien n’avait vraiment changé, le jardin et la maison semblaient encore plus ternes sous la lumière ténue de la lune, et la même odeur de bois pourri agressait ses narines. Il l’avait pourtant aimée cette fragrance, ce parfum de nature qui lui évoquait jadis la forêt profonde ; jusqu’à ce qu’on le place dans cette famille d’accueil, son ultime chance de connaître une vie “normale”. Préadolescent, il avait posé les choses, s’était concerté avec ses multiples démons, et était prêt à faire un effort. Il cacherait tous ses vices et ses penchants macabres aux yeux du monde, serait plus lisse qu’un lac inerte, si cela pouvait lui apporter la sécurité et la stabilité d’un foyer. Oui, il était prêt à se faire violence, à garder tout cela pour lui seul, quitte à mentir à la terre entière, à commettre ses forfaits en douce. Il accepterait d’être un jeune homme irréprochable.
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