Les victimes gisaient l'une à côté de l'autre sur le matelas, toutes deux entièrement nues. Les yeux de la fille étaient fermés, ses cheveux noirs étalés sur l'oreiller, une expression de repos postcoïtal sur le visage.
On y aurait presque cru sans le trou béant dans sa poitrine et une bonne partie de la matière grise de son partenaire sur la joue.
Elle s'efforça d'abord de chasser les vagues de nausée qui menaçaient de la submerger, tout en filtrant les différentes odeurs pour qu'elles lui apportent les premiers indices, une base pour travailler.
La parfum dominant était celui de la mort, de la chair faisandée. Mais d'autres odeurs parvenaient à se distinguer. Elle se détendit pour réussir à les analyser.
Du vomi, frais, a priori, sans doute provenait-il de celui qui avait trouvé le corps.
"Nous ne sommes jamais aussi mal protégés contre la souffrance que lorsque nous aimons,jamais plus irrémédiablement malheureux lorsque nous avons perdu la personne aimée ou son amour."
Reilly : " Ben, oui, vous avez quoi, trente-deux, trente-trois ans ?"
Chris : Trente-neuf, en fait.
Reilly : Waouh ! Vous devez passer des heures dans les salles de gym, alors.
Elle joua avec sa tasse de café. Chris remarqua qu'elle se rongeait les ongles et il ressentit comme un soulagement de découvrir une faille dans son armure.
Un petit policier sans prétention dans lequel on plonge très vite et que l'on dévore. Dublin, des meutres sanguinolants, macabres, une enquête menée tambour battant. Des personnages auxquels on s'attache...On espère une suite...
Bref, ce que j'attends pour passer un bon moment.
Mais en continuant à analyser la photo, un autre détail le frappa avec la force d'un quinze tonnes.
Alors que la découverte du compagnon de Clare aurait pu aider à conclure l'affaire proprement, ce qu'il venait de remarquer allait plonger l'enquête dans une confusion totale.
[...] Les résultats correspondaient parfaitement, pourtant, elle sentait bien qu'elle passait à côté du plus important. Mais quoi ?
Courir après les indices, espérer qu'elle trouverait les réponses, Reilly avait l'impression de n'avoir fait que ça de toute sa vie.
Reily se réveilla en sursaut et regarda autour d'elle, ignorant un instant où elle se trouvait. Elle prit de profondes respirations pour tenter de ralentir les pulsations de son coeur et laissa ses yeux s'habituer peu à peu à la pénombre.
L'intuition n'a de valeur que lorsqu'elle se fonde sur des preuves.