AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Caroline Caugant (113)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Insula

Comment vivre quand par deux fois la mort n'a pas voulu de vous, quand elle a à chaque fois choisi un autre que soi ?



Line, hôtesse de l'air, embarque sur un vol en direction de Tokyo, au printemps 2024. A son arrivée, elle se promène en ville lorsque soudain le violent tremblement de terre, Big One, l'engloutit. Avec Saki, compagne d'infortune, qui lui raconte sa jeunesse pour habiter l'obscurité et l'attente angoissante, elles vont rester plusieurs jours sous terre avant d'être retrouvées. De retour à Paris, l'onde de chocs continue pour Line. Et pourtant, elle a la volonté de renaître tel le phénix de ses cendres.

C'est ce chemin de reconstruction que nous conte Caroline Caugant, entre souvenirs et présent.



Un sujet intéressant, avec le choix d'une dystopie proche, qui permet de faire de ce récit un presque conte. Une belle plume poétique. De belles descriptions de Tokyo mais aussi de paysages sauvages d'une terre perdue dans l'Atlantique.
Commenter  J’apprécie          60
Insula

Insula désigne l'insularité donc la vie sur une île (ici, le Japon) mais aussi cette région du cerveau où se gèrerait (hypothèse de scientifiques ) la dépendance, le dégoût ou la conscience.

La polysémie du terme est traitée dans le roman puisque l'histoire se déroule entre France et Japon, et l'héroïne voit sa vie vasciller lorsqu'elle assiste à un séisme catastrophique sur l'île nippone, en 2024.

Le roman démarre par la vie de l'héroïne, Line, peu de temps avant la catastrophe (elle est hôtesse de l'air) et nous déroule un chapitre sur deux son enfance en mode accéléré (avec la redondance de son rêve de voler d'où sa passion pour la danse).

Elle survit au séisme mais avec un traumatisme psychologique lourd. Elle cherche désespérément la femme avec laquelle elle est restée sous les décombres de longs jours. Son mari, Thomas, essaie de comprendre dans quel monde vit sa femme devenue énigmatique dans ses comportements.



Le scénario est intéressant mais la pauvreté langagière et lexicale est décevante.



Merci néanmoins à l'opération masse critique pour ce roman qui n'aura pas été compliqué à lire.
Commenter  J’apprécie          80
Insula

Line, hôtesse de l'air, a vécu une expérience traumatisante, coincée sous des décombres suite à un séisme au Japon.

Le roman est en plusieurs parties, qui parfois s'entrecroisent, entre avant/pendant/après.

J'ai aimé le début, j'ai trouvé l'écriture agréable, mais au final je me suis un peu perdue entre les périodes et les ressentis.

Je pense être un peu passée à côté des aspects poétiques et sensibles...
Commenter  J’apprécie          90
Insula

Ce roman commence par un séisme, alors que les catastrophes naturelles se multiplient ces dernières années. Nous sommes au Printemps 2024 quand Line, hôtesse de l’air en voyage à Tokyo, disparaît, victime de l’un d’entre eux. Elle refait surface quelques jours plus tard, miraculée et à jamais transformée.



Celle qui rêve de s’envoler depuis toute petite ressent une énorme dette envers les disparus qui n’ont pas survécu. Il est difficile de continuer à vivre comme si rien ne s’était passé. Elle décide de rejoindre une île sauvage de l’Atlantique pour guérir avec un profond désir de renaître. Il s’agit de l’île dont Saki lui a parlé, la Japonaise qui l’a aidée à survivre sous les décombres.



Ce roman est très prenant, surtout la première partie qui raconte comment Line a été miraculée. La deuxième partie évoque principalement l’histoire de Saki, dont on se demande tout au long du roman si elle va revenir ou si elle a péri lors de la catastrophe. Quant à la troisième partie, elle fait référence au titre et renvoie à nos émotions, notre partie faillible et les forces contradictoires qui nous habitent. L’écriture est très belle et les réflexions menées ainsi que la construction du roman ont su me tenir en haleine et me transporter.
Lien : https://alinebouquine.fr/ins..
Commenter  J’apprécie          40
Insula

Line, hotesse de l'air, se trouve à Tokyo lors d'un terrible tremblement de terre.

Elle est portée disparue, puis elle fait partie des miraculés après avoir séjourné sous terre dans un cimetière de béton.

Mais le retour à la vie est difficile voire impossible.

L'auteure nous parle du long cheminement de cette jeune femme dont la vie a basculée suite au séisme et qui finira par renaitre pour survivre. Cette réflexion sur le droit à la vie des rescapés est très joliment évoquée dans ce récit extrêmement bien écrit avec beaucoup finesse.
Commenter  J’apprécie          90
Insula

"L'insula, ou cortex insulaire, constitue un des deux lobes du cerveau situés en position interne, et fait partie du cortex cérébral.Idéalement située pour recevoir un certain nombre d'informations relatives à l'état du corps, elle intervient à plusieurs niveaux en particulier le contrôle de certaines émotions, peur, colère, joie, tristesse et la conscience du soi"

futura-sciences.com



Line est une jeune femme heureuse. Heureuse en amour auprès de Thomas, heureuse dans sa vie professionnelle, elle est hôtesse de l'air longs courriers. Aujourd'hui elle est décrochée et part à Tokyo ... Sa vie va basculer , elle va être retrouvée vivante dans les décombres du tremblement de terre . 8 jours, 8 jours coincée dans un réduit dans le noir sans boire ni manger. heureusement l'eau de pluie s'est infiltrée.. Vivante oui mais qu'est devenue la Line de Thomas?



Caroline Caugant s'attache à nous décrire les affres par lesquels Line voit les jours s'écouler . Le passé resurgit Line a 6 ans, 8 ans ... Line sursaute à chaque instant, se noie dans des réminiscences mais il manque toujours un maillon, sa mémoire est infidèle .. Il lui faudra partir , s'isoler pour enfin se retrouver.



Un sujet difficile que Caroline Caugant prend à bras le corps. L'écriture est à l'image des tourments de Line, certains passages semblent sortir de nulle part mais sont au final à leur juste place. Une lecture marquante.

Un grand merci aux éditions su Seuil via Netgalley pour ce partage

#Insula #NetGalleyFrance !

Commenter  J’apprécie          300
Insula

Grâce à Babelio et aux Editions Seuil, dans le cadre d’une masse critique, j’ai découvert « Insula » de Caroline Caugant . J’avoue avoir accroché tout de suite à l’écriture de cette auteure dont le texte, très structuré, nous entraîne d’une phrase à l’autre et d’un chapitre à l’autre sans que l’on souhaite faire une pause. Par contre, il est difficile d’avoir une approche de l’histoire sans trop la dévoiler, mais on peut tout de même dire que la principale protagoniste, Line, est atteinte du syndrome de Lazare après avoir été enterrée vivante lors d’un tremblement de terre à Tokyo. Être une miraculée est un tel traumatisme que tout son vécu antérieur et futur va être remis en question. Le thème est passionnant et peu commun. Une lecture coup de cœur que je vous conseille vraiment.
Commenter  J’apprécie          160
Insula

J'ai dévoré ce livre dès que je l'ai reçu grâce à masse critique.

J'ai dévoré ce livre comme le séisme a dévoré Line sans la tuer mais en la faisant renaître.

J'ai dévoré ce livre comme un écho à mes propres séismes.

J'ai dévoré ce livre comme un miroir à mes propres renaissances.

J'ai dévoré ce livre et je l'ai gardé pour moi avant de pouvoir en parler comme si je voulais l'emprisonner égoïstement avant de le libérer le moment venu afin qu'il puisse donner ce puissant souffle à d'autres.

J''ai dévoré ce livre car il parle à tous et que ce séisme à Tokyo pourrait être n 'importe quel séisme...la mort d'un enfant ,une agression sexuelle ,un cancer ,une trahison d'un être aimé,la perte de sa maman,une emprise toxique ,un exil...

J'ai dévoré ce livre parce que Line renaît de ses blessures invisibles ,

Parce que Line a cette volonté d'avancer.

J'ai dévoré ce livre parce qu'il parle aussi de notre place dans ce monde à travers le regard de Saki.

J'ai dévoré ce livre pour cette écriture magnifique,poétique,douce malgré les orages intérieurs.

J'ai dévoré ce livre parce qu'il est tout simplement magnifique et que j'aurais voulu lui mettre toutes les étoiles ciel ,celles qui ont éclairé ma lecture.

J'ai dévoré ce livre pour qu'il fasse à jamais partie de moi ,que ces mots restent gravés dans mon coeur,que son souffle m'aide à respirer ,que sa beauté floute la laideur,que sa poésie adoucisse mon monde et que son chant d'espoir accompagne mes jours.











Commenter  J’apprécie          100
Insula

Pour ma part,



Non sans rapport avec l'actualité au Japon en ce triste début d'année, c'est avec un vif intérêt que je me suis plongée dans ce récit qui explore les conséquences psychologiques d’un stress post-traumatique, appelé syndrome de Lazare, vécu par une hôtesse de l’air, Line, lors d’un très grave séisme à Tokyo.



"À son retour de Tokyo, la Compagnie l’avait déclarée inapte et l’avait suspendue des plannings de vol. Elle était en arrêt maladie pour le moment. Ensuite, pour une période non déterminée, elle travaillerait au sol. Avant de reprendre les vols, elle serait examinée par le médecin du travail."



Rescapée des entrailles de la terre, du chaos et de la mort, Line doit affronter ses démons et accepter son destin pour réapprendre à vivre.



"Je n’ai pas compris tout de suite l’impact que cet événement aurait sur ma vie. C’était un miracle, c’est ce que tout le monde répétait, alors j’ai fini par y croire. Le reste est venu plus tard. Être une survivante se paye. D’une manière ou d’une autre, on le paye. "



La narration à la troisième personne oscille entre le passé, le présent et le point de vue des personnages clés : Line, Thomas et Saki.



Ce procédé est un style littéraire pour marquer la dichotomie entre la douleur et l'instinct de survie, le chaos d'une existence dépourvue de sens et l'espoir... Là dessus je ne vous en dis pas plus vous le découvrirez en lisant le roman.



À mon sens, en dépassant le récit d'aventure initiatique à proprement parler, Insula est un exutoire, c'est-à-dire un recueil de souvenirs et de sensations, de celles qui furent gravées dans la chair, l'âme et les sens enfin portés par écrit, comme une délivrance, un accomplissement. Dans le but de les surmonter, de les exorciser et enfin renaitre.



Le chemin vers la paix intérieure est ardu et les images du récit sont tantôt oppressantes, tantôt oniriques avec quelques éclaircies versifiées pour enfin revenir au présent et à la réalité :



"Noir total

Absolu

Comme le blanc le plus pur



Nuit infinie Nul écho

Nulle trace



Noir vorace

Comme les gouffres

Où meurent les étoiles"



J'aime les récits psychologiques en général et j'ai adoré celui-ci en particulier car, connaissant plus ou moins le milieu des PNC, j'ai eu beaucoup d'empathie pour le personnage de Line.



Je recommande chaleureusement.



Youtube : https://youtu.be/7sqZX1XjW08?si=2LXuQ7usUe54xZdH



Blog: https://www.aikadeliredelire.com/2024/01/insula-netgalleyfrance-lu-approuve.html?m=1
Commenter  J’apprécie          140
Insula

"Être une survivante se paye. D'une manière ou d'une autre, on le paye."



Line, jeune hôtesse de l'air parisienne un peu lisse, se retrouve enterrée pendant 8 jours suite à un tremblement de terre au Japon. Elle survit miraculeusement. De retour chez elle, elle doit affronter son stress post-traumatique et un syndrome de Lazare.



Un roman écrit de façon assez poétique, qui mêle temps présent et temps passé en découpant chaque chapitre en deux. Comment se remettre de l'indicible? Comment vivre avec la culpabilité d'être parmi les "chanceux"? Et peut on réellement "revenir"? Le thème plutôt classique mais exploré sous plusieurs aspects. Il m'a fait pensé à certains moments à Croire aux fauves de Natasscha Martin.



Malgré ces jolies bases, je n'ai pas vraiment accroché. Les personnages manquent de profondeur (le gentil copain parisien, les îliens un peu bourrus mais authentiques). Et le style m'a un peu agacé (les phrases sans verbes qui répètent la même idée sous plusieurs forme jusqu'à l'excès).



Cela reste tout de même une lecture rapide et sympathique qui amène quelques réflexions intéressantes!
Commenter  J’apprécie          81
Insula

Line est hôtesse de l’air et a l’habitude de parcourir le monde au gré des escales que sa compagnie dessert. En mars 2024, elle s’envole pour le Japon. Après plus de douze heures de vol, histoire de ne pas être totalement Lost in translation, elle part se promener pour découvrir les vieux quartiers de Tokyo. Mais le Big One la surprend, un tremblement de terre d’une ampleur jamais vue. Si les bâtiments modernes sont conçus pour résister à de puissantes secousses, il n’en est pas de même pour les vieux bâtiments. Cependant, huit jours plus tard, elle sera retrouvée telle une miraculée, et rapatriée sur Paris.



Mais comment survit-on à une telle épreuve ? Certes elle est vivante, mais à l’intérieur tout est désordre, tout est à reconstruire. « A qui expliquer qu’avoir été épargnée puisse vous anéantir ? » Qui peut imaginer, comprendre ce qu’elle a vécu, bloquée sous terre pendant une semaine, réussissant à survivre grâce aux gouttes de pluie qui ruisselaient le long des murs de sa prison de béton et de verre ? Huit jours à taper contre les murs, à tour de rôle avec Saki une femme coincée sous terre avec elle, pour être repérées par les sauveteurs. Huit jours à parler, évoquer leur enfance, leur vie, dans le noir, jusqu’au silence.



Thomas, son mari, observe sa femme impuissant, ne comprenant pas le combat intérieur qu’elle mène pour survivre à un tel traumatisme. Comme les johatsu, les évaporés, des disparus volontaires (par honte suite à un évènement malheureux, ils décident de fuir, de s'en aller, sans prévenir personne), Line va partir, fuir cette vie où elle se sent perdue. Direction une petite ile française, sur la côté Atlantique. Pas n’importe laquelle, celle où Saki, adolescente, a vécu quelques années. Lentement, au gré des marées, des embruns, des silences des iliens, elle tracera son chemin vers la reconstruction, sa renaissance. La culpabilité d’avoir survécu, le stress post-traumatique feront resurgir des douleurs plus anciennes.



Caroline Caugant mêle habilement le présent et le passé, les croyances et légendes japonaises (les âmes des soldats morts au combat qui se réincarnent chaque année en fleur de cerisiers, comme autant de présence fantômes, le namazu, poisson-chat qui vit dans les entrailles de la Terre et dont les japonais redoutent ses réveils et encore plus ses colères, les séismes naissant de ses colères), l’éveil de nos sens (les bruits, les odeurs) comme pour mieux faire ressortir cette douleur sourde que ressent cette femme touchée au plus profond d’elle.



Belle surprise que ce roman plein de délicatesse et de poésie (quelques haïkus ponctuent le roman) qui avec grâce évoque les failles laissées par les traumatismes.



Merci à Babelio et aux Editions du Seuil pour cette jolie découverte.
Commenter  J’apprécie          30
Insula

Livre offert par les Editions du Seuil,

Critique réalisée dans le cadre de la masse critique du mois de décembre 2023 (merci à Nathan ;))



Un livre plaisant qui m'a beaucoup touchée.

Le récit est à la fois introspectif et initiatique.

L'auteur a su créer, avec le personnage de Line, une figure féminine complexe, attachante et en souffrance que le lecteur a envie de suivre tout au long de son travail de quête et de reconstruction, et pour lequel j'ai éprouvé beaucoup d'empathie et d'attachement.



Le séisme survenu à Tokyo, et l'enfermement qui s'en est suivi pour Line pendant 8 longues nuits et 8 longues journées ne sert que de prétexte à réveiller la blessure intérieure de Line, son propre Namazu; un évènement survenu alors qu'elle était encore adolescente et qui a bouleversé sa vie.

Cette blessure se raconte sur son corps, à l'image des tatouages qui ornent son dos, sa nuque, sa cuisse.



J'ai ressenti beaucoup de sensibilité dans l'histoire écrite par Caroline CAUGANT.

Une histoire rythmée par le passage des saisons. La notion de cycle et de temps qui passe pour aider à la reconstruction est abordée avec beaucoup de subtilité.

La place laissée à la nature est intéressante : les fleurs, les arbres, l'océan, les oiseaux, tout cela est joliment mis en scène, sur fond de légendes japonaises.

Une jolie découverte.
Commenter  J’apprécie          130
Insula

Peut-on survivre à un tremblement de terre ?

Line, hôtesse de l’air, s’envole pour une mission vers le Japon. Alors qu’elle se réjouit de découvrir Tokyo sous ses cerisiers en fleurs lors des festivités traditionnelles de l’Hanami, elle se retrouve ensevelie plusieurs jours suite à un terrible tremblement de terre. Elle est littéralement engloutie alors qu’une faille se creuse. Elle pense mourir mais finit par être retrouvée et se sort de cette catastrophe… qui a provoqué énormément de disparitions et de morts. Vivante, elle construit un sentiment de culpabilité vis-à-vis des victimes. Refusant toute aide psychologique, l’impact sur sa santé mentale est immense. Des souffrances antérieures ressurgissent. Sa vie devient un cauchemar.

La plume de Caroline Caugant est imagée, poétique. Le lexique employé, riche, mais le récit est un peu décousu, les chapitres courts passent d’une époque à une autre ou d’un personnage à un autre, sans que les parallèles ne soient très explicites pour le lecteur. Il me semble même, que l’autrice, en prenant conscience, aura eu besoin d’une dernière partie pour mettre en lumière les relations entre les différents personnages- que la lecture entre les lignes permettait pourtant de repérer. En fermant ce livre, je me suis vraiment demandé pourquoi ces quelques 280 pages alors que tout était résumé en fin de roman. Un sentiment étrange : une lecture agréable mais un intérêt limité…

Commenter  J’apprécie          122
Insula

D'abord je remercie Babelio et les Éditions du Seuil pour cette lecture offerte.

Difficile pour moi de rédiger un billet, je suis partagée, car souvent déroutée par la structure de ce roman.

L'écriture est fluide mais pas transcendante, il se lit vite. L'alternance des chapitres entre le présent et le passé m'a parfois pesé, en particulier ceux de la jeunesse de Line au cours de danse. Ils sont certes censés montrer l'évolution de Line et le point de chute de son adolescence....

Je trouve la personnalité des protagonistes trop peu approfondie, un mari fade au caractère très lisse. Et Line, difficile à cerner vu ce qu'elle vient de traverser. L'ensemble porte sur son introspection, victime d'un séisme dont elle ressort vivante. Donc en quête de reconstruction mais la fin du livre ne nous en apprendra pas plus.

Une lecture mitigée mais pas déplaisante, bien que le thème central est tragique même si elle survit à ce tremblement de terre à Tokyo. Au demeurant très peu décrit d'ailleurs.



Par contre, j'ai apprécié de découvrir un avant dernier chapitre tout à fait intéressant, sur le double sens d'Insula qui m'a trotté dans la tête tout au long du livre, car c'est bien de cela dont il est question finalement : le siège de nos émotions.
Commenter  J’apprécie          194
Insula

A la lecture de la 4ème de couverture je me doutais bien que j'allais apprécier cette lecture. Cela s'est confirmé quand j'ai découvert les premières pages et suis complètement tombé sous le charme de l'écriture.



L'histoire est celle de Line, une hôtesse rescapée d'un séisme, comme il y en a peu dans l'histoire, survenu à Tokyo alors qu'elle y était en escale. Pendant 8 jours elle restera sous terre avant d'être enfin secourue...

Vous vous imaginez aisément qu'un tel évènement laisse des traces et ma seule peur était que ce roman soit trop "lourd" surtout au vue de l'actualité (le séisme qui a encore secoué le Japon le 1er janvier). J'ai donc apprécié la construction qui alterne entre passé (enfance) et présent, j'ai trouvé que cela nous laissait le temps de reprendre notre souffle.



J'ai trouvé l'écriture très belle, très touchante, l'auteure a su transmettre les émotions. J'ai perçu les ondes de chocs qui secouaient Line à son retour sur Paris et j'ai souffert avec elle avant de l'accompagner sur le chemin de sa renaissance.

Je ne vous dis pas tout, même s'il y aurait tant à dire, car cette histoire qui n'est pas seulement celle de cet évènement et de ses répercutions, se dévoile petit à petit...



Un très beau roman sur la résilience des hommes. A lire.

Commenter  J’apprécie          150
Insula

Elle s’envole…plus comme la danseuse d’autrefois mais elle est libre et ouverte au monde avec son métier d’hôtesse de l’air. La terre ferme, ce sont les escales. Son ancre, c’est Thomas. Et puis, un jour, il y a Tokyo. Un bruissement, des immeubles qui ondulent et la terre qui se déchire et la gobe comme un vulgaire parasite, englouti par Namazu, le légendaire poisson-chat.



Le gouffre, le black-out, Line n’est plus…



Tap tap tap



Un son, un souffle de vie dans les entrailles de la terre.



Tap tap tap



Un éclat de lumière dont il faut se protéger et une libération éphémère.



L’âme est restée accrochée à la noirceur du monde. Survivre est-ce vraiment vivre encore? Qui nous donne le droit d’être là et pas les autres? S’évaporer doucement pour disparaître tout à fait. Puiser dans son âme et dans la fugue un moyen de se rappeler et de guérir.



Insula est le roman de la dualité. L’avant-l’après, deux femmes, deux cultures, deux villes, deux îles se mêlent dans cette histoire particulièrement bouleversante. Le traumatisme et la résilience s’habillent de poésie et de légendes et nous embarquent dans un voyage où les sens et les émotions sont exacerbés. Quelle est donc cette merveilleuse île de l’océan Atlantique qui panse toutes les blessures? Merci à Babelio pour cette belle découverte.
Commenter  J’apprécie          274
Insula

Récit d'un séisme et des ondes de choc qu'il répercute, "Insula" révèle les failles des êtres et leur dualité, tout en dépeignant une existence animée par le désir violent de renaître.



Caroline Caugant est née à Paris en 1975. Après des études de littérature à la Sorbonne, elle travaille comme graphiste et se consacre en parallèle à l’écriture. "Insula" est son deuxième roman, après "Les Heures solaires".



Printemps 2024. Line, hôtesse de l’air, se trouve à Tokyo au moment où le Japon célèbre les cerisiers en fleurs. Cette nuit-là survient le Big One, séisme majeur que tous redoutaient. La terre avale la jeune femme. Puis la recrache des jours plus tard.



Miraculée, elle rentre à Paris, vacillante. De ce qu’elle a vécu, elle ne garde aucun souvenir. Commence alors le délicat travail de la reconstruction et de la mémoire. Comment revenir d’un tel voyage ?



Flashs et réminiscences la mèneront vers une île de l’Atlantique, soumise aux assauts du vent et de l’océan, à la recherche de ce qui la hante...



Je remercie les @EditionsduSeuil et @NetGalleyFrance de ma'voir permis de découvrir ce roman dépaysant très agréable à lire.



La structure narrative du récit est divisée en trois parties intitulées : Line, la miraculée ; l'ïle de Saki ; Revenir. L'intrigue de ce roman choral à trois voix nous est dévoilée selon le point de vue de Line, la rescapée, mais aussi au travers des yeux de son conjoint, Thomas, témoin du trauma psychologique subi par Line.



Dans la première partie, ces deux personnages nous racontent, à tour de rôle, la déliquescence de leur relation suite à cet évènement qui a bouleversé leur vie. Le personnage de Saki, amie de Line, n'est évoqué qu'à partir de la deuxième partie, ce qui permet de préserver le suspense de manière efficace. Dans la troisième partie, le titre prend tout son sens et la vérité est enfin révélée.



J'ai beaucoup aimé la prose poétique de l'autrice qui m'a fait voyagé de Paris à Tokyo et de Tokyo à l’île mystérieuse de Gwadar grâce à de nombreux flashbacks. J'ai découvert la légende japonaise de Namazu, ce poisson-chat géant vivant dans les profondeurs de la Terre qui serait responsable des séismes. Le Japon redoute ses réveils car il repose sur son échine et d'un mouvement brusque, Namazu peu ébranler tout l'archipel. Dans la légende, les séismes naissent de sa colère et je trouve cette légende pleine de poésie.



La plume sensible, délicate et le style fluide de l'autrice rendent la lecture très agréable. Son récit est léger, éthéré, et délicat, comme un pétale de cerisier. Ce monde flottant que représente le Japon, entre Terre et Mer, est le pays des disparus, des évaporés, comme le père de Saki, ou comme Saki, elle-même.



Line est toujours en vie, mais elle est comme vidée de l'intérieur : elle souffre de la culpabilité des survivants et n'arrive pas à se libérer des fantômes du passé. Le dénouement, riche en émotions, est plein d'espoir car Line semble enfin sur la voie de le résilience.
Commenter  J’apprécie          160
Insula

Je découvre avec ce livre la plume sensible et délicate de Caroline Caugant.

Un récit à la fois aérien, léger comme un pétale de fleur de cerisier, délicat mais tout aussi puissant, qui parle de ce qui nous ancre (de terre, de racines, d'origines) mais aussi de ce qui s'élève, le léger, le flottant, l'effacé, la fuite.

Line est une fille de l'air, ancienne danseuse clouée au sol à cause d'une blessure, à présent hôtesse sur des vols longs courriers et en couple avec Thomas. Alors qu'elle n'aurait pas dû se trouver là, la voilà à Tokyo, lors du Big One. (Ce gigantesque et destructeur séisme attendu par le Japon depuis des années et que l'autrice imagine se produire au printemps 2024). La terre l'englouti 8 jours durant, la fait disparaitre pour la libérer enfin, dans un retour à la vie difficile. le noir puis la lumière, des souvenirs qui s'effacent, la résurgence d'autres, le choc post-traumatique, la quête de soi-même, de l'autre qui s'est volatilisée.

Le Japon, monde flottant, comme un fil rouge dans cette histoire, pays des jōhetsu, les évaporés, disparus volontaires.

C'est sur une île de l'Atlantique que Line va réapprendre à vivre, chasser les fantômes du passé, se réveiller, respirer, s'alléger. Une renaissance qui passe par le corps, les sensations. Il en est beaucoup questions dans ce livre : les bruits, les odeurs, les vibrations, les perceptions.

J'ai beaucoup aimé cette histoire , la fluidité de sa construction, les références au Japon, pays où j'ai vécu et dans lequel j'ai de nombreux souvenirs.

J'ai été très sensible à l'idée que les lieux peuvent panser les plaies , effacer les cicatrices et soigner les fêlures des personnages .

Merci à Babelio pour cet envoi lors d'une masse critique privilégiée. J'ai très envie de découvrir l'autre roman écrit par l'autrice : "Les heures solaires".

Commenter  J’apprécie          180
Insula

Hôtesse de l’air, Line aime passionnément ce goût de liberté que ces allers-retours en avion lui procurent. Cette sensation de mouvement permanent, d’aventure incessante, voilà qui est grisant pour elle. Un matin, au printemps 2024, alors qu’elle est d’astreinte, elle se voit contrainte d’aller remplacer au pied levé une collègue malade sur un vol jusqu’à Tokyo. Là bas, c’est l’Hanami, la période des cerisiers en fleurs, une expérience que Line n’a encore jamais vécue. C’est à ce moment-là, une fois arrivée en terre nippone, que survient le Big One, gigantesque tremblement de terre dévastateur et redouté par tous … et Line se retrouve ensevelie sous les décombres, jusqu’à ce qu’on la retrouve miraculeusement 8 jours plus tard.



De retour chez elle, auprès de son compagnon, Thomas, Line n’est plus la même. Étrangère au monde qui l’entoure, à fleur de peau, effrayée et en colère, Thomas ne reconnaît plus celle dont il est tombé éperdument amoureux. Et tandis que Thomas pense qu’elle doit oublier pour avancer, Line a le besoin de repenser à ce traumatisme et, justement, de recoller les bout cassés, de reconstituer l’histoire telle qu’elle l’a vécue. C’est ainsi qu’elle part sur une petite île de l’Atlantique, sans dire un mot. Elle s’évapore pour mieux se reconstruire, pour donner une chance à son corps et son mental de se reconstruire, à l’unisson.



Cinq ans après son premier roman, Caroline Caugant revient avec un roman empreint de douceur et de délicatesse et brosse le portrait d’une femme brisée, à la reconquête de son histoire. La plume envoûte et nous fait passer un merveilleux moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          60
Insula

J'ai une voisine qui dit qu'avec moi, il faut que les choses avancent, que c'est même ce dont elle se souvient lors de notre 1ère AG des copropriétaires, qu'au bout d'un moment lors d'une réunion assez longue, ça l'avait fait rire que je dise : "Bon, là, il faudrait qu'on avance !" Oui, ça me paraît juste, merci Cécile d'avoir partagé ce ressenti amusant ! 😊



Et j'y ai repensé en lisant "Insula" de Caroline Caugant. Me demandant, grâce à tout ça, s'il fallait vraiment qu'un livre "avance", que le rythme accélère, qu'il se passe beaucoup de choses... la réponse est non pour beaucoup, mais oui pour moi ! 😀



Un bon roman n'est pas nécessairement celui où il y a une action par chapitres. En tout cas ce n'est pas la course ! Mais il faut tout de même un certain rythme, pour m'accrocher.



Je remercie Babelio de me l'avoir fait gagner lors d'un concours Masse critique, et aux Éditions du Seuil de me l'avoir offert.



L'autrice donne dans Insula la part belle aux émotions et aux sentiments de son héroïne, Line, aux ressentis et aux descriptions de nature, belle comme chaotique. Moi qui suis habituée à lire relativement vite, j'ai dû ralentir le rythme pour être vraiment avec elle, et ça m'a un peu ennuyée.



L'histoire :



L'action va se situer dans quelques mois, au Japon.

Line est hôtesse de l'air. Lors d'une escale, elle va se retrouver à Tokyo, au moment du "Big one", LE tremblement de terre tant redouté ! Elle est engloutie, sous terre, y restera une semaine, car on va la retrouver, et vivante !



Elle est mariée à Thomas, prof de français, et était heureuse, jusqu'à cet accident. Elle refuse l'aide psychologique, et au bout de 2 semaines, semble aller mieux... mais elle sent que quelque-chose cloche... elle n'était pas seule, sous terre, et elle se souvient.



Rien d'ésoterique, et vous voyez que ça bouge quand même, mais ensuite on suit Line depuis son enfance, ses cours de danse, l'accident de moto qui coûtera la vie à son copain de l'époque, et Caroline Caugant m'a, là, un peu perdue... tout comme j'ai lâché quand elle décrit son appartement, ou l'île sur laquelle elle va s'isoler un moment.



On suivra aussi la vie de "l'autre personne", en parallèle.



C'est l'histoire d'une reconstruction, il faut donc du temps, mais il est vrai que ce genre de roman, tout en finesse psychologique, n'est pas ce que je préfère.

Ceci dit, c'est bien écrit et c'est doux, et il est émaillé de courts poèmes, comme des haïku.



Et malgré tout, j'ai aimé le personnage de Line, je me suis quand même attachée à elle le temps de ce roman, mais l'oublierai probablement vite...
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Caroline Caugant (184)Voir plus


{* *}