![Gung Ho, tome 1 : Brebis galeuses par Eckartsberg Gung Ho, tome 1 : Brebis galeuses](/couv/sm_CVT_Gung-Ho-Tome-1--Brebis-galeuses_546.jpg)
Decorum : fin de civilisation. Un poste avancé, village grossièrement fortifié, cerné de tours de surveillance. Clairsemés, boiteux, des poteaux télégraphiques survivants disputent l’horizon aux bâtiments abandonnés, aux ponts et routes désaffectés crachant leurs rares carcasses de véhicules dévorées par la végétation. En mode grand spectacle, le trait livre des pastorales ciselées, aguichantes, esquissant le portrait d’un territoire fantôme reconquis par la nature. La couleur déploie sa vague chlorophyllienne, noie une mosaïque de vestiges évocateurs, festivités eschatologiques consommées d’un nouveau mojo postapocalyptique, obsédant, irrésistiblement invitatif : ça y est, vous y êtes ! Soudain le chant d’une sirène hurlant le danger exhorte à roder votre art de la fugue ; sans hésitation, courez ! Car ici, depuis longtemps, Sapiens a troqué son leadership contre une place de met de choix au buffet garni de la chaîne alimentaire. Et, quand le maillon du dessus est de sortie, il ne fait pas bon traîner ses guêtres en pleine zone de menace…
Déjà une décennie que le péril a surgi du froid. Que la « peste blanche » échappée de Sibérie a frappé, décimé. Homme après homme, ville après ville. Quand l’ouverture nous livre ses premières cases : les frangins Goodwoody, orphelins aux pédigrées encombrés, déboulent à « Fort Apache », une des colonies reliques de l’humanité déclinante. La dernière chance pour ces deux brebis galeuses…
Parlons franc ! D’emblée, le scénario libère une impression familière, la mémoire de chemins déjà empruntés où l’appréhension guette un ennui mortifère. Sauf ! En étirant avec talent la cordelette du temps, dénudant son univers par brides, installant pas à pas ses personnages dans un climat souvent insoucieux, Benjamin Von Eckartsberg instille la curiosité puis une appropriation bientôt évidente. La mise en bouche accrocheuse, suffisamment pour se laisser chatouiller par ses relatives imperfections, séduit tout à fait dans un récit qui resserre ses desseins autour des spécimens de l’espèce adolescence. Augurant des karmas marqués du filigrane William Golding, arborant les promesses d’une anticipation intimiste, plus proche de l’humain, l’histoire ébauche les contours d’un changement de statut espéré dont l’œuvre dissémine les premières pousses dans son incroyable esthétisme.
Les mains du dessinateur – en l’occurrence de l’illustrateur - façonnent des planches à la beauté asphyxiante. Parenthèse : sans m’exhiber Ayatolah du dessin dans ton gros nez labellisé « bd à papa », je confesse un goût certain du classicisme crayons-feuille blanche et quelques réactions épidermiques voire d'imbéciles préjugés quand l'infographie courtise le neuvième art. Alors heureux que moi ! Car j’ai rencontré un gourou… et je mourrai moins idiot (euphémisme). Prince du mulot, thaumaturge de la tablette graphique, alchimiste du stylet, ou qu'ajouterais-je encore : les compositions de Thomas Von Kummant sont simplement éblouissantes. Chaque case suggère une profondeur démentielle, libérant son lecteur abasourdi dans des cadrages virtuoses, dans la sophistication, la générosité du détail et une lumière exceptionnelle de maîtrise. Où la scénographie définitivement périlleuse devrait se parer d’ombre ou de désespoir, elle puise régulièrement ses couleurs à l'insouciance inhérente aux caractères des jeunes personnages, dans leur inspiration à vivre intensément. Esquivant un rendu graphique au style parfaitement réaliste, chacun des visages parvient néanmoins à insuffler un degré d’émotion, d’existence prêtant la respiration au papier. Les tempéraments archétypes, les remarques, les comportements banals ou les situations moins attendues en résonnent plus vrais.
L’immersion est totale, le pouvoir d’attraction irrémédiable.
Chronique d’un carton annoncé ?
Gung Ho ! Osons le pari !
Commenter  J’apprécie         50 ![La chronique des immortels, tome 3 : Au bor.. par Eckartsberg La chronique des immortels, tome 3 : Au bor..](https://images-na.ssl-images-amazon.com/images/I/510U8R6lMWL._SX95_.jpg)
Deeelaanyy!!!
Doménicus, le frêre de la belle Maria,l'inquisiteur, le tortionnaire et incendiaire est mort. Est il vraiment mort?
Quoi???
Andrej Delany et Frédéric son neveu ont vengé le jeune Marius et leur village mis à feu et à sang.
"Le signal convenu, on y va."
Un marchand musulman, Abu Dun, a acheté les esclaves. Les deux compères vont embarquer clandestinement grace à Krusha.
"Espèce de porc!"
"Sale traitre!"
"Krusha, non! Je vous en prie ne faites pas ça!"
"Andrej..."
Un traquenard les attend et la belle Maria n'y est pas étrangère.
Quel est donc le secret des Delany? Qui sont les immortels buveurs de sang?
Ce troisième tome, BD très violente clot le cycle de la chronique des immortels, au bord du gouffre, adapté du roman allemand éponyme de Wolfgang von Hohlbein.
Le scénario très bien construit de Benjamin von Eckartsberg est illustré par Thomas von Kummant.
Les couleurs glauques, sombres donnent une atmosphère d'angoisse palpable, le jaune et le sanguinolant retranscrivent la souffrance et la mort écorchée vive.L'ambiance est pesante.
Cerise sur le gateau:une galerie de dessins de fans sur cet univers à part. Des fans de tous pays:Allemagne,USA,Espagne qui ont permis à l'illustrateur et à nous lecteurs de voir l'univers de la Chronique des immortels à travers d'autres yeux.
Commenter  J’apprécie         30 ![La chronique des immortels, tome 2 : Au bor.. par Eckartsberg La chronique des immortels, tome 2 : Au bor..](https://images-na.ssl-images-amazon.com/images/I/51t8IV5xzyL._SX95_.jpg)
Voici le tome 2 de l'adaptation du roman allemand de Wolfgang Hohlbein La chronique des Immortels, au bord du gouffre, adapté en BD par le scénariste Benjamin von Eckartsberg et le dessinateur Thomas von Kummant.
Dans le tome 1,Andrej Delany, le banni, de retour dans son village à feu et à sang par l'inquisition (Noooonnnn!), avait trouvé son fils agonisant et l'avait tué pour lui éviter des souffrances inutiles. Parti (sur les traces des survivants déportés et réduits en esclavage) avec son neveu dans un esprit de vengeance, il arrive à Constansa, bourgade portuaire, et recherche activement le fourbe Doménicus.
Dans les rues, ce n'est que misère, saleté, une vraie cour des miracles surmontée des potences des révoltés pendus haut et court en guise d'exemple(Haaaaahhh!!).
Andrej et son neveu croisent la belle Maria. Au bord de l'aventure romanesque, Andrej apprend de l'inquisiteur Doménicus lui même que Maria est sa soeur, et Maria comprend qu'Andrej est le "diable à apparence humaine" que le fanatique recherche. Sacré dilemne!
Sacrilèges!
Assassins!
Deelaany!!!!!! Noooonnn!!!
Asuivre....
Moins de violence morbide que dans le premier tome, mais toujours cette ambiance sordide "moyenâgeuse" très bien rendue par les dessins,les couleurs glauques qui signent l'angoisse, les gros plans et les décors. J'ai préféré ce tome au premier car l'amour humanise un tant soit peu le guerrier Delany.
Cerise sur le gateau: à la fin de la BD, une galerie de dessins de fans de tous pays(Allemagne,France,Manille,USA,Suisse) absolument magnifiques qui montrent combien cette série est appréciée.
Commenter  J’apprécie         20 ![La chronique des immortels, tome 1 : Au bor.. par Eckartsberg La chronique des immortels, tome 1 : Au bor..](https://images-na.ssl-images-amazon.com/images/I/517rC8z0g6L._SX95_.jpg)
Adapté du roman de Wolfgang Holbein (Les chroniques des Immortels Au bord du gouffre) maître du fantastique, voici le premier tome de la série de trois BD éponymes sur un scénario de Benjamin Von Eckartsberg et des dessins de Thomas von Kummant.
La série de romans allemands de ces best sellers (La chronique des immortels) car il en existe d'autres comme Braises et cendres, met en scène le héros Andrej Delany(qui par exemple dans Braises et cendres chasse un Dieu déchu en 1666 à Londres)
L'histoire:celle d'un banni Andrej Delany, au moment de l'Inquisition qui a laissé, jadis, son fils Marius à la garde du père Toros de Borsa. A son retour, il le trouve torturé et agonisant dans le village mis à feu et à sang. Les survivants ont été déportés." Qui a fait ça?"
Après avoir enfilé le collier de Marius(seul bien qui les relie) Andrej va partir avec Frédéric, un Delany lui aussi, un enfant qui a assisté au massacre et veut venger les siens.
L'entente n'est pas vraiment cordiale, mais Andrej en guerrier, sait se défendre et impose vite sa loi (Hungh! Slitch! Sok! Hrhch!)dans une auberge frelatée.
Un accord se fera t il avec le mystérieux Krusha?
Delany rejoindra t il le jeune Frédéric après l'épisode sanglant de l'auberge?
Et quel est ce secret qui entoure le nom des Delany?
Le deuxième tome (au bord du gouffre) va nous éclairer!
Qui est Domenicus qui bénéficie de la protection du duc de Constansa et les attend de pied ferme du haut de son donjon?
Suspense!
Un peu trop de violence et de chair sanguinolante à mon goût mais d'excellents dessins et décors qui créent une ambiance surnaturelle d'angoisse dans des lieux de perdition.A feu et à sang:certains passages rouge orangés nous y font penser entrecoupés des brumes bleutées de forêts perdues et de villages abandonnés.
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