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Citations de Bruno Veyres (20)


Il y a des regards qui portent trop de malheur, trop d'injustice, pour qu'on cherche à les soutenir.
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Susan les surveillait de loin, veillant à ce que ses enfants ne manquent de rien. La télévision, toujours allumée, lui livrait le prêt-à-penser qui les rendrait heureux.
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La tunique de la malchance collait à la peau de Clive, cette poisse dont on ne se défait pas et qui invite les gens heureux à passer leur chemin.
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Ce type est toujours là pour tendre la main à ceux qui sont tombés dans le fossé, le problème c'est que c'est lui qui les y a poussés.
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En fait, les fils de fer barbelés du camp franchis, il n'y a plus de sécurité, plus de contrôle, juste des rizières, des prairies, des collines, la jungle, et l'ennemi insaisissable qui nous cerne, nous observe. Il est partout, mais invisible. Nous évoluons dans une "zone de sécurité", c'est le nouveau nom des "zones de feu à volonté". L'expression ne passait pas au journal télévisé de dix-huit heures trente. Elle donnait mauvaise conscience au pays et lui coupait l'appétit à l'heure du dîner.
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J’aimais écrire, Monsieur Leenard m’y avait encouragé, mais jamais je n’aurais jamais imaginé l’importance des lettres.
Au Vietnam, il n’y a pas le téléphone, pas là où je suis sur le terrain. Le seul moyen d’avoir des nouvelles du pays c’est d’écrire et d’attendre des lettres. Nous les partageons, et souvent nous les lisons ensemble parce que toutes nous parlent de la même chose, du monde, du monde auquel nous avons appartenu et dont nous sommes à présent exclus. Les mots prennent une importance, une saveur, une valeur nouvelles, quand il ne restent plus qu’eux pour exprimer nos sentiments ; jamais je n’avais écrit à ma mère que je l’aimais. Pourtant les mots ne suffisent pas. Celle que j’aime, celle qui donne leur seul but à mes pas, celle dont mon casque porte le nom, sait « qu’on peut aimer quelqu’un pour ne pas avoir assez de mots pour l’exprimer » et malgré cela malgré le manque de mot, notre relation survit.
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On n'accepte jamais la mort d'un enfant, ce sera toujours trop frais pour être tolérable ne serait-ce qu'un instant, on ne tourne pas de page et on ne refait pas sa vie. Ceux qui le disent vous mentent ou se mentent à eux-mêmes. Simplement on vit, parce qu'il n'y a que cela, vivre, c'est la seule acceptation qui vaille.
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Tu as la chance d'avoir une petite amie, alors pense à elle à chaque instant. C'est elle qui te ramènera vivant.
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Le malheur vient de ce que nous n'avons pas fait.
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Les mots prennent une importance, une saveur, une valeur nouvelles, quand il ne reste plus qu'eux pour exprimer vos sentiments ; jamais je n'avais écrit à ma mère que je l'aimais.
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Il y a dans la vie des actes que nos devons poser, des gestes qu'il faut accomplir, des paroles qui doivent être prononcées. Nous y sommes parfois aidés par une force qui nous dépasse. Si nous ne le faisons pas, ils nous poursuivont jusqu'à notre dernier souffle, et même au-delà pour ceux qui y croient encore.
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On n’attend pas d’un orphelin d’un ouvrier agricole, un élève moyen dans un lycée médiocre, qu’il bénéficie d’un passe-droit pour servir dans la Garde Nationale. Le Vietnam est le terrain où il doit accomplir son devoir, son tour of duty, pour être accepté. Les défavorisés de l’Amérique, ceux que McNamara ramasse dans les banlieues, sont conditionnés pour faire ce que la nation attend d’eux, c’est leur prix à payer pour être intégrés.
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L'amitié n'a pas besoin de mots, elle est une présence.
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Lorsque l'on parle de l'être aimé, même pour lui dire qu'on le déteste, ou pire qu'on se déteste de l'aimer, l'amour oeuvre en nous. Il pardonne tout et rend doux ce qui était amer.
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Il n'est jamais facile de reconnaître ses erreurs, surtout celles que nous ne pourrons pas réparer.
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Je l’ai senti misérable, nu et vulnérable, mendiant un peu d’amour, et mon cœur a fondu. Il y avait dans notre pays cinq cent trente mille mères dont le fils était engagé dans un combat incertain au bout du monde et j’avais à portée de voix un garçon qui allait les rejoindre et dont chaque battement de cœur était pour ma fille. J’ai demandé pardon à Clive. Pardon pour tout ce que j’avais pu dire ou penser de lui. Il a été un peu désarçonné. Je lui ai expliqué qu’il n’était pas le gendre idéal, qu’il était juste mille fois mieux, non des milliers de mille fois mieux. Je lui ai dit combien il manquait à Rose, et combien nous avions tous hâte de le revoir, et que sa place à la maison l’attendait. Avant de raccrocher, je lui ai aussi promis d’aller voir sa mère, et j’ai fini en le suppliant d’être prudent. L’ultime conseil qu’on donne à ceux qu’on aime.
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En fin de matinée, un sergent des Marines a fait son apparition. Je ne l’avais pas vu arriver. Il a désigné trois gars, puis s’est approché de mon voisin, lui a posé le doigt sur l’épaule, ajoutant « Toi aussi tu me suis ». Il m’a fixé, ses yeux rivés dans les miens, je ne cillais pas, j’ai esquissé un sourire, on m’avait appris à sourire dans ma vie précédente. Il a relevé la tête et m’a gratifié du plus humiliant des commentaires « On ne prend pas les gonzesses qui sourient dans les Marines. » J’ai pensé qu’il faisait allusion à ma tignasse alors qu’il quittait le hall, accompagné de quatre nouveaux marines. Je ne saurais jamais ce qui lui a le plus déplu de mon sourire ou de ma coupe.
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Je suis restée longtemps le regard perdu vers la plaine, appuyée à la rambarde de l’escalier. Je sentais la main de Bob sur mon épaule, et j’aurais dû lui être reconnaissante de sa présence. Il s’était bien comporté avec Clive tout cet été.
La route suit les courbes de la Big Wood River, elle n’est qu’un trait plus foncé au milieu des champs et des bosquets. Elle apparaît et disparaît, joue à cache-cache avec la nature selon le rythme des saisons et les caprices du vent. Je cherchais ce minuscule point rouge qui emmenait mon fils vers son destin. Une dernière fois, je voulais voir une dernière fois cette maudite voiture. Et je l’ai vue, le Seigneur a exaucé mes prières, et j’ai fermé les yeux pour la retenir prisonnière. Aussi longtemps que je fermerais les yeux, il serait avec moi. Bob m’a revêtue de son gilet, j’ai senti la laine feutrée sur mes épaules alors qu’un frisson me traversait. Je ne pouvais me résoudre à ouvrir les yeux, car je savais qu’alors tout me dirait son absence.
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Le car s’arrêta lourdement devant eux. Quelques passagers en descendirent. Ils parlaient d’un match de basket qui avait opposé deux équipes locales et dont l’arbitrage semblait contestable. Les esprits s’échauffaient. Le chauffeur annonça six minutes d’arrêt. Il essuyait de ses mains les miettes d’un sandwich sur son pantalon et se dirigeait vers les toilettes de la station service.
Six minutes. Si un magicien lui en avait donné le pouvoir Clive aurait hésité entre suspendre le temps ou au contraire lui demander que tout cela finisse au plus vite. Six minutes. Elles devaient forcément arriver ces six dernières minutes, depuis le départ ils le savaient tous.
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Il avait quitté leur monde, assuré et confortable, poussé dehors par le destin. Pourtant la vie continuait et continuerait presque inchangée, totalement inchangée même pour les gens de Gallina. Leur vie était ici, et pas là-bas, là-bas où avec quelques malchanceux, il irait. Personne ne lui parlait de la guerre.
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