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Critiques de Ceridwen Dovey (17)
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Animals

Quel beau dépaysement, je viens d'avoir ! C'est comme ci ce livre m'avait emmené sur une autre planète. Dix nouvelles, avec la particularité que les narrateurs sont des animaux. On y trouve, en autre, La chatte de Colette, la chienne de Hitler, le perroquet de Flaubert. Et aussi un ours, un dauphin, etc. Une excellente histoire de la tortue qui a vécu avec la fille de Tolstoï puis qui fut envoyé en Angleterre à Virginia Woolf qui demande dans son testament que George Orwell la recueille. En toile de fond la guerre, les services secrets, dans l'espace, dans la mer et autres, mais surtout le plaisir de croiser des écrivains. Se mettre dans la peau d'un animal et observer notre égoïsme et cruauté. Qui est le plus pourvu d’humanité ? Original, intelligent et captivant.
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Au jardin des fugitifs

Ceridwen Dovey doit-elle être considérée comme une romancière australienne ou sud-africaine ? Les deux puisqu'elle possède la double nationalité mais son histoire personnelle et celle, douloureuse, de son pays natal l'incitent plutôt à évoquer l'Afrique dans ses textes. On a découvert cette auteure avec son premier livre, Les liens du sang, très prenant, et après Animals la voici qui nous transporte Au jardin des fugitifs. Techniquement, il s'agit d'un roman épistolaire puisque les deux personnages principaux, qui ne se sont pas vus depuis 17 ans, communiquent par courriels : un mécène au crépuscule de sa vie et son ancienne protégée, désormais quadragénaire. L'un et l'autre vont se confier une histoire intime qui a bouleversé leur vie et s'est terminée par une mort ou une disparition. Ce qui est gênant dans Au jardin des fugitifs c'est que chacun des deux protagonistes se concentre sur son propre récit en réagissant peu ou prou à celui de son interlocuteur. Comme deux monologues qui suivent chacun leur sillon sans presque jamais se croiser et c'est évidemment frustrant. Il est question de Pompéi, d'une part, et du passé de l'Afrique du Sud, d'autre part. Ce n'est pas sans intérêt même si parfois dilué comme un documentaire trop détaillé et rehaussé par le style élégant de Ceridwen Dovey bien que parfois un tantinet précieux. La honte et la culpabilité étreignent les deux personnages principaux qui l'un et l'autre ont bien du mal avec l'indifférence de l'être qu'ils ont chéri. Beaucoup de lecteurs américains de l'ouvrage ont regretté leur manque de caractère et la difficulté d'éprouver de la sympathie à leur égard. La remarque est valable mais elle n'empêche pas d'apprécier, sans enthousiasme démesuré, toutefois, ce roman où Ceridwen Dovey réécrit vraisemblablement, et en partie, son histoire personnelle.
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Au jardin des fugitifs

Au jardin des fugitifs de Ceridwen Dovey est ce que l’on peut appeler un roman épistolaire... érudit, il demande du temps, de la maturation, de l’analyse et du recul... on y parle de deux histoires de deux personnages: celle de Royce, soixante dix ans, à l’origine de ce jeu épistolaire, qui va évoquer sa vie à travers l’être aimé et celle de Vita, qui va régler ses comptes avec son pays d’origine, l’Afrique du Sud. Les lettres ne connaissent que très peu d’interactions, elles sont comme deux récits parallèles. Cela peut déstabiliser le lecteur... en outre, c’est un récit extrêmement pointu, intelligent et psychologique, qui ne laisse que peu de place pour l’empathie... on n’est pas dans le ressenti avec ces lettres factuelles, ce qui peut poser problème pour certains lecteurs... j’avoue que j’ai apprécié la langue utilisée, le travail de l’auteur, le carnet de voyage, l’histoire mais j’ai manqué l’émotion, les sentiments et la catharsis que peuvent dégager un roman. Ce n’est d’ailleurs sans doute pas l’objectif de ce récit. A lire pour les amoureux de littérature ...
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Animals

D’abord merci à Babelio pour ce masse critique qui m’a permis de découvrir un recueil plutôt original. En même temps, je ne prenais pas beaucoup de risques en choisissant un livre dans la thématique « histoires d’animaux ». Un recueil de nouvelles qui met en scène, à chaque fois, un animal dans un contexte particulier, au gré de différentes époques. On débute ainsi avec un chameau, en Australie, en 1892,et on finit avec un perroquet en 2006, au Liban. Entre les deux, le lecteur apprendra à connaître les destins d’une chatte, d’un chien, d’un dauphin, d’un ours, d’un primate, d’éléphants ou encore d’une tortue et même d’une moule ! Chaque récit est vécu de l’intérieur, par l’animal qui raconte les circonstances de sa mort. C’est en effet la première originalité de ces récits. On sait que chacun des animaux est mort, donc, ce qui nous est dévoilé, ce sont les circonstances. Seconde originalité, toutes ces malheureuses âmes sont des victimes collatérales de la guerre des hommes. Seconde guerre mondiale, guerre civile, conflit ethnique… les bêtes, utilisées, asservies, oubliées ont été sacrifiées au nom de l’intérêt humain et d’une guerre qui ne concerne pourtant pas le monde animal. Mais chaque histoire révèle la lâcheté de l’homme, sa cruauté, son indifférence, son égoïsme, et pas seulement à l’égard de ses semblables. Mine de rien, le lecteur est amené à réfléchir pas uniquement sur l’absurdité de la guerre (c’est quand même un peu bateau) mais sur une question morale : au nom de quel grand principe faisons-nous des animaux des instruments de guerre ?

Enfin, aux lecteurs qui se sentiraient d’avance blasés ou rebutés par ces témoignages teintés d’anthropophormisme, le plus souvent déprimants, poignants et accablants, je soulignerai la troisième originalité de ce recueil : c’est un hommage – réussi – à une poignée d’écrivains, que l’on aura plaisir à deviner ou retrouver au fil des pages. Colette, Kerouac, Orwell et d’autres.

Au final, une jolie surprise, dans une traduction que j’ai eu plaisir à lire, et que je recommande sans hésiter.
Lien : https://labibliothequedefolf..
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Animals

 Animals est traduit de l’anglais (Australie) par Joachim Zemmour et Marianne Colombier.

Il s'agit, selon moi, d'un véritable chef-d'oeuvre.

L’ouvrage se présente comme un recueil de dix histoires indépendantes. 10 vies non-humaines condamnées par l’Homme, durant une période chaotique de l'histoire : un ours affamé durant le siège de Sarajevo, une moule victime de Pearl Harbor, un chien fauché sur le front au cours de la Seconde Guerre mondiale, un perroquet tombé sous les bombes de Beyrouth, ou encore une tortue, ayant appartenu à la fille de Tolstoï, évanouie dans l'espace pendant la guerre froide...

La particularité de ces histoires ? Ce sont les animaux eux-mêmes qui les racontent. De petites biographies de ces laissés-pour-compte de l'Histoire.

 

Un peu d'humour au sein de ce chaos

Malgré la tristesse des événements, l'auteur parvient à éparpiller ici-et-là des petites touches d'humour. Les personnages de la tortue de la fille de Tolstoï, et du chat de Colette vont feront sans aucun doute sourire.

Quelques exemples :

« Cette nuit-là, le matou a insisté pour que nous chassions en no cat’s land, comme il l’appelle » (le chat de Colette)

« Il paraît qu’il n’a même pas daigné mettre une tortue dans l’histoire –pas même une tortue totalitaire ! – ce qui en dit long sur les sentiments qu’il me portait. » (la Tortue qui a vécu une partie de sa vie avec Georges Orwell)

« Muss n’était pas très instruit, mais s’il y avait bien une chose qu’il savait mieux que tout autre, c’est qu’il n’avait plus envie de s’entendre dicter, depuis sa prime jeunesse de moule bleue, tout ce qu’il devait faire ou manger, quand sécréter ou non ses filaments de byssus, à quels tuyaux artificiels adhérer et selon quel schéma, etc. […] » (une moule)

« Ma mère était sans arrêt contrariée par les noms stupides que la Navy donnait à ses dauphins : pourquoi nous recruter en raison de notre intelligence supérieure, pour ensuite nous appeler Tuffy ? » (un dauphin de l'US Navy)

 

Une réflexion sur le spécisme

La mise en avant de différentes formes d'intelligence permet de reconsidérer la place d'inférieurs que notre société donne aux animaux non-humains.

« Eux –les humains – semblent croire que ce qui les distingue des autres animaux, c’est leur capacité à aimer, à éprouver du chagrin, à se sentir coupables, à passer l’abstraction, etc. Mais ils se trompent. Ce qui leur confère une place à part, c’est leur talent pour le masochisme. C’est en cela que réside leur pouvoir. Prendre plaisir à souffrir, tirer sa force de la privation : voilà ce que c’est, l’être humain. » (un chimpanzé)

Cette mise en avant se fait tant dans la manière d'écrire - on se rend compte que pour comprendre un animal non-humain, on a besoin qu'il transmette ses pensées par écrit ou en parlant, or c'est évidemment impossible dans la réalité, et cette distance du langage nous incite à les mettre à l'écart - que dans la mise en scène de la nouvelle d'un singe en 1917 en Allemagne : celui-ci a acquis tous les comportements humains - langage, habits, comportement, tenue du corps, etc. - et c'est absolument effrayant.

On se rend alors compte que façonner un monde à notre image n'est pas notre but, c'est par définition contre-nature alors pourquoi ne pas vivre en paix avec ces différences et en profiter?

« Elle aimait à me rappeler la chance que j’avais d’avoir vu le jour dans un centre d’entrainement militaire d’élite. Je pense que ce qu’elle voulait dire, c’est que je devais être reconnaissante de ne pas être née dans un aquarium, vouée à une existence inutile. C’était sa façon de s’arranger avec la culpabilité d’avoir mis au monde un être qui ne connaîtrait jamais la liberté. Entre jouir de la liberté puis la perdre, ou ne l’avoir jamais connue, quel est le pire ? Je ne peux pas dire que cela m’ait manqué. » (un dauphin de US navy).

Comme le rappelle cette citation (J.M. Coetzee) en début de livre : "Toute créature est une clé pour toute créature. Un chien en train de se lécher au soleil, dit-il, est un chien à un moment donné et au moment suivant il est le véhicule d'une révélation."

Beaucoup d'écrivains sont mis en avant dans chaque nouvelle comme ayant considéré les animaux non-humains comme leurs égaux. On pourra citer entre autres Kafka, Colette, Hemingway, Jack Kerouac, etc.

« Elle avait perfectionné son jeu de mime pour son rôle-titre dans La chatte amoureuse, au Bataclan, en m’observant encore plus attentivement que d’habitude, rampant par terre autour de moi, copiant mes moindres mouvements, mes moindres frémissements, mes moindres mines affectées… » (le chat de Colette)

« Dans la hiérarchie affective de notre maîtresse, il avait toujours été clair que les chats étaient supérieurs aux chiens, mais aussi que n’importe quel quadrupède surpassait l’engeance des « Deux-pattes » […]. » (le chat de Colette)


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Animals

Livre lu hier (en quelques heures) et gros coup de cœur



L'auteure Ceridwen Dovey s'est mise dans la peau de 10 animaux et raconte leur vie (plus précisément elle raconte leur mort)

Au début j'ai eu peur que ce soit morbide puisque chaque animal qui prend tour à tour la parole meurt à la fin de son chapitre. Et bien non, pas du tout, c'est très drôle, parfois triste, toujours ironique et en phase avec l'animal en question.

Par exemple, voici le début du témoignage de la Tortue :



" Un matin, au tout début du printemps 1913, alors que je venais à peine d'émerger de mon long sommeil hivernal, j'ai décidé de quitter Oleg l'ermite et d'aller me présenter à nos voisins, la famille Tolstoï.

En avant toutes ! D'un pas allègre, je me suis lancée à travers l'espace broussailleux menant à leur domaine ; et trois mois plus tard, en juin j'atteignis le perron de leur manoir. Epuisée, je n'ai pas trouvé en moi assez d'énergie pour monter les marches..."



J'ai aimé être dromadaire dans le bush australien en 1892, j'ai tremblé pour Kiki-la-doucette dans les tranchées en 1915, j'ai failli m'effondrer en larmes avec l'histoire de Sprout (quel prénom!!) la maman Dauphin.



Chaque animal va mourir par la faute de l'homme (essentiellement dans une guerre) : une mort soit indirecte avec par exemple des animaux morts de faim dans les zoos soit de façon directe avec les chiens porteurs de bombes pendant la seconde guerre mondiale.

J'aurais dû savoir ce qui allait arriver quand Sprout la Dauphine écrit à Sylvia Plath....



La plupart des animaux fait également référence à un auteur (Colette pour la chatte Kiki ; Flaubert et Barnes pour le perroquet ; Kafka pour la petite chimpanzé "fiancée" de Peter le rouge ; Tolstoï, Virginia Woolf et Georges Orwell pour la tortue - cela vit longtemps une tortue) ou à un personnage historique (Himmler, Hitler et leurs chiens).



Au delà de la prouesse de l'exercice de style, ces portraits d'animaux nous en disent long sur les hommes et leur folie meurtrière.
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Animals

Quel beau recueil ! J’aimerais lire ce genre de livres plus souvent ! Du genre à avoir à nos yeux une importance toute particulière…

Ceridwen Dovey donne la parole à dix animaux pris au piège dans des conflits armés. On le sait d’avance, ils y perdront tous la vie.

Ils se livrent, avec plus d’humanité et de courage que bien des hommes et pointent d’un bout de patte toute la crauté dont seul l’humain est capable à son encontre. Mais aussi à quel point il use et abuse d’eux.

On passe avec émotion du singe au dromadaire, du dauphin au chat de Colette, en passant par une moule voyageuse ou un chien.

Ces histoires, terriblement poignantes, et terribles tout court, nous hantent et nous questionnent.

L’autrice porte la voix de ces animaux avec majesté et force. Jamais elle ne tombe dans la facilité ou le larmoyant.

Elle garde l’équilibre sur ce fil ténu qu’est celui de l’ingéniosité et signe ici une très belle réussite littéraire… et humaine !
Lien : https://livresetbonheurs.wor..
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Au jardin des fugitifs

La langue de Ceridwen Dovey aboutit à une oeuvre saisissante, dont l’élégance des images est parfaitement mesurée [...] Entre racisme et culpabilité, les rouages de la psychè humaine se trouvent mis à rude épreuve.
Lien : https://www.actualitte.com/a..
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Au jardin des fugitifs

Un roman sous forme de causerie entre deux êtres qui se penchent sur leur passé.

Royce, soixante dix ans, contacte Vita, une ancienne protégée avec laquelle il n’a pas échangé depuis dix-sept ans. Brisant le silence, il lui propose de reprendre contact sachant que les jours lui sont comptés.

Chacun raconte sa vie, une confession qui convoque les démons du passé.

Subtilement, par petites touches, l’auteure évoque leurs destins contrariés. Au travers de leurs témoignages, nous comprenons progressivement que leurs secrets se ressemblent. Royce est amoureux d’une jeune femme brillante passionnée par Pompéi. Ayant hérité d’une grosse fortune, il la met à son service afin qu’elle puisse mener tous les travaux sur le site.

Vita, elle, étudie l’anthropologie et le cinéma dans une université américaine. Sud africaine de naissance, elle décide de se rendre dans la ville du Cap pour renouer avec ses origines.

Ce livre brillant et érudit nous entraîne sur plusieurs continents aux côtés de deux êtres baignant dans le monde artistique : l’archéologie pour l’un et le cinéma pour l’autre. Il est aussi question de racisme et de l’apartheid pour Vita alors que Royce raconte le pouvoir irrésistible qu’un être peut exercer sur un autre.

Ajoutons à ces thématiques les belles descriptions sur Pompéi et son jardin des fugitifs ainsi qu’une langue riche et fluide.

Une grande œuvre littéraire.

Pourquoi s’en priver alors ?
Lien : http://www.despagesetdesiles..
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Animals

Abandonné... Pourtant, le fait que ce soit l'âme des animaux qui parle, d'autant plus de ceux qui ont vécu avec de grands artistes, tels Tolstoï ou Colette, aurait dû m'intéresser.

La narration ne m'a pas happée ; j'ai senti une sorte de didactisme, quelque chose d'artificiel qui m'a laissée à l'extérieur de ces récits. Le style n'était pas à la hauteur du sujet, et l'écriture est trop plate pour emporter son lecteur.
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Les liens du sang

La couverture avait de quoi me rebuter mais je m'étais engagée à le lire.. alors je l'ai entamé et là surprise j'ai été happée par l'histoire.

Ce roman nous raconte l'histoire d'une jeune homme introverti, discret, en retrait, s'exprimant peu, et qui semble avoir manque d'affection de la part de ses parents. Après le bac, il reprend le boulot de son père à l'abattoir basé à la périphérie de sa ville. Son boulot est de tuer l'animal d'une manière totalement mécanique sans une once d'humanité et au rendement soutenu.

François, ce jeune homme a quelques moyens de gérer ce travail : il fait de longues promenades en forêt et admire Robert, un voisin éleveur de cochon dont l'exploitation est à taille humaine et qui a une relation toute particulière avec ses bêtes.

Cet équilibre va s'écrouler avec la mort de Robert. Cette perte associée au sadisme de certains de ces collègues sera le déclencheur de sa rébellion. Il décide alors d'intervenir au sein de l'entreprise pour essayer de faire changer les choses.

Cette rébellion aura t-elle le succès escompté ?



J'ai été impressionnée par l'aspect militant de ce roman et qui m'a fait me poser plusieurs questions quant à la nature de bourreau qui est enfouie en chacun d'entre nous.
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Animals

Un roman original sur le thème de la condition animale. Dans chaque chapitre, un animal raconte en effet sa vie, mais surtout sa mort. Ces animaux, aussi différents qu'un chat, un dromadaire et une moule, parviennent tous à nous émouvoir en racontant comment ils ont en fait été les victimes malheureuses et collatérales de la bêtise et de la cruauté humaine, durant des guerres ou des batailles le plus souvent. Un roman poétique et absolument poignant, qui fait réfléchir sur le sort des animaux et l'égoïsme des hommes ...
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Dernières nouvelles du 87 #2

Deuxième recueil de nouvelles sur le thème de l'appartement d'auteurs des Editions Héloïse d'Ormesson. Et c'est encore une fois une réussite. Certains des textes sont drôles, d'autres mystérieux. On y trouve également des clins d’œil aux différents romans et auteurs de la maison d'édition.
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Les liens du sang

Nous sommes dans une capitale jamais nommée : archétype d’une ville étouffante et étouffée, proche de la mer et entourée d’une nature luxuriante, qui pourrait se trouver dans n’importe quelle dictature du XXe siècle. Après un coup d’État militaire, trois membres de l’entourage domestique de l'ex-Président – le portraitiste, le coiffeur et le chef cuisinier – sont retenus dans sa résidence d’été par le leader révolutionnaire, le « Commandant », et ses troupes.

Tour à tour, chacun de ces personnages prend la parole pour confier son histoire, son passé et cet étrange enfermement qui évolue au fil des jours. Progressivement, ces prisonniers bien traités reprennent en effet leurs anciennes fonction auprès du Commandant ; et on assiste ainsi à l’appropriation des anciens attributs de la Présidence par le nouveau pouvoir.

Dans une seconde partie, c’est au tour de femmes qui leur sont proches – épouse, ancienne belle-sœur et fille – de se raconter. Et peu à peu, se dessine un portrait en creux du dictateur déchu et du nouveau : car, de manière terriblement logique, une nouvelle tyrannie se substitue à l’ancienne.



La construction du roman lui donne une épaisseur supplémentaire : la multiplication des points de vue, l’évolution des discours et des actes… Une construction intéressante donc, mais également un peu artificielle : les rebondissements (des « liens du sang » sont dévoilés et d’autres mis en avant, des alliances se renversent…) sont plus qu’attendus – bien que chargés de sens. Mais il ne s’agit que d’un léger bémol.

Très rapidement, ce pays-symbole s’est imposé à moi comme une dictature sud-américaine : impression renforcée par les personnages, qui évoquent par maints aspects ceux d’Isabel Allende ou de Gabriel Garcia Marquez. Leurs confessions dévoilent avec finesse le plus vil chez chacun : la lâcheté, la cruauté, l’opportunisme… et le goût du pouvoir bien entendu. Le lecteur désabusé s’attend cyniquement au pire et se trouve même surpris au moindre témoignage de courage ou d’intégrité.



Un roman très fort, et surprenant pour une première œuvre d’une si jeune femme (Ceridwen Dovey est née en 1980). Et une belle écriture, très fluide et pourtant très précise, qui fait oublier les petites scories et emporte le lecteur : continuer à lire en marchant est toujours un bon indicateur en ce qui me concerne !


Lien : http://monbaratin.blogspot.c..
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Animals

Il s'agit d'un recueil d'histoires d'animaux qui, chacun, racontent la fin de sa vie.

En fonction de l'animal, j'ai eu plus ou moins de mal à lire l'histoire. Par exemple, la première, celle du dromadaire, a été pour moi, fastidieuse à lire, comme celle du chien et du singe... J'ai plus facilement lu les histoires de la tortue ou du perroquet. Chacune a un style particulier : un récit, un échange épistolaire, une lettre adressée à une seule personne, une histoire dans l'histoire... Mais si tout ne m'a pas plu, ce livre a été intéressant à lire.
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Animals

“Elle sentait que cela ne me plaisait pas quand le ton partait vers ce style ironique et moqueur que les auteurs humains semblent systématiquement adopter lorsqu’ils écrivent du point de vue d’un animal”



Cette citation tirée du livre résume à elle toute seule le ton employé. Bien que “Animals” soit un recueil de dix nouvelles, chacune représentant un animal qui raconte sa vie et ses derniers instants passés en plein coeur d’un conflit humain, jamais l’auteur ne se complait dans la fable animalière.



L’humour est omniprésent et je me suis prise souvent à rire quand par exemple, une moule essayait d’expliquer ses peines de coeur ou qu’un chien nous informait le plus sérieusement du monde, être devenu bouddhiste et donc végétarien pour être sûr de se réincarner en humain.



Cependant qu’on ne s’y méprenne pas. Sous couvert de récits animaliers c’est une critique caustique et sans concession de notre monde qui est faite, de sa cruauté, de son illogisme et chacun de ces animaux mourra au final à cause de la bêtise humaine.



Chaque nouvelle est aussi l’occasion pour l’auteur de rendre hommage à un grand écrivain et, ce qui est le plus époustouflant pour une seconde oeuvre ( son premier livre “Les liens du sang” sera prochainement critiqué sur le blog) c’est que chacune d’entre elles adopte le ton et l’écriture de l’auteur à qui cet hommage est rendu. C’est donc un exercice extrêmement difficile et périlleux auquel s’est adonné Ceridwen Dovey avec un total succès.



Animals est un livre qu’il faut avoir dans sa bibliothèque pour tout amateur de littérature. Il se lit facilement, mais cependant est d’une grande profondeur. Humour, tendresse, tristesse, réflexions s’y mêlent harmonieusement pour en faire une oeuvre vraiment à part.



Compte tenu du fait que le livre est traduit de l’australien. Il est aussi nécessaire, ici, de féliciter grandement les traducteurs Joachim Zemmour et Marianne Colombier pour la difficile tâche qui leur a été attribuée. j’ai eu la chance de pouvoir lire quelques extraits de la version originale et honnêtement le rendu, tant du vocabulaire que l’esprit même du texte est tout simplement hors pair.



Histoire originale, écriture sans faute et personnages plus qu’attachants font qu’il m’est totalement impossible de mettre moins que cinq étoiles à cette oeuvre qu’encore une fois, je recommande chaudement d’avoir dans sa bibliothèque et de lire quelque soit l’âge du lecteur d’ailleurs.
Lien : https://lesnouvellesplumes.ovh
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Animals

J'ai été sélectionnée lors d'une masse critique pour ce livre, et je traine un peu pour en faire la critique, car je ne sais pas vraiment quoi en dire.

Tout d'abord lorsque j'ai lu le résumé j'étais persuadée d'adorer cette œuvre. Des nouvelles dont les personnages principaux sont des animaux, qui montreent en plus la cruauté des hommes envers eux, cela ne pouvait que me plaire, moi qui adore les animaux.

Mais au final, je ne peux pas dire avoir adoré. En effet, autant j'ai énormément aimé certaines histoires, comme celle de la chatte de Colette, autant je n'en ai pas aimé d'autres, comme celle de Peter le Rouge.

De plus, par moment, le livre me tombait un peu des mains, et j'avais du mal à le reprendre pour continuer ma lecture.

Il faut quand même reconnaître que c'est très bien écrit. Et le fait d'avoir un autre regard sur l'Histoire à travers ces histoires animales, est vraiment original et intéressant, on apprend des choses.

Enfin, ce que j'aime dans cet ouvrage, c'est qu'il nous interroge sur notre rapport aux animaux, la façon dont nous les considérons, dont nous les traitons.

En conclusion, j'ai quand même apprécié ma lecture que j'ai trouvé intéressante, enrichissante et qui permet aussi de se remettre en question.
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