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Critiques de Brendan Behan (5)
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Un peuple partisan

À peine arrivé à Liverpool, Brendan Behan est appréhendé par la police britannique, n'ayant pas même le temps de se débarrasser d'une valise contenant l'attirail complet du petit chimiste qui lui aurait permis de faire sauter une bombe dans les chantiers navals de la grande ville de la Mersey. Membre actif de l'Irish Republicain Army, son statut de mineur à l'époque des faits lui évite une lourde peine de prison sinon la pendaison. Un Peuple Partisan, sous-titré récit, narre l'expérience personnelle de l'auteur avec l'univers carcéral britannique, ses séjours dans les différents établissements pénitentiaires plus ou moins fermés, avec des prisonniers de droit de communs, criminels pour certains.



Un Peuple Partisan est une oeuvre colorée où la gouaille et la faconde légendaire du peuple irlandais trouve à s'exprimer. Le témoignage dresse un tableau somme toute guère horrifique des geôles de sa Gracieuse Majesté et le séjour forcé en terre d'Albion ne semble pas avoir été d'une rigueur traumatisante pour quelqu'un que le droit considérait tout de même comme un terroriste. Ce ne fut certes pas l'Archipel du Goulag. Une lecture attachante mais pas inoubliable.
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Confessions d’un rebelle irlandais

Après trois années d’internement en Angleterre, à la Borstal Institution, pour ses activités au sein de l’IRA, Brendan Behan (1923-1964), revient à Dublin. Avec une gouaille intarissable, un sens de l’autodérision inimitable et une vaste connaissance de l’histoire des trente-trois comtés et de la culture irlandaise, notamment un immense répertoire de chansons traditionnelles qu’il n’hésite pas à entonner à tout bout de champ, il raconte ces quelques années d’engagement, de cuites, d’écriture et de nouveaux séjours en prison, enchainant anecdotes et péripéties souvent rocambolesques.



Au printemps 1942, alors qu’il participe à la cérémonie commémorative de l‘insurrection du Printemps 1916, avec près de 2 000 personnes, dans le cimetière de Glasnevin, il désarme un officier de l’IRA qui menace de tirer sur les policiers qui encerclent le rassemblement pour l’arrêter puis, recherché, rejoint la clandestinité et se retrouve rapidement de nouveau en prison… pour quatorze ans. Amnistié au bout de quatre ans, il enchaîne les petits boulots, commence à écrire pour les journaux, séjourne à Paris où il officie, un temps, près de la cabine téléphonique du Harry’s New York Bar, pour orienter la clientèle anglo-saxonne vers certaines prostituées de ses connaissances. Il y retournera dix plus tard avec un représentant du Ministère de la Culture, invité officiel d’un festival de théâtre.



Derrière ses « confessions » qui évoquent des moments souvent douloureux, Brendan Behan ne se départ jamais de son allégresse, cultive l’invective à fleur de peau, entonne quelques couplets au moindre prétexte et à plein gosier, qu’il ne laisse d’ailleurs jamais s’assécher. Il livre une histoire vraiment populaire de l’Irlande, entre pubs et prisons, disséminant toutefois quelques portraits ou récits d’événements historiques mais toujours vus du peuple. Une belle découverte.



Article à retrouver sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Confessions d’un rebelle irlandais

Au risque de m'attirer des avis négatifs, et aussi à mon grand regret, je ne peux laisser une critique positive sur ce livre.

Et pourtant :

- J'aime l'Irlande et les Irlandais. J'y ai voyagé, je les ai côtoyé, j'ai vus les films de Ken Loach et du Bloody Sunday...J'ai traversé des villages abandonnés et pavés de tombes érigées lors de la Grande Famine du 19è S.

- J'aime parcourir les mémoires des personnages iconoclastes, illustres, ou anodins mais représentent fidèlement une époque, une culture

Bref, ce livre avait tout pour me plaire.

D'autant plus qu'il était recommandé assez largement.

Mais je me dois d'être objectif, et nonobstant la sympathie que m'inspire Brendan Behan, ce livre n'a que peu d'intérêt.

Confessions d'un rebelle irlandais est une suite d'anecdotes dans un ordre chronologique, sans structure de chapitres, ou thème principal. Les rencontres et expérience s'enchaînent, mais on se lasse vite car rien n'en ressort véritablement. Certes, la vie de 'BB' a été tumultueuse et engagée, mais cela ne la rend pas pour autant intéressante. J'aurais aimé que l'auteur apporte du recul face à ses expériences, et que les personnages importants de sa vie ressortent parmi tous les inconnus qui sont cités.

Quelques pensées plus profondes parsèment les pages, mais à la vérité il n'y a rien de transcendant, on note simplement que 'BB' a appris de la vie, et se le note à lui-même.

Donc, c'est en étant déçu et désolé que j'en termine...

Si vous êtes un proche de BB, ou faites des recherche sur l'IRA, alors pet-être que ce livre vous intéressera. Si vous êtes curieux et séduit par sa présentation, alors lisez qq pages (gratuitement). Sinon, laissez tomber.
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Encore un verre avant de partir

Charles Bukowski, Raymond Carver et Brendan Behan par exemple ont en commun un certain style, chose très singulière, vraiment étonnante – je n’en avais jamais entendu parler auparavant –, et, en même temps, je dois dire qu’il s’agit d’un système assez inconsistant et superficiel qui relève plutôt du sédatif, à mon avis, voire d’un ressassement proche de la sénilité, que d’une manière digne d’éloge. Presque toute transition y est bâclée au point qu’on finit par oublier le sujet dans une indétermination sidérante ; une faible quantité d’idées récurrentes, fort diluées dans beaucoup d’insignifiances, tient lieu de profondeur pour l’éternel étudiant qui aspire absolument à produire une thèse en admettant que n’importe quel auteur peut faire l’affaire comme objet de dissertation et d’admiration ; et nombre de pièces très courtes, exaspérantes de légèreté insipide, semblent relever d’une incapacité à garder longtemps la concentration, d’une hébétude mélancolique, d’une déchéance consciente et comme abandonnée, plus ou moins dissimulée. On a probablement attribué à ces auteurs la vertu de « restituer l’air d’un lieu et d’une époque », mais c’est plutôt selon moi un courant d’air à peine retenu entre deux portes qu’une véritable atmosphère composée d’art, tant tout cela fuit et respire au fond exactement le même parfum qu’on pourrait appeler : le style alcoolique.

Une impression de grande vacuité émane de ces proses complues en épanchements faits pour être pathétiques et qui le sont bien davantage au second degré quand on en perçoit la dégradation : Behan joue au bon ami irlandais œcuménique et typique, léger et enthousiaste avec accent bien entendu, attentif et fébrile surtout à continuer de plaire, d’un humour qu’on suppose initialement truculent et spirituel à la Bernard Shaw mais dont le temps de la vivacité paraît aussi révolu, et c’est ainsi que j’y devine, non sans une exorable douleur, de cet écrivain qui court après ses meilleures pages en espérant effroyablement le moment d’une inspiration fulgurante comme une éclaircie imprévisible, et qui, en attendant ce miracle qu’il ne sait plus provoquer, « fait de la ligne », retournant et usant pour un public déjà conquis ses blagues de comptoirs, ses absurdités faciles, ses souvenirs patriotiques de l’IRA et ses extraits de chansons traditionnelles en gaëlique de préférence – j’y trouve, et rien n’est plus terrible, de cette volonté d’un homme qui cherche de la compagnie qu’il sait qu’il ne mérite plus. Ponctuellement bien sûr, les bons mots fusent, inévitables, quand l’esprit recouvre de sa pointe par réminiscences, mais une dévastation ne peut se retenir de sourdre de ces vestiges à présent difficiles à ériger, que retient une pesanteur, et qu’appelle une nostalgie de la grandeur : la décadence n’empêche pas le maintien d’une habitude d’écrire, mais presque tout ce qui en relève – et c’est cela qui est si singulier – transpire l’alternance de longues platitudes insensées et routinières et de criants sursauts de talent quasiment ataviques. De telles amplitudes matérialisent presque des hoquets. C’est triste comme une soirée très arrosée où l’on n’a pas bu. Des êtres qu’on aurait pu admirer, au lieu de s’épanouir dans quelque demi-enivrement de liberté, s’effondrent dans la confusion où n’émerge pour notre satisfaction rare que les éclats splendides de l’homme à jeun. Alors, il faut de plus en plus longtemps pour retrouver ces moments de grâce ; tout sombre de plus en plus souvent dans des moments de graisse. Cela devient lassant et puis ce n’est plus relevé par rien. On sert toujours de béquille à un esprit en ruine, et on n’y trouve même plus le goût de l’inattendu. Du reste, on voit comme la vivacité s’est changée en torpeur, et notre perception s’accompagne de la sienne : on ne cautionne plus sa faiblesse, et sa surenchère tâche à exposer ce qui est celé de plus en plus loin, de plus en plus inaccessible derrière le passé, remisé et figé. Behan est, je trouve, dans cet ouvrage, de cette gaîté qu’on attend longtemps mais qui, quand elle surgit, fut tant environnée de confusion qu’on la lit avec une inquiétude où la complaisance ferait une culpabilité, et sans réjouissance spontanée, notamment parce qu’on la sait provisoire. Je ne suis pourtant pas un compatissant, à ce qu’il paraît…

La vérité la plus crue, c’est sans doute que je me suis ennuyé, et que je me sens tenu d’en expliquer la raison que je retrouve curieusement similaire aux deux autres que j’ai cités plus haut. Si ce n’est pas l’alcool, c’est peut-être pire : une absence de contenu qui précède l’alcool. Qu’on voie comme je ne suis tout de même pas mauvais, après tout : je trouve toujours aux gens des excuses, préférant accuser leur faiblesse au lieu qu’ils sont imbéciles. Soit, ça ne change guère quant au diagnostic, il est toujours négatif et j’ai l’air encore de sinistre augure – qu’y puis-je si le monde contient un cancer gros comme le poing ? – mais au moins, si je trouve partout des maladies, on ne pourra pas dire que c’est par fabrication et par convoitise, de sorte que si je déplore la mauvaise santé de l’univers humain, c’est au moins, pour ainsi dire, avec une certaine bienveillance. Tenez, là encore j’aurais tendance à dire : « Si ça se trouve, Brendan Behan n’y est pas pour grand-chose : la faute aux éditeurs français qui, souvent incapables de distinguer entre des œuvres celles de qualité, ne publient de l’Irlandais que les plus mauvaises, dont ce piètre recueil. » Eh bien ! même après voir écrit cela, en dépit de mon indulgence, je suis sûr qu’on me taxera de nouveau de monstrueux grincheux, en quoi on voit bien que je suis perdant à tous les coups !
Lien : http://henrywar.canalblog.com
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Encore un verre avant de partir

Le problème avec Brendan Behan, c'est que peu de ses ouvrages sont traduits en français. Et la moitié est indisponible. J'ai donc lu Encore un verre avant de partir, qui est un recueil d'articles parus dans l'Irish Times, de 1954 à 1956.



Les récits sont courts, sur différents sujets, ses voyages en France, en Angleterre, des prises de' positions sur l'indépendance de l'Irlande (il a combattu avec l'IRA). Beaucoup de dialogues, qui se passent dans un pub ( d'où le titre du recueil ).



Le style de Behan dans ces textes est du langage familier, mâtiné de gaélique et j'ai beaucoup apprécié le travail du traducteur qui a réussi à en donner un équivalent en français en déformant certains mots et jouant sur le langage populaire.



Malheureusement j'ai trouvé les sujets un peu "datés"... Beaucoup de piques envers les anglais, des conversations de comptoir pour lesquelles je n'ai pas les références qui me permettraient de comprendre l'humour et même quelques fois les chutes.
Lien : http://dviolante5.canalblog...
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