Avec Mickaël Correia, Amélie Poinssot et Lucie Delaporte, journalistes au pôle écologie de Mediapart ainsi que Camille Etienne, militante écologiste, et Féris Barkat de Banlieues climat
Une discussion enregistrée dans le cadre du festival de Mediapart le samedi 16 mars au CENTQUATRE-PARIS.
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La désobéissance. On la voit comme le dernier geste quand c'est peut-être le premier. Celui qui fonde, celui d'Antigone qui se rebelle. Celui qui met un terme à l'indifférence et provoque la révolte du juste. Désobéir, c'est cesser de coopérer à la honteuse direction de l'époque. " Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les laissent faire", disait Albert Einstein.
L’humain emploie la technique pour réduire les risques associés à son intervention, et par là restreint sa propre faculté de décision. La créativité disparaît au profit d’une uniformisation qui maximise l’efficacité, et le recours à la technique pour décider des structures de production comme des structures sociales est d’autant plus nécessaire.
Là où le bât blesse, c’est dans notre manière d’habiter le monde, et plus précisément dans la répartition de ses ressources. Si tout le monde vivait comme un Français, il faudrait 2,7 planètes Terre. On peu enlever la virgule si ce Français s’appelle Bernard Arnault ou Vincent Bolloré. Spoiler : nous n’en avons qu’une.
« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par tous ceux qui les laissent faire », disait Albert Einstein.
Nous sommes la première génération à vivre les conséquences du réchauffement climatique et la dernière à pouvoir y faire quelque chose. […] Drôle de destin que celui de cette génération Y, drôle de sentiment que de se battre pour une guerre qu'on n'a pas nous-même déclarée.
Il ne s'agit pas de se battre pour qu'advienne un monde où les armes à feu sont recyclables.
Prendre soin de ceux qui viennent et seront est sans doute un des moyens les plus concrets de se saisir du temps long. Une fois que l’on a développé ce lien intime et viscéral au futur, le nihilisme n’est plus une option. Comme rétorquait George Sand à ceux qui disent « après moi le chaos », « c’est le plus hideux et le plus funeste blasphème que l’homme puisse proférer. C’est la formule de sa démission d’homme, car c’est la rupture du lien qui unit les générations et qui les rend solidaires les unes des autres ».
C’est l’impossible mission du soulèvement écologique, agir dans l’urgence pour sauver ce qui peut l’être, tout en fondant en pensée l’ensemble du mouvement, à défaut de quoi l’action pourrait être vaine. Il faut prendre le temps de ne plus en perdre.
Mais les histoires, on les raconte " après ", elles émergent toujours après les faits qu'elles racontent. Le mythe du "déclic", parce qu'on l'attend, rend passif. Il est dangereux en ce qu'il participe de l'apathie. Il contribue à créer des légendes destinées à endormir les gens, ou à nous endormir nous-mêmes.
Prenez 100 personnes, de votre immeuble, de votre amphi, de vos bureaux... De n'importe quel cube qui définit et enferme nos quotidiens. Enlevez-en 68, disparus, effacés de l'histoire, jetés dans le vide. Projetés dans je ne sais quel autre espace-temps. Il n'en reste plus que 32, dont nous. C'est exactement ce qu'on a fait aux mammifères depuis les années 197O : 68% d'entre eux ont disparu.