AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.56/5 (sur 27 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Croix (Nord) , le 03/12/1969
Biographie :

Bérengère Bonte est journaliste à Europe 1.
De 2003 à 2008, elle a couvert l'actualité environnementale en France et à l'étranger, du processus de Grenelle aux négociations internationales sur le climat. Elle a aussi animé des émissions politiques. Depuis septembre 2008, elle est rédactrice en chef adjointe et présente le grand journal de 8 heures
En mai 2010, elle publie sa première longue enquête : "Sain Nicolas" sur le controversé personnage médiatico-écologique. Elle poursuit avec plusieurs livres tournant autour de la politique. En 2017, elle enquête sur les relations troubles entre la France et le Qatar dans "La république française du Qatar" puis est l'auteure de la première biographie de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe : "Le Sioux".
Sa dernière biographie sur Mme Borne semble susciter quelques tensions avec cette dernière dès sa publication.
+ Voir plus
Source : Decitre
Ajouter des informations
Bibliographie de Bérengère Bonte   (7)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

C à vous https://bit.ly/CaVousReplay C à vous la suite https://bit.ly/ReplayCaVousLaSuite — Abonnez-vous à la chaîne YouTube de #CàVous ! https://bit.ly/2wPCDDa — Et retrouvez-nous sur : | Notre site : https://www.france.tv/france-5/c-a-vous/ | Facebook : https://www.facebook.com/cavousf5/ | Twitter : https://twitter.com/CavousF5  | Instagram : https://www.instagram.com/c_a_vous/ Invitée : Bérengère Bonte, journaliste et autrice de “Élisabeth Borne, la secrète” - éd. L'Archipel • Enquête sur une Première ministre secrète Élisabeth Borne a déjà passé 347 jours à Matignon, c'est plus qu'Edith Cresson, le record est battu. Il n'empêche, la deuxième femme à occuper ce poste sous la Ve République reste une énigme, un mystère. Enquête de Bérengère Bonte.

+ Lire la suite

Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Tout le monde y passe à tour de rôle. Elle a entonne donc :

... Toujours prêt à servir
À vaincre ou à mourir ...


"Elisabeth donne l'impression de se voir de l'extérieur et de se sentir ridicule, se souvient un membre de sa promo [ polytechnique]. Mais il faut le faire, alors elle le fait".

Préoccupée de ce qu'on va penser d'elle, la caustique sait néanmoins jouer le bon soldat. Déjà ....
Commenter  J’apprécie          113
l'époux quadra de Fleur Pellerin (...) dut finalement s'enfuir sur un : "Désolé, les enfants sont seuls à la maison."
Commenter  J’apprécie          80
En 1976, on est en pleine Giscardie ... Les deux amoureux [Elisabeth Borne et Olivier] lisent Libé, se disent socialistes.

"Je n'étais pas une militante forcenée à ce moment-là, précise Elisabeth Borne ... Mais le fait d'habiter le XVIe, quartier très bourgeois, où je me sentais très décalée, a peut-être joué ...."

Le duo horripile Anne-Marie ...[la sœur d'Élisabeth Borne] ... Le contraste est encore plus saisissant avec l'univers clairement droitier des rescapés de la famille paternelle.
Commenter  J’apprécie          63
Dans le secret du Conseil des ministres - Bérengère Bonte

p.70
Un Conseil plus que tous les autres donne lieu à débat au début du premier septennat, celui sur les nationalisations, le 2 septembre 1981. Conseil qui se tient exceptionnellement dans le décor champêtre du château de Rambouillet. Pierre Mauroy, cravate à pois, canote benoîtement avec Catherine Lalumière dans une embarcation barrée par Jean Le Garrec, le Monsieur Privatisation de Matignon, sans toutefois faire oublier que l'ordre du jour est un nouveau défi à l'union de la gauche. Durant l'été, neuf conseils interministériels ont donné lieu à moult empoignades. À droite, Édouard Balladur, l'ancien secrétaire général de Pompidou passé dans le privé, a entamé un lobbying très actif auprès de l'Élysée et de Matignon pour que l'État ne prenne pas plus de 51 % du capital de ces sociétés. Une thèse portée au sein du gouvernement par Jacques Delors, ministre des Finances - qui a mis sa démission dans la balance en juillet – ou encore par son rival de la « deuxième gauche », Michel Rocard, ministre du Plan et meilleur ennemi de Mitterrand... qui ne se lasse pas de raconter ce moment : « Nous sommes en septembre. Cela fait trois mois que la France entière rigole du débat sur l'actualisation du Programme commun, et de cette question stupide de savoir s’il faut nationaliser les grandes entreprises publiques en même temps que leurs filiales [thèse défendue par les ministres communistes et Jean Pierre Chevènement]. A titre personnel, je considère que ça va couter un pognon fou alors qu'une majorité de 51 % suffit pour rester maître de la stratégie. De plus, nos banques nationalisées (BNP/Paribas, Société Générale et Crédit Lyonnais possédant déjà beaucoup d'actions dans les sociétés à nationaliser, il est inutile de racheter ces parts. Pour Saint-Gobain par exemple, si on veut une majorité à 51 % il suffit d'acheter 13 % du capital total. Avec une loi à 100%, il faut tout racheter, ce qui va coûter huit ou neuf fois plus cher. »

Pourtant, le « camarade Mauroy », comme dit Rocard, ouvre la séance et annonce la couleur : 100 %. La ligne de l'Élysée.
«À ce moment-là, poursuit l'octogénaire espiègle, le Président prononce une phrase que je crois bien ne plus jamais lui avoir entendu prononcer. "Qui demande la parole? ” Je me dis alors : il y a un ministre de l'Économie, Jacques Delors, qui ne peut pas avaler ça ; il y a un ministre de l'Industrie, Chevènement, qui ne devrait pas avaler ça ; il y a Laurent Fabius, certes zélateur et dauphin du Président... mais ministre du Budget. Payer trois ou quatre fois plus que la somme, ça doit le faire réfléchir normalement. Pourtant : silence! Mais un silence, qu'il faut... je ne sais pas moi... Tolstoï ou Stendhal pour décrire. On est quarante! Lourdeur terrible. Et tout le monde se tait. »

Au bout d'une minute trente, Mitterrand prend acte de l'échec de son tour de table et commence à refermer son dossier. Rocard, qui espérait parler le plus tard possible pour ne pas compliquer la tâche des ministres tentés de le soutenir, se jette à l'eau. Pas le choix ! Son monologue dure vingt minutes, y compris un dernier argument international.

Rocard : Détail important : dans deux pays – Belgique et Espagne -, une loi permet au gouvernement de nationaliser chez lui toute société étrangère qui serait sous menace ou qui aurait été nationalisée dans sa maison mère. A Saint Gobain, la majorité du profit final venant de la Cristal Levria Española, les Espagnols peuvent la nationaliser chez eux pour ne pas la laisser échapper. Et je trouve ça dangereux. Enfin, nous risquons d'avoir toutes les places financières contre nous. Tout cela me parait démentiel.

Nouveau silence. Puis une main se lève, celle du garde des Sceaux Robert Badinter. Rocard, qui ne le connaît que de réputation - le gouvernement n'est en place que depuis trois mois - s'inquiète : « Je me dis : "Si c'est Badinter, ça commence mal. La garde noire sonne l'hallali tout de suite pour clore le débat ". Même s'il est réputé d'intégrité très forte, c'est aussi un proche de Mitterrand. » Mais là, surprise! Le garde des Sceaux soutient la ligne Rocard.
Badinter : Monsieur le Président, il me faut vous dire que je suis totalement d'accord avec Monsieur le ministre d'État chargé du Plan et de l’Aménagement du territoire. Le danger international qu'il vient de souligner est patent et dans bien plus de pays que les deux qu'il a cités.

Claude Cheysson, le ministre des Affaires étrangères, demande ensuite la parole et soutient, lui aussi, les nationalisations à 51 %. Au centre de la table, Mitterrand écoute, glacial. Totalement maître de ses nerfs. « Imaginez Chou en Laï », s'amuse Rocard. Visage immobile, impénétrable.

Puis vient le ministre de l'Intérieur : « Le vieux Defferre trouve que le chef est en danger. Il fait une intervention pour nous démolir tous, en se trompant, en mélangeant les chiffres. Il fait rire le Conseil des ministres par la médiocrité de l'intervention. » Fait rarissime dix-sept ministres s'expriment ce jour-là! Jean-Pierre Chevènement (Industrie) favorable aux 100 %, puis Jacques Delors, partisan du 51 %, finalement Laurent Fabius qui ne sort pas de son rôle de ministre du Budget, « Fabius, le payeur, parle environ quatorze secondes, se souvient, Michel Rocard, revanchard. Il dit simplement : "Si on nationalise a 100 % ça coûte tant. Si on nationalise à 51 %, nos évaluations montrent que ça coûtera tant." Et le chiffre est faux ! »

Fin de la première manche. Rocard affirme qu'il « gagne par les trois-quarts ». Un score qui surprend aujourd'hui Lionel Jospin quand nous l'interrogeons... mais il ne parvient pas à démontrer le contraire. Alors premier secrétaire du PS, successeur de François Mitterrand à Solferino, il ne siège pas au Conseil.

Le Président laisse un dernier silence pour s'assurer que tout le monde a pu s'exprimer et range ses dossiers.

Mitterrand : Messieurs, je vous remercie, c'est un débat tout à fait passionnant. De haute qualité. Il honore la délibération en France. Je vous tiendrai informés de ma décision la semaine prochaine.

Au final, François Mitterrand maintient les nationalisations complètes, mais ne l'annoncera jamais lui-même. Le mardi suivant, à la réunion interministérielle où il entend le Premier ministre considérer les 100 % comme acquis, Michel Rocard, décidemment intarissable lorsqu'il s'agit de vanter ses hauts faits, raconte s'en être étonné : « Pierre me regarde un peu durement : "La décision est prise.” Je pousse l'insolence : "Où, quand, comment, par qui ? Y a-t-il un écrit ? ” Mauroy: “La décision est prise, Micheeeel !” J'ai rangé mes dossiers et j'ai quitté la salle. Cet incident-là s'est vu un peu plus que le précédent. »

Bien entendu, ces affrontements entre socialistes n'échappent pas aux ministres communistes qui s'en amusent, lucides. « Mitterrand les laissait parler, sachant ce qu'il allait entendre, mais aussi ce qu'il avait déjà décidé », analyse Charles Fiterman.
Commenter  J’apprécie          21
(Au sujet du consul Fabius, lors de la 2e guerre punique, 219 av. J.-C.) Sa stratégie était de ne pas se retrouver face à Hannibal. Il avait intégré le fait que ce génie militaire était plus fort qu'eux, il venait de leur mettre un pile et donc Fabius refusait le combat. Il le laissait bouger et, quand Hannibal s'arrêtait, il se déplaçait. Au bout d'un moment, Hannibal, d'épuisement, s'est retrouvé loin de ses bases arrières, et ça a fonctionné. En termes d'histoire militaire, c'est extraordinaire. C'est une armée régulière qui fait ça ! C'est une des premières illustrations de l'intelligence défensive du choix de la bataille.
Commenter  J’apprécie          00
Le duc de Wellington remarquait avec mélancolie, au lendemain de Waterloo, qu'il n'y a qu'une chose pire que de gagner une bataille, c'est de la perdre. Nous commençons à comprendre ce qu'il voulait dire.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Bérengère Bonte (46)Voir plus

Quiz Voir plus

Littérature et médecine

Lequel parmi ces écrivains ne fut pas médecin ?

Rabelais
Céline
Tchékhov
Faulkner

9 questions
225 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}