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Critiques de Brian Posehn (34)
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Deadpool - Marvel Now, tome 1 : Dead Presid..

CHALLENGE PETITS PLAISIRS ( 7/40)



Dans le cadre de la relance "Marvel NOW", Brian Posehn, Gerry Duggan et Tony Moore jouent le jeu en proposant une approche un peu différente du personnage Deadpool, accessible aux nouveaux lecteurs, drôle, violente et gore, politiquement incorrecte, malgré un scénario assez simpliste.



Ce tome contient les épisodes 1 à 6 de la série commencée en 2013.



Le pitch est assez déjanté, comme toujours avec le personnage de Deadpool. Ici un nécromancien a décidé de ramener à la vie les présidents des États-Unis sous forme de zombies, pour qu'ils sauvent le pays de l'état de déchéance dans lequel il se trouve. Mais très vite la situation échappe au nécromancien qui se retrouve soumis aux anciens présidents, lesquels ont décidés que l'état de délinquance de la nation est imputable aux américains eux-mêmes, et décident donc d’éradiquer la population.



Un scénario assez simple mais qui offre ici une découverte, une nouvelle approche du personnage complexe qu’est Deadpool. les scénaristes ont choisi de conserver la composante d'ultraviolence, l'humour noir, l'action débridée et les remarques destinées au lecteur qui font la force de Deadpool.



Une chose à savoir si vous lisez Deadpool pour la première fois, oublier votre sérieux. Ici il faut accepter le pouvoir de récupération de Deadpool qui lui permet de récupérer de tout, à tel point qu'il saute d'un avion en plein vol sans parachute pour s'écraser au sol sachant qu'il aura regagné sa santé en 5 minutes, ou qu'un président mort lui tire une balle en pleine tête à bout portant, sans le tuer. Il faut parfois lâcher prise, ne pas chercher une logique dans certaines scènes. Certaines situations sont cocasses, délirantes, voir absurdes, mais c’est ça Deadpool.



Si vous voulez tenter l’aventure, ce premier tome de la collection Marvel Now ! est idéal.
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Deadpool - IV, tome 7 : Le bon, la brute et..

Deadpool c’est le héros le plus étrange qui existe, on est tous d’accord là-dessus. Mais sous ses airs blagueurs et sa nonchalance excessive, il prouve une nouvelle fois avec cette histoire, que comme tout super-héros, la vie est tragique avec lui.



On le retrouve donc pour les parties 2, 3 et 4 de l’histoire «  Le bon, la brute et le truand » entamé lors du volume précédent. Cette fois-ci il va collaborer avec Wolverine et Captain América. Autant vous dire, qu’un tel trio risque de faire des étincelles.



La fin, se termine avec un cliffangher tragique, et j’ai hâte de découvrir le final de cette histoire qui sortira en kiosque le 18 Septembre.
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Deadpool - Marvel Now, tome 1 : Dead Presid..

Je découvre Deadpool, un anti-héros de Marvel que je ne connaissais pas du tout !

Une bonne surprise que ce premier tome !

Un anti-héros très drôle et qui se fiche des conventions !



Ce premier tome est en effet rempli d'humour : les présidents des USA reviennent à la vie pour anéantir l'Amérique afin de la sauver !

Là, où je me déçois, c'est que je n'ai pas eu une connaissance suffisante de la culture américaine pour comprendre toutes les blagues car il y en a un sacré paquet !

Deadpool ouvre à chaque fois la bouche pour faire une blague, déplacée ou non, il s'en moque !



Certains scènes sont vraiment gores mais Deadpool a le don d'alléger le ton des évènements avec son humour.

Je ne fais aucunement référence à la scène de ce pauvre éléphant qui n'a rien demandé à personne :D



Dois-je vraiment parler des illustrations ? Juste... superbes !

J'adore les mangas et leur poésie que nous ne retrouvons pas dans les Comics mais le graphisme est incomparable !



Très belle découverte dans l'univers de Marvel !
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Deadpool - Marvel now, tome 5 : Le mariage ..

Il y a du très bon et du moins bon dans ce deadpool, j'ai eu des sacrés éclats de rire mais certaines histoires ont échappé à ma compréhension car il faut connaitre très très bien l'univers de Deadpool.
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Deadpool : Flash-back

Si « Deadpool : Flash-back » partait d'un concept excitant et habile, sa réalisation inégale déroute.



Bien sur la créativité aussi bien d'un point de vue scénaristique que graphique est indéniable, mais disons le franchement la plupart des histoires sont absolument sans aucun intérêt et ne constituent qu'un vague prétexte pour voir Deadpool se déchainer...



Sur le plan graphique, Koblish réalise une performance peu commune, particulièrement dans la série année 60, sans doute la plus belle et la plus démesurément épique.



Mais au final on reste sur sa faim, avec la vague impression de s’être (encore) une fois bien fait arnaquer !



A quand de nouveaux super-héros réellement novateurs et charismatiques ? Quand finira le recyclage de personnages crées dans les années 60 ?

Il n'est pas interdit d'avoir du talent !
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Deadpool - Marvel Now, tome 1 : Dead Presid..

J’avoue, je n’ai jamais lu de Comics de Deadpool auparavant, et tout ce que je connaissais de lui se résumaient dans les deux premiers films consacrés. C’est un peu dans cet esprit que j’ai ouvert ce livre, et je n’ai pas été déçu ! Je ne sais pas s’il était possible de faire plus irrévérencieux comme sujet pour une publication aux USA, puisqu’il s’agit quand-même de décimer l’ensemble des présidents des États-Unis ! Pas besoin d’avoir une grande connaissance politique pour apprécier ce livre, tellement les présidents mis en avant sont connus ne serait-ce que de nom (Lincoln, Washington, Nixon, JFK, voire Ford, Reagan et Roosevelt).

C’est bien dessiné, bien mené, amusant, l’histoire avance à un rythme effréné, bref, j’ai passé un très bon moment de lecture, et j’ai hâte de pouvoir lire la suite des aventures !

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Deadpool : Les noces de Dracula

De l'excellent Deadpool ! C'est totalement délirant, bourré de clins d'oeil (twilight etc). C'est action non stop !

La comédie romantique sauve Deadpool fait tout péter et c'est la classe !
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Deadpool : Les noces de Dracula

Ce tome comprend une histoire complète qui ne nécessite qu'une connaissance superficielle du personnage de Deadpool. Il comprend les 14 chapitres, initialement parus sous format dématérialisé qualifié de Infinite Comics, reformaté en 7 épisodes papier publiés en 2014, avec une histoire coécrite par Brian Posehn & Gerry Duggan, dialoguée par Duggan, dessinée par Reilly Brown (chapitres 1 à 8, 10 à 14), Khary Randolph (chapitre 9) et Scott Koblish (chapitres 11 à 13, encrés par Reilly Brown (épisodes 1 à 4), Nelson Decastro (chapitres (5 à 7, 10, 12 à 14), Terry Pallot (chapitres 7, 8, 11 à 13), Khary Randolph (chapitre 9) et Scott Koblish (chapitres 11 à 13). La mise en couleurs a été réalisée par Jim Charalampidis et Jim Campbell.



À Londres en Angleterre, Deadpool (Wade Wilson) se fait abattre à bout portant par un individu de Latvérie en train d'assassiner une belle jeune femme. Ayant récupéré, il se débarrasse de l'importun en le faisant hacher par le rotor anticouple. L'hélicoptère s'écrase dans la Tamise. Deadpool en ressort sain et sauf en ayant sauvé la belle en détresse, cette dernière prenant ses jambes à son cou en découvrant le visage de son sauveur. Quelque temps plus tard, alors qu'il est en train de récupérer, salement amoché, sur un banc public, Deadpool est agressé par Raoul, un vampire. Il le met en déroute et se lance à sa poursuite. Il l'intercepte plus loin devant un garde de Buckingham Palace, et le reperd à nouveau dans la brume. Le vampire s'enfuit et rejoint une demeure située un peu plus loin, où il rend compte de sa mission à Dracula, en personne. Deadpool surgit incontinent et transperce le cœur du vampire avec un parapluie.



Dracula fait tout pour garder son calme, et explique patiemment à Deadpool que Raoul lui avait remis un message qu'il avait glissé dans sa ceinture. Dracula sert un verre de son plus fin nectar à Deadpool et lui indique qu'il souhaite l'engager pour qu'il lui ramène sa fiancée qui se trouve dans un cercueil, dans des grottes de la péninsule arabe. Après un voyage sans encombre, tout enturbanné, Deadpool descend dans la grotte et se rend compte qu'il a été précédé par une demi-douzaine de guerriers Bamf qui l'attendent de pied ferme. Il s'en suit un carnage, l'explosion d'une bombe, la récupération in extremis du cercueil en bon état et toujours fermé. Il ne reste plus à Deadpool qu'à trouver un moyen pour ramener le cercueil jusqu'aux États-Unis. En passant par la Grèce, il en profite pour voler une carriole, ainsi qu'un zèbre dont il se sert en l'attelant à la carriole. Dans la ville suivante, il passe devant une statue d'un minotaure qui est en fait Asterion et qui prend vie en reconnaissant l'odeur que dégage la personne dans le cercueil. Il s'en suit un affrontement violent mais malhabile.



En 2013, Gerry Duggan & Brian Posehn deviennent les scénaristes attitrés de la série Deadpool, en commençant par DEADPOOL MARVEL NOW T01 (épisodes 1 à 6). Ce recueil comprend donc l'adaptation en comics d'un récit conçu à la base pour le format Infinite, c’est-à-dire une publication dématérialisée avec une animation basique de certaines cases. Il y a donc eu un travail d'adaptation à posteriori pour transformer des animations (par exemple les apparitions successives de plusieurs Bamf) en des suites de cases plus traditionnelles, sans pour autant reprendre tous les effets, afin de rester dans une pagination raisonnable. À sa grande surprise, le lecteur constate que ce récit n'est pas une simple aventure, histoire de remplir des pages, puisqu'elle contient la première apparition de Shiklah, destinée à prendre une place importante dans la vie de Deadpool, au fil des aventures de la série régulière mensuelle. S'il a déjà lu des épisodes de la série mensuelle, le lecteur peut être attiré par l'écriture de Posehn & Duggan. En effet ceux-ci mettent un point d'honneur à en donner pour son argent au lecteur, au moins en termes de vannes. C'est également le cas dans ce recueil.



De manière générale, l'humour dans les comics de superhéros ne vole pas très haut, même s'il y a bien sûr des exceptions. Ici, ce qui fait la différence est la régularité des blagues (situations comiques ou réparties fusantes). Même si elles ne sont pas toutes drôles, il y en a plusieurs qui font mouche. Cela commence par le jeu de mot de la couverture VO (sur le double-sens du mot Stake, soit pieu, soit prononcé comme un steak). Au fil des séquences, le lecteur a droit de l'humour qui tâche (sur la base de situations gore, comme l'assassin découpé en morceau par le rotor anticouple, mais avec des dessins peu descriptifs), du comique de situation (la jeune femme découvrant le visage de Deadpool sans masque), de l'humour visuel (une forme de générique tournant en dérision ceux de James Bond), de l'humour référentiel (c'est plus mort qu'une Gwen Stacy ici), de l'humour de comédie de situation (les 2 futurs beaux-frères insupportables), et le cabotinage de Deadpool, à la fois par ses réparties décalées et par son comportement absurde et imprévisible.



Le lecteur se laisse donc facilement emmener par cette mission improbable, avec un abattage de bon aloi en ce qui concerne les blagues, même si elles sont plus moins drôles. Les auteurs s'amusent bien, enchaînant les péripéties avec un entrain communicatif, et une absence de prétention, pour embrasser les mécanismes de la série Z sans honte. Ils insèrent une pincée d'univers partagé Marvel avec un chasseur de vampires bien connu, ou des superhéros de seconde zone comme Jake Russell ou Nkantu, sans oublier une variation très inattendue sur un symbiote bien connu. Dracula apparaît dans sa forme revue et corrigée des années 2000, avec son armure et ses stresses. Pour nourrir les rebondissements, les coscénaristes piochent dans la continuité du personnage avec une apparition de Hydra Bob et de MODOK, tourné en ridicule avec une désinvolture certaine, assez élégante au final. En outre, ils ont placé Deadpool dans la péninsule arabe, ce qui leur permet de lui faire voir du paysage, de la Grèce à New York, en passant par un bref séjour romantique à Paris, et une visite des catacombes. Ils s'entendent pour conserver un bon rythme au récit, avec des rebondissements toujours plus invraisemblables, sans perdre leur fil rouge qui est la livraison de Shiklah à Dracula.



Reilly Brown réalise des dessins de type descriptif, avec un niveau de détails raisonnable, même s'il apparaît qu'il se désintéresse régulièrement des arrière-plans. Le lecteur ne doit pas s'attendre à reconnaître dans quelle rue de Paris Deadpool et Shiklah se promènent, ou à retrouver une vision intelligente de la structure de la Tour Eiffel, par un artiste comprenant cette construction. Brown est plus dans l'évocation suffisante pour faire comprendre où se déroule chaque scène que dans une visite touristique. Le lecteur ne doit pas s'attendre non plus à une visite guidée rigoureuse des catacombes. Brown donne plutôt 'impression de se servir de décors génériques prêts à l'emploi, presque réutilisés à partir d'un stock tout prêt. Il ne faut pas non plus que le lecteur soit trop regardant sur la justesse des expressions des visages qui manquent de nuance. En particulier, Dracula est plus ridicule qu'impressionnant, y compris quand il montre ses canines plus longues que la normale. Les dessins donnent donc une tonalité bon enfant à ces péripéties, accentuant l'idée d'une série B voire Z, qui ne cherche pas à se prendre au sérieux.



De temps à autre, le lecteur peut avoir l'impression que les découpages de planche sont un peu heurtés pour le plaisir sans réussir à renforcer l'impression de mouvement, ou de puissance des coups. Cela provient de la nécessité d'avoir remonté des cases réalisées pour un média dématérialisé, en essayant de faire pour le mieux en ce qui concerne la narration visuelle. Reilley Brown et les autres s'en tirent mieux pour ce qui est des postures personnages, à commencer par le langage corporel de Deadpool. Même si Shiklah ne fait pas peur (y compris dans sa deuxième forme), elle devient petit à petit sympathique grâce à ses rondeurs et une forme de sensualité étrangement dépourvue de connotation sexuelle, du fait des dessins bon enfant. Cette propriété des dessins de rendre inoffensif ce qui est dessiné nuit à la crédibilité du chasseur de vampire, par contre elle sert très bien la dimension comique d'un personnage comique comme Hydra Bob, en particulier quand il a réussi à piquer la chaise de MODOK. Quand la comédie prend le dessus sur la narration, les dessins Reilly Brown font des merveilles pour lui donner plus de saveur.



À la fin du récit, le lecteur reste mi-figue, mi-raisin. Il est convaincu que les auteurs ont tiré à la ligne pour pouvoir remplir le quota de pages qui leur avait été assigné, et de ce fait toutes les séquences ne se valent pas. Il est content de savoir d'où sort Shiklah et d'avoir vu Hydra Bob en pleine forme, et dans le même temps les péripéties ne volent pas bien haut. Il a bien apprécié la facilité de lecture des dessins, tout en regrettant quelques mises en page trop heurtées du fait d'une composition réalisée à partir d'un autre média. Il constate qu'en fonction de la nature de la scène, les artistes sont plus ou moins inspirés, faisant ressortir le côté spectaculaire ou le cabotinage d'un personnage, ou au contraire alignant des suites de cases fonctionnelles assez insipides.
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Deadpool, HS n°2

Ce tome comprend les épisodes 11 à 15, initialement parus en 2017, écrits par Christopher Hastings pour les épisodes de la série mensuelle. Myisha Haynes a dessiné et encré les épisodes 11, 14 et 15, avec une mise en couleur réalisée par Rachelle Rosenberg. Le studio Gurihiru a dessiné, encré et mis en couleurs les épisodes 12 & 13, avec la participation d'Alti Firmansyah pour la première moitié de l'épisode 13, mis en couleurs par Rachelle Rosenberg.



Gwenpool intervient dans une prise d'otages, se déroulant à bord d'un jet privé. Elle réussit à accomplir sa mission et à sauver le jeune homme, héritier d'une famille très riche. Elle se rend ensuite dans l'échoppe de Big Ronnie pour savoir si elle peut lui proposer un autre contrat. Elle trouve une annonce demandant de l'aide dans le nord de l'état de New York pour tuer un vampire. Elle se rend en train dans une petite ville, en portant son costume de Gwenpool, et toutes les armes auxquelles elle a pu penser, de la cartouchière de pieux, aux symboles religieux, en passant par les gousses d'ail. Sur place, elle trouve le maire qui lui indique qu'elle doit tuer le vampire qui hante les lieux, mais sans tuer personne d'autre.



Pour sa mission suivante, Gwenpool se retrouve dans un cachot, sans se souvenir comment elle est arrivée là. Elle entend quelqu'un arriver et saute sur la porte de sa cellule pour éviter d'être agressée. En fait, il s'agissait de Mega Tony venu pour la délivrer. Ils s'éloignent de la cellule en empruntant des couloirs en pierre, plongés dans la pénombre. Ils débouchent devant une vingtaine de grenouilles géantes qui n'ont pas l'air commode. Gwenpool identifie tout de suite comment s'en débarrasser, après quoi ils sont rejoints par Batroc (Georges Batroc) et Terrible Eye (Sarah). Enfin, Gwen Poole accompagne son ami Cecil (qui est devenu un spectre) chez Sarah (Terrible Eye) pour qu'elle trouve une solution afin qu'il redevienne tangible. Suite à une décision impulsive et irresponsable de la part de Gwen Poole, ils se retrouvent elle et Cecil dans le coffre de la voiture du Ghost Rider (Robbie Reyes). Ce dernier s'apprête à intervenir dans le QG de nains de Nidavellir ayant dérobé une énorme gemme, alors même que Hawkeye (Kate Bishop) est déjà présente sur les lieux.



Dans le tome précédent, Christopher Hatings avait réussi à trouver le point d'équilibre instable pour faire fonctionner la série, entre parodie de comics de superhéros, aventure débridée avec moments absurdes, et un soupçon de développement du personnage de Gwenpool. Il était bien aidé par les dessins très propres sur eux du studio Gurihiru (Sasaki & Kawano) qui présentait des personnages mignons, dans des environnements tirés au cordeau d'une propreté irréprochable, permettant aussi bien de lire le récit au premier degré, que d'y voir de la dérision s'appliquant sur les poncifs visuels des comics de superhéros, et une approche mignonne. Le lecteur éprouve un moment de déception en voyant que le studio Gurihiru n'a dessiné qu'un épisode et demi sur les 5 que contient ce recueil. Dans un premier temps, Myisha Haynes donne l'impression de dessiner à la manière du Gurihiru, avec des contours simplifiés, une Gwenpool avec des réactions enfantines, des décors très basiques. Mais le lecteur se rend compte que l'impression générée par les dessins de Haynes dans l'épisode 11 évoluent vers une plus grande simplification, une plus grande exagération des expressions des visages, et des décors de plus en plus en carton-pâte. Elle n'arrive pas à conserver la consistance des représentations de Gurihiru, la finesse et la précision de leurs traits, le bon équilibre entre premier et second degré, l'exagération comique à bon escient.



Ce ressenti se trouve encore accentué dans les épisodes 14 & 15. Le lecteur a l'impression de lire une bande dessinée à destination de la jeunesse, d'enfants de moins de 10 ans. Avec une telle approche graphique évoquant les dessins animés télévisés pour enfants, l'artiste déplace le sens visuel de ce qui est représenté, en lorgnant du côté d'un épisode de Scoubidou, et non plus dans une narration tout public, petits et grands. De ce fait la lecture donne l'impression d'une mauvaise parodie, basé sur un scénario pas toujours en phase avec la dimension visuelle. Lorsque Hastings se lance pour briser le quatrième mur et jouer sur les conventions narratives des comics de superhéros, le lecteur n'y voit plus qu'un artifice grossier, le propos étant dénaturé par les dessins. Lorsque Kate Bishop et Gwenpool se disputent, ce ne sont plus que 2 gamines en train de se chamailler, et pas des adultes échangeant des propos à double fond. Lorsque la tête de Ghost Rider apparaît pour essayer de convaincre Cecil de tuer Gwenpool pour se venger, c'est une scène artificielle, dans laquelle Ghost Rider est ridicule, sans aucun pouvoir de conviction. Encore sous le charme du tome précédent, le lecteur essaye de faire l'effort de s'imaginer ce qu'aurait pu être ces épisodes avec un dessinateur plus adapté, mais la naïveté basique rend tout inoffensif et finit par battre en brèche ses efforts d'imagination.



Le lecteur est d'autant plus frustré qu'il retrouve les dessins du studio Gurihiru le temps d'un épisode et demi, pour une histoire qui prend tout de suite une autre dimension. Pourtant le point de départ est tout aussi artificiel puisque Gwenpool et ses compagnons se retrouvent prisonniers de Murderworld, le parc d'attractions mortelles dans lequel Arcade s'amuse à inventer des décors de littérature de genre pour essayer de faire passer de vie à trépas ses prisonniers. Christopher Hastings brise le quatrième mur dès la deuxième scène, avec Gwenpool indiquant qu'elle a bien reconnu la trame d'un jeu de plateau de type Heroic Fantasy, et qu'elle en connaît toutes les conventions, ce qui lui permet de repérer les soluces, et se tirer de chaque piège sans coup férir. Avec le studio Gurihiru, les décors retrouvent la consistance et la précision qu'il leur manquait, permettant d'éviter la sensation de décors bon marché et en toc. Les gesticulations théâtrales d'Arcade sont ridicules à souhait, tout en montrant bien que c'est le langage corporel du personnage, qu'elles définissent son caractère. À nouveau la narration visuelle perd beaucoup de sa conviction dans les pages dessinées par Alti Firmansyah, pour retomber dans les clichés habituels des comics de superhéros, dessinés de manière hâtive, sans conviction.



Christopher Hastings n'est donc pas très aidé par les artistes qu'on lui a collés entre 2 épisodes dessinés par Gurihiru. Pourtant il ne démérite pas vraiment. Le premier épisode s'apparente à un conte gentillet, et fournit l'occasion à Gwenpool de faire la preuve de son savoir sur les vampires de l'univers partagé Marvel. La deuxième histoire la met face à un autre personnage qui brise régulièrement le quatrième mur, avec quelques réparties bien senties sur la ressemblance entre Gwenpool et Deadpool, écrites avec le bon dosage de dérision. L'intrigue des épisodes 14 & 15 est plus consistante, avec une utilisation à bonne escient de la mythologie Marvel, mais toute tension dramatique en est absente du fait de dessins très enfantins. Le lecteur ne peut que regretter ce massacre visuel du potentiel comique des histoires.



Après un tome excellent, plein de verve, le lecteur déchante fortement avec ce troisième tome. Il s'aperçoit que les dessinateurs affectés à la série n'ont pas su trouver le bon ton narratif pour préserver le point d'équilibre entre moquerie des conventions des superhéros et des héroïnes toutes roses, tirant la narration vers le bas, et gâchant tout le potentiel comique des situations.
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Deadpool, HS n°2

NE LISEZ PAS CE COMICS si vous n'avez pas lu précédemment Gwenpool 1 & 2.

Il s'agit en effet du tome 3, présenté comme un HS Deadpool (car Deadpool y fait une mini-apparition).



J'ai beau être habitué à ne comprendre que la moitié des histoires Marvel & DC très souvent mal nommées et mal numérotées, mais ici on démarre clairement en pleine action, avec des personnages non-présentés, et on s'arrête sur un cliffangher incompréhensible qui sera sûrement suivi dans Gwenpool 4 (pas dans Deadpool HS en tout cas, vu que le prochain sera sur le Punisher...).

Bref, c'est impossible à suivre.

Et c'est bien dommage, car le personnage et son équipe semblent bien sympathiques, avec un humour frais et léger.

J'espérais découvrir enfin Gwenpool. J'en ressors avec une grande lassitude des publications Marvel, incapables de sortir ses histoires de façon claire et identifiée.
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Deadpool - Marvel now, tome 5 : Le mariage ..

Faisant suite à l'excellent Dracula's Gauntlet, ce tome incomplet propose une collection d'histoires écrites par tous les grands scénaristes de Deadpool pour célébrer son mariage.

C'est un peu un fourre-tout, avec du bon et du moins bon, et beaucoup de références au passé du mercenaire.

C'est beaucoup moins fun que Dracula's Gauntlet, et en plus il manque des histoires (qui seront publiées plus tard).

A réserver aux fans absolus de Deadpool !
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Deadpool - Marvel Now, tome 1 : Dead Presid..

Deadpool, Tome 1 ne constitue peut-être pas une référence incontournable du catalogue Marvel actuel mais peut se révéler quelque peu divertissant avec son classique mélange d’action et d’humour pour peu qu’on lui prête attention.
Lien : http://www.actuabd.com/Deadp..
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Deadpool - Marvel Now, tome 1 : Dead Presid..

On avance avec Deadpool et voici ici une série assez récente qui démarre par une histoire pour le moins.. inattendue !







Un magicien, devant la déchéance des Etats-Unis, décide de ressusciter les présidents américains. Mais une fois ceux-ci revenus, ils veulent détruite les Etats-Unis. Et même le monde ! Et comme le SHIELD ne tient pas à ce que des images des Avengers tuant les présidents soit vus, ils veulent que tout soit discret. Et pour cela ils font appel à... Deadpool !







On retrouve donc avec plaisir le mercenaire, bien décidé à calmer tout ce beau monde, et faire des blagues sur tout et n'importe quoi. Et aussi à empocher la somme promise, puisqu'on sait que le bonhomme ne laisse jamais une prime de côté. Un tome ultra rythmée donc, avec un sacré paquet d'action, et un petit passage de Dr. Strange pour aider notre mercenaire à renvoyer les morts d'où ils viennent. C'est fluide, ça se lit vite, et ça ne se prend pas la tête. C'est ce qu'on attend de Deadpool et on est servi !
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Spider-Man All-new All-different, tome 1

Cette série a débuté après les événements de Secret Wars (2015) de Jonathan Hickman & Esad Ribic, à l'issue desquels Miles Morales s'est retrouvé sur la Terre principale (616) de l'univers partagé Marvel, sans pour autant que cela ne rende caduque ses aventures vécues auparavant. Il contient les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2016, écrits par Brian Michael Bendis, dessinés et encrés par Sara Pichelli, avec l'aide de Gaetano Carlucci pour l'encrage, et mis en couleurs par Justin Ponsor.



Maintenant, à New York, les Avengers viennent de se faire battre, ils gisent inconscients à terre : Iron Man, Thor (goddess of thunder), Captain America (Sam Wilson), Vision, Scarlett Witch et She-Hulk. Il ne reste plus que Spider-Man (Miles Morales) debout, faisant face à Blackheart (le fils de Mephisto). Il y a quelques jours, Miles Morales venait de se prendre une veste avec une certaine Julie et son copain Ganke Lee essayait de lui remonter le moral. Ses parents (Jefferson Davis & Rio Morales) s'inquiètent de la baisse de ses résultats scolaires, craignant en particulier qu'il ne fasse usage d'une drogue récréative. Du coup sa mère appelle sa propre mère Gloria Morales pour reprendre Miles en main ; elle commence par lui confisquer son téléphone.



En temps réel, le combat contre Blackheart continue, Miles Morales prenant pleinement conscience qu'il s'agit d'un vrai démon. Spider-Man (Peter Parker) finit par arriver sur place et prêter main forte à Spider-Man (Miles Morales). Ce dernier se souvient que le premier lui avait donné son approbation pour exercer en tant que Spider-Man à New York, avec un ou deux bons conseils (avec de grands pouvoirs, viennent de grandes responsabilités, sans oublier : du talc à l'entrejambe diminue les frottements). Suite à ce combat, Danika Hart, une internaute, met en ligne une vidéo où elle pointe du doigt que Spider-Man (Miles Morales, en abrégé MM) est un individu de couleur, ce qui se voit par une déchirure de son costume.



L'entrée en la matière est très impressionnante, avec un Blackheart revu et corrigé par Sara Pichelli pour apparaître plus démoniaque et plus marquant, les Avengers à terre parmi les décombres, et le pauvre Miles Morales, petit et menu face à ce démon. L'interaction entre les Spider-Men est très vivante, avec une relation presque paternelle, dans laquelle on sent que Peter n'est pas aussi à l'aise qu'il aimerait le faire croire, et que Miles n'est pas prêt à tout accepter sans broncher, sans esprit critique. Et puis pfuit ! Le récit passe à autre chose, continuant la vie de Miles Morales, sans conséquence de l'intervention de Blackheart, sans suivi par Peter Parker, opérant un virage vers la comédie de situation.



À l'échelle des 5 épisodes, Brian Michael Bendis use et abuse de ses tics narratifs habituels. Il fractionne ses dialogues sous forme de phrases courtes, parfois un peu répétitives. Lors d'un échange téléphonique entre Ganke Lee et Gloria Morales, cette dernière lui fait observer qu'il répète systématiquement tout ce qu'elle dit pour gagner du temps, ce qui est à la fois astucieux et pertinent pour cet échange, mais aussi une forme de métacommentaire pince-sans-rire sur le propre mode d'écriture de Bendis. Le lecteur retrouve également le choix narratif de Bendis de s'arranger avec la continuité, c’est-à-dire de retenir les éléments qui l'intéresse, et d'ignorer purement et simplement les autres. Les Spider-Men s'étaient déjà croisés dans Spider-Men (2012) de Bendis et Pichelli. À la fin, Peter Parker découvrait l'existence d'un Miles Morales sur la Terre 616, et semblait surpris de sa situation, sans que le lecteur ne sache de quoi il retourne. Ce détail passe à la trappe dans ce récit. De la même manière, l'apparition de Blackheart reste inexpliquée, ainsi que ses motivations. Il est juste là pour fournir un opposant le temps de 2 épisodes. Il en va de même pour les ennemis des épisodes suivants.



Par contre, Bendis n'hésite pas à se servir comme bon lui semble dans l'univers partagé. C'est ainsi que le lecteur voit revenir Fabio Medina (Goldballs), un mutant créé par Bendis quand il écrivait les X-Men. Il joue avec l'image de Spider-Man (MM) manipulant le bouclier de Captain America, comme un symbole d'accession à un statut de vrai superhéros. L'intrigue donne donc une impression d'écriture allégée, peu soucieuse de la continuité, peu soucieuse de donner du sens aux affrontements physiques, comme s'il ne s'agissait que d'un spectacle obligatoire, une spécification imposée, impossible à rendre pertinente, dépourvue de sens par rapport au récit. D'ailleurs l'épisode 3 est dépourvu de combat physique, et le lecteur ne s'en trouve pas plus mal. Dans l'épisode 4, Spider-Man doit échapper à des missiles en plein cœur de New York, un cliché idiot (qui pourrait avoir l'idée de lancer des missiles dans une ville pour abattre un individu ?) et des esquives déjà mille fois vues. Dans l'épisode 5, la supercriminelle finit par purement abandonner l'idée de battre Spider-Man (MM), faisant douter le lecteur de la raison pour laquelle elle avait souhaité l'affronter au départ.



Contre toute attente, Bendis fait quand même l'effort d'établir que le récit se déroule dans la période All new, All different. Ainsi le lecteur voir brièvement passer Sam Wilson en Captain America et la Thor féminine. Il évoque le fait que Spider-Man (MM) fait partie des All new, all different Avengers de Mark Waid. Il montre ce qui sépare Peter Parker et Miles Morales, en particulier le fait que le premier a pris une envergure internationale. Mais la dynamique du récit réside dans une forme de comédie de situation. Le scénariste évoque la vie de Miles Morales sur le campus de son université. Il y a le fait que Julie ait refusé de sortir avec lui, ce qui donne l'occasion à Ganke Lee de faire une remarque sur le fait qu'on ne peut pas juger de la qualité d'un individu à son apparence. Il y a le fait que ses résultats scolaires chutent, ce qui conduit ses parents à s'inquiéter, et Miles Morales à faire ses devoirs. En cela, Bendis poursuit le portrait d'un adolescent avec la tête sur les épaules qui doit faire des choix, en découvrant leurs conséquences, et en tâtonnant pour apprendre ce qui lui importe le plus.



Brian Michael Bendis inclut également des réparties humoristiques et des moments comiques. Il peut s'agir des remarques moqueuses de Spider-Man (PP), ou de l'attitude de ses parents qui s'inquiète pour leur fils, sans bien savoir comment s'y prendre. La grand-mère Gloria Morales réagit avec des décisions arbitraires, en donnant des ordres dont la pertinence est discutable (confiscation du téléphone portable de Miles ce qui ne permet plus à ses parents de l'appeler).



En lisant Spider-Men (2012), le lecteur avait été fortement impressionné par les cases descriptives minutieuses de Sara Pichelli. Dans la scène d'ouverture, il retrouve cette approche détaillée, avec une dimension spectaculaire impressionnante, évoquant par moment Bryan Hitch. Elle sait très bien donner l'impression du mouvement et de l'énergie lors des affrontements. L'image où Spider-Man tient le bouclier de Captain America est iconique à souhait. Elle parvient même à rendre visuellement intéressante la course-poursuite entre Spider-Man et les missiles, en prenant bien soin de représenter les immeubles pour faire comprendre la progression du héros et des missiles en fonction des obstacles.



En phase avec le récit, l'artiste dessine des morphologies de personnages normaaux, à l'exception des Avengers. Pour commencer, Miles Morales est un grand adolescent avec une musculature bien dessinée, mais sans gonflette. Il est fin et élancé, moins costaud que Peter Parker. Ses ascendances noire et hispanique sont visibles sans être exagérées. Ganke Lee est effectivement bien en chair, avec un surpoids visible, et Fabio Medina aussi, dans une moindre mesure. Felicia Hardy est sexy, mais sans l'exagération donnée par Humberto Ramos ou J. Scott Campbell. Les parents de Miles entretiennent leur corps. L'apparence de Kamala Khan est conforme à celle de sa propre série, sans cette exagération de la silhouette féminine propre aux comics de superhéros. Sara Pichelli prend soin d'établir les décors en début de chaque séquence. Elle s'en affranchit lorsqu'ils ne présentent pas une importance pour la narration en cours de séquence, sans que cela ne devienne exagéré.



Au fil des épisodes, le lecteur relève quelques éléments qui tirent le récit vers le haut. Le scénariste intègre les technologies de manière naturelle, sans caricaturer les adolescents comme étant dépendant de leur téléphone portable, ou des réseaux sociaux. Ces derniers sont une réalité, sans phagocyter leur vie. Il intègre un ou deux autres jalons générationnels, comme le fait que les parents de Miles citent le LSD (Lysergsäurediethylamid) comme drogue récréative, alors que Laura Baumgartner (la copine de Miles) n'a aucune idée de ce que cela peut être. Au lycée, la classe doit étudier Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur (1960) d'Harper Lee. Il ne s'agit pas d'un ouvrage choisi au pif pour faire genre. En effet, il évoque la condition d'afro-américain aux États-Unis et les discriminations insidieuses. Ce thème résonne à la fois avec le métissage dont est issu Miles Davis, et avec la réaction de Danika Hart sur les réseaux sociaux quant au fait qu'il soit de couleur.



À plusieurs reprises, le scénariste provoque le lecteur en établissant clairement l'une des références pour la création de Miles Morales : Barack Obama. Comme lui, il est métissé noir et hispanique, et comme lui il a accédé à une position de choix, mais dans l'univers Marvel. Le lecteur peut réagir de manière épidermique, en estimant que c'est du pur opportunisme à visée commerciale (ce n'est pas tout à fait faux). Il peut aussi remarquer que Bendis manipule cette similitude, avec un à-propos plus pertinent que roublard. Cette impression est renforcée par la démarche de Danika Hart, promouvant Spider-Man, comme un superhéros de couleur. Il y a là à la fois la volonté de promouvoir une race et une culture, mais aussi de disposer d'un héros à son image La réaction de Miles Morales est à la fois basique (il n'a rien demandé et ne souhaite pas de devenir un symbole), et très saine (il ne souhaite pas être instrumentalisé). La mise en scène du récit montre qu'il n'a pas voix au chapitre en la matière, et qu'il ne peut que faire avec.



Toujours avec une sensibilité inattendue, Bendis montre une autre dimension de la discrimination, par le personnage de Ganke Lee. Avec l'arrivée de Fabio Medina dans leur classe, il adopte un comportement inattendu, allant à l'encontre des désidératas de Miles Morales qui les a exprimés à haute voix. Ce n'est que par la suite que le lecteur comprend le geste de Ganke, et en quoi il se rattache à son propre ressenti quant à son surpoids et les conséquences sur le regard que portent les autres sur lui. Le scénariste fait preuve d'une délicatesse et d'une prévenance inattendue vis-à-vis de ce personnage.



Avec la disparition de l'univers Ultimate (référencé 1610), les responsables éditoriaux de Marvel ont saisi l'occasion d'agrandir la famille des personnages dérivés de Spider-Man, en rapatriant Miles Morales sur la Terre principale (référencée 616). Le lecteur peut y voir un geste opportuniste, leur permettant d'envisager de produire un film de Spider-Man mettant en scène ce personnage qui n'est pas licencié à Sony, et un geste démagogique, s'accaparant une partie de l'aura de Barack Obama. Il peut aussi s'agacer de retrouver les tics narratifs de Brian Michael Bendis qui ne respecte pas les règles implicites des histoires de superhéros et qui bafoue toutes les caractéristiques qui l'ennuient. Il peut être déçu que Sara Pichelli rentre dans le rang en utilisant les trucs et astuces des dessinateurs de comics pour produire ses pages le plus vite possible. Il ne peut quand même pas complètement écarter ces épisodes comme un produit artificiel, industriel et sans âme de plus. En tant que récit de superhéros, cette histoire n'est pas terrible, mais la comédie dramatique qui l'accompagne est moins démagogique qu'il n'y paraît.
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Deadpool - Marvel Now, tome 4 : Deadpool co..

Ce tome contient les épisodes 20 à 25, initialement parus en 2014, coécrits par Gerry Duggan et Brian Posehn, dessinés et encrés par Scott Koblish (episode 20), puis par Mike Hawthorne (épisodes 21 à 25), avec une mise en couleurs de & Val Stapples (episode 20), puis Jordie Bellaire (épisodes 21 à 25).



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- Épisode 20 - Traumatisé par la conclusion de l'histoire précédente, Deadpool obtient du responsable éditorial qu'il publie une "ancienne" histoire se déroulant dans les années 1970. Deadpool se repose au Wakanda, mais il est réquisitionné par la Règle de la Terre pour rassembler les 4 pièces d'un puzzle.



Régulièrement, Posehn et Duggan s'offrent un épisode hommage. Cette fois-ci, il s'agit de rendre hommage à l'un des plus grands créateurs de comics : Jack Kirby. Scott Koblish s'en donne à cœur joie pour dessiner à la manière de Jack Kirby en mode cosmique, en utilisant son vocabulaire graphique, sans réussir à maîtriser sa grammaire. Ces dessins ressemblent en surface à du Kirby (points d'énergie, personnages la main tendue en avant), sans en avoir la force visuelle. Il incorpore également une forme d'autodérision qui vient comme se moquer de ce qui est dessiné. C'est agréable à regarder, mais peut-être trop conscient de sa forme parodique.



Posehn et Duggan se contentent de projeter Deadpool face à des endroits différents pour retrouver les pièces du puzzle, en les arrachant à des ennemis qu'il convient également de prendre au second degré : Mangog, puis Fin Fang Foom. Cela donne un récit marrant, un hommage référentiel, une partie de rigolade assez futile. 4 étoiles si le lecteur n'en attend rien, 3 étoiles sinon.



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- Épisodes 21 à 25 - Retour au temps présent et à l'intrigue principale : Deadpool a été requérir l'aide de Stephen Strange pour aider l'agent Emily Preston du SHIELD à sortir de sa tête, et à retrouver un corps. L'agent Scott Adsit découvre que quelqu'un a réalisé une copie robotique de Preston (un LMD : life model decoy) et l'a lâchée dans la nature. L'agent Gorman (du SHIELD également) se rend compte que ses manigances vont être découvertes. Il décide de mettre à prix la tête de Deadpool. Plusieurs supercriminels trouvent la récompense alléchante : Crossbones (Brock Rumlow), Trapster (Peter Petruski), Batroc (Georges Batroc) et Sabretooth. Deadpool va devoir lutter contre eux (surtout Crossbones), se mesurer à un peloton de soldats de l'organisation terroriste Ultimatum (sur l'un de leur vaisseaux aériens). Bien sûr l'agent Phil Coulson viendra apporter sa contribution à cet imbroglio.



Dans un premier temps le lecteur est plutôt satisfait de voir que l'intrigue principale initiée dans le premier tome (le squat de l'esprit celui de Deadpool par celui d'Emily Preston) arrive à son terme, et que Deadpool va enfin être payé pour sa mission commanditée par le SHIELD. En récapitulant les différentes péripéties de cette partie, il constate que Posehn et Duggan se sont lâchés dans l'humour visuel, parodique et scabreux : accès au QG du SHIELD par un magasin de sous-vêtements, Scott Adsit avec une main pendante au bout d'un poignet cassé, Batroc en train de vomir après s'être fait broyer les noix, Crossbones en train de se battre en pleine rue, avec son masque et en slip blanc, etc.



En fait, les scénaristes accumulent ces blagues potaches, en ayant perdu le sens du rythme. Ils égrainent ces grosses farces à un rythme régulier, comme un saupoudrage mécanique sans âme. L'humour reste à ce niveau ras du plancher, sans changer de registre. Les dessins de Mike Hawthorne ne relèvent pas le niveau : ils sont très faciles à lire mais d'un niveau de qualité très basique. L'anatomie est à peu près exacte, c'est-à-dire que les silhouettes présentent des proportions normales, par contre le détail des articulations ou des muscles est plus souvent fantaisiste qu'à son tour. Les expressions des visages sont toutes fausses et dépourvues de nuances, dans des traits de visages d'une rare approximation. Les décors sont présents assez régulièrement dans les arrières plans. Par contre ils sont systématiquement simplistes, et dépourvus de texture. C'est comme si chaque scène se déroulait dans un décor en carton-pâte à la finition grossière ou enfantine. Dans ces conditions, chaque scène tombe à plat, et chaque mise en page met en évidence la mécanique laborieuse du scénario, plutôt que d'améliorer la narration.



Cette association de dialogues patauds, de rebondissements lourdauds et de dessins sans grâce aboutit à une lecture facile mais insipide. Ce phénomène atteint un tel niveau, que même l'évocation du Black Freighter de Watchmen (Crossbones mordant dans une mouette dans la dernière page de l'épisode 23) tombe à plat.



Pourtant un élément prouve que ces histoires auraient pu fonctionner avec un meilleur dessinateur : les magnifiques couvertures réalisées par Mark Brooks. Avec sa science du cadrage et le soin apporté aux textures, il montre que les images auraient pu apporter un supplément d'âme, ou au moins d'informations visuelles, nécessaires pour porter le scénario. Il y a la couverture du présent recueil où la fière posture de Deadpool rend la situation cocasse. La couverture de l'épisode 22 montre Deadpool en boyscout au milieu de LMD d'un agent du SHIELD en uniforme, insistant sur le côté incontrôlable de Deadpool opposé à l'uniformité des soldats obéissants. La couverture de l'épisode 23 montre une tête miniature de Deadpool sortant de la bouche de Deadpool, telle le rostre de la créature Alien, explicitant immédiatement l'intention des scénaristes, chose que Hawthorne n'arrive pas à faire passer en 20 pages. La couverture de l'épisode 24 établit la guerre imbécile se déroulant dans l'esprit de Deadpool avec une acuité et une évidence qu'Hawthorne n'atteint jamais même en cumulant les 20 pages de l'épisode. Ces couvertures sont la démonstration que les capacités du dessinateur influent énormément sur la qualité de la narration, et sur le niveau de divertissement du récit.



Ce quatrième tome propose un premier épisode hommage à Jack Kirby en mode cosmique, agréable sans être indispensable du fait d'une autodérision trop prégnante, et une histoire en 5 épisodes, plombée par une narration graphique sans rythme ni inspiration, et des dialogues plats et fonctionnels.
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Deadpool - Marvel Now, tome 3 : Le Bon, la ..

Ce tome comprend les épisodes 13 à 19, initialement parus en 2013, écrits par Gerry Duggan et Brian Posehn. Il vaut mieux avoir commencé la série par le premier tome.



+++ L'action de l'épisode 13 se déroule en 1977, à New York. Deadpool remarque dans le Daily Buggle une annonce pour les Héros à louer (Heroes for hire, c'est-à-dire Luke Cage et Danny Rand, ou encore Power Man & Iron Fist). Il décide de se joindre à eux (en dépit de leur désaccord, voire refus caractérisé en ce qui concerne Luke Cage). Il les assiste sur un cas d'enlèvement d'une jeune femme (Carmelita Camacho, 18 ans) par un proxénète albinos se faisant appeler White Man (le blanc). Épisode 14 - White Man reprend connaissance dans le temps présent. Il prend des otages dans l'observatoire de l'Empire State Building, et exige la présence de Power Man, Iron Fist et Deadpool pour les massacrer afin d'assouvir sa vengeance. Ces 2 épisodes sont dessinés par Scott Koblish.



Après la plongée dans les années 1980 (épisode 7), il s'agit cette fois-ci de plonger en pleine époque de la blaxploitation et des films de kung-fu dans un quartier malfamé de New York. Posehn et Duggan se révèlent tout aussi à l'aise pour évoquer cette époque et cette ambiance, qu'ils l'avaient été pour les années 1980. La densité de références culturelles est moins élevée (KISS, Orange mécanique, The Warriors), mais le vocabulaire et les tenues vestimentaires sont authentiques. Ils ont dont créé pour l'occasion un supercriminel assez superficiel, sauf qu'il se fait appeler "le Blanc" dans un quartier noir, ce qui permet à Deadpool de s'en donner à cœur joie sur les sous-entendus racistes de cette dénomination.



Les scénaristes maîtrisent toujours aussi bien l'histoire de l'univers partagé Marvel, et c'est avec plaisir que l'on voit une apparition de tante May, et une autre de George Stacy (le père de Gwen Stacy). Ils s'amusent bien avec le caractère un peu soupe au lait de Luke Cage qui ne supporte pas les clowneries de Deadpool (il finit par l'envoyer valdinguer par la fenêtre). Ils tournent en ridicule Iron Fist qui concentre toute son énergie dans son poing, sans qu'il ne trouve sur quoi taper pour libérer cette énergie (avec un sous-entendu de tension sexuelle qu'il n'arrive pas à libérer).



Scott Koblish modifie son style pour mettre plus de cases par page, afin d'évoquer l'apparence parfois un peu tassée des comics de cette époque. Val Stapples (le metteur en couleurs) a de nouveau recours à des teintes pixellisées pour imiter les techniques limitées de reprographie de l'époque. Il y a plusieurs gags visuels, à commencer par la permanente afro authentiquement kitsch de Deadpool et son pantalon à carreaux. Lors de la relation sexuelle entre Deadpool et Carmelita, Koblish s'amuse à évoquer l'acte par le biais de 17 cases utilisant la métaphore (tel le train qui pénètre dans un tunnel).



L'épisode 14 s'avère aussi réjouissant même s'il se déroule au temps présent car Luke Cage ne supporte toujours pas d'être associé à ce bouffon de Deadpool, et le Blanc souffre d'un décalage temporel aggravé par la libération des mœurs. Posehn et Duggan s'amusent à affubler Iron Fist, puis Deadpool d'une bande de gamins apprentis judokas assez efficaces. L'humour visuel de Koblish continue de faire mouche, qu'il s'agisse du visage déformé par l'exaspération de Luke Cage, ou de la main négligemment baladeuse de Deadpool sur le postérieur d'une otage qu'il vient de libérer. 5 étoiles pours ces 2 épisodes jouant sur plusieurs registres d'humour.



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+++ Épisodes 15 à 19 (dessins et encrage de Declan Shalvey) +++ Deadpool a fini par choper la belle rousse qui l'a endormi à plusieurs reprises contre son gré pour lui prélever des morceaux de tissu corporel. Il comprend rapidement qu'un groupuscule indéterminé (mené par un certain Butler) conspire contre lui et va passer à l'étape d'après, c'est-à-dire le capturer. Il estime que c'est lié au programme de l'Arme X (Weapon X) et prévient Logan (Wolverine) et Captain America (Steve Rogers). Les 3 finissent par être capturés et se retrouvent dans un laboratoire d'expérimentation en Corée du Nord.



Les dessins de Declan Shalvey ont une apparence plus rugueuse et moins minutieuse que ceux de Koblish. Ce style est plus approprié à cette histoire beaucoup plus sombre. Il rend plus crédible la souffrance des prisonniers du camp nord-coréen, ainsi que les blessures de Deadpool (avec une scène peu agréable dans laquelle Deadpool s'insère lui-même un objet dans la chair de sa cuisse). Par contre il est visible qu'il fatigue d'épisode en épisode et les arrières plans disparaissent au fur et à mesure.



Posehn et Duggan ont choisi de changer de registre pour cette deuxième histoire. Il s'agit d'une transition qui s'opère progressivement, le premier épisode comprenant encore une bonne dose d'humour qui va en s'amenuisant d'épisode en épisode. À nouveau les scénaristes font preuve d'une solide connaissance de l'univers partagé Marvel trouvant une manière habile de se raccrocher au projet Weapon X, sans ressasser des scènes mille fois déjà vues. Leur humour continue de faire mouche, avec un esprit retors (Deadpool surprenant Logan au lit, sa compagne restant cachée sous les draps ; néanmoins Deadpool l'a clairement identifiée et lui dit au revoir en l'appelant par son nom, effet de surprise garanti pour le lecteur).



L'intrigue s'articule autour de la confrontation avec monsieur Butler, la raison pour laquelle il souhaitait obtenir régulièrement des prélèvements de Deadpool, et un potentiel rejeton de Deadpool. Posehn & Duggan mettent donc en avant la composante tragique de Deadpool, de manière très convaincante. Ils savent faire ressortir sa personnalité en la confrontant à celle de Logan et Captain America et ils entretiennent le suspense jusqu'au bout. Toutefois le contraste avec les 2 premiers épisodes est trop fort, et le lecteur finit par avoir l'impression qu'il ne s'agit pas du même personnage d'une histoire à l'autre. Entre 3 et 4 étoiles en fonction de l'implication du lecteur dans l'histoire personnelle de Deadpool.
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Deadpool - Marvel Now, tome 2 : Soul Hunter

Ce tome fait suite à Dead Presidents (épisodes 1 à 6). C'est le deuxième dans le cadre de l'opération "Marvel NOW". Il comprend les épisodes 7 à 12 initialement parus en 2013, écrits par le même duo Gerry Duggan et Brian Posehn. L'épisode 7 est dessiné et encré par Scott Koblish. Les épisodes 8 à 12 sont dessinés et encrés par Mike Hawthorne, avec l'aide de Jason Gorder et John Lucas pour l'encrage de l'épisode 12.



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Épisode 7 - Sur la côte ouest, fin des années 1970, début des années 1980, Deadpool signe un pacte avec Vetis, un démon mineur, s'engageant à faire boire plus Iron Man, en échange d'une usine de fabrication de "Laser disc".



Un petit mot du responsable éditorial prévient qu'il s'agit d'un épisode d'inventaire (dans les années 1970 et 1980, Marvel disposait d'un ou deux épisodes hors continuité publiable sur le champ, si l'épisode mensuel normal avait du retard). Celui-ci est donc dessiné en reprenant quelques tics des années 1980 (Ah ! ce Cable à la Rob Liefeld), avec un tramage de couleurs à base de points grossiers. Il comprend de nombreuses allusions à des artefacts culturels de ces années : Hulk Hogan, Weird Al Yankovic, Mark Gruenwald, Power Pack, les laserdiscs, Huey Lewis, les bandeaux éponge fluo, les rollers, etc.



Comme dans le premier tome, Duggan et Posehn accumulent les gags page après page. Cette tactique finit par être payante : difficile de rester impassible sous cette verve, d'autant que plusieurs gags font mouche (pas tous, mais suffisamment pour que le résultat ne soit pas de la ringardise, mais bien du comique). L'histoire en elle-même se déroule alors que Tony Stark (Iron Man) est sous l'emprise de l'alcoolisme, période Demon in a bottle. Dès l'épisode suivant, il devient évident que le seul objectif du récit est d'introduire le démon Vetis dans un mouvement de rétrocontinuité éhonté. Toutefois, aussi débridée que soit cette plongée dans le tout début des années 1980, Duggan et Prosehn raconte une histoire (assez légère) avec suspense et résolution, au milieu de ces blagues plus ou moins absurdes. Koblish se montre à la hauteur singeant le style un peu plus simple des années 1980, avec une bonne dose d'humour visuel et des exagérations partant vers l'absurde (Cable avec sa passoire métallique sur la tête en guise de casque). 4 étoiles.



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Épisodes 8 à 12 - L'esprit d'Emily Preston est toujours prisonnier du corps de Deadpool qui se retrouve avec 2 consciences qui peuvent communiquer entre elles. Il tarde à Preston de trouver un nouveau corps pour retrouver son mari et son fils. De son côté, Deadpool souhaite se venger de l'agent Gorman du SHIELD qui l'a floué. Mais le démon Vedis apparaît, exigeant que Deadpool exécute 4 individus qui ont passé un pacte avec lui. Pendant qu'il s'acquitte de sa mission, le spectre de Benjamin Franklin et Michael (le Nécromancien) essayent de retrouver la bibliothèque de l'Ancien qui contient des tomes ésotériques susceptibles de fournir des indications pour réincorporer Preston (parce que le Docteur Strange n'est pas joignable).



Bénéficiant de l'introduction de Vetis dans l'épisode précédent, Duggan et Prosehn proposent une histoire plus conséquente en 5 épisodes, tout aussi dense en blagues potaches et visuelles. Ils développent la situation établie dans le premier tome, avec les nouveaux personnages secondaires de la série : Michael (Nécromancien incompétent), Emily Preston (seul individu normal faisant office de clown blanc pour Deadpool), et le spectre de Benjamin Franklin. Seuls Deadpool et Preston bénéficient d'un semblant de personnalité. Le scénario mêle mission d'assassinats avec une composante surnaturelle (pactes avec le diable, ou un de ses représentants), et quelques apparitions de superhéros (Superior Spider-Man, Daredevil, Jessica Jones) et de supercriminels de seconde zone (voire franchement parodiques avec Lady Stilt-Man). D'un côté, l'intrigue principale aboutit au résultat attendu : la tactique délirante et imprévisible de Deadpool lui permet de trouver la faille dans le contrat diabolique. De l'autre, Duggan et Prosehn ménagent plusieurs surprises, avec les actions délirantes et sanglantes de Deadpool, la façon de tuer un supercriminel invulnérable, et le don du sang involontaire de Deadpool (épisode 8).



Les blagues oscillent entre mauvais goût assumé (ultra-violence), répliques sarcastiques, éléments visuels incongrus (Deadpool nageant avec une charlotte), moquerie sur le physique (l'agent Scott Adsit avec un seul testicule), dérision et sarcasmes (l'ineptitude du Tricktser), parodie (Deadpool adaptant des poses de superhéros), et encore beaucoup de violence sadique à des fins humoristiques. C'est loin d'être très fin, mais en balayant large, les scénaristes maintiennent un niveau de bonne humeur assez élevé.



Ces épisodes sont dessinés par Mike Hawthorne dans un style superhéros plus conventionnel, avec une petite fatigue dans le dernier épisode qui manque d'arrières plans. Les décors deviennent un peu plus simplistes, voire naïfs. En fonction des séquences, Hawthorne est plus ou moins convaincant dans l'humour visuel. La charlotte de bain est bien réussie. La file d'attente pour accéder aux Enfers est très convaincante. L'humiliation subie par Michael lors de son incarcération (page muette de 6 cases) transcrit bien l'état d'esprit du personnage subissant ces avanies procédurales. À d'autres moments, l'approche très prosaïque désamorce l'aspect comique (Deadpool ligoté comme un veau dans la rue).



Cette partie mérite ses 4 étoiles pour le scénario, elle n'en mérite que 3 pour des dessins un peu trop communs.



Deadpool poursuit son chemin à travers la tripaille, l'absurde et le ridicule dans The good, the bad and the ugly (épisodes 13 à 19).
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Deadpool : Les noces de Dracula

L'un des meilleurs Deadpool !

Directement délirant et épique. J'adore !
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Deadpool - Marvel Now, tome 1 : Dead Presid..

Ce tome contient les épisodes 1 à 6 de la série commencée en 2013. Le scénario est de Brian Posehn et Gerry Dugan, les dessins et encrage de Tony Moore, et les couvertures de Geoff Darrow. Cette série a été relancée dans le cadre de l'opération "Marvel NOW", la précédente ayant été écrite par Daniel Way. Cette histoire peut être lue sans connaissance particulière de Deadpool.



Michael (un nécromancien, habillé d'un uniforme du SHIELD, avec un kilt) a décidé de ramener à la vie les présidents des États-Unis grâce aux incantations contenues dans un vieux grimoire, pour qu'ils sauvent le pays de l'état de déchéance dans lequel il se trouve. Problème ; les présidents morts estiment que l'état de déliquescence de la nation est imputable aux américains eux-mêmes, qu'ils décident d'éradiquer. Captain America ayant été photographié en train de décapiter Harry Truman, le SHIELD préfère lancer une opération clandestine, plutôt que de risquer d'autres images aussi catastrophiques pour le moral de la nation.



L'agent Emily Preston a l'idée d'engager Deadpool après l'avoir vu massacrer Franklin Delano Roosevelt en zombie, dans sa chaise roulante. Le carnage peut commencer. Mais rapidement, Deadpool se met à avoir des visons du fantôme de Benjamin Franklin, et l'agent Preston se rend compte qu'elle a besoin d'une aide surnaturelle pour trouver comment lutter efficacement contre ces zombies tenaces. Un expert en sciences occultes : Stephen Strange.



Avec chaque nouveau scénariste, le personnage de Deadpool est à réinventer. Posehn et Duggan ont choisi de conserver la composante d'ultraviolence, l'humour noir, l'action débridée et les remarques destinées au lecteur. Première approche de cette nouvelle série : les couvertures de Geoff Darrow. On peut toujours compter sur lui pour ne pas lésiner sur les détails Combien de douilles de cartouche a-t-il bien pu dessiner sur la couverture ? 100 ? 200 ? Et pourquoi ce monstre avale-t-il 13 chats ? Un flamand rose sur une défense d'éléphant ?



Deuxième étape de la découverte de cette nouvelle série : les dessins de Tony Moore. Il s'agit d'un dessinateur dont le style est assez réaliste avec une bonne capacité pour exagérer les expressions des visages et faire ressortir le gore et les moments comiques. Les responsables éditoriaux ont fait le bon choix avec ce dessinateur car sa compétence apporte un coté humoristique qui porte une bonne partie de la série quel que soit le niveau du scénario. Dans la première page, les images convainquent le lecteur qu'effectivement il y a quelque chose de pourri aux États-Unis et que les citoyens en sont responsables. Il n'y a qu'à voir ce redneck en surplus militaire s'en prendre à un rasta dans un bureau de vote pour comprendre le sous-entendu relatif au racisme, mais aussi à l'extrême droite militariste, et à l'usage de la drogue associé au style de vie rasta. À la fois le lecteur saisit ces sous-entendus stéréotypés, et à la fois il comprend qu'il s'agit d'une caricature humoristique.



Le premier affrontement oppose Captain America (droit dans ses bottes) au Nécromancien. Captain America apparaît à la fois vertueux et moralisateur, mais aussi prompt à s'emporter contre la stupidité du Nécromancien. Ce dernier a une tenue à la fois ridicule (kilt et justaucorps du SHIELD) et révélatrice d'un amalgame de croyances new age. Ainsi Moore va donner vie à des personnages improbables et attachants. Impossible de ne pas ressentir d'empathie pour la pauvre agent Preston, son corps bien en chair, ses mimiques montrant qu'elle est coincée avec une mission impossible à réaliser, et son autoritarisme. Deadpool dispose d'un corps plutôt élancé, au lieu d'être hyper musculeux. Il a souvent le sourire aux lèvres, et ses cicatrices ne sont pas belles à voir (plaques de peau manquante laissant voir les muscles en dessous).



Moore prend visiblement plaisir à représenter la violence parodique exigée par le scénario, à la fois de manière réaliste, et à la fois avec un humour bien noir. Un exemple suffira : dans le premier épisode, Deadpool sort du ventre d'un gros monstre pas beau en lui tranchant le ventre de l'intérieur. Il est couvert de boyaux et ruisselant de sang. C'est bien crade, avec un effet humoristique généré par l'énormité de la situation, c'est gore et énorme. Moore s'amuse également beaucoup avec les mimiques des présidents morts, en train de charcuter ou d'exterminer des américains moyens qu'ils estiment indignes de vivre dans cette glorieuse nation (ou Deadpool). Il faut voir la mine fermée et sévère d'Abraham Lincoln se battant contre Deadpool sur un ring.



Brian Posehn (acteur et comédien) et Gerry Duggan (scénariste pour la télévision) ont une vision claire de ce qu'ils souhaitent faire avec le personnage. Ils partent d'une idée loufoque où tous les présidents morts des États-Unis sont réanimés en tant que zombies, avec l'idée de tuer tous les américains, parce que responsables du déclin de la nation.



Le récit dispose d'une logique interne solide qui exige du lecteur d'accepter 2 principes sortant de l'ordinaire. (1) Le pouvoir de récupération de Deadpool lui permet de récupérer de tout, à tel point qu'il saute d'un avion en plein vol sans parachute pour s'écraser au sol sachant qu'il aura regagné sa santé en 5 minutes, ou qu'un président mort lui tire une balle en pleine tête à bout portant, sans le tuer. (2) C'est pour rire, c'est-à-dire que Posehn et Duggan s'autorisent à user de l'absurde, envoyant valdinguer le possible et l'impossible. Ils ne le font pas souvent (2 ou 3 fois) mais dans ce cas, le lecteur est prié d'accepter l'issue de la scène comme ça, sans exiger de logique autre que celle de l'absurde.



Posehn et Duggan sont du genre à accumuler les vannes plus ou moins drôles, jusqu'à ce que l'accumulation de bonne et humeur et de piques finissent par l'emporter sur la qualité... et ça marche. Impossible de ne pas sourire devant une telle verve, un tel flux. D'autant qu'ils ne se contentent pas de débiter de la blague au kilomètre (sur les petites manies des présidents, passées à la postérité), ils poussent jusqu'au bout la situation de départ de ces présidents commettant des actes terroristes avec une exubérance de maniaque. Ils tapent dans plusieurs registres de comique : situation (Deadpool éventré sur une défense d'éléphant, attention ça tâche), comportement (Deadpool déguisé en Marylin Monroe, hautement transgressif et répugnant), dialogues (attention ça vanne à tout va), caractère (Stephen Strange hautain et méprisant vis-à-vis de Deadpool, très bien vu), sans limites (Deadpool dans l'espace, indispensable), joueur (Deadpool s'adressant directement au lecteur), etc. Il est juste possible de leur reprocher des blagues qui ne volent pas toujours très haut, et une forme de répétition dans les situations (en particulier Deadpool débitant des présidents zombies avec des armes qui ne lui permettent pas de les tuer).



Dans le cadre de la relance "Marvel NOW", Brian Posehn, Gerry Duggan et Tony Moore jouent le jeu en proposant une approche un peu différente du personnage Deadpool, accessible aux nouveaux lecteurs, drôle, violente et gore, politiquement incorrecte, malgré une ou deux facilités dans le scénario.
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Deadpool - Marvel Now, tome 2 : Soul Hunter

Ce tome contient les chapitres 7 à 12 de la série de Deadpool de 2012, par Brian Posehn.



Cela commence par une "aventure perdue" de Deadpool dans les années 70 où un démon essaie de l'engager pour faire replonger Iron Man dans l'alcoolisme. Cette aventure est très amusante, et fera plaisir aux fans avec une mini-apparition de Cable.



Puis on revient dans le présent, où le démon reprend du service. Cette fois-ci, il engage Deadpool pour tuer des gens avec qui il a fait un pacte, pour récupérer leur âme plus vite.



Après un premier tome presque entièrement humoristique, "Dead Presidents", Posehn et Duggan décident d'explorer un peu plus le côté sombre de Deadpool. Bien sûr, il ne considère pas le démon en question comme quelqu'un de respectable. Mais sur son chemin pour l'arrêter, il se retrouvera parfois à tuer sans hésiter, à blesser des innocents, et à passer des accords avec des démons qui peuvent être pires que son adversaire d'épisode. Après tout, c'est un assassin. L'humour est toujours très présent. Il devient juste beaucoup plus noir.



J'aime toujours les personnages secondaires, les mêmes que dans le tome précédent (Emily Preston, le fantôme de Benjamin Franklin et Michael le nécromancien), et le scénario est plutôt bien mené. On voit plusieurs apparitions d'autres personnages connus de Marvel pour des mini-crossovers. Globalement, un très bon tome, pour les gens qui sont à l'aise avec la partie magique et mystique de l'univers Marvel, et que cela ne dérange pas de voir le côté sombre de Deadpool.

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