Il y a quelque trente ans, la politique remuante et tapageuse dans les centres de population n'avait point encore gagné la campagne, et les amateurs de la tranquillitéd'esprit parfaite, celle qui permet aux écrivains et aux artistes d'admirer et d'écrire, pouvaient s'y croire complètement à l'abri des choses irritantes de ce monde.
Alors, il était permis de rêvasser le long des chemins, sans être exposé à la rencontre soudaine de quelque fâcheux qui vous aborde avec un bonjour, et tout aussitôt multiplie les questions.
Eh bien, monsieur, où en sont les nouvelles ?
Vous devez savoir cela, vous qui lisez les papiers.
Ou bien encore de s'asseoir à une table amie, sans être exposé, après satisfaction du premier appétit, à une foule de remarques appelant la discussion.
- Tout de même, ça ne va pas !
- C'est pas que j'détestions la République par chez nous, mais faudrait qu'elle fût plus sage qu'au jour d'aujourd'hui ...