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Citations de Catherine Graciet (28)


Dans le monde des affaires, il existe une expression, celle d’« impôt Mawazine », qui désigne l’obligation tacite faite aux institutions du royaume, ainsi qu’aux grandes entreprises, privées comme publiques, de subventionner le festival du roi. Avec un budget de 62 millions de dirhams en 2011 (6,2 millions d’euros), les fonds récoltés par l’association ne suffisent pas.
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En juillet 2009, le magazine américain Forbes créa la surprise en publiant sa liste annuelle des personnalités les plus riches du monde. Dans le classement spécialement consacré aux monarques, le roi du Maroc, Mohammed VI, faisait une surprenante apparition à la septième place, avec une fortune évaluée à 2,5 milliards de dollars. Il devançait des rivaux en apparence pourtant plus richement dotés, comme l’émir du Qatar, au sous-sol regorgeant de gaz et de pétrole, ou celui du Koweït, dont la fortune, selon Forbes, était six fois inférieure à celle du souverain marocain.
En 2009, la crise financière mondiale survenue un an plus tôt avait frappé de plein fouet l’ensemble des revenus, y compris ceux des plus fortunés. Pourtant, Mohammed VI, dont la fortune avait doublé en cinq ans, semblait mystérieusement échapper à ces aléas puisque Forbes le plaçait en tête du classement des personnalités ayant accru leurs richesses durant l’année 2008.
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Le « roi des pauvres » avait lui-même conçu ce palace, où le prix des meilleurs riads peut atteindre 13 000 euros la nuit. Un lieu de rêve inaccessible à 99 % de la population mondiale. Les affaires du royaume ont pourtant été reléguées au second plan pendant sa construction et son aménagement, le roi consacrant toute son attention au moindre accessoire.
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Pour extraire la poudre d’or, il faut des centaines de tonnes d’eau. Managem mobilise, pour y parvenir, de nombreux puits de plus de mille mètres de profondeur, réduisant considérablement, du même coup, la nappe d’eau disponible. Les conséquences sont dramatiques : le désert gagne du terrain. Dans l’indifférence générale, les habitants manifestent régulièrement devant les locaux de Managem et réclament de l’eau à boire, la sauvegarde de leur cheptel et de leur oasis. Étrangement, cette zone déshéritée n’a jamais eu droit à la moindre visite du roi.
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Il existait bien entendu entre ce « top ten », où figurait le monarque marocain, et les profondeurs du classement où stagnait son pays une distance considérable.
Dans le rapport mondial sur le développement humain élaboré par le PNUD, l’agence des Nations unies pour le développement, couvrant la période 2007-2008, le Maroc est en effet classé au 126e rang (sur 177 États) du point de vue du « développement humain », et le taux de pauvreté du pays atteint 18,1 % 1. Mieux encore, plus de cinq millions de Marocains vivent avec 10 dirhams par jour, soit un peu moins de 1 euro 2, et le salaire quotidien minimum légal n’excède pas les 55 dirhams (5 euros). Pour ne rien arranger, en 2008, la dette publique du Maroc a bondi de 10 % en un an, pour atteindre 11,9 milliards d’euros, soit 20 % du PIB.
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Les modestes et les pauvres sont une source inépuisable de profits.
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« Le Maroc, conclut-il tristement, est le seul pays au monde où riches et pauvres rêvent de partir. »
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Le roi rencontre rarement les membres du gouvernement mais presque tous les jours cette poignée d’hommes qui lui doit tout. Ils exécutent ses ordres, satisfont ses caprices, essuient ses colères et ses injures. Courbés, humiliés parfois devant témoins, ils ont abdiqué toute dignité en échange d’appréciables contreparties matérielles. Tyrannisés par le roi, ils deviennent à leur tour les tyrans de ceux qui dépendent d’eux.
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Étant incapable de financer le caprice de son roi au-delà de 500 millions d’euros, le Maroc a également fait appel à la générosité arabe, et divers fonds du golfe Persique ont avancé jusqu’à 380 millions d’euros. Si seulement Mohammed VI consacrait la même énergie à financer la construction d’écoles et d’hôpitaux à travers son royaume…
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Le groupe connaît une croissance qui prend également quelques libertés avec les principes de l’islam. Ses magasins vendent en effet de l’alcool, ce qui contrevient à la loi en vigueur dans le pays, et ces ventes de vins et spiritueux représenteraient environ le tiers du chiffre d’affaires des enseignes royales…
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Ce tableau extrêmement sévère brossé par les diplomates américains se double d’un jugement de fond qui ôte toute crédibilité au discours anticorruption prononcé un an plus tôt par le roi. « Alors, écrivent-ils, que des pratiques de corruption existaient durant le règne d’Hassan II, elles sont devenues beaucoup plus institutionnalisées sous Mohammed VI. »
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Et c’est sans gêne qu’en 1996 Hassan II pouvait déclarer au Figaro : « Oui, je suis un grand propriétaire, mais j’en ai le droit. Tout est enregistré au cadastre, j’ai hérité le tout de mon père, j’ai acheté des propriétés, je distribue des salaires, je participe à l’exportation de nos produits agricoles, j’ai des fermes expérimentales dans lesquelles je dépense moi-même mon propre argent. »
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Fabriquer de toutes pièces un complot est souvent le meilleur moyen de cacher celui qu’on est en train de tramer.
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Un maître des forges français, Wendel, avait énoncé au début du xxe siècle un principe que Mohammed VI et son entourage semblent avoir repris à leur compte : « Le bien ne fait pas de bruit ; le bruit ne fait pas de bien. » Le roi est désormais le premier banquier, assureur, exportateur, agriculteur de son pays. Il contrôle également le secteur de l’agroalimentaire, de la grande distribution et de l’énergie.
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En 1994, Hassan adresse lors d'un colloque un message royal contenant un hadith du Prophète: « Celui qui m'obéit obéit à Dieu. Celui qui me désobéit désobéit à Dieu. » Aucune de ses décisions ne saurait être contestée
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L'absolutisme royal d'Hassan II était résolument politique et visait à assurer la pérennité de la monarchie marocaine. L'absolutisme de Mohammed VI s'exerce, lui, essentiellement dans le domaine de l'économie et ne s'accompagne d'aucune stratégie politique pour assurer l'avenir de la dynastie qu'il incarne.
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Un maître des forges français, Wendel, avait énoncé au début du Xe siècle un principe que Mohammed VI et son entourage semblent repris à leur compte : « Le bien ne fait pas de bruit; le bruit ne fait pas de bien.»
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Dès son arrivée au pouvoir, aidé par son fidèle Mounir Majidi, le jeune roi se hâte de faire fructifier les affaires familiales qui doivent à tout prix dégager des bénéfices. Et gare aux concurrents qui oseront l’affronter sur le terrain économique. Une bataille sans merci leur sera livrée.
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Mohammed VI n’est pas l’instigateur du système de prédation royale, sans équivalent au Maghreb, si ce n’est en Tunisie, où le président Ben Ali et son épouse Leila Trabelsi avaient mis en coupe réglée, au bénéfice de leurs clans, des pans entiers de l’économie.
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D’abord on soigne le décor : les autorités locales repeignent les façades des habitations, réparent les trottoirs défoncés, fleurissent les jardins, et la population s’écrie : « Vive le roi » en pensant : « Grâce à lui, nous obtenons ce que le gouvernement est incapable de nous fournir. » Le bon peuple ignore naturellement que le coût de chaque déplacement royal est supporté par l’État.
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