AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Béatrice Ruffié-Lacas (71)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Monstres à toute vapeur

Monstres à toute vapeur est une anthologie de textes steampunk mettant en scène des créatures du folklore français.



Tout d'abord, mise en garde : cette anthologie n'est plus disponible auprès de son éditeur. Pour vous le procurer, vous pouvez toujours écumer les bouquinistes ou les boutiques en ligne (priceminister, amazon, etc.).



Voici donc un recueil au principe intrigant, annonciateur d'éventuelles pépites.

Pour mieux le chroniquer, je vais faire une analyse nouvelle par nouvelle :



Un chasseur sachant chasser, par Doris FACCIOLO.

Curieux choix que de placer ce texte en premier. En effet, il apparaît assez vite comme étant le plus faible, le moins bon du lot. Ses défauts font penser à un premier jet, qui n'aurait pas eu le temps d'être vraiment corrigé et de subir les sévices de plusieurs bêta-lectures.

Rythme inconstant, incohérences de l'univers, fin précipitée, on a vraiment l'impression que l'auteure n'a pas eu le temps de le travailler davantage. On se retrouve avec un texte boîteux, nous laissant imaginer ce qu'il aurait pu être, s'il avait été peaufiné.

Heureusement que le reste de l'anthologie ne présente pas ces défauts.



Héloïse à son avantage, par Béatrice RUFFIÉ LUCAS.

Cette nouvelle fantastique nous place du point de vue d'une jeune fille découvrant Paris. On n'y abuse pas de descriptions de machineries folles et, au contraire, on se concentre avant tout sur la psychologie du personnage principal.

Bien écrit, bien mené, sans être boulerversante pour autant, le texte s'apprécie et fait penser à quelques courtes nouvelles fantastiques de la fin du XIX° siècle.



La Dame aux Hiboux, par Xian Moriarty

Voici un récit aux allures de "origin story", avec une héroïne au caractère trempé et son fidèle hibou.

On y trouve de l'action, des rebondissements et quelques réflexions bien mêlées, sans jamais cafouiller. On regrette seulement à la fin de ne pas découvrir que l'on peut lire d'autres aventures de cette héroïne ailleurs, tant on a pu s'attacher à elle. Une réussite.



La dernière chasse d'Alceste Petibon, par Philippe Winkler

Comme son titre l'indique, on découvre ici une histoire de chasse. Le sel de cette nouvelle vient des successions de galères que va rencontrer notre homme dans sa quête de son ultime trophée de chasse.

De l'humour, de l'amusement et un décor bien campé, c'est original et rafraîchissant.



Là où nul ne va, par Eric Colson

Une histoire de savant-fou qui permet de mettre en place une réflexion sur la place de l'espèce humaine dans la nature, et son rapport avec celle-ci.

Intéressant quoi que un peu décontenançant par moments, c'est une nouvelle assez particulière qui pourra en perdre ou en ennuyer certains, je pense. Toutefois, moi j'y ai trouvé mon compte et salué l'angle d'approche.



Le grincement de la malbête, par Marie Angel

Une nouvelle à lire au coin de feu, dans un chalet perdu dans la forêt, en s'imaginant entendre les cris du loup au loin.

Un autre excellent moment de lecture, grâce au style qui campe véritablement une ambiance prenante, fascinante.

Si on peut deviner plus ou moins les ressorts de l'intrigue par moments, on se laisse emporter, comme si on écoutait le vieux du village raconter cette histoire avec sa voix érodée par le temps.



Légendes brisées, par Catherine Loiseau

En contraste avec la nouvelle précédente, voici un récit assez court, mais tout aussi poignant, et qui garde un côté doux-amer.

On entendrait presque un petit son de boîte à musique mélancolique résonner au fond de notre tête. C'est léger et poétique. Ca donne envie d'en savoir plus, tout en voulant garder une distance par pudeur.



Trois balles, au commandement, par Igor Kovaltchouk

On finit avec un duel d'honneur, sur fond politique de conflit autour de la présence d'êtres féériques dans notre monde.

L'intrigue est bien ficelée, permet d'avoir une bonne idée des enjeux et de connaître une montée de tension tout le long de la nouvelle. Toutefois, si on est allergiques aux considérations politiques/géostratégiques, on risque de s'ennuyer/traîner des pieds à sa lecture. Ce n'est pas mon cas, mais je pense que ce qui a fait pour moi la saveur de ce texte pourra faire s'en désintéresser d'autres.



En résumé, un recueil assez divers dans ses approches du concept dans lequel chacun doit pouvoir trouver au moins une plume qui lui plaise.
Lien : http://lectures-epileptiques..
Commenter  J’apprécie          10
Mémoires d'un Grain de Sable

Quand l’auteure m’a demandé si je pouvais être intéressée de découvrir son ouvrage, j’avoue que l’image de couverture m’a plu de suite et m’a vraiment donné envie d’aller voir ce que cela cachait. C’est sombre, pesant et mouvementé ! Quand en plus en lisant le résumé de la maison d’édition, et plus particulièrement cet extrait « Ce recueil nous propose seize nouvelles noires, entre horreur, humour et décadence », cela a complètement emballé mon imagination. Et, je dois dire qu’après lecture, je m’attendais à beaucoup de choses mais certainement pas à ce que j’ai lu ! Donc oubliez la couverture, ces nouvelles sont horribles c’est sûr, pesantes oui absolument, mouvementés oui aussi, par contre l’océan, le phare, les falaises, on y est pas du tout, retenez juste le cadavre pendu en haut du phare, comment vous ne l’aviez pas remarqué ?



Je ne vais pas vous résumer chacune des seize nouvelles, ce serait trop long et à mon sens inutile. Sachez que dans l’ensemble l’œuvre vous parle de la mort, la mort dans tous ces états, violentes, méthodiques, subtiles ou ironiques. Qu’elles prennent racine dans la psychologie névrotique, dans un éclair de vengeance ou encore dans la joie (oui oui je vous assure, une des nouvelles arrive à faire ça), elle multiplie les images, les facettes, les méthodes, on en voit de toutes les couleurs, on y voit surtout rouge ! Parce que la mort est aussi sanguine, sanguinolente, sang rouge fluide, sang brun aqueux, il y en a pour tous les goûts. Et cette mort qui est au centre de ses seize nouvelle met en scène plusieurs visages de l’être humain, de sa psychologie fragile susceptible de basculer à chaque instant à sa condition éphémère et succincte. La vie ne tient à rien et n’est rien d’autre qu’un fil qui menace de céder avec le poids des années ou plutôt ici des ennuis.



L’auteure offre une réflexion intelligente à travers des écrits dérangeants, sombres, glauques et sordides. Les chutes font mal, lecteur se prend des coups, beaucoup de coups et franchement quand on n’est pas un habitué du genre, ça fait très mal ! Pourtant, on en redemande, parce que l’auteure entretient notre « masochisme » en usant d’une écriture fluide et simple qui va à l’essentiel avec cependant suffisamment de subtilités, ce qui est absolument nécessaire dans l’écrit d’une nouvelle. J’avoue avoir été dégoûtée par certains détails, avoir compati pour certains personnages ou encore avoir été choqué par certaines réactions, car malgré la violence de ses textes, l’auteure nous permet de vivre un certain nombre d’émotion, des émotions assez vives. On est vite oppressé à la lecture, c’est la ligne de conduite de ces nouvelles d’ailleurs, on démarre gentiment et puis il y cette dépression étouffante qui arrive, on lit de plus en plus vite, souhaitant connaître le dénouement mais sachant au fur et à mesure des lectures qui se suivent les unes après les autres que forcément c’est horrible car elles nous achèvent systématiquement violemment.



On y retrouve des thématiques et des éléments d’intrigue redondants savamment exploités de manière différente par l’auteure : la famille, Noël, la folie, la vengeance et, toujours, la mort.



J’avoue ne pas avoir compris deux ou trois dénouements, j’ai eu beau relire pour voir si quelque chose m’avait échappé mais certainement qu’il y avait une subtilité qui ne m’a pas atteinte, parce que l’auteure joue sur la subtilité, sur l’élément de détail qui fera que soit vous serez surpris, soit vous verrez au travers et comprendrez rapidement ce qu’il en est. Les fausses routes sont nombreuses et l’auteur en joue à merveille ! A titre personnel, j’ai vécu les deux sensations selon les nouvelles, ce qui démontre qu’elles ne sont pas toutes du même niveau même si l’ensemble est de qualité.



En bref, voilà un recueil de nouvelles qui fait froid dans le dos et qui manque, au détour de certaines pages, de nous retourner l’estomac, un recueil à la fois sensible et violent où la mort rôde à chaque instant, un véritable condensé d’horreur, de folie et de ténèbres !



Je remercie l’auteure Béatrice Ruffié – Lacas pour m’avoir fait découvrir sa plume incisive et violente à travers la lecture de ce recueil de nouvelles !
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
Commenter  J’apprécie          10
Mémoires d'un Grain de Sable

Je tiens, avant de commencer la rédaction de mon avis, remercier l’auteure de m’avoir permis de découvrir son écrit. J’aime, de temps en temps, lire un livre plus léger, un recueil aux multiples histoires plus ou moins courtes. Ce livre est donc tombé à point.



Tout d’abord, les histoires étaient fluides et c’était un pur moment de régal. Les pages défilaient l’une à la suite de l’autre sans que je sois coupé dans mon élan de lecture par une tournure de phrase différente, plus soutenue ou un registre langagier plus élevé que la normale. Nous n’avons donc pas la présence de procédés littéraires que certains lecteurs affectionnent et que pour ma part, même si je ne peux qu’avouer la beauté de cette maîtrise de la langue, je trouve cela bloquant, gênant la lecture d’un écrit. L’auteure a très bien compris cela, elle a appliqué un vocabulaire de tous les jours et une syntaxe simple mais claire pour faciliter le lecteur, lui donner une certaine aisance de lecture. Outre cette facilité de compréhension, un style qui ne bloque pas le lecteur permet à ce dernier de mieux s’immerger dans l’histoire et dans ce cas-ci, les histoires. Nous nous sentons plus proches des personnages, du cadre … du récit en lui-même, nous avons plus d’accointances avec la nouvelle car le langage normal utilisé est commun. Un livre peut être comparé à une personne. Si le langage est soutenu et les tournures de phrases lyriques, cela donne naissance à un aristocrate, un bourgeois mais si le langage employé est bien sans être familier, nous pouvons considérer le livre comme une personne lambda. Et je suis loin d’être un aristocrate. Du coup, nous nous sentons plus attirés par ce second type de personnes car nous partageons notre maîtrise de la langue française.



Ensuite, j’ai aimé la diversité des nouvelles. Nous observons déjà une différence au niveau de la longueur des histoires mais la plus frappante concerne, sans aucun doute, les genres des récits. Nous passons du contre enfantin à la morale implacable au thriller mêlant suspense et folie. J’ai trouvé cela sympathique que les genres différaient et que nous ne tombions pas dans un récit du même registre, de peur de trouver les nouvelles calquées les unes sur les autres, répétitives. En tant que lecteurs, nous avons également vécu un panel entier de sensations, passant d’un récit plus léger à un plus lourd, passant d’un récit plus long à un plus court … Chaque nouvelle était, en fait, une surprise car nous ne savions pas sur quoi nous allions tomber et notre lecture était donc plus intéressante que la normale. C’est un peu comme partir dans un voyage découverte. Soit vous visitez de fond en comble une seule exposition, un seul monument, soit vous profitez du temps de votre séjour pour visiter plusieurs expositions et monuments, même si ce n’est qu’une visite superficielle. L’auteure, dans ce cas, en a profité pour nous faire découvrir les genres de son panel, de sa palette et le voyage – comme tout voyage réussi – nous a ravi.



Pour terminer, j’ai aimé la noirceur progressive qui transperçait des nouvelles. Chaque histoire devenait un peu plus noire, un peu plus sombre. Plus nous voyons à quel point l’auteur peut écrire de manière sombre, plus nous avons envie d’en découvrir plus. Cette noirceur donne quelque chose en plus, c’est un atout et c’est écrit de manière très subtile, sans pour autant tomber dans un registre pompeux. Notre intérêt, notre envie de découvrir la suite grimpe proportionnellement aux nouvelles lues. Cela permet également de donner une certaine touche de vie à l’histoire, de la démarquer du commun, de la moyenne. C’est un peu comme un plat cuisiné et qu’on mange depuis longtemps auquel on ajouterait une épice à la fin pour relever le goût. À la première bouchée, on reconnaîtra la saveur du plat mais on gardera en bouche un arrière-goût de cette épice. À chaque bouchée, on se concentrera un peu plus sur elle pour deviner son nom jusqu’à la bouchée finale et soit on aura reconnu l’épice soit on aura mangé un plat savoureux mais dans les deux cas, c’est réussi.



En conclusion, ce recueil a du potentiel et je conseille sa lecture qui détend. Encore merci et bravo à l’auteure.
Lien : http://leslecturesdekevin.bl..
Commenter  J’apprécie          00
Mémoires d'un Grain de Sable

Je ne suis pas une inconditionnelle de la lecture de nouvelles, mais je dois dire que celle-ci a été une très belle découverte.



Ce recueil explore les différentes facettes du thème de la mort. Cette dernière, évoquée parfois avec tendresse, puis avec horreur, et enfin avec humour, ne laisse jamais le lecteur de marbre.



La très belle plume et l'imagination de l’auteure nous emportent sur les sentiers plus ou moins sinueux de la mort. Elle nous fait découvrir au fil des pages des personnages divers et variés, sans aucun point commun.



Tout d’abord, dans « Ave Maria », nous découvrons Eugénie, petite fille désobéissante qui ne cherche qu'à s'attirer des ennuis.



Puis nous faisons connaissance avec un jeune homme fasciné par une statuette « Bartabas », symbole de la troupe de théâtre dont il fait partie, et ensuite nous en apprenons de belles dans les «Confessions» de l'aristocrate Charles Brownhat, un homme en quête de nourriture sanglante.



Le décor change alors et nous nous promenons sur une plage de sable fin pour faire connaissance avec Manon, une enfant qui grandit et vit sa vie dans « Mémoires d'un grain de sable ». Ce petit grain voit et entend tout...



Nous continuons notre balade jusqu’à l'entrée d'un cimetière gardé par Firmin, le vieux gardien, et où se rend tous les jours une veuve, « Misses Betford ». Puis arrive cette « Nuit la plus longue » à la maison de retraite, durant laquelle trois voleurs pensant qu’il sera facile de voler des personnes âgées pendant leur repas du soir, vont s’apercevoir à leur dépens que cela était finalement loin d’être aussi simple. Et enfin, pour clore ce voyage au pays de la mort, nous terminons par l’histoire de cette famille qui, lors d’une randonnée, perd un de ses fils, Teddy, dans « Au nom du père ».



Si j’ai préféré certaines nouvelles à d’autres, et notamment « Ton autre toi » que j'ai adorée, je dois dire que l’ensemble se lit parfaitement bien et l'on finit par comprendre le titre de ce recueil une fois sa dernière page tournée.



En résumé, un agréable et inédit moment de lecture, tant par sa forme que par son thème
Lien : http://katiaeray.blogspot.fr..
Commenter  J’apprécie          00
Monstres à toute vapeur

Globalement ça manque de steampunk. Pour une antho dans ce genre, c’est assez dommage. J’ai fait une petite description pour chaque nouvelle, mais j’avoue que je m’attendais à mieux. Certaines nouvelles sont bien mais elles ne sont pas vraiment dans le thème.



La Dame aux Hiboux de Xian Moriarty : pas de commentaire sur cette nouvelle parce que je l’ai bêta lu et donc aidé à son amélioration



La dernière Chasse de Philippe Winkler : Le steampunk est là, mais je n’ai pas du tout accroché. Peut-être à cause de l’auteur qui est un peu particulier. Mais elle conviendra peut-être à un autre genre de public.



Là où nul ne va de Éric Colson : Nouvelle sympa mais qui relève plus du merveilleux scientifique que du steampunk.



Légendes brisées de Catherine Loiseaux : Une nouvelle très émouvante. Elle manque un peu de steampunk, car on est plus dans les automates (mais qui est bien aussi). Mais j’en aurai aimé plus. On finit la nouvelle sur un goût d’inachevé.



Trois balles au commandement de Igor Kovaltchouk : Surement l’une des meilleures nouvelles de l’anthologie. Même si elle manque un peu de steampunk à mon goût, du moins il n’est pas assez exacerbé.



Le grincement de la malbête de Marie Angel : Si y’a une nouvelle qui vaut la peine c’est celle-là. Vraiment super, très steampunk et bien ancré dans le territoire français. Le style est fluide et l’ambiance est très bien rendue ! À lire si on aime le steampunk et les légendes françaises.



Un chasseur sachant chasser de Doris Facciolo : Une nouvelle que j’ai survolée dans accrocher. Si le steampunk est là, le reste n’est pas à la hauteur. J’ai trouvé la fin juste pas crédible.



Héloïse à son avantage Béatrice Ruffié Lacas : Une nouvelle sympa que j’ai apprécié, mais dont le steampunk est absent. Il ne suffit pas de parler de 2 ou 3 bechers et potions pour en faire du steampunk. Et j’avoue ne pas avoir lu le folklore français dedans…

Commenter  J’apprécie          10
Creepy Christmas

Fichtre ! Halloween n'a qu'à bien se tenir, le Père Noël débarque dans le glauque ! Muarf !



Voilà un recueil de nouvelles de Noël "horrifique" qui dépote ! (Acheté dans le cadre de l'opération 1mois/1maison/1achat du blog (que je suis sur FB) dePéléane Léana (oui oui, c'est bien elle), Vision Livre). J'avais eu du mal à choisir, mais comme c'était la période, celui-là s'est "détaché", forcément.

Je ne regrette pas, et je lorgne maintenant vers les autres recueils de cette petite maison d'édition bien sympathique, que je ne connaissais pas du tout. Hélas, pas avant quelques temps, car ma PAL exige un peu de discipline... Mais c'est dur, hein !



La nouvelle est un art difficile, je le sais, je m'y suis essayée, je ne suis décidément pas écrivain. Mais lectrice assidue, ça oui, et le format nouvelles, j'adore ! Cela me permet des "entractes" lorsque à côté, je lis un bon gros roman. Pour le coup, les entractes, ici, ont été aussi sanglants que réjouissants.



Le détournement est vraiment réussi, et tous les auteurs de ce recueil sont vraiment déjantés, chacun dans son genre.

Je remarque que ce pauvre Père Noël finit souvent au menu, voilà voilà, à être représenté comme un bon gros pépère, il est devenu trop appétissant ! Mdr !



Je sais que chaque auteur aimerait que je disserte plus longuement sur "sa" nouvelle, mais je suis désolée, vous êtes trop nombreux pour cela dans ce recueil ! Sachez que j'ai trouvé toutes les nouvelles vraiment bonnes, que je vous ai tous trouvés complètement barrés, et que j'ai adoré ça ! Mon coup de coeur sur ce recueil va à Loïc Lendemaine pour sa nouvelle "Santa Vs Ded Moroz", parce que c'est bourré d'humour, j'ai adoré (et celle de Dean Venetza aussi, la plus barge de toutes, il me semble bien...) ! Mais les autres ne déméritent pas, très loin de là, bravo à tous !



A très bientôt dans un autre recueil de nouvelles de ces petites éditions très très trèèèèèèèès tentantes, vils démons tentateurs !



Edit : âmes sensibles s'abstenir ! Si vous n'aimez pas le gore, les entrailles qui traînent, les membres qui se détachent, les odeurs putrides, passez votre chemin !



Commenter  J’apprécie          208
Creepy Christmas

Ah les périodes de fête, la fin d’année, Noël et les lumières clignotantes, les gueuletons excessifs, le gros bonhomme jovial aux joues rosies et à la barbe blanche, les sourires des enfants face aux paquets cadeaux joliment confectionnés, l’hiver et son manteau blanc… Oublié tout ça ! Cette anthologie reprend bien toutes ces bases qui font de Noël ce qu’il est, mais sont bien vite détournées pour sombrer dans l’horreur absolue, les frissons sont garantis pour de pauvres âmes sensibles comme la mienne !



J’ai volontairement choisi de ne pas chroniquer nouvelles par nouvelles car elles méritent toutes d’être lues et apportent chacunes un bon quota d’éléments horrifiques.



Creepy christmas, c’est donc une anthologie regroupant treize nouvelles horrifiques sur le thème de Noël et écrites par treize auteurs au style résolument très différent ! Si dans certaines nouvelles, la date du 25 décembre et l’ambiance hivernale si oppressante puisse t-elle être, sont les seuls éléments se rapprochant de la thématique, dans la majorité des cas, le père noël, les lutins et les cadeaux en prennent pour leur grade et véhiculent une image très éloignée de la vérité et digne d’un roman de Stephen King.



Alors qu’est que vous y trouverez dans cette anthologie ? Un peu de tout, du sang bien évidemment, mais pas que ! Un jeune homme malmené qui décide de prendre les armes sous une influence démoniaque, un festin familial qui vous refroidira, un parc d’attraction sur le thème de Noël qui réveillera vos peurs passées, un être difforme possédé et obsédé par l’hiver, un cauchemar d’enfant devenu réalité ?, des SDF fêtant Noël avant d’avoir une visite étrange, une chasse annuelle, cette année exceptionnel ! qui vous embarrassera, un voleur dans un hameau isolé, un trafiquant de drogue armé et coincé au fond de la Creuse avec des êtres cannibales, un noël familiale qui tourne au carnage et aux expériences horribles, les portes de l’univers savamment gardées par un horloger hors norme où des êtres éclectiques viennent pimenter l’ambiance, une mère et sa fille fêtant noël en toute quiétude et innocence… Il y a aussi des membres découpés, des sourires carnassiers, de la violence, des morts et encore des morts ! Regardez la couverture, elle est très parlante et révèle une bonne part du contenu. Si vous n’aimez pas le sanglant et le glauque, si vous attendez du suspense haletant, de la psychologie malmenée, alors passez votre chemin, ici les histoires sont de vraies histoire d’horreur, celle qui dégouline d’hémoglobine, celle qui vous retourne parfois l’estomac, celle qui tue à tout va, n’attendez pas forcément de happy end, il y en a parfois d’une certaine façon, mais ce n’est pas l’objet de cette anthologie, au contraire. Les fins sont troublantes, parfois pleines de sous-entendus, parfois laissées à votre imagination et limite parfois pleine de philosophie… toujours macabre !



Si on doit jeter un regard critique sur l’ouvrage, on peut dire qu’il est réussit, toutes les nouvelles ne se valent pas, mais il s’agit d’une question de goût ! Elles ont toutefois réussi leur but : être horrible et flippante ! Personnellement, ma préférence va à « Mely Klismas » probablement la plus horrible des histoires même si la fin m’a laissée sur ma faim justement ! Elle est longue, commence un peu bizarrement mais rapidement sombre dans la pire des horreurs, c’est malsain, glauque et écœurant et pourtant très prenant ! Et puis il y a « Menus de Noël pour petites filles mortes », même si cette nouvelle manque un peu de détails pour étoffer le récit, l’ambiance complètement décalée, cynique et pleine d’humour noir régaleront les amateurs d’êtres fantastiques, gothiques mêlant des univers sombres et intemporels. Pour le reste, chaque lecture apporte son lot d’histoire atypique et franchement on se demande mais où vont – ils chercher tout ça ? Les auteurs de ce style ne sera t-il pas un brin psychopathe ?! Tant qu’il couche sur le papier, leur plus vil fantasme, tout va bien !



En bref, une anthologie très réussie qui se lit avec plus de plaisir en cette période habituellement si douce, familiale et réconfortante. Une trouée machiavélique et sanguinolente dans un univers si habituellement édulcorée. Une belle surprise !
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
Commenter  J’apprécie          40
Creepy Christmas

Je n'ai pas l'habitude de lire des histoires aussi macabres ! Mais quelle belle idée d'avoir tenté. Ici nous retrouvons treize histoires autour de Noël et nous entrons dans l'esprit morbide de chaque auteur pour en retirer... des choses pas très catholiques...





* Un cadeau démoniaque de Ruwan Aerts

Une excellente entrée en matière. Cette nouvelle m'a d'emblée fait penser à Hate List que j'ai lu cette année. Yohan, ado persécuté, décide de se venger de ses camarades et des professeurs. Mais une étrange voix se met à l'inciter dans ses choix... Cruel et vision plutôt horrible du monde proposé ici...



* Festin de Noël de François Cédelle

L'histoire était si inattendue que j'ai dû la lire deux fois et me rendre compte que j'avais mal compris la première fois. Du coup, la diablerie prend tout son sens. Un père et ses enfants peinent à trouver de quoi manger en ces temps... Jusqu'au festin. C'est bien trouvé, et bien écrit. Je ne pense pas avoir été la seule à l'avoir lu deux fois. Et généralement c'est bon signe.



* Xmas Park de Kate Dau

Cette nouvelle fait son effet, surtout pour les "fans" de clowns. Je n'ai pas eu peur car cela n'a pas de répercussion sur moi, mais je salue les descriptions et l'ambiance très bien amenée. On voit 2 couples évoluer dans un parc d'attractions désaffecté, leur idée pour fêter Noël. Sanglant et bien écrit. Bon petit final.



* Walter aime la neige ! de Patrick Godard

J'ai adoré cette histoire, c'est bien l'une de mes préférées ici. La plume de Patrick est douce et ciselée à la fois. On approche la douceur avec Walter et on sent la gnaque d'Ours. Du début à la fin, j'ai plongé dans ce petit bout de vie de Walter, ce personnage d'une tristesse...



* Renaissance de Maritza Jaillet

Cette nouvelle m'a fait froid dans le dos. C'est personnel car je faisais des rêves de ce style, en tout cas pour ce qui est de l'idée de départ... Le final, c'est autre chose ! Triste et sanglante histoire, la petite Rachel se retrouve face à quelque chose de démentiel. Très réussi.



* La visite de Sylvain Lamur

J'ai beaucoup aimé cette histoire. Elle est très étoffée, montre par quels sentiments passent les hommes, et le tout est écrit d'une façon accessible, fluide.

Quelques Sans Domicile Fixe se rassemblent pour la veillée de Noël et décident de se raconter des histoires... jusqu'à l'arrivée de Bonhomme John. Une des nouvelles les moins gore du recueil, mais c'est sûrement ce qui m'a plu. Tout dans la finesse.



* Le grand cru de Péléane Léana

J'ai dû relire cette nouvelle plusieurs fois car j'ai eu l'impression de ne pas tout comprendre ou de passer à côté de certaines choses, certains indices me permettant de comprendre l'histoire entière. Du coup, cela doit être avec cette nouvelle que j'ai eu le plus de mal à me transposer dans l'histoire. Elle est toutefois très travaillée, et je sais que je ne serai pas la seule à repartir en arrière, en avant à plusieurs reprises. L'auteure a bien réussi son coup ! L'histoire est tordue, très drôle, et bien saignante. Bel exercice ici ! Texte très réussi. Même s'il ne fait pas partie de mes préférés, je tire mon chapeau à Péléane.

Quant à une phrase pour résumer, ici je ne le ferai pas, je préfère ne rien révéler du tout pour que la surprise soit totale. Cela fera plus grand effet.



* Santa vs Ded Moroz : un conte de Noël de Loïc Lendemaine

J'ai beaucoup aimé la dérision de cette histoire, tout comme la fin. Ici on assiste à une lutte sans merci entre le père Noël et le père bienfaiteur russe. Il y a une belle imagination et cela m'a donné envie de connaître l'histoire de Ded Moroz. Merci à Loïc !



* Le banquet de Yule de Frédéric Livyns

Récit très efficace, sans fioriture. Un homme doit ramener les effets qu'il a cambriolés dans un village à un certain Jules, mais sa raison est malmenée par sa cupidité. C'est bien écrit. J'ai beaucoup aimé.



* Mely Klismas d'Emmanuel Delporte

J'ai trouvé ce récit jubilatoire. Et pourtant, le début ne me convainquait pas, surtout à cause du langage employé. Mais je savais très bien que ça se devait d'être comme cela, au vu du personnage principal. Passée outre ce détail, le fait que le texte dure plus de 30 pages est un pur régal car on a le temps de s'imprégner de tout. On assiste au récit dément d'un homme ayant enfreint des règles embringué dans une histoire incroyable où il devra faire son possible pour survivre. Gros gros coup de cœur. Et pourtant, c'est cruel de détails gore. Pas forcément facile à "avaler" quand on n'a pas l'habitude !



* Christmas Pudding de Marielle Ranzini Marquet

Le ton donné par le narrateur m'a un peu dérangée ici. Cela montre un côté détaché et un peu sarcastique, et j'ai eu du mal à apprécier. Hormis ceci, l'histoire est excellente et sanglante à souhait ! J'ai totalement adhéré à l'environnement que j'ai projeté dans le manoir de la série Charmed sans le vouloir. La cave y était parfaite ! Encore un récit cruel, sanglant et jouissif.



* Menu de Noël pour petites filles mortes de Dean Venetza

Encore une nouvelle pleine d'imagination. Notre narrateur, un horloger, gère les portes du Temps. Une petite Zia s'amuse à les passer, pour un jour chercher à punir le père Noël, car c'est un homme mauvais, et veut venger deux petites filles zombies de sa cruauté. J'ai trouvé les idées excellentes. Une autre histoire que j'ai beaucoup aimée.



* La bonne étoile de Béatrice Ruffié Lacas

La dernière nouvelle du recueil ne manque pas de cruauté ! Une maman a cherché un homme bien pour... elle ? sa fille ? autre chose ? L'histoire nous est dévoilée alors qu'elle et sa fille installent et décorent le sapin de Noël. Ici, il n'y a rien de sanglant, c'est un peu à part du recueil tout de même, mais le fond reste le même : la mort, le sang, la manipulation.



En résumé, j'ai passé d'excellentes heures grâce à tous ces petits bouts d'horreur. Certaines nouvelles se sont détachées des autres, mais cela est au goût de chacun. J'ai été ravie de voir la qualité des textes, même si l'on retrouve beaucoup de fautes de français. La maison d'édition n'ayant pas de correcteur attitré, il n'est pas évident pour les auteurs de réussir un sans-faute. Alors l'indulgence et l'abstraction doivent être de rigueur ici. J'ai donc jugé les treize histoires dans leurs fondements, leurs cohérences, leurs chutes, et j'avoue que le tout est un excellent travail. Au-delà de mes espérances. Bravo à tous.


Lien : http://lesevasionsdekreen.bl..
Commenter  J’apprécie          40
Mémoires d'un Grain de Sable

Je remercie Aurore des éditions Belladone pour l'envoi de ce service presse numérique.



Il s'agit d'un recueil de seize nouvelles qui traitent toutes du même thème : la mort. Qu'elle soit tragique ou destructrice, belle ou tout simplement ironique, l'auteur nous propose sa vision des choses de manière détournée ou non.



Beaucoup d'imagination, de réflexion, de fausses routes. Béatrice a une très belle plume qui nous emporte dans les sentiers de la mort. Nous pouvons passer d'une petite fille désobéissante qui ne cherche qu'à s'attirer des ennuis – tel dans l'« Ave Maria » – pour atterrir aux pieds d'une famille qui vient de perdre de vue leur fils lors d'une randonnée – avec « Au nom du père ». De fil en aiguille, nous tournons les pages pour découvrir un jeune homme qui sera fasciné par une statuette «bartabas», symbole de la troupe de théâtre dont il fait partie. Ensuite nous en apprenons de belles dans les « confessions » de cet aristocrate en mal de nourriture sanglante.



Nous partons ensuite à la découverte d'une grotte, enfin nous tentons de faire de la spéléologie, mais lors de cette « dernière étreinte » tout reste encore possible. En ressortant de ces lieux, nous arrivons en pleine campagne. Louise tentera tout pour tomber enceinte et le garder surtout. Grâce à la « mère Voulvart » , cela sera possible, mais à quel prix ? Je dirais le prix d'un « festin » entre hommes de guerre. La viande est si rare à cette époque, qu'il faut bien en manger une fois de temps en temps. Manger, boire, mais il ne faut pas oublier la poésie et les doubles sens que nous pouvons lire dans « ton autre toi » que j'ai adoré.



Bérénice aurait peut-être dû penser à vérifier qui se cache de l'autre côté de son immeuble, car en « vis-à-vue » le résultat n'est surement pas celui qu'elle espérait. De plus en cette période de « noël blanc » les surprises ne manquent pas. Avis aux amateurs de boule à neige, vous risquez de ne plus les voir de la même manière. C'est comme cet « homme chanceux » qui vit un rêve depuis sept ans avec sa femme et dont le repas de famille va devenir très riche en ressentiment. Attention à ne pas tomber gravement malade, car si vous devez passer par la case bloc opératoire, vous risquez de voir le « père noël perdu ». Et ce dernier ne vous offrira pas de jolis cadeaux, dommage pour vous.



Changeons de décor et allons nous promener sur la plage avec du sable fin. Manon est une enfant qui grandit et vit sa vie pas loin des « mémoires d'un grain de sable ». Ce petit grain voit, entend tout et ne peut rien faire, perdant un amour qui n'a pas pu éclore des deux côtés. En continuant de marcher sur le large, l'entrée d'un cimetière se dévoile. Une veuve « Misses Betford » y vient tous les jours, passant devant Firmin, le vieux gardien. Pauvre gardien, il aurait pu demander « te souviens-tu ? ». Il aurait raconté que l'enfance était heureuse, une belle vie avec son amie d'enfance et puis les complications qui surviennent. Le meilleur reste à venir. Et le pire... Et si le pire était lors de cette « nuit la plus longue » à la maison de retraite ? Trois voleurs pensent que voler des personnes âgées est facile et le temps d'un repas le soir, nos trois hommes vont s’apercevoir que voler c'est mal !



Qui dit ensemble de nouvelles dit que certaines sont vraiment bonnes et d'autres un peu moins. J'avoue que je ne les ai pas toutes comprises. Je pense à l'Avé Maria où j'ai eut beau la relire plusieurs fois, mais rien ne venait. A croire qu'il manque peut-être un élément à la compréhension, car la date indiquée ne m'inspire absolument pas. Ou dans la nuit la plus longue car comprendre les rouages humain à ce stade, je suis perdue. De l'horreur implicite à de la tendresse, de l'angoisse en un seul mot à de l'humour noir, tout est mélangé pour ne pas rester sur une sombre appréhension. Reste plus qu'à tenter le coup pour une lecture au coin du feu !



http://chroniqueslivresques.eklablog.com/memoires-d-un-grain-de-sable-beatrice-ruffie-lacas-a119671738
Lien : http://chroniqueslivresques...
Commenter  J’apprécie          40
Creepy Christmas

Cette anthologie se compose de 13 nouvelles :

–Un cadeau démoniaque de Ruwan Aerts : Johan, victime de harcèlement scolaire depuis son entrée au collège, bascule et ramène une arme en classe. Après avoir perpétré un massacre au sein de son établissement, il s’enfuit dans son quartier et rencontre Hank, un SDF Père Noël accompagné de son chat noir qui lui propose de réaliser ses rêves.

Ce qui est dommage avec cette nouvelle, c’est qu’elle est tellement courte que le personnage de Johan n’est pas assez détaillé, du coup, on apprend qu’il est martyrisé par les autres depuis 4 ans, mais on a surtout droit à des faits, ce n’est pas suffisant pour s’attacher à lui ni même avoir une quelconque sympathie pour sa situation et finalement, à la fin, j’ai surtout fini par me dire que c’était juste un idiot, il passe un marché de dupe après quelques faibles hésitations… Mais il est difficile d’en dire plus sans spoiler. Bref, la fin était un peu courue mais c’est amené progressivement et c’est agréable de se laisser mener jusqu’à cette conclusion inéluctable.



–Festin de Noël de François Cédelle : on découvre un homme qui se régale d’un festin de Noël. On apprend au fil de ses pensées qu’il est père de famille, qu’il a du mal à joindre les deux bouts et que ses deux enfants et lui ont souvent faim. Mais pour Noël, ils ont progressivement amassé de petites douceurs pour préparer un Noël digne de ce nom. Il ne manque que la viande, d’un genre particulier, mais ils posent des pièges pour capturer leur proie et peuvent, le 25, se régaler…

Une nouvelle très courte. Je redoutais une description du festin un peu lourde qui aurait pu donner la nausée mais pas du tout. On se demande ou les souvenirs du père vont nous mener, on redoute rapidement de découvrir le type de viande qu’ils mangent : j’ai été surprise en le lisant… Par contre, la dernière phrase m’a laissée perplexe genre « hein ? quoi ? pourquoi ? » Je n’aime pas trop ce genre de fin ouverte.



–Xmas Park de Kate Dau : un groupe de 4 copains s’organisent une virée « Urbex » pour le réveillon de Noël et se rendent dans un parc d’attraction abandonné. Ils se séparent en deux couples : l’un explore le train fantôme dont l’entrée représente la bouche d’un clown portant un bonnet de père Noël et le second va s’amuser sur la grande roue… Mais leur soirée ne va pas se passer comme ils l’espèrent.

Une histoire sympathique, rondement menée. Des références notamment à Ça de Stephen King que j’ai beaucoup appréciées – qui ayant vu ce film ne ressent pas une légère angoisse en voyant un clown… alors entrer dans sa gueule pour visiter un train fantôme… Gloups, non merci.



–Walter aime la neige ! de Patrick Godard : Walter Ferville vit reclus dans sa grande demeure en raison de son apparence. Il adore l’hiver, le froid et surtout la neige avec qui il partage un bout de son histoire. Mais il n’est pas le seul à aimer cette saison, c’est aussi le cas du terrible Ours.

J’ai adoré cette nouvelle et je pense que le style d’écriture de l’auteur y est pour beaucoup : très imagé le plus souvent, ça rend le texte très beau, du coup ça minimise un peu l’horreur du récit mais tant pis, la forme était aussi importante que le fond sur ce coup-là.



–Renaissance de Maritza Jaillet : une fillette raconte le cauchemar dans lequel ses parents sont tués, faisant doucement pour ne réveiller personne de peur de se faire gronder, jusqu’à ce qu’elle se découvre meurtrière en rêve. Une fois son récit terminé, il est l’heure de descendre ouvrir les cadeaux de Noël.

Bon, pour celui-ci, je ne savais pas trop quoi en penser, je me suis demandée jusqu’à la fin si cette nouvelle avait bien sa place dans cette anthologie spéciale Noël… Mais ça, on ne le sait que lorsque la petite Rachel nous place son récit au 25 décembre.



–La visite de Sylvain Lamur : 5 SDF se réunissent lors du réveillon de Noël afin de partager un repas : un muet, un infirme, un barbu, un arabe et un vieux . Chacun partage un de ses souvenirs de Noël. L’un d’eux raconte alors la légende de Bonhomme John qui écoute tous les souhaits et choisit le soir de Noël d’en réaliser… mais il faut toujours se méfier de ce que l’on souhaite.

Je n’étais pas certaine d’aimer le début, mais la suite m’a vraiment plu : dès que Bonhomme John leur offre à chacun une petite boîte accompagnée d’un mot qui résume leurs vœux… J’ai trouvé ça intéressant.



–Le grand cru de Péléane Léana : L’histoire se divise en 5 chapitres ainsi qu’un prologue et un épilogue. Un chapitre sur deux est narré par un dévoreur de Père Noël et le suivant est raconté du côté des apprentis Père Noël qui craignent d’être choisis.

Une nouvelle très courte avec quelques fautes de frappe -d’autant plus visibles que c’est court. Mais ça ne m’a pas bloquée outre mesure, je l’ai trouvée légère et amusante ce qui contraste avec le thème un peu tragique. Ce texte m’a fait sourire et j’ai justement aimé qu’il soit moins grave que les autres.



–Santa vs Ded Moroz : Un conte de Noël de Loïc Lendemaine : Le titre en dit long. Quand le père Noël affronte Ded Moroz, son avatar laïcisé lors du communisme en URSS.

C’était assez drôle, cette nouvelle m’a fait sourire, même si elle m’a assez fait penser au comics Lobo contre le Père Noël, c’en était pas mal proche mais tout aussi fun.



–Le banquet de Yule de Fréderic Livyns : Cette fois, nous avons droit au folklore scandinave avec le Julénisse. Kriss, cambrioleur de métier, est engagé par un homme, Jules, afin de voler les habitants d’une bourgade scandinave. La nuit du solstice d’hiver, Les villageois se regroupent dans une église et y festoyent jusqu’au petit jour, laissant leurs maisons ouvertes pour que le lutin Julénisse puisse prendre sa part de nourriture. Seulement, Kriss a les yeux plus gros que le ventre…

Une nouvelle sympathique qui change un peu du traditionnel Père Noël. Une fin prévisible mais cohérente avec l’histoire.



–Mely Klismas d’Emmanuel Pixton : Steve, dealer des cités, a perdu de la marchandise en voulant doubler son patron. Ce dernier lui laisse donc une semaine pour lui ramener l’argent ou la coke. En se rendant chez ses revendeurs, Steve se retrouve coincé dans une tempête de neige qui provoque des embouteillages. Ne voulant pas perdre de temps, il prend un raccourci mais il a un accident. Lorsqu’il se réveille, il est attaché dans une cave, et les habitants sont bien décidés à en faire leur repas de Noël mais le jeune homme est prêt à se battre pour sa survie.

Une nouvelle plus longue que les autres mais du coup, le personnage principal est travaillé au fil des pages et si je n’étais pas certaine de l’apprécier au début en raison de son penchant pour l’argent facile, j’ai fini par m’y attacher dans les dernières pages en apprenant son passé, ses motivations et surtout ses projets…



–Christmas Pudding de Marielle Ranzini Marquet : Une petite famille loue un chalet pour les fêtes de Noël, seulement les lieux sont hantés par des zombies-fantômes qui ne leur veulent que du mal.

Si on exclut le côté zombies qui n’en sont pas vraiment et qui se rapprochent davantage des fantômes aux mauvaises intentions, ça passe relativement bien. On découvre le passé de ces horribles apparitions, il ne manque qu’une raison aux actes du docteur pour que l’histoire soit complète. Ça s’est laissé lire.



–Menu de Noël pour petites filles mortes de Dean Venetza : Le narrateur s’évertue à défaire les fils entremêlés du temps et des univers lorsque rapplique une fillette effrontée et sans gêne, Zia, accompagnée de ses copines zombies. Elle cherche la porte menant au Père Noël parce qu’il n’a jamais offert de cadeaux à ses amies mortes et elle aimerait lui en toucher deux mots. Le narrateur lui indique la porte mais Santa n’est pas du tout ce que la croyance populaire en a fait. Ça barde !

Comment dire ! C’est un grand n’importe quoi ! J’ai adoré cette nouvelle, c’est un bordel pas possible mais elle est super drôle, super glauque. J’ai aimé l’ambiance autant que les différentes confrontations qui en parsèment le récit. Un grande réussite pour cette histoire !



La bonne étoile de Béatrice Ruffié Lacas : Une mère célibataire regarde sa fille ouvrir ses cadeaux. La fillette lui signale qu’elle n’a pas été sage, c’est la raison pour laquelle elle n’a rien sous le sapin. En effet, la maman a été très vilaine et repense à ses six derniers mois.

Une nouvelle courte et surprenante, surtout par rapport aux autres. Rien n’est dit, tout est sous-entendu et ça rendrait presque cette histoire finale heureuse… presque.



Bref, une anthologie que j’ai adoré découvrir. J’ai passé un excellent moment. C’était rapide, le plus souvent glauque : ça m’a fait du bien dans cette période de fête et de joie intense… ça replace les choses. Une bonne surprise.
Lien : http://psylook.kimengumi.fr/..
Commenter  J’apprécie          40
Les Contes de l'Ombre

Recueil de nouvelles de qualité et d'univers différents, ainsi chacun y trouvera sans doute son compte.

Coup de cœur pour la nouvelle de Saintier Nicolas, c'est le romantisme du 19 ème siècle qui s'exprime là, avec passion et mélancolie. Magnifiquement écrite "Amor in Sempiternum" laisse en nous des images, des tableaux sublimes et ...morbides.
Commenter  J’apprécie          00
Antho-Noire... pour Nuits Blanches

Des histoires...charmantes, en fait ! Alors je ne sais pas si je suis passée à côté du référencement, mais cela ressemble à de la littérature jeunesse ; il ne m'a pas semblé que cela soit précisé quelque-part. Je m'attendais à réellement passer des nuits blanches... C'est bien écrit, ça se lit bien (et vite) mais je n'ai pas vraiment tremblée, et j'ai plutôt trouvée les fins prévisibles. Petit coup de cœur toutefois pour "Jamais seul" de Solenne Pourbaix.
Commenter  J’apprécie          60
Les Contes de l'Ombre

J'ai trouvé ce recueil assez moyen, je pensais que les nouvelles me plairaient plus mais cela n'a pas vraiment été le cas. Certaines intrigues sont connues, certaines nouvelles sont trop longues et lassantes à mon goût mais c'est un recueil qui se lit rapidement et l'ambiance du XIXème est bien retranscrite.



Je pense que dire, dans le synopsis, que les nouvelles sont dignes du grand Edgar Poe, c'est quand même énormément exagéré. En fait, tout le résumé est présomptueux et audacieux alors que je n'ai pas du tout frissonné...
Lien : http://www.yuya.fr/chronique..
Commenter  J’apprécie          00
Atchoum

J'ai bien aimé cet album car il y a un côté pédagogique, j'ai pu découvrir une maladie que je ne connaissais pas du tout et qui touche 17 à 25% des personnes : le réflexe photo-sternutatoire. (A vos souhaits !!) Il y a même une petite explication à la fin, c'est très intéressant.
Lien : http://www.yuya.fr/chronique..
Commenter  J’apprécie          00
Boule de Neige

J'ai trouvé l'histoire mignonne aussi et avec un final qui me plait beaucoup. C'est un mignon petit album.
Lien : http://www.yuya.fr/chronique..
Commenter  J’apprécie          20
Atchoum

Reçu grâce à une opération masse critique, cette petite histoire a été appréciée par toute la famille : tous le monde aime les dessins jolis et gais, les enfants aiment l'histoire et sa chute, et les parents sont ravis d'apprendre le nom d'un syndrome dont "souffrait" un vieil ami.

Une courte histoire qui donne envie d'aller vite s'amuser au parc !
Commenter  J’apprécie          00
Antho-Noire... pour Nuit de Noël

Un sublime recueil avec des nouvelles aussi bien les unes que les autres. Quelques préférences tout de même pour les histoires d'Anne Feugnet, Delphine Dumouchel, Fleur Hana et Marie Fontaine qui ont écrit des nouvelles terrifiantes et sublimes. Un mélange de réel et de surnaturel parfaitement dosé !
Lien : https://didiconseils.wordpre..
Commenter  J’apprécie          10
Atchoum

Atchoum est un livre sur un thème peu connu, le syndrome du réflexe photo sternutatoire. Reflex peu connu mais qui touche entre 17 et 25 % des personnes qui éternuent quand elle sons soumises à de brusques changements lumineux.

Pour ma part, je ne connaissais pas ce syndrome et c'est grâce à ce livre que je l'ai découvert avec mes enfants. (Comme quoi les livres pour enfants ont du bon!)

L'histoire est sympa et a beaucoup plus à mon fils qui a beaucoup aimé que les petits gagnent. A la fin du livre, une explication plus scientifique nous permet de mieux connaitre ce syndrome.

Les dessins sont bien fait et le rendu couleur est magnifique, les couleurs sont vives pour mon plus grand plaisir. Le seul bémol est que je trouve dommage que dans la plupart des dessins ne sont illustrés que les personnages, le paysage arrière n'apparait pas et pour ma part, cela me manque, du coup cela me donne une impression de "dessin rapide et non fini" ce qui n'est surement pas le cas.
Commenter  J’apprécie          10
Monstres à toute vapeur

J'ai débuté aujourd'hui un recueil de nouvelles sous le signe du Steampunk.

8 nouvelles, 8 auteurs différents aux plumes différentes et bien entendu aux visions différentes aussi du sujet. Du moins est-ce là l'accroche de l'éditeur.





1 - Un chasseur sachant chasser de Doris Facciolo

Joe Haubrich est chasseur de monstres. Avec sa dernière récompense il s'est fait un plaisir coûteux mais en tout point satisfaisant pour lui: un chien automate. Cet animal qui, grâce à une invention géniale d'Iris Elazar, le liquide régénérant, est doté d'une vie éternelle. Pas besoin de le sortir tous les soirs, pas de poils, un vrai compagnon de rêve pour Joe!

Alors qu'il est à la recherche d'un nouvel emploi dans le journal il apprend par hasard le meurtre de l'inventrice précitée.

Une nouvelle mission aussi semble n'attendre que lui: la traque de la bête du Gevaudan suite à de nombreux meurtres sur des enfants en Lozère.



Joe est un peu l'anti-héros type. Fils d'un Héros, un vrai celui-ci qui a permis la fin de la troisième guerre mondiale, Joe a plutôt tendance à n'en faire qu'à sa tête même si cela doit le rendre un peu hors-la-loi ou resquilleur.

Beaucoup d'humains ont été remplacés par des automates ce qui n'a pas arrangé le chômage et Joe en ressent une certaine amertume. Il est du coup attachant par son côté humain et cette affection qu'il a pour l'homme au détriment de la machine sauf en ce qui concerne son chien automate, Hunt.



Beaucoup d'ingrédients du Steampunk sont en place, les inventions farfelues parfois, le chien automate, la révélation au grand jour d'autres races, le tout dans un cliquetis de mécanique à vapeur et à liquide réfrigérant. Une chose diffère cependant du contexte habituel, nous ne sommes pas en période victorienne mais plutôt dans le futur en 2050 après la troisième guerre mondiale.

Cependant le style vestimentaire et l'ambiance générale rappelle tout de même cette période plus ancienne.

C'est une nouvelle intéressante par son enchaînement qui nous fait suivre l'enquête de la décision de Joe au final.

Pourtant le lecteur aurait pu souhaiter quelque chose de plus poussé dans l'aboutissement qui après une mise en bouche alléchante semble faire comme un soufflé sorti trop tôt du four: s'effondrer.

L'auteur nous met en situation, nous explique le contexte, le rôle de notre héros puis nous lance dans l'enquête et jusque là je dois dire que j'ai pris mon plaisir à cette lecture.

Hélas la suite m'a fait un tantinet déchanter par l'accélération brusque des événements, l'action presque trop rapide et la conclusion inaboutie qui nous laisse comme deux ronds de flans.

Une seule réaction à la lecture du mot Fin: "hein??"

Surprise et désappointement sont alors les maîtres mots de ce final inachevé et arrivé tellement vite que nous nous sentons comme télescopé dessus sans casque ou ceinture de sécurité. Le choc!! Et du coup je l'avoue, pour moi une déception et une grosse frustration.



2- Heloise, à son avantage de Béatrice Ruffié Lacas

Héloïse est une jeune femme de la province qui a la chance de monter quelques jours à Paris à l'occasion de l'exposition universelle. Elle s'en fait des montagnes mais ses rêves et espoirs concernant ce voyage ne vont hélas pas se réaliser comme elle le souhaite. Pourtant une rencontre dans le train risque bien de changer tout cela ou du moins le croit-elle un instant. Cet homme assis face à elle dans leur compartiment la fascine et la trouble à la fois et que la chance ou non y soit de son geste ils se rencontreront à nouveau par la suite. Quel destin sera alors le leur c'est ce que nous allons découvrir?



Je sais que par définition une nouvelle est courte mais est-ce une raison pour nous lancer dans un récit qui traine un peu dans la longueur par sa présentation puis d'un coup nous jette dans l'épilogue sans vraiment avoir eu le temps de comprendre le sujet, le sens ou l'ambiance même de la nouvelle.

C'est hélas ce que j'ai ressenti ici. L'idée de base est intéressante et aurait pu être développée tout comme certains des personnages qui ne prennent de l'ampleur qu'au moment du final.

De plus, je l'avoue, j'ai été surprise par cette fin car trop rapide mais aussi par ces personnages assez creux. Cependant je reconnais que la plume de l'auteur est agréable à lire et que le sujet méritait d'être plus développé et non ramené ainsi à sa plus simple expression: la nouvelle.

Je pense qu'un récit plus étoffé aurait laissé à l'auteur plus de latitude pour nous faire apprécier cette plume que nous n'avons fait qu'apercevoir ici.





3 - La dame aux hiboux de Xian Moriarty

Marie est une jeune femme atypique. Outre que l’histoire commence à sa sortie de geôle, elle a un étrange camarade qui communique avec les volatiles du Peuple Nocturne. Anthelme est un compagnon surprenant et plutôt exceptionnel puisqu’il s’agit d’un dûphon, sorte de hibou Grand-Duc anthropomorphe et armé.

Leurs aventures les ont menés par monts et par vaux et c’est grâce à un habile flash-back que nous allons en apprendre plus sur les personnages mais aussi sur le contexte tel qu’il est.



Cette nouvelle m’a fait l’effet d’une prequelle fort sympathique et surtout très addictive. La plume de l’auteur est fluide et tant les scènes d’action que celles de descriptions sont faciles à suivre et surtout entrainantes.

A la fin de ce récit le lecteur n’a qu’une envie, en savoir plus. Non pas cette fois que le récit soit incomplet mais juste qu’il nous lance dans une aventure où le futur semble devenir bien attrayant pour notre héroïne et son compagnon. Tel le pilote d’une série télévisée, l’auteur a su donner suffisamment de renseignements pour que le lecteur s’y retrouve mais aussi suffisamment d’actions pour rendre le récit captivant.

De plus les éléments modernes comme les armes, les dirigeables ou autres inventions donnent eux aussi envie d’en découvrir plus.

C’est donc un récit qui sait tenir en haleine et surtout appâter le lecteur pour lui donner envie d’une suite.



4- La dernière chasse d’Alceste Petibon

Alceste Petibon est la majorité du temps un petit employé modèle de la Société des automobiles à vapeur Bollée. Mais heureusement pour le lecteur le reste du temps, il a une occupation bien plus passionnante. Il chasse ! Et pour se faire il fait partie d’un club très sélect : Cercle Cynégétique du Louvre présidé par la famille Van Helsing. Vous vous doutez alors que la galinette cendrée ne fait pas partie de ses trophées mais que ceux-ci sont d’une tout autre nature, disons… plus… surnaturelles!

Il ne manque à son tableau de chasse qu'un exemplaire rare: le bécut. Animal féroce et sanguinaire mais aussi en voie d'extinction, il défend sa vie ardemment et bien souvent au détriment de celles des chasseurs venus le débusquer.

Alors lorsque notre héros est convié à une chasse au bécut en plein domaine de chasse impériale du Béarnais il ne se tient plus de joie. Mais la chasse ne va pas être la partie de plaisir qu'il espérait et les résultats obtenus au final pourrait bien en surprendre plus d'un.

Notre héros a tout l'air du passionné un peu en dilettante lorsque l'on compare sa façon de faire à celle de ses collègues. Il a surtout une sacrée chance dans son malheur. Il lui arrive toujours des trucs aberrant et il s'en sort comme une fleur. Il n’est pas non plus hyper courageux mais pour un trophée de chasse comme le bécut il se fait violence. Pourtant il va nous surprendre par certaines de ses prises de décisions.

Et l'auteur lui aussi va nous mener vers l'événement final avec brio et surprise. Quelle imagination! Ou l'art de changer votre vision de l'Histoire à partir d'une histoire rocambolesque. De plus la plume de l'auteur sait nous mener doucettement vers ce but ultime et cette fin inattendue. Ou plutôt non pas inattendue mais tellement hallucinante que le lecteur n'y croit pas un instant jusqu'à ce que les événements lui donnent tort.

Alors pour l'humour et pour le rire je dirais que cette nouvelle est un bon moment à passer.





5- Là où nul ne va d’Eric Colson

Paris est en pleine grève. L’Empereur acharnés XI a même promulgué l'état d'urgence.

Dans cette ambiance un peu folle, deux amis, l’un aristocrate et cependant croyant en une nation égalitaire et l'autre médecin, réfractaire au progrès sauf lorsqu'il s'agit de la science vont s'allier pour une expérience assez digne des thanatonautes de Werber. Seule différence pas besoin de mourir pour expérimenter ses vies antérieures grâce au mnemoscope.

Pourtant l'expérience ne va pas se dérouler comme prévue et ses conséquences sur le sujet vont amener autant d'avancée que de recul.

C'est donc dans un Paris inconnu, pris dans une grève générale et sous la houlette des insurgés que nos héros vont nous mener dans une expérience scientifique particulière. Le sujet est plutôt bien mené et l'action arrive petit à petit vers une fin assez surprenante.

Le lecteur découvre que l'esprit peut s'ouvrir et enfin accepter le changement mais aussi que cela peut avoir des conséquences néfastes sur la santé, pourrait-on dire.

C'est un récit assez intéressant même si je n'y ai pas perçu de vrai lien avec la thématique de cette anthologie.

Monstre il y a, oui on peut le voir ainsi et invention bizarre aussi mais ça reste survolé et pas suffisamment développé pour, à mon goût, représenté un univers Steampunk. Cependant la trame est bien ficelée et la fin plutôt abrupte pour trancher dans le vif. Elle nous arrête net et amène quelques questions. Ce qui en soit n'est pas une mauvaise chose.



6- Le grincement de la malbete de Marie Angel

Lui, il est le serreux, chef de sa meute de loup il est à la fois celui qui éloigne les autres loups de son domaine et celui qui soigne les morsures occasionnées par les loups sauvages.

Pourtant un loup ou une malbete s'est mise à attaquer les villageois et beaucoup pensent qu'il en est à l'origine. Les traditions, malédictions ou superstitions sont toujours d'actualité dans ce vieux Berry. Et puis les premières victimes ont un lien avec lui alors ça le rend doublement, si ce n'est coupable, au moins accusable.

Mais il n'y est pour rien et c'est dans une ambiance de chasse à la bête telle celle du Gevaudan que nous allons suivre le serreux d'un côté et les louvetiers de l'autre. Qui vaincra la bête? Telle est la question.

Nous trouvons ici un récit intéressant sur un Berry superstitieux et paysan. Les jeteurs de sort, les malédictions, les gens du cru y sont sensibles. Et comme d'habitude, quand une attaque de bête, de loup ici, se fait, on ne cherche pas plus loin que ce que l'on a sous les yeux pour accuser même sans preuves.

Avec la mise en place des fonderies en Berry, la nature perd de son harmonie et le dresseur de loup grâce à sa vielle semble y chercher un nouvel équilibre. Est-ce le bruit des fonderies ou un autre qui émet des résonances en accord avec lui et sa meute?

Ce texte, mélange de superstitions et science prend ici une autre image et ce que nous découvrons est surprenant. Le personnage du serreux est énigmatique et laisse un sentiment mitigé. Je n’ai pas su dire quel était son rôle sur le domaine qu’il s’est octroyé : préserver la nature ou les hommes. Cependant outre ce conflit tradition/modernisme on peut voir aussi en parallèle celui des générations qui n’ont pas les mêmes croyances. La jeunesse semble ici rejeter purement et simplement les croyances des anciens. Trop imbue de son savoir et de cette science qui explique tout elle renie ses origines.

7- Légendes brisées de Catherine Loiseau

Gedeon est un vieil artisan. Il construit des automates ou plutôt il les façonne et les polit avec amour et douceur. Peu de gens comprenne son attachement à ces petites mécaniques et peu sont au courant de son secret.

Au fond de son atelier il a décidé de rendre hommage aux fables et a façonné de magnifiques automates tel cette tarasque qui semble si vraie, cette vouivre encore un peu gauche et toutes ces autres créatures de légendes.

Ce n'est que lorsqu'une jeune femme particulièrement belle et troublante lui aura demandé de lui montrer cette collection que les choses vont changer. Car à cet instant la magie tentera de reprendre son essor face au modernisme. Est-ce la réalité ou une illusion?

Cette nouvelle assez courte est cependant pleine de tendresse et de magie. Elle est un témoignage de ce que l'essor de la mécanique et du progrès a fait aux mythes et légendes. Car là où la mécanique passe, bien souvent la magie trépasse. L'auteure a su en peu de mots nous faire ressentir la nostalgie de cette inconnue, son besoin d'y croire et cette douloureuse perte de se croire seule au monde.

Un joli bout de rêve entouré de modernité que ces quelques pages.



8- Trois balles, au Commandement d'Igor Kovaltchouk

Paris, 1898.

Il y a près de vingt ans les féeriques ont surgi de l'éther pour envahir les rues de la capitale, les champs, les campagnes et les forêts. Peu de morts à déplorer si ce n'est deux causés l'une par l'émotion et l'autre par la sottise.

Depuis, les gouvernements français et féeriques ont convenu d’une bienveillante neutralité.

Depuis, des inventeurs de génie tel Jules Verne ont commencé à créer à partir de l'énergie féerique. Il est alors possible de se véhiculer, s'éclairer ou se chauffer grâce à elle. Même la météo semble avoir été mise de côté grâce à ces avancées technologiques.

Pourtant comme pour tout changement il existe des réfractaires et notre nouvelle débute le jour où l'un de leur plus fervent attaquant, Édouard Drumont doit se battre en duel contre le plus fervent défenseur de l'amitié entre les Hommes et les féeriques, Georges Clemenceau.



Joyeux mélange d'histoire et de fantasy, cette nouvelle a su titiller mon attention dés les premières lignes. Il est vrai que le titre fait allusion à l'annonce au début d'un duel à outrance. Du coup peu de surprise dés les premières lignes lorsque la situation nous confirme cette évidence.

Pourtant cette "invasion" d'êtres féériques, cette coalition qui n'est pas du goût de tous est un pied de nez à notre histoire réelle transposée dans un monde fantastique.

Cependant tout cela pour ... ça !! ... aurait tendance à être le premier ressenti.

Mais là où l'auteur la joue fine c'est dans le questionnement qui va en résulter dans l'esprit du lecteur. Car tactiquement parlant cette finale est magnifiquement et politiquement bien jouée. Le lecteur peut au choix rester sur sa faim ou s'il a eu l'illumination comprendre le fin mot de l'histoire et le rôle que chacun a joué dans cette mascarade. Mais surtout le pourquoi de la présence d'un personnage bien particulier.

Je dis donc chapeau bas pour ce petit message subliminal plutôt bien amené.



Conclusion

En résumé donc, un recueil qui ne m'a pas convaincu malgré quelques bonnes histoires. Le thème était "monstre à toute vapeur", j'ai vu des monstres de légendes, de la superstition, du folklore mais bien peu de vapeur. Pour un recueil estampillé Steampunk je suis déçue.

Le thème m'a semblé plus prétexte à ressortir des histoires folkloriques, horrifiques à la rigueur ou matinées d'uchronie que de réelle base à du vrai Steampunk. Une chose cependant est appréciable , la plume est fluide et chaque auteur semble maîtriser son sujet.

Mes préférées ? La dame aux hiboux pour son côté prologue d'une série d'aventures fantastiques et la dernière pour ce questionnement qui a bien failli me passer sous le nez à ma première lecture.

Pour le reste bien trop peu de matière à m'attirer pour moi qui attendait du Steampunk plutôt que du folklore mais je ne regrette pour autant pas cette lecture qui m'a permis de découvrir certaines plumes intéressantes et toutefois fort bien tournées.

Commenter  J’apprécie          20
Atchoum

Un grand merci à masse critique et à Nats Edition pour m'avoir offert ce joli livre.

Une turbulente fratrie: Romain, Grégor et Raphael décide de s'amuser dans le jardin durant une belle journée de printemps. Mais le gagnant n'est pas celui auquel on s'attend!

Un bel ouvrage mettant en scène le réflexe photo-sternutatoire et remettant au gout du jour la fable du Lièvre et de la Tortue.

Les dessins, quant à eux sont très frais et gais. Bref c'est un livre très agréable à découvrir.
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Béatrice Ruffié-Lacas (117)Voir plus

Quiz Voir plus

Un quiz pour rire !

Un amiral britannique dit à Surcouf : "Vous, les Français, vous vous battez pour l'argent ; nous, les Anglais, nous battons pour l'honneur !" Que lui répondit Surcouf ?

'Fi donc !'
'Monsieur, chacun se bat pour ce qu'il n'a pas !'
'C'est vous qui le dite ! '

10 questions
1123 lecteurs ont répondu
Thèmes : humour , histoireCréer un quiz sur cet auteur

{* *}