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3.91/5 (sur 124 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Romilly-Sur-Seine , le 07/09/1959
Mort(e) à : Paris 3ème arrondissement , le 02/11/2007
Biographie :

Béatrice Saubin est née à Romilly-Sur-Seine. Abandonnée par sa mère, trop jeune pour l’élever, elle grandit avec sa grand-mère dans ce coin reculé de la France.

Son enfance ne fut pas facile (elle tombe en dépression très jeune), et l’envie de fuir, voyager, s’ouvrir au monde viennent à la jeune fille de 15 ans ...

Au fil de son adolescence, une passion pour l’Asie l’envahit et ne la quittera plus jamais. Du haut de ses 16 ans, elle quitte, pendant plusieurs mois sa ville natale qui l’étouffe pour partir à l’aventure, à pieds ( !) : elle découvre l’Italie et la Grèce, passages obligés pour atteindre son but ... l’Orient. Elle pénètre les secrets d’Istanbul, elle continue son chemin jusqu’au Liban ... Pourtant, septembre approche avec la rentrée ... retour à Romilly.

A partir de son premier périple, Béatrice Saubin ne peut plus vivre en France avec sa grand-mère qui lui mène la vie dure. Elle repart. Elle a 18 ans. Direction l’Inde. Passage à Istanbul, traversée de l’Iran, de l’Afghanistan, du Pakistan, puis enfin ... l’Inde.

Elle n’a pas 20 ans quand elle repart à Bangkok et découvre ensuite la Malaisie. Elle y rencontrera un Chinois avec qui elle vivra une folle passion. Le couple doit se marier en Europe. L'homme achète une valise à sa future femme qui part pour Paris avant lui.

Le jour de son départ, le 27 Janvier 1980, Béatrice Saubin est arrêtée à l’aéroport de Bayan-Lepas avec 534 grammes d’héroïne pure dissimulés dans un double-fond de sa nouvelle valise. Le trafic de drogue en Malaisie est puni par la mort par pendaison.

Le 17 Juin 1982, après six jours de procès où Béatrice clame son innocence, elle est condamnée à mort par pendaison. Par miracle, un grand avocat français, suite à l’appel désespéré de la grand-mère de Béatrice, vient au secours de la jeune femme. Béatrice Saubin, ne sera donc pas condamnée à mort, mais passera 10 ans de sa vie en prison en Malaisie pour avoir aimé et s’être fait manipulée.

Elle sera libérée en 1991. Depuis, elle a écrit deux livres et aidé plusieurs O.N.G. Le premier, « L'épreuve », publié chez Robert Laffont, s'est vendu à 170 000 exemplaires. Cinq ans plus tard, la jeune femme publie son second livre « Quand la porte s'ouvre ».

Béatrice Saubin est décédée des suites d'une insuffisance cardio-vasculaire.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Me faudra-t-il monter sur les épaules d'un gardien ? [?] Ou faudra-t-il me traîner, me lancer telle une balle coincée ? Le bruit des vertèbres brisées monte-t-il en un flot de sang dans la bouche, d'où pend une langue bleue ? [?] Je ne veux pas mourir. Voilà ma seule vérité. Mon unique hurlement
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Je vécus la première symbolique de l’humiliation.
La prison où qu’elle soit, c’est l’humiliation nuit et jour.
Dans l’immense porte de Penjara Penang est incrustée un portillon minuscule. Il oblige le condamné à se baisser pour franchir cette frontière de la honte. Se courber, atteindre le niveau de la poussière. Savoir qu’il la mordra plus d’une fois. Qu’il est devenu un animal. Un caillou du sol. Qu’il a perdu toute trace de son identité d’avant. Se courber pour vivre la première punition morale. Expression : courber l’échine. Pâtir, endurer, ployer, plier. Être le roseau penché, penchant. Annulé, inexistant …
Courbée, réduite en femme au dos cassé, je franchi cette porte.
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La vraie liberté n'est pas le fait d'un simple changement d'état ; elle est une lente révolution de l'esprit qui engage la volonté et que seul le temps peut consacrer après bien des efforts. La liberté est tout le contraire d'un don de la nature. Elle se conquiert, comme l'amour.
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Une fois le dernier invité parti, j’aide Rachid à tout ranger. Puis je mets les choses au point :
― Je ne veux pas être à ta charge. Je tiens à partager les frais. C’est très important pour moi. Je vais trouver un travail rapidement.
Rachid avant de partir, m’indique au bas du journal une annonce : « Chaîne d’hôtels internationale cherche réceptionniste : bonne présentation. » Ce serait bien pour toi dit Rachid. Sami doit passer tout à l’heure en moto. Il pourra t’y déposer … […].

Nous stoppons pile devant le palace. Je fonce dans le hall. Je demande le chef de la réception. J’enlève d’un seul coup mon casque. Quelle aberration de chercher, attifée ainsi, un job qui exige tailleur et talons aiguilles !

Mon humeur est excellente. L’envie de sourire éclate sur ma bouche. Ni l’angoisse, ni la perturbation d’usage quand on se présente à un employeur. Si on me prend tant mieux. Sinon, tant pis pour eux. On me dit d’attendre. Plusieurs hôtesses s’activent derrière le rutilant comptoir d’acajou, toutes vêtues d’un costume standard. Tailleur bleu marine, chemise à rayures vertes. Escarpins vernis qui glissent sur l’épaisse moquette. Bas impeccables. Maquillage obligatoire. Le contraire de toutes mes tenues.
Le chef du personnel me reçois enfin ; Il ne me regarde pas, il fixe mon casque. Il me pose quelques questions ; Quelles langues ai-je apprises ? Ai-je déjà travaillé en hôtellerie ? Quels voyages ai-je faits ? L’Afghanistan semble l’épater. Il me fait parler anglais, allemand.
― Vous faites de la moto ? dit-il.
― Présentez-vous demain, dit-il ; Je crois que ça ira.
Grâce à une moro, j’ai obtenu ce job bien payé.
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J’ai sept ans. Je suis assise sur les marches de la maison. Une voiture s’arrête presqu’à mes pieds. J’au du mal à reconnaître ma mère. C’est bien elle, parfaitement maquillé, ses cheveux noirs, laqués, brillants. Le pantalon moulant en un tissu scintillant, un pull rouge épouse toutes ses formes. Elle avance d’un pas ferme, sur de très hauts talons. Elle vient vers moi, un gros paquet cadeau au bolduc rose. Elle se penche, un lourd parfum de muguet, de lilas, je ne sais trop, émane de cette femme très belle dont les ongles sont peints en rouge vif. Elle effleure mes joues, profite de ce gros paquet ― « Bon anniversaire, Béatrice ! » […]
Je ne défais même pas le paquet cadeau dont grand-mère fera sauter avec rage les cordelettes. Une poupée, une poupée de velours et de taffetas rose dont les yeux s’ouvrent et se ferment et qui dit « maman ».
Josette a disparu. La portière de la voiture a claqué. La rue est devenue déserte. Mon cœur aussi. J’ai jeté à la volée la poupée contre le mur. Elle s’est brisée le crâne. J’éclate alors franchement en sanglots, d’autant plus que je sais que Josette disparaîtra au moins jusqu’au prochain anniversaire.
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Second coup de téléphone. Sa secrétaire l’avertit qu’une « certaine Mme Michelot » est au bout du fil … Paul Lombard prend le combiné. Des sanglots, des sanglots de vieille femme entrecoupés de : « Sauvez-la, Maître, sauvez ma petite fille, je n’ai qu’elle au monde. »
Comment résister à ces supplications, à ces larmes ?
― Calmez-vous madame Michelot. Calmez-vous. Ne pleurez plus. Je prends cette affaire en main. Vous n’êtes plus seule. Je vais me rendre en Malaisie examiner sa situation exacte. Faites-moi confiance ? Ensemble nous sauverons votre petite-fille.
― Maître, je n’ai pas d’argent pour vous payer …
― Qui vous parle d’argent ?
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Mais non, elle ne dit rien. Seul son regard parle et exprime à sa façon l'émotion, la tendresse, l'amour. C'est l'état de grâce. Il ne faudrait pas que la parole revienne, il ne faudrait que des silences, quelques larmes, des mots très doux.
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Béatrice, vous allez participer à votre défense active … »
Non seulement, il m’a responsabilisé en me faisant traduire ses textes, mais a eu l’honnêteté de se montrer avec ses imperfections. S’il avait la connaissance de la loi, il lui était difficile de traduire vite et bien ce texte fondamental. Il me laissa alors « la responsabilité active ». Prendre en main mon destin. Depuis des semaines, je n’étais plus un objet numéroté pour la mort. Paul Lombard me restituait mon identité d’être humain… .
Il est près de cinq heures quand un des officiers supérieurs vient nous séparer.
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Eddy Ta Kim Soo m’a berné, roulée, eue, comme on dit. Je veux bien que la police mette la main dessus. Mais, au nom même de l’amour qu’il m’a arraché et que je lui ai offert, pas un seul mot sortira de ma bouche. D’ailleurs, quelle information puis-je donner ? Même de son nom, je ne suis pas sûre. Jamais je n’ai vu son passeport, déchiffré son identité, son adresse et le reste. J’ai été trahie au-delà du possible. Ma propre image s’anéantit … Je ne suis plus rien. Personne. Sinon la Douleur … Semblable à celle de grand-mère, qui ne manquera pas, hélas, de sangloter jusqu’à l’épuisement …
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Je compris enfin que je reconstruisais ou plutôt construisais mon libre arbitre, le sens de ma responsabilité, cette conscience du moi qui est le socle même de toute dignité
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