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Critiques de Boris Jitkov (5)
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Viktor Vavitch

Un autre Boris, Pasternak, l’affirmait : Viktor Vavitch est le meilleur roman sur la révolution de 1905. Révolution gâchée, en vérité, par la contre-attaque du pouvoir tsariste qui parvint à rétablir l’autocratie … pour une dizaine d’années. Peu importe, en vérité, car cette fresque romanesque qu’est Viktor Vavitch vaut aussi bien pour le contexte historique dont elle s’empare que pour les souvenirs personnels de l’auteur ici exposés (Jitkov connut, en tant que jeune homme juif dans les années 1903-1905, cette révolution et les pogroms qui l’accompagnèrent) et pour la prouesse littéraire que représente ce livre.



Malgré ses 950 pages, le roman est remarquablement rythmé par plus d’une centaine de chapitres. A l’intérieur, c’est une succession de scènes, comme autant de plans cinématographiques qui observent, objectivement, les personnages qui se débattent dans la grande Histoire. Les dialogues sont suivis de pages de description où, tour à tour, les personnages participent aux événements qui agitent leur ville ou s’échinent à arranger leurs vies personnelles et leurs amours qui sont autant de problèmes intemporels.



Cette histoire met en scène plusieurs personnages, appartenant à différentes catégories de la société russe d’alors. La bourgeoisie est représentée par la famille Tiktine, la classe ouvrière par Philippe dont s’éprend Nadejda Tiktine, le pouvoir par le anti-héros éponyme, Viktor Vavitch qui se montre tour à tour autoritaire, lâche, colérique, niais et redoutable. S’ignorant, se croisant, s’affrontant, ces personnages tissent, volontairement ou non, une toile historique dans laquelle, bien vite, ils s’emmêlent. La plus grande confusion règne après le Manifeste de Nicolas II. Des criminels et des hommes de main de la police fomentent des troubles et des pogroms. Là sont probablement les pages parmi les plus inouïes de la littérature russe. En tant qu’homme, Jitkov avait vécu ces heures terribles de massacre : il les restitue par des mots précis et sanglants et par une profusion insupportable.



Grand roman russe - le dernier ont dit certains critiques -, Viktor Vavitch l’est par sa profusion littéraire, sa formidable exploration de l’âme humaine, sa façon d’affronter et d’exposer le vice des hommes. Il est l’image d’une époque que d’aucuns - parmi l’intelligentsia soviétique des années 1940 - n’ont point souhaité voir paraître. Il est heureux, et le mot est bien trop faible, que le roman nous soit parvenu.
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les marins fantômes

Un enfant est envoyé quelques jours chez sa grand-mère. Sur la plus haute étagère se croise une maquette de bateau étrangement réel, forcément peuplée de marins miniatures et vivants. Borioushka en est persuadé, et s’acharne à les déloger, jusqu’à braver l’interdiction de sa grand-mère et oublier sa promesse ; il se hisse sur une chaise, se saisit de la maquette, la secoue, la démonte et… point de marins ! Un joli suspense pour cette histoire russe qui nous embarque et nous débarque sans ménagement. Fin ouverte et illustrations délicates, un petit sucre d’orge glacé à laisser fondre…
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Viktor Vavitch

Présentation de l'éditeur

Etudiants et étudiantes en révolte, attirés par le terrorisme ; ouvriers séduits par le marxisme et la lutte révolutionnaire ; libéraux contestataires, rêvant simplement de réformer la Russie ; autorités qui, conscientes que quelque chose couve, veillent au grain... C'est dans cette atmosphère de sourde effervescence que s'ouvre le roman-fresque de Boris Jitkov, considéré par Pasternak comme " le meilleur sur la révolution de 1905 ". La roue de l'histoire, en effet, et avec elle la narration, ne tarde pas à s'emballer : grèves, manifestations, combats de rue, répression, réaction débouchant sur des pogromes d'une violence inouïe constituent la trame de ce Viktor Vavitch aussi chaotique, animé, fracassant que les événements qu'il évoque. Sur ce fond d'agitation empreinte d'espoir, mais se soldant par un noir désespoir, Boris Jitkov sème ses personnages dont les destins, pleins de promesses, avorteront pour la plupart, à l'image de la révolution manquée de 1905: il y a Viktor Vavitch qui rêve de galons d'officier mais se retrouve dans la police ; il y a Bachkine qui se veut " un type bien " mais devient indicateur ; il y a le jeune Sanka Tiktine qui n'est guère convaincu par la révolution : le roman s'achèvera pourtant sur son envoi en relégation à Viatka ; il y a sa soeur, Nadienka, amoureuse d'un ouvrier au coeur de l'action clandestine ; il y a la jeune Taïnka, soeur de Vavitch, qui aime à la folie le flûtiste juif Israëlson... Foisonnement de personnages, chaos de couleurs et de sons, Boris Jitkov livre ici le film de 1905, transformant le lecteur en spectateur et auditeur. L'écriture, très cinématographique, joue à merveille de la suggestion, de l'ellipse. Constamment au plus près de son sujet, Boris Jitkov ne décrit pas, il saisit des images, s'y arrête un instant, nomme parfois, pour aussitôt se hâter ailleurs. Le " dernier grand roman russe ", a-t-on dit de Viktor Vavitch. Le dernier, en tout cas, à offrir cette écriture qui place la langue et la poésie au-dessus de tout, à l'instar des oeuvres d'un Gogol, d'un Biély ou d'un Zamiatine. Viktor Vavitch est écrit entre 1929 et 1934, puis imprimé en 1941. La censure stalinienne le juge alors " inconvenant " et " inutile ". L'ouvrage est envoyé au pilon. Mais l'imprimeur décèle le chef-d'oeuvre et en conserve quelques exemplaires. C'est donc un manuscrit miraculeusement sauvé de l'oubli que le lecteur est invité à découvrir.

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Viktor Vavitch

Viktor Vavitch est écrit entre 1929 et 1934, imprimé en 1941 mais mis au pilon par Staline. Boris Jitkov, mort en 1938 ne verra jamais son livre publié. Malgré la mise au pilon stalinienne, ce roman sera sauvé par l'imprimeur qui décèle la qualité du roman et en conserve quelques exemplaires. Boris Pasternak le considère comme "le meilleur sur la révolution de 1905."

Dans un foisonnement de personnages et d'actions, le lecteur assiste à cette révolution : grèves, manifestations, combats de rues, répression allant jusqu'aux pogroms... rien n'est laissé de côté. Viktor Vavitch se rêvait officier de police, l'Histoire en décidera autrement...

Ce roman est un pavé qui demande du temps pour le lire, tant par sa taille (740 pages denses) que par l'intensité de l'écriture.
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Viktor Vavitch

ce pourrait être du dostoievsky mais pour moi "la sauce ne prend pas"
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