Citations de Bill Beverly (30)
Ty ne racontait rien. Parler avec Ty, c'était se retrouver avec moins d'infos qu'au départ.
- Tu pourrais peut-être faire quelque chose pour moi , dit Fin . Tu peux dire oui ou non . Mais après , pas un mot . On n'en parlera plus . Ni maintenant , ni l'année prochaine , plus jamais . Tu te tais jusqu'à la mort . [...] Je veux que tu partes en ballade . A la fin de cette ballade , je veux que tu fasses quelque chose . [...]
- Que tu descendes un type .
On dit que parfois, lorsqu'on se fait botter le cul, l'esprit abandonne le corps, il cesse de s'impliquer et ne refait surface qu'une fois la dérouillée encaissée.
Juste écouter . Laisser faire , y aller une fois que ce sera fini , ne pas se salir les mains . Sinon on ne construit jamais rien .
Les flingues , après tout , ça ne l'avait jamais intéressé . Le bruit , le bordel . Il en avait déjà tenu un, et ne s'était pas senti plus en sécurité pour autant .
Mais il n'était pas bête . Il savait que les flingues faisaient tourner son monde .
Les filles ont du bon sens . On peut les faire changer d'avis . Les filles sentent une menace et ses conséquences . Les garçons, ils décollent pour un rien , leur bite toute dure en étendard , et puis les gens se font tuer .
Ce n'était pas le premier flingue auquel East était confronté . Ne pas bouger . Montrer qu'on avait pas peur . Attendre .
Le monospace approchait en douceur des lumières de la ville . Comme la lueur orange d'une cigarette : rampante , scintillante, de plus en plus intense .
Un type qui croit qu'il sait repérer la merde, dit Matt, finit toujours par se demander pourquoi ses godasses puent.
Mais que fait un con une fois qu'il s'est démasqué ?
Il en rajoute. Il devient un vrai pro, un authentique connard jusqu'au-boutiste.
C’était juste un truc, une règle. Tout le monde la transgressait.
Une fois, la respiration de Perry s’arrêta presque à son point culminant. Puis il expira – autre roulement, autre chute. East posa sa main près de celle de Perry, il se pencha et fixa de nouveau le vieil homme dans le canon de ses yeux. La dernière chose que chacun voit. […] Le caillou roula de nouveau dans la bouteille. Puis la bouteille buta sur un obstacle, elle ne roulerait pas plus loin ; et la montagne sut ce que les poissons savaient déjà, l’ultime chose de toutes choses. (p. 311-312.)
C’est comme ça que ça marchait. Vous pensiez tenir le rythme, que votre pas était calqué sur celui du monde. Et quelqu’un entrait dans la danse. Se pointait avec une armada de bagnoles pie et chamboulait tout. Quelqu’un ouvrait une porte. Le monde avait ses propres desseins à votre endroit. Vous et vos plans. C’était la seule leçon à retenir.
Comme si son esprit était en miettes. Le manque de sommeil était une chose. Mais la route, c’était comme s’il avait subi un lavage de cerveau. Comme s’il avait regardé fixement le tambour d’un lave-linge tourner pendant des jours entiers sans fermer les yeux. Et les lignes et les phares sur l’autoroute : un code qu’il ne pouvait déchiffrer mais ne pouvait empêcher de défiler, comme un bruit qu’il n’aurait plus voulu entendre. Il avait la tête en vrac, se sentait faiblard.
On dit que parfois, lorsqu’on se fait botter le cul, l’esprit abandonne le corps, il cesse de s’impliquer et ne refait surface qu’une fois la dérouillée encaissée.
Les filles ont du bon sens. On peut les faire changer d’avis. Les filles sentent une menace et ses conséquences. Les garçons, ils décollent pour un rien, leur bite toute dure en étendard, et puis des gens se font tuer. Comme à la taule.
Les Noirs peuvent pas se cacher dans la neige.
Des histoires circulaient. Des trucs qu’il avait faits, des épisodes auxquels il avait participé, comme quoi il pouvait se faufiler n’importe où, qu’il était trop petit pour se faire choper, trop jeune pour les flics. Mais c’était seulement des histoires. Et personne, Ty moins que quiconque, n’irait dire la vérité.
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La respiration de Perry était douce et sonore, un bruit de verre, comme le cliquetis d' un caillou roulant dans une bouteille . Elle chutait et ralentissait, chutait et ralentissait. "ça ne durera pas longtemps", songea East. "Reste plus grand chose." Une fois, la respiration de Perry s' arrêta presque à son point culminant. Puis il expira - autre roulement, autre chute. East posa sa main prés de celle de Perry, il se pencha et fixa de nouveau le vieil homme dans le canon de ses yeux. La dernière chose que chacun voit. Il supposa qu' il était prêt. Il posa ses doigts sur le poing de Perry, et Perry laissa échapper une demi-toux de sa poitrine haute et blanche, couverte de poils comme les arbres nus l'hiver en montagne. Le caillou roula à nouveau dans la bouteille . Les yeux nageaient dans leurs nuages, leur bain de blanc. Puis la bouteille buta sur un obstacle, elle ne roulerait pas plus loin; et la montagne sut ce que les poissons savaient déjà, l' ultime chose de toutes choses.
Bientôt. Le temps n’avançait plus. En suspens. Comme un chat au sommet de son bond. Il attendait que le temps se remette en marche. (p. 308-309.)