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3.82/5 (sur 11 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Valognes , le 10/02/1839
Mort(e) à : Valognes , le 29/11/1911
Biographie :

Charles-Alfred Canivet est un journaliste, poète, romancier et conteur français.

Secrétaire d'Amédée Thierry, il donnait une chronique quotidienne au Soleil sous le pseudonyme de « Jean de Nivelle ». Après s'être essayé au théâtre, il a laissé de nombreux ouvrages littéraires sous la forme de contes, romans et poésies.

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Bibliographie de Charles Canivet   (11)Voir plus

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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Je ne sais pourquoi, dans ce moment, je fus emporté par la pensée jusque sur le quai de Barfleur.
Avec une précision étonnante, je vis maman Langlois affolée, Rosette qui la suivait en pleurant et en se tordant les mains, et, autour d'elles, une foule de pêcheurs qui leur répétaient :
"Ne vous désolez pas ainsi, madame Langlois, la barque du patron est solide, et c'est un marin fini.
D'une minute à l'autre, nous allons la voir donner dans les jetées".
Mais maman Langlois n'entendait rien ; elle courait toujours vers la mer, suivie de Rosette, et toutes deux, elles s'accrochaient au bois du calvaire, après avoir gravi, non sans peine ses marches de granit ...
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Dans le petit port de Saint-Vaast, tous les bateaux de pêche sont rentrés, amarrés le long du quai, pour la plupart, ou bien à l'ancre dans le milieu du chenal.
A mer tout à fait basse, et le port à sec, ils vont se coucher sur le flanc, dans la vase entassée, à moins que les patrons n'aient pris la précaution très sage de les munir de béquilles, comme des vieillards impotents.
Alors ils descendront insensiblement jusqu'au fond, à mesure que s'en ira l'eau salée, et quand il n'y aura plus une goutte d'eau, la barque, soutenue de chaque bord, enfoncera sa quille tout droit dans le limon du chenal.
C'est le meilleur moyen, paraît-il, d'empêcher les bateaux de souffrir.
Les choses et les objets ont souvent besoin de remèdes intelligents, comme les hommes.
Il souffle un tout petit vent du nord-est, de qui rider à peine la surface de l'eau, mais piquant en diable....
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Patron de pêche, sur cette côte dangereuse où chaque
vague cache un récif, et où chaque récif cache un
péril, il sortait depuis des années, par tous les temps,
à moins que le vent, tout à fait contraire, ne le retînt
dans l'anse abritée de Réville, en soufflant assez fort
pour l'empêcher de mettre le cap au large.
Autrement, il trainait ses lignes et ses filets, suivant les exigences de la saison, le long de la côte, depuis Barfleur
jusqu'à Saint-Vaast, et même plus loin, par calme ou
par tempête.
Comment ces hommes résistent-ils?
C'est ce que l'on se demande, mouillés qu'ils sont constamment, jusqu'aux os, par la mer et par le ciel, par l'eau douce et par l'eau salée, ballottés sur les vagues déchirées par le vent, sans rien voir autour d'eux que le feu des phares, la plupart du temps encore cachés sous les embruns.
L'homme n'est, nulle part, plus grand que
là, seul, ou presque seul, à lutter, dans le gouffre,
contre la tempête qui s'acharne ...
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Un des quartiers les plus méconnaissables de Paris, depuis les derniers embellissements, est bien celui que traverse la rue Monge.
Tout ce que cette artère, comme on dit maintenant, a éventré de la vieille ville, est inimaginable.
Au lieu de faire comme jadis le boulevard de Sébastopol,qui s'engagea perpendiculairement à travers une foule de petites rues, presque toutes parallèles, dont les tronçons se voient encore le long des rues Saint-Martin et Saint-Denis, celle-ci s'est jetée dans un fouillis inextricable, et c est un hasard si elle a respecté, en arrivant au terme de son parcours, la vieille église de Saint-Médard, illustrée par le fameux diacre Paris, et dans les environs de laquelle les convulsionnaires du dernier siècle se livraient à leurs pratiques fanatiques, sous l'invocation du célèbre illuminé.
Principalement dans les affluents qui se jetaient jadis dans la rue de Lacépède, comme des ruisseaux dans un cours d'eau plus important, le parisien d'il y a vingt ans aurait du mal à se reconnaître.
Tout est rogné, bousculé, changé ...
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Comme une large coupe plate de cuivre rouge, le soleil flambait, au milieu d'une atmosphère un peu embrumée, éclairant le port de Saint-Vaast où se dressaient des mâtures de bricks, de goëlettes et de sloops, la vieille tour cylindrique de la Hougue, dont le paratonnerre oblique ressemblait à une lame flamboyante, et, plus loin, s'allongeant à l'infini, la grève de la Manche, jusqu'au golfe des Veys, avec ses clochers et ses maisons basses qui rutilaient dans cet embrasement d'un couchant estival ...
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Nous passons sous le fort de la Hougue, naguère abandonné, aujourd'hui armé de pièces à longue portée.
La vieille tour du temps de Louis XIV, qui servait jadis de poudrière, semble un géant qui monte la garde, dans la demi-obscurité du matin naissant, qui met une lumière croissante sur son vieux chef de pierres grises.
On ne voit pas encore les îles dont le feu brûle toujours, et dont l'une est également hérissée de canons énormes.
On dit qu'autrefois les Anglais n'auraient pas mieux demandé que de s'y établir. C'est le contraire qu'il serait difficile de croire.
Enfin, ils n'y sont pas, et tout navire ennemi qui passerait entre la Hougue et Saint-Marcouf, ne serait pas précisément à son affaire ...
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Mais, impitoyablement, l'aïeule, soupçonneuse, lui faisait entendre qu'il n'y avait point place au logis, même dans la grange, ou l'on venait de rentrer les
grains mûrs, et que le mieux était de gagner Quettehou, Saint-Vaast même, avant la nuit noire, à moins de coucher à l'auberge de "Pied-de-Choux" à quelques centaines de mètres de là, où l'on avait des lits pour
les voyageurs.
Parbleu elle le savait bien qu'il y avait une auberge, et ce qu'elle savait encore mieux, c'est qu'elle n'avait point ce qu'il fallait pour y pénétrer, la tête haute, et payer de quoi s'étendre pour la nuit, ne fût-ce qu'une botte de paille ...
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L'histoire ne se paie pas de mots ; elle est la grande et la seule justicière du passé, et c'est son réquisitoire impartial qu'il faut entendre, quand il s'agit de voir clair dans les événements ...
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Découvert en 1497 par Cabot, marin vénitien au
service de l'Angleterre, le Canada fut visité au commencement du seizième siècle par un Normand, J. Denys de Harfleur.
Des chercheurs d'or espagnols abordèrent à leur tour sur les rivages du golfe Saint-Laurent.
Les indigènes qu'ils rencontrèrent leur ayant dit que le pays était inculte, couvert de forêts, et ne renfermait pas de mines d'or, ils se retirèrent en s'écriant : « Cabo de nada (cap de rien.) »
C'est de cette expression espagnole que nous avons tiré le mot Canada ...
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Entre le fort de la Hougue et la pointe de Barfleur, une longue et étroite langue de terre, à l'extrémité de laquelle se dresse un des nombreux feux de la côte, allonge sa bande sablonneuse, blanche et presque éblouissante, sous les rayons du soleil d'été.
C'est la pointe de Réville, le long de laquelle, au pied des dunes, se développe l'embouchure de la rivière de Saire, un ruban d'eau, très étroit et très limpide, qui traverse une des contrées les plus fertiles de la Normandie, à laquelle elle donne son nom, le val de Saire.
Avant d'arriver à la mer, la rivière, ou plutôt le filet d'eau traverse l'arche double d'un vieux pont, qui a sa légende, dont je parlerai plus loin.
Passé cela, elle se perd dans les sables, et un enfant n'en aurait pas jusqu'au mollet.
C'est bien la peine, pour avoir une aussi triste fin, de faire marcher tant de moulins, tant d'usines, et de répandre l'abondance dans tant de gras pâturages ! ...
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