AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.14/5 (sur 226 notes)

Nationalité : Géorgie
Biographie :

Pour Céline Raphaël, la musique fut une torture. De 3 à 14 ans, elle dut s'arrimer à son piano, proie d'un père qui voulait faire d'elle un petit Mozart. Très vite, la torture morale et physique s'abat sur la petite fille. Jusqu'au moment où une infirmière découvre la maltraitance.
Devenue médecin, la jeune femme raconte sa terrible histoire dans "La démesure".



Source : L'express
Ajouter des informations
Bibliographie de Céline Raphael   (1)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Maltraitée quotidiennement par son père jusqu'à l'âge de 14 ans, Céline Raphaël a été placée pour y échapper. Aujourd'hui médecin, elle se bat pour la protection de l'enfance. https://www.maxmilo.com/produit/la-demesure/


Citations et extraits (51) Voir plus Ajouter une citation
Aujourd'hui, j'ai renoué avec cet instrument*.
Pour moi. Parce que je me suis rendu compte qu'il a le pouvoir de rendre les gens heureux, le temps d'un morceau.Il a le pouvoir de faire oublier les souffrances, pour quelques instants.
*(le piano).
Commenter  J’apprécie          270
PAGE 235: « Parler suppose une écoute. Et l'écoute suppose une rencontre. Le risque pour un enfant s'il parle, c'est qu'on ne l'entende pas. Et pour un enfant, parler en vain est pire que se taire. Aux terribles conséquences psychiques d'avoir été exploité et piétiné, à la cruelle désillusion sur la capacité protectrice de ses parents, se surajoute la perte définitive de toute espérance dans la solidarité humaine. »
Commenter  J’apprécie          00
Alors que j'étais au lit depuis moins d'une heure, j'ai entendu la porte du salon s'ouvrir doucement et le bruit des savates de mon père sur le carrelage du couloir. Je me suis mise à retenir ma respiration. Allait-il revenir me chercher pour que l'on retourne travailler?
Je l'ai entendu s'arrêter juste avant l'escalier. Puis plus rien, jusqu'à ce que l'une des marches en bois de l'escalier ne craque sous son pas. Mon père avait enlevé ses savates au pied de l'escalier et était en train de monter. J'étais toujours en apnée, et la panique m'envahissait. La porte de ma chambre a grincé, et il est entre, sans un mot. J'étais allongée en chien de fusil, face a la porte. Immobile. Il a fait le tour du lit et s'est glissé dans les draps. Il s'est alors collé contre moi et ma emprisonné de ses bras. Je sentais son souffle chaud dans mon cou. Ce contact physique étroit me metal profondément mal à l'aise. J'étais incapable d'émettre le moindre son, de faire le moindre geste. Lui semblait apaisé. Sa respiration était calme. Après les coups reçus dans la journée, je ne comprenais pas cette tendresse que je trouvais suspecte et inappropriée.
Impossible de savoir combien de temps il est resté comme ça. Sans parler. Sans bouger. J'ai eu l'impression que cela durait des heures. Et puis, aussi silencieusement qu'il était venu, il s'est relevé et il est parti. Il n'y avait eu aucune violence mais je l'avais ressenti comme une atteinte irréversible à l'intégrité de mon corps. Je m'en sentais dépossédée et j'avais l'impression de ne plus m'appartenir.
(…). II venait de temps en temps, surtout lorsque la journée s'était mal passée. Il s'allongeait un moment contre moi, sans un mot, puis repartait. Était-ce sa manière de me demander pardon pour sa violence ? Était-ce le seul moyen qu'il avait d'exprimer des regrets ?
Je n'ai jamais su quoi en penser. Tout ce que je sais, c'est que j'en ai été largement traumatisée et que j'en garde encore aujourd'hui de lourdes séquelles morales.
J'étais une petite fille très pudique. Me pencher en avant sur le bureau après avoir baissé mon pantalon et mes dessous pour recevoir des coups de ceinture était déjà une humiliation suprême et une honte terrible.
Mais cette tendresse déplacée, que je ressentais comme une agression, me faisait haïr ma féminité naissante.
Commenter  J’apprécie          10
J'avais besoin de stabilité pour pouvoir me reconstruire, c'était évident. Pourquoi tous ces "professionnels de l'enfance" manquaient t-ils tant de bon sens ?
Commenter  J’apprécie          131
Céline Raphael


Un soir, après mon dixième anniversaire, alors que j'avais reçu de nombreux coups et que je n'avais pas eu le droit de dîner, mon père a décidé que je n'irai pas me coucher sans une punition. Il m'a emmenée dans la cuisine et m'a fait asseoir à la table. Il a ensuite pris une assiette et y a mélangé de l'omelette froide, un yaourt, du pain, de l'eau et de la salade.

"Tu ne sortiras de table que lorsque tu auras tout fini. Tout. Y compris la sauce."

J'ai alors osé me tourner vers lui, entre bravade et désespoir. Je lui ai demandé, en larmes, ce que je lui avais fait pour mériter de souffrir comme il me faisait souffrir. Même Hadyn, notre berger allemand, était mieux traité que moi. Mon père m'a répondu froidement, en me regardant droit dans les yeux:

"Tu es pire qu'un chien.
Commenter  J’apprécie          103
Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé ça et là par de brillants soleils ;
Le tonnerre et la pluie ont fait une tel ravage
Qu 'il reste ne mon jardin bien peu de fruits vermeils
(Baudelaire)
Commenter  J’apprécie          112
Introduction :
Un soir, peu après mon dixième anniversaire, alors que j'avais reçu de nombreux coups et que je n'avais pas eu le droit de dîner, mon père a décidé que je n'irai pas me coucher sans une dernière punition. Il m'a emmenée dans la cuisine et m'a fait asseoir à table. Il a ensuite pris une assiette et y a mélangé de l'omelette froide, un yaourt, du pain, de l'eau et de la salade.
"Tu ne sortiras de table que lorsque tu auras tout fini. Tout. Y compris la sauce."
J'ai alors osé me tourner vers lui, entre bravade et désespoir. Je lui ai demandé, en larmes, ce que je lui avais fait pour mériter de souffrir comme il me faisait souffrir. Même Haydn, notre berger allemand, était mieux traité que moi. Mon père m'a répondu froidement, en me regardant droit dans les yeux :
"Tu es pire qu'un chien."

Ces mots irrémédiables ont marqué ma chair jusqu'au sang. Je ne les oublierai jamais. J'ai beaucoup de mal à m'en défaire.
Commenter  J’apprécie          80
Dès que nous sommes arrivés à la maison, il m'a jetée par terre sur le carrelage de l'entrée. J'étais sur le ventre. D'une main, il m'a maintenu la tête contre le sol, de l'autre, il m'a mis les deux mains dans le dos et a appuyé son genou contre mon dos. Il m'écrasait. J'étais à moitié consciente. Je savais que maman et Marie l'imploraient de me laisser tranquille, mais je ne réagissais plus. Au bout de quelques minutes, il me demanda si j'étais calmée et prête à travailler sérieusement. Sans attendre ma réponse, il m'a lâchée et nous sommes retournés dans la salle de jeu pour travailler.
Commenter  J’apprécie          80
Livre simplement bouleversant. L'histoire du parcours si dure d'une enfant contrainte et forcée par son père à jouer du piano, en passant par les concerts, l'anorexie, ses envies de libertés, de suicide, ses moments de culpabilités, de renfermement, et surtout, sa famille n'osant réagir, son silence, et l'indifférence des autres. Ce livre m'a énormément touchée. Cette femme est forte, 14 ans de sa vie brutalisée, et humiliée ont finalement été accepter. Maintenant, elle a réalisé son rêve, est devenue médecin et sut renouer avec cet instrument, pour le bien qu'il procure aux gens, mais toujours pas pour son plaisir.
Ce livre est surtout très intuitif, sur la façon dont les enfants maltraités essaient de le montrer. Sur la loi du silence, qui, au fil du temps devient comme un mur.
Je vous conseille vivement ce livre.
Commenter  J’apprécie          70
J e m'astreignais à ces différents rituels,persuadée qu'ils allaient m'aider.Je me sentais pas protégée par les adultes qui m'entouraient ; mon seul salut viendrait de la magie ,pourtant aucun des ses rituels n'a jamais marché. Poutant,je les ai accomplis pendant toute mon enfance
Commenter  J’apprécie          80

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Céline Raphael (376)Voir plus

Quiz Voir plus

Au Louvre

Dans quel roman d'Émile Zola peut-on lire une scène dans laquelle se déroule une visite du Louvre le jour du mariage de Gervaise et de Coupeau?

Au bonheur des Dames
L'Assommoir
Nana

8 questions
40 lecteurs ont répondu
Thèmes : louvre , musée d'art moderne de new york , Paris (France) , culture générale , littérature , peinture , peintre , cinema , adaptation , adapté au cinémaCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..