AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Beatrice Salvioni (44)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La Malnata

Dans l’Italie fasciste, deux jeunes filles que tout opposent deviennent amies. S’émancipant de sa classe bourgeoise, Francesca se rapproche de Maddalena, surnomée « La Malnata« , supposée porter malheur depuis que son frère est mystérieusement décédé en sa compagnie. Entre elles, une solide amitié se construit et les soude à travers les épreuves qui ne cessent de se dresser devant elles. Dans ce premier roman qui se lit comme un polar, Beatrice Salvioni aborde de nombreux thèmes-clés de la société italienne, aussi prégnants à l’époque qu’aujourd’hui : le catholicisme, la place de la femme, la masculinité toxique, la réussite sociale, la soumission à l’ordre établi.



Maddalena étonne par la complexité de sa personnalité, jeune fille brisée par les tragédies de sa jeune vie, préférant revendiquer ce sobriquet malheureux qu’on lui donne que d’avouer son impuissance de femme en devenir. Elle ouvre les yeux de Francesca sur de nombreux sujets, l’expose à une vision de la société bien éloignée de la politesse résignée de son père et du traditionalisme hypocrite de sa mère. Ecrasée par le carcan d’une société fasciste vénérant le Duce, Francesca trouve dans l’amitié de Maddalena un souffle de vie qui lui manquait jusqu’à présent.



Ensemble, les deux gamines vont s’élever au-dessus de leur condition de femmes, loin de la place méprisable à laquelle les réduit la société de l’époque. C’est un roman émouvant et bien écrit qui tient en haleine et se lit d’une traite, une belle entrée en littérature pour cette jeune romancière.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
Commenter  J’apprécie          50
La Malnata

Tous les dimanches, Francesca va à l’église avec ses parents. Toutes les semaines, elle observe discrètement trois adolescents qui jouent sur la rive du Lambro. Ils sont deux garçons et une fille. Le premier est le fils du Signor Colombo, un fasciste, le second est celui d’un communiste et la troisième, la Malnata (la mal-née), est issue d’un milieu populaire. Ce jour de juin 1935, pour la première fois, Francesca sent que cette dernière la regarde et lui sourit.





« On l’appelait la Malnata et personne ne l’aimait. Prononcer son nom portait malheur. C’était une sorcière, une de celles qui vous collent sur le dos le souffle de la mort. Elle avait le démon dans la peau et il ne fallait pas lui parler. » (p. 17) Pourtant, Francesca est fascinée par elle. Aussi, quand quatre jours plus tard, celle-ci lui parle, elle est prête à tous les exploits pour intégrer son groupe. Elle réussit les épreuves. Depuis, la petite fille obéissante ment et sort en cachette.





Auprès de sa nouvelle amie, elle apprend à s’affirmer. Elle découvre que la morale de son environnement bourgeois ne sert que les apparences. Petit à petit, elle recherche la liberté. Elle est confrontée à la violence des hommes. Elle désire échapper au carcan de sa famille, forcée de se soumettre au fascisme, pour continuer à exister professionnellement et socialement. Grâce à la « Malnata », elle observe la réalité du monde et commence à se révolter.





La Malnata raconte l’amitié de deux adolescentes que la société aurait aimé séparer ; cependant, chacune accepte l’autre telle qu’elle est. Leur relation est ponctuée de preuves d’affection, de trahisons, de ruptures, de retours, d’incompréhension, d’écoute, etc. Elle est, hélas, entravée par les évènements politiques et sociologiques. Ce sont des jeunes filles qui repoussent les limites et tentent de s’opposer aux lois des adultes et à la domination masculine. Malheureusement, elles sont rattrapées par ces règles injustes. Le malheur arrive sans bruit…





J’ai aimé à la folie ces deux adolescentes. J’ai éprouvé beaucoup de tendresse pour Francesca qui, par amitié, se transforme, s’émancipe, s’affranchit des lois imposées par sa mère, apprend à penser par elle-même et à écouter son cœur. J’ai été bouleversée par « la Malnata » : elle porte une culpabilité énorme sur ses frêles épaules. J’ai admiré son courage et sa maturité et j’ai été émue par sa résignation, teintée de rébellion et d’espoir. J’ai été emportée par un tourbillon d’émotions brutes, pures, sans apparats. Quant à la scène finale, elle m’a ébranlée. Il se produit un événement que j’espérais et redoutais à la fois. J’ai eu un immense coup de cœur pour La Malnata.




Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
Commenter  J’apprécie          130
La Malnata

Monza, 1935, le corps d'un jeune fasciste est retrouvé noyé dans le Lambro.



Francesca, 13 ans, raconte l'histoire son amitié passionnée pour la Malnata, celle qu'on ne doit ni fréquenter, ni même nommer, celle qui porte malheur. Francesca est la fille unique du patron d'une usine textile, éducation bourgeoise, conformiste, catholique, fasciste et hypocrite. Dès la fin de l'école primaire, elle est fascinée par La Malnata, Maddalena, farouche, violente, fille d'une famille nombreuse pauvre. Maddalena n'a peur de rien, elle joue avec les garçons de son âge sur les bords de la rivière, pêche, chasse les lézards. Rien ne lui fait peur. Pour se faire admette Francesca devra subir des épreuves initiatiques. On pense aux deux filles de l'Amie prodigieuse quoique le roman n'a pas la même ampleur









Toutes les autorités habillées de pied en cap se tenaient au garde-à-vous devant le casque renversé où les dames jetaient leur alliance, à côté des noms des morts de cette guerre où avait combattu le frère de maman et qu’ils appelaient « la Grande Guerre ».



[...]

Tout le monde s’en fiche du sang versé par ceux qui sont morts. La vieille guerre, ils l’ont déjà oubliée, ou ils ne

s’en souviennent que quand ça les arrange. Maintenant, ils parlent de la nouvelle, tu ne le vois pas ?









Roman historique : l'ambiance de Monza, à la veille de la guerre d'Ethiopie est racontée avec beaucoup de soin. Rites fascistes, compromissions, menaces pour ceux qui s'opposent. La Malnata sera renvoyée du collège pour avoir mal parlé (en latin) du Duce. Sanctions de la GrandeBretagne et de la France à l'invasion de l'Ethiopie.



" A cause de la Grande-Bretagne et de la France, qui pendant ce temps jouissaient de leur place au soleil et

colonisaient à loisir tous les pays d’Afrique, on ne trouvait même plus de thé et ma mère en était réduite à boire du karkadè – du thé d’hibiscus."



Roman d'apprentissage. Au début, Francesca et Maddalena sont des petites filles qui jouent avec les garçons. Puis viennent les premières règles, les premières "affaires de femmes" elles découvrent la place assignée aux jeunes filles. Et celle des hommes qui doivent aller à la guerre.



"C’était peut-être cela, être grande et être une femme : ce n’était pas le sang qui vous vient une fois par mois, ce n’étaient pas les commentaires des hommes ou les beaux vêtements. C’était rencontrer les yeux d’un homme qui vous disait : « Tu es à moi », et lui répondre : « Je ne suis à personne. »"









Je me suis laissé emporter par l'histoire et j'ai dévoré ce roman.
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
Commenter  J’apprécie          60
La Malnata

Monza dans les années 30. Dans l’Italie fasciste, la ville industrielle est coupée en deux : d’un côté la classe bourgeoise où le paraître prime, quels que soient les compromis à faire, et de l’autre la classe ouvrière et paysanne qui survit difficilement au service de l’autre. Dans cette ville, Francesca, la fille du chapelier rêve à la liberté dont semble bénéficier Maddalena, la malnata (ou mal-née) du titre, une orpheline pauvre à la réputation de sorcière. Peu à peu, un lien fort va se nouer entre les deux adolescentes que leurs vies et leurs caractères opposent, mais que leur envie de liberté rapproche.

Avec La Malnata, Beatrice Salvioni nous conte une histoire plongeant dans une époque peu représentée (en France du moins), celle de l’Italie fasciste vue de l’intérieur. Ici, les deux adolescentes vivent sous le régime fasciste depuis toujours et la guerre d’Éthiopie est sur le point d’éclater. Et l’autrice nous montre cette période à hauteur de gens ordinaires. Ses protagonistes quittent brutalement l’innocence de l’enfance en refusant leur destin de femme qui, selon les principes politiques en vigueur, doit se comporter comme l’épouse de Mussolini : se donner et se taire. S’ouvrant sur une scène de mort violente et de corps dissimulé par les deux adolescentes, le roman va revenir quelques mois en arrière pour nous narrer la rencontre entre Francesca et Maddalena et l’enchaînement d’événements qui vont les conduire à cet acte. Le tout prenant la forme d’un pendant féminin, italien et tragique des souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol et plus particulièrement La Gloire de mon père et Le Château de ma mère où Marcel, jeune citadin se lit d’amitié avec un paysan de son âge bien plus éveillé que lui). C’est ce mélange de souvenirs d’enfances, de scènes fortes (les jeux avec les lézards et les chats, le vol de clémentines…) et de fonds tragiques qui fait la force de La Malnata. Le fascisme y est dénoncé par des exemples concrets : comment le père de Matteo a perdu sa boucherie, l’emprise du signor Colombo sur la famille de Francesca, les rites imposés à l’école et à l’extérieur. La veulerie des hommes et la lâcheté des adultes sont également bien présentes. Dans La Malnata, les parents sont soient violents, soit démissionnaires. Aucun ne viendra au secours des deux héroïnes qui ne pourront compter que sur elles-mêmes. Et peut-être l’une sur l’autre ?

La Malnata est le premier roman de Beatrice Salvioni, mais son rythme enlevé, son écriture visuelle sans tomber dans le voyeurisme et ses personnages attachants en font une réussite totale. Une autrice à suivre…
Lien : https://www.outrelivres.fr/l..
Commenter  J’apprécie          60
La Malnata

Sur la rive du Lambro existent des croyances des temps anciens. Maddalena est une jeune fille qui en supporte le prix. Prononcer son nom serait signe de malheurs, de mauvais sorts. On l’appelle la Malnata. Trop de morts l’accompagnent, trop de mystères. Pourtant, en ce début des années 30, Francesca est attirée par son aura. Elles deviennent amies et grandissent ensemble. Si l’une est rebelle et l’autre plus sage, elles apprennent l’une de l’autre. Bravant le rejet, la haine et les violences, elles s’affirment en tant que femmes et affrontent un monde d’hommes qui cherchent à les effacer…



La malnata est un roman exceptionnel. Beatrice Salvioni nous emporte avec passion au cœur d’une Italie troublée par la montée du fascisme, sur les pas de deux jeunes filles éprises de liberté et de vérité.



Avec une écriture rythmée, cette histoire d’amitié est émouvante. Maddalena est celle qu’on rejette, qu’on montre du doigt. Elle s’est construit une carapace afin que rien ni personne ne puisse l’atteindre. Francesca est celle qu’on élève dans le respect du silence, des yeux baissés et de l’obéissance. Elle voit en Maddalena cette bulle d’air qui lui manque tant pour respirer pleinement.



L’histoire de Beatrice Salvioni est celle de la place qu’on nous donne et celle qu’on vole au destin. C’est une histoire où les mots font sens, où les mots ont un pouvoir, où les silences assourdissants sont des armes féroces. C’est l’histoire de deux petites filles qui s’unissent et qui porteront avec force et courage le poids de la différence…
Commenter  J’apprécie          230
La Malnata

Deux filles de 12 ans dans l'Italie fasciste de Mussolini, en 1935.

L'une, issue de la petite bourgeoisie est élevée par une mère extrêmement préoccupée des conventions sociales et du paraitre.

La seconde, surnommée la Malnata, est issu d'un quartier populaire est tenue à l'écart par les bien pensants et brille par sa liberté de ton et d'action.

Dans ce roman d'apprentissage, nous découvrons la naissance et l'évolution de l'amitié forte et inconditionnelle entre elles.

Le contexte social y est bien dépeint, le roman questionne la place de la femme dans cette Italie du Duce et la place possible pour l'émancipation.

J'y ai retrouvé l'énergie et la fraicheur déjà ressentie dans les premiers tomes de l'amie prodigieuse d'Elena Ferrante.

Commenter  J’apprécie          50
La Malnata

Grâce à l'écriture évocatrice de Beatrice Salvioni, on se plonge sans effort avec La Malnata dans l'époque mussolinienne de l'Italie, assez précisément vers 1935-36 puisque il y est fait référence à la campagne d'Abyssine. Mais cette guerre coloniale n'est qu'une toile de fond sur laquelle s'inscrit la vie des habitants de Monza sur le Lambro, une rivière dont le rôle est important. Le roman nous conte l'histoire de la rencontre et du développement de l'amitié entre deux jeunes filles au seuil de la puberté, de leur rapprochement pour faire face aux difficultés de la vie. Elles sont issues de deux milieux sociaux si différents que cette rencontre a quelque chose d'improbable et c'est là que le bât blesse selon moi: malgré la puissance d'évocation de la narratrice, plusieurs scènes m'ont paru forcées et avec un côté un peu caricatural. La famille défavorisée de la bien nommée Malnata chaleureuse et sincère fait écho à celle de Francesca, bourgeoise et guindée, toute en apparence de respectabilité me semble diviser le monde de façon un peu trop manichéenne. Au passage, cette lecture n'a pas été sans me rappeler L'amie prodigieuse (l'Italie, le thème de l'amitié, l'écriture aussi …) qui, pour moi, n'a pas été la révélation d'un chef-d'oeuvre…

Toutes ces restrictions ne m'empêchent cependant pas d'apprécier la puissance de l'écriture et la construction bien ficelée qui m'ont conduite à tourner les pages sans effort et m'amènent finalement à accorder la très bonne note de quatre étoiles avec l'indulgence qu'on peut avoir pour une nouvelle venue sur la scène littéraire.

Commenter  J’apprécie          240
La Malnata



Maddalena, en plus d’être malnata, « mal née » porte le nom de la pécheresse de l’évangile, pas loin d’être la sorcière, celle qu'on évite, celle dont on ne prononce pas le nom sauf si elle vous y autorise ! Et elle autorise Francesca à le prononcer son nom, au terme de plusieurs épreuves qu'elle lui fait subir, au lycée, dans la ville de Monza également ou les pieds dans le Lambro où elle patauge souvent en compagnie de deux jeunes garçons qu'elle mène par le bout du nez car elle n'a peur de rien, la Malnata, de personne non plus ! Même pas des fascistes qui naissent et se multiplient dans toute l’Italie de ces années 30.



L'amitié entre deux jeunes filles si diamétralement opposées qu'on se demande ce qui pourrait bien les relier si ce n'est la situation politique de l'époque mais surtout un besoin de rébellion, inné ou presque chez la première et acquis pour la seconde, des ondes de révolte qui se propagent dangereusement dans la famille de l'une et de l'autre, vite rattrapées par la société qui va les coincer, la guerre en Abyssinie qui tue des jeunes hommes et en épargne d'autres pour un empire bien fragile.



Des vols, des rapines, des cavalcades et des échappées .. belles jusqu'à la dernière, des efforts, des punitions, mais peur .. jamais pour la malnata, plus jamais pour Francesca !



Une belle étude de l’Italie fasciste, de ces jeunes filles en évolution, un style percutant et une autrice à suivre !
Commenter  J’apprécie          40
La Malnata

Quel impressionnant premier roman de Beatrice Salvioni.

Une histoire d'amitié entre deux petites filles qui vivent à Monza pendant les années fascistes.



C'est avec une écriture incroyable que j'ai été emporté à travers les lieux, le contexte politique, le mode de vie de cette époque. Ce roman est d'une réalité désarmante !



La malnata c'est aussi les personnages : forts, inoubliables comme on en croise peu dans les romans. Outre nos deux héroïnes qui sont justes incroyables, j'ai beaucoup apprécié le personnage de Noah. D'une sensibilité et d'une empathie qui contraste avec le régime imposé dans l'époque & la figure masculine qui l'entoure. Il parvient à s'en libérer.



La malnata c'est un roman d'apprentissage, d'émancipation féminine portée par deux héroïnes au contraste saisissant. L'une rebelle & désabusée. L'autre faible et apeuré. C'est ensemble qu'elles vont faire à une violence dévastatrice. C'est l'une en face de l'autre qu'elles vont pouvoir se dresser face à la brutalité du monde qui les entoure.



Vous l'aurez compris, j'ai été charmé par ce roman. Une voix italienne à ne pas louper.
Commenter  J’apprécie          30
La Malnata

Dans l’Italie fasciste des années 1930 , près de Milan, ce roman LA MALNATA raconte l’intense amitié entre une petite bourgeoise à l’étriqué dans sa famille rigide et une sauvageonne libre dans sa tête. Deux ados devenues inséparables pour affronter jusqu’au sang le machisme qui sévit autour d’elles. Une histoire terrible qui met en valeur le courage et l’humanité d’une certaine jeunesse face à la violence ahurissante des hommes à cette époque. Porté par une écriture riche et nerveuse, ce très beau premier roman de BEATRICE SALVIONI se dévore par l’empathie qu’il fait naitre en nous pour ces deux héroïnes si touchantes.
Commenter  J’apprécie          50
La Malnata

Beatrice Salvoni sur le chemin du succès, avec un premier roman traduit ou en cours de traduction en 32 langues : « La Malnata ».
Lien : https://www.lesoir.be/505862..
Commenter  J’apprécie          00
La Malnata

Béatrice Salvioni – La Manalta.

Francesca vit avec ses parents et deux bonnes dans une grande maison bourgeoise, tout est nickel, pas un grain de poussière, de beaux meubles, de la belle vaisselle, et des verres en cristal. Sa mère ne s'intéresse qu'à ses toilettes et son père à son entreprise

Toute la famille va à la messe et ne parle qu'aux gens "bien"!

Mais elle s'ennuie et regarde avec envie La Malnata (la mal née) qui joue avec ses frères dans le Lambro (fleuve de la plaine du Po), sale, négligée, une robe tâchée de boue. Elle pèche des poissons qu'elle donne aux chats pour leur attraper des lézards, elle vole des cerises au marché et fait la course avec la police. Dans le village La Manalta porte malheur Elle invite Francesca à cracher des noyaux de cerise dans le fleuve.et deviennent amies.

La petite bande trouve un corps dans le fleuve– ce ne sont plus des gamineries il y a mort d'homme. Ils transportent le corps sur la berge et le recouvrent de pierres et de branches pour le dissimuler.

Jusqu'au jour où La Manalta n'est plus au rendez-vous, Francesca va chez elle et découvre une famille d'ouvriers courageux qui vivent pauvrement, mais plutôt heureux

C'est le début d'un long temps d'émancipation dans l'Italie fasciste et d'une belle amitié.

Béatrice Salvioni 26 ans, a un master en philologie moderne, La philologie c'est l'étude d'une langue à partir de l'analyse critique d'un texte. C'est sa formation qui donne à son style la netteté, la précision proche de la poésie pour raconter l'Histoire et la petite histoire de tous les jours.

Ce livre est son premier roman édité dès le début dans 28 pays, un succès mondial..

Commenter  J’apprécie          20
La Malnata

La Malnata c'est cette fille pestiférée issue de la classe populaire dont on dit qu'elle porte la poisse. Personne veut s'en approcher au risque de se voir jeter un mauvais sort. Francesca elle vient d'une famille aisée et ne peut s'empêcher d'être attirée par cette fille dont elle envie la liberté.  À l'abri des regards, commence alors une belle histoire d'amitié entre deux jeunes filles que tout oppose. Nous sommes plongés dans une Italie fasciste où, pour continuer à vivre normalement, il faut parfois contrevenir à sa propre morale. Au fil des pages, nous découvrons des personnages aux caractères bien trempés qui réussissent à nous émouvoir. La Matana, responsable de tous les maux, cache les drames qui ont jonché sa courte vie et se dévoile peu à peu à Francesca. Cette dernière échappe à son quotidien bien lisse pour partir à l'aventure avec sa nouvelle amie et sera souvent mis à l'épreuve pour prouver la force de son amitié. J'ai beaucoup aimé le décor dans lequel se plante cette tragédie, le contexte historique sombre et les personnages forts auxquels on s'attache très vite. Je me suis laissée guider à travers les ruelles pavées par La Maltana et Francesca pour suivre les nombreux rebondissements de leur amitié. C'est un court roman intense servit par une plume très immersive qui nous tient en haleine de la première à la dernière page. Une belle histoire d'amitié dont la fin nous marque au fer rouge.
Commenter  J’apprécie          81
La Malnata

1936, à Monza, gros bourg de la plaine du Pô, dans le nord de l’Italie.

La très sage Francesca, 12 ans, s’ennuie ferme entre les murs bourgeois d’une famille «bien comme il faut », coincée entre un père distant et une mère obnubilée par le paraître et les bonnes manières.

En chemin pour la messe, elle espionne en secret le groupe de copains, sales et aux genoux écorchés, qui plongent dans le Lambro en contrebas de la rue. Menés par « la Malnata », la mal-née, cette gamine des bas quartiers que tout le monde montre du doigt en chuchotant. Car la môme porte malheur, autour d’elle les gens succombent de maux mystérieux, comme envoûtés par la voix du diable… Une réputation de sorcière et des origines pauvres qui n’effraient pourtant pas Francesca, tant le pouvoir d’attraction qu’exerce la Malnata sur elle est forte. Et entre les deux jeunes filles va naître une indéfectible amitié.



Un premier roman assez immersif, à l’ambiance lombarde joliment rendue, et aux personnages attachants.

Avec en toile de fond cette Italie du Dulce, fervente et patriote, où il ne fait pas bon critiquer ouvertement les chemises noires, au risque de «disparaître » socialement (ou pire).

Les détails d’un quotidien rendu difficile par l’entrée en guerre, les cancans ordinaires d’une bourgade où les différents milieux sociaux ne se côtoient pas, le poids des traditions et la politique oppressante d’un Mussolini tout puissant , tout cela est vu à hauteur d’ado, avec candeur pour l’une, insolence pour l’autre, rendant le récit d’autant plus dramatique.



Je me suis volontiers laissé embarquer dans les aventures caillouteuses de ces jeune filles pas tout à fait sorties de l’enfance, plus tout à fait naïves non plus sur le monde des adultes et notamment sur la place des femmes dans l’Italie fasciste très patriarcal, le regards des hommes sur leurs corps, le carcan marital qui les attend, elles qui ne rêvent que de liberté.

Une amitié féminine lumineuse qui contraste avec le contexte historique tragique, dans ce premier roman assez réussi, malgré quelques maladresses notamment dans les portraits parfois un peu caricaturaux.

Peu importe, j’aime les histoires de sororité, d’amitié «à la vie, à la mort » et les héroïnes fortes, rebelles et résiliantes.

Francesca et surtout la fascinante Maddalena sont parfaites dans le genre.
Commenter  J’apprécie          110
La Malnata

Un premier roman où s’esquissent les prémices du féminisme en Italie.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
Commenter  J’apprécie          50
La Malnata

"On l'appelait la Malnata et personne ne l'aimait. Prononcer son nom portait malheur. C'était une sorcière, une de celles qui vous collent sur le dos le souffle de la mort. Elle avait le démon dans la peau et il ne fallait pas lui parler." 



Un jour, Francesca croise le regard de celle qu'on surnomme la "Malnata". Elle croise ses yeux aussi noirs que les galets du Lambro, le fleuve au bord duquel la jeune fille passe sont temps dans des activités peu ordinaires comme la colllecte de queues des lézards! Elle croise ce regard et débute alors une fascination qui va mener Francesca à ouvrir les yeux sur l'hypocrisie du monde des adultes - et des fascistes.



La Malnata, c'est une histoire d'amitié entre deux adolescentes issues de milieux différents dans l'Italie fasciste et pleine de superstitions. À la lecture de ce roman, je n'ai pu m'empêcher de penser à l'Amie prodigieuse. 

Beatrice Salvioni réussit à créer des scènes qui frappent l'esprit des lecteurs (la scène d'ouverture, le vol des cerises, les queues de lézard...), des scènes très cinématographiques par ailleurs, mais il m'aura manqué un peu de profondeur. Un récit plaisant et bien construit mais pas de ceux qu'on n'oublie pas. 

Commenter  J’apprécie          10
La Malnata

La première moitié de cet ouvrage m’a quelque peu laissée perplexe. Bien que l’écriture de l’autrice soit magnifique, je m’ennuyais un peu car on suit principalement deux jeunes filles qui se découvrent, qui se lient d’une amitié fusionnelle et deviennent plus fortes. Mais rien ne se passe. L’une d’entre elle, La malnata, porterait malheur. On sent une ambiance pesante, quelquechose se prépare.

C’est dans la deuxième partie du livre que le récit devient addictif et que mon regard final sur l’histoire change. J’ai adoré suivre ces deux adolescentes pour lesquelles j’ai ressenti beaucoup de tendresse. L’une s’affranchit de l’autorité et de la rigueur de sa mère, l’autre porte une culpabilité énorme par un poids du passé.

C’est une magnifique découverte qui nous plonge quelques années avant la seconde guerre mondiale, à une époque de Mussolini où la femme doit se taire.
Lien : https://instagram.com/plante..
Commenter  J’apprécie          30
La Malnata

Née en Lombardie il y a vingt-sept ans, Beatrice Salvioni publie un premier roman qui célèbre l’amitié de deux gamines dans l’Italie fasciste et patriarcale.
Lien : https://www.lepoint.fr/cultu..
Commenter  J’apprécie          00
La Malnata

Monza, en Italie, sur la rive du Lambro, deux jeunes filles tentent de cacher le cadavre d'un homme. C'est Francesca qui raconte son histoire et les différents événements qui l'a conduite à cet acte.



Francesca est une gamine solitaire de la haute société qui chaque jour depuis un pont espionne une fille qui joue avec des garçons dans la rivière, la jupe relevée et les pieds nus pleins de boues. Francesca rêve de devenir son amie, mais tout le monde la connait à cause de sa malédiction d'ou son surnom "La Malnata" et essaye de l'éviter.



Haute société et classe ouvrière ne font pas bon ménage dans cette Italie fasciste. Ce sera le vol de cerise qui fera d'elle des amies. Mais à deux le courage est décuplé, à deux elles vont dénoncer l'oppression et l'abus du pouvoir masculin, se révolter contre la morale sociale, malgré la réprobation de la communauté entière.



Dans un contexte politique où Mussolini règne comme un roi en terrorisant la population, les deux jeunes femmes vont se lier d'amitié alors que rien ne les destiner à se rencontrer. Beatrice Salvioni rentre par la grande porte dans la même lignée qu'Elena Ferrante (qui situe son récit à Naples dans les année 1950) ou encore Silvia Avallone (plus contemporain) ; ici Beatrice place son roman en 1936 en pleine guerre abyssinienne mais avec autant de talents que ses consoeurs de la grande littérature italienne.



Beatrice Salvioni livre un premier roman bourré de talent. Un récit où l'atmosphère de cette petite ville d'Italie est brillamment reconstitué (architecture, comportement, odeurs, contexte politique, contexte familial, violence..). Sur fond d'apogée mussolinien, c'est une historie romanesque où la question de l'émancipation des femmes est au coeur, et ou l'amour et l'amitié restent omniprésent.



Intense, bouleversant, authentique, rythmé et fort, c'est sans conteste que ce premier roman est un coup de coeur ! Beatrice Salvioni est un nom à retenir sans hésitation. On me demande souvent pourquoi j'aime autant la littérature italienne, lisez ce roman et vous comprendrez !
Commenter  J’apprécie          151
La Malnata

Premier roman d’une jeune autrice italienne de 28 ans, La Malnata mérite cet été d’être glissé dans les valises.
Lien : https://www.journaldequebec...
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Beatrice Salvioni (211)Voir plus


{* *}