Béatrice André-Salvini

Cette synthèse a le don de démythifier la grande Babylone, capitale politique et religieuse de la Mésopotamie sous les règnes de quelques grands souverains comme Hammurabi et surtout Nabuchodonosor II. L'image d'une ville de la débauche, de la démesure et de l'impiété que nous laissèrent les récits bibliques est ici bien écornée. Béatrice André-Salvini dresse avec méthode l'état des connaissances archéologiques et historiques, et nous fait entrer dans les palais, les temples, les rues et la fameuse Tour de Babel, la ziggourat Etemenanki qui reliait la terre au ciel. Toutefois, la présence d'une chronologie et d'un petit glossaire rendrait la lecture plus facile aux curieux et simples amateurs de l'histoire antique.

Ce catalogue acquis en 2008 lors d’une visite à l’exposition « Babylone » au musée du Louvres en est un excellent reflet :superbe reproductions d’objets choisis pour leur intérêt et commenté par des spécialistes. Non seulement s’y trouve des objets témoins de la splendeur de la ville mais aussi des témoignages artistiques qu’inspira ce lieu.

Ce n'est pas ici le texte et son contenu juridique qui vont intéresser l'auteur au premier chef, mais l'objet archéologique lui-même, la stèle de diorite gravée qui est au Louvre (et en copie au musée de Téhéran). Bien sûr, l'analyse des sculptures représentant le roi devant Shamash, dieu de la justice, va intéresser la signification du monument en termes politiques et idéologiques, mais il faudrait recourir à un autre ouvrage si l'on est curieux de lire le texte du monument. Ce livret offre une bonne façon de regarder de manière intelligente, informée, un objet devant lequel on ne ferait que passer dans un musée.

Ouvrage très intéressant et très bien organisé. Il est structuré et se lit très rapidement. Je regrette que ce soit un peu trop descriptif au niveau des villes et j'aurais aimé en savoir plus sur la société et les pratiques religieuses. Mais, sans doute qu'on manque de sources.

En tout cas, si on n'est pas historien, ce livre est parfait, on ne se perd pas dans la chronologie ou une liste de personnages historiques trop importante.