Citations de Bert Hellinger (191)
Et qu'en est-il de ceux qui sont dans l'adversité ?
Il arrive, dans le cas d'un sort contraire comme celui d'une mère qui aurait un enfant handicapé, que certains parlent de malheur pour la mère et pour l'enfant. Mais si la mère tout comme l'enfant assument leur destin tel qu'il se présente, alors ils y gagneront en force et en noblesse. Cela a bien plus de poids que le bonheur ordinaire.
Le bonheur a de multiples aspects. Le bonheur n'est pas l'euphorie, c'est bien plutôt le sentiment qu'on fait ce qu'il faut dans la phase de devenir où l'on se trouve. On est l'enfant, l'adolescent, l'homme ou la femme, la mère ou le père qu'il faut au miment où il le faut, on a du succès dans sa vie professionnelle, etc.
Mais cela suppose encore qu'on sache se retirer au bon moment. Il est important qu'on fasse place à ceux qui viendront, et qu'on ose contempler la mort en face quand le temps est venu.
Je cherche une place dans ces mouvances, j'y suis pris ou m'en éloigne. C'est ma façon de me mettre au service du monde. C'est ce que j'entends par humilité. Alors je suis recueilli et j'ai une force accrue pour faire ce que j'ai à faire dans le domaine qui est le mien? Je ne vais pas au-delà.
Je tiens la liberté d'action pour une illusion. Nul ne peut aller contre le sens de l'histoire.
... je suis très méfiant à l'égard de ceux qui se croient supérieurs aux autres. Les objectifs des organisations où brûle un feu sacré sont de nature utopique. Ils n'ont pas été mis à l'épreuve de la réalité. C'est avec des œillères que nous les définissons, et leur issue est triste et décevante. Ceux qui se sentent une vocation hors du commun et qui mènent à bien ce qu'ils se sont mis en tête, le font au détriment d'autre chose. Cela a des conséquences fâcheuses sur un autre plan. C'est pourquoi on ne peut avoir à l'avance une vue d'ensemble de ce qui résultera de l'engagement qu'on prend, sauf si l'on agit avec circonspection, dans le recueillement.
Mais d'où vient ce besoin de vengeance ? Car c'est aussi une façon d'intégrer l'indignation que suscite l'injustice ?
D'où vient ce besoin ? Je me le demande aussi. Il présuppose l'abdication de la raison.
Pour dissuader des atrocités passées, je ne vois qu'une solution : évoquer le souvenir des victimes et se solidariser d'elles en les pleurant. Cela donne de la force, et sa vertu est salutaire. Il y a là une attitude qui n'est qu'humilité, qui ne revendique pas.
Si nous nous servons de la douleur subie pour nous arroger le droit de faire la mal, la douleur ne nous rendra pas plus grands.Elle aura été vaine.
Assumer le passé exige qu'on aille vers les victimes et qu'on pleure avec elles, sans vouloir s'en prendre aux coupables. Il y a de l'humilité dans les larmes. On n'accuse personne. C'est tout autre chose que de demander raison. Faire des reproches, c'est s'arroger un droit non justifié. Et on n'y gagne rien.
Ceux qui jouent les indignés et se posent en justiciers cherchent également à faire le mal. L'indignation est une impulsion qui pousse à détruire l'autre.
Tous ceux qui se croient appelés à changer le monde sont mus par la même énergie destructrice. Seules les prémices diffèrent.
Sans engagement, la sexualité a perdu sa signification Elle ne comble plus.
... si l'on fait de l'inceste un crime, il est beauoup plus difficile aux victimes d'abréagir. On reste fixé sur le traumatisme et on perd de vue la guérison.
On a encore dompté la sexualité en en faisant un péché, c'est une autre façon de le domestiquer.
Vous dites que nous aurions domestiqué la sexualité. Qu'entendez-vous par là ?
Les moyens de contraception l'ont mise à la portée de tous, sans qu'on doive en craindre les suites. Mais c'est justement le risque de la procréation qui lui donne profondeur et force. Non qu'il lui faille comporter ce risque, mais il est nécessaire qu'on comprenne la différence qu'il y a entre l'acte sexuel dont peut naître un enfant et celui qui n'a pour objet que l'amour ou le plaisir du couple.
... il n'en reste pas moins qu'on ne peut, si on ne veut pas passser à côté du problème, réduire la violence sexuelle à la pathologie.
La sexualité à l'état naturel est souvent empreinte de violence. C'est l'instinct de vie qui est ici à l'oeuvre, qui n'hésite pas à user de violence pour faire progresser la vie.
Même le viol crée des liens.
On peut engendrer sans amour, et la sexualité n'y perd rien de sa grandeur. Que l'amour soit présent ou non ne change rien au résultat. La sexualité prend le pas sur l'amour. Elle est plus grande que l'amour. D'aucuns peuvent voir la chose autrement, mais il n'en reste pas mins que les liens qu'elle crée se situent dans des couches très profondes et bien au-delà de l'amour. Il faut comparer la sexualité au destin.
Il faut comparer la sexualité au destin.
L'acte sexuel est à la source de la vie. Il fonde la dignité et la grandeur de l'homme. L'acte sexuel nous met face à face avec la mort. La sexualité tire de la mort sa raison d'être. En elle se manifeste notre finitude. Les parents savent que leurs enfants leur survivront. Ils leur font place en les mettant au monde.