Citations de Chantal T. Spitz (7)
Même les dieux dans les cieux ont suspendu le destin des hommes dans l’attente de la musique des paroles.
Longtemps, mes mémoires sont restées vierges. Beaucoup sont encore en exil. D’autres sont revenues. Implosées.
je suis abîmée d'une rupture amoureuse
je veux être aimée rire sentir la vie en moi
il m'offre des fleurs m'invite au restaurant
j'aime la distance qu'il met entre nous j'aime la réserve qui empêche les familiarités immédiates des autres hommes
j'ai tellement peur d'une autre histoire qui confond sexe et amour
ses yeux fixés sur moi me gênent parfois
des yeux qui forent l'intérieur de ma tête
lire en toi savoir si tes mots disent ce que tu penses
nous sommes mariés depuis douze ans
Cinq longues années passent, l'angoisse de Maevarua se mêlant aux cauchemars de Teuira, dans ce monde qui a changé de visage depuis le départ de leur enfant. Chaque aube, fidèle à sa parole, Teuira guette les voiles de la goélette qui doit lui rendre son enfant, surgie avec le soleil levant, après avoir vogué toute la nuit. Chaque soir, juste avant que le soleil ne se repose dans ses draps roses, Maevarua s'assoit sur la pirogue de son fils et adresse ses prières au ciel, demandant protection pour Tematua, à ses dieux, au dieu étranger et aux esprits de ses pères, espérant qu'au moins l'un d'entre eux aura le temps de veiller à ce qu'aucun malheur ne lui arrive là-bas, et le raccompagne jusqu'à Maeva.
la grande pirogue à voiles de laquelle je suis descendue
pour vivre ma vie sur terre
pour la partager avec toi
ses paroles comme un charme
nous accompagnent jusqu'au bout de nos heures solaires
voyageurs d'étoiles tanguant sur des houles de voluptés
je voyage depuis toujours dans le temps sans espace à la recherche de toi
annoncé aux confins de l'infini sans temps
pour que tu me fécondes mon ventre et scintille l'encre des cieux
Elles qui sont parties
Elles qui sont ici
Elles qui m'ont donné vie
Elles qui me donnent vie
Elles à qui je donne vie