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Critiques de Charles Robert Maturin (34)
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Melmoth

Macabre, romantique, tortueux, épique… Les qualificatifs ne manquent pas pour évoquer le fameux « Melmoth » de Maturin, considéré à juste titre comme un grand roman gothique. Il n’est guère étonnant que ce roman ait produit un effet considérable sur nombre d’auteurs, de Balzac à Lovecraft en passant par Baudelaire. « Melmoth » est un roman puissant et intense.



Tout au long de ma lecture, j’ai beaucoup pensé au « manuscrit trouvé à Saragosse », le chef d’œuvre de Potocki. Il faut dire que les deux romans partagent le même procédé des récits enchâssés. Mais là où Potocki proposait un ensemble assez fou où le lecteur perdait tous ses repères et s’égarait avec délectation dans des histoires n’ayant entre elles qu’un lien très ténu, Maturin propose au contraire un récit totalement cohérent malgré les nombreuses histoires qui s’imbriquent les unes dans les autres telles des poupées russes. L’ensemble tend vers un dénouement qui donne tout son sens à cet enchevêtrement. Toutes les intrigues tournent autour du personnage de Melmoth, et ce même s’il est quasiment absent de certaines. Mais même lorsque ses apparitions sont fugaces son ombre plane sur le récit. Et quelle ombre ! Figure Faustienne par excellence, Melmoth est un personnage à la fois inquiétant et tragique. Je ne veux pas trop en dire sur les intrigues, une grande partie du plaisir de lecture provient du sentiment qu’on a, en tant que lecteur, d’être entraîné dans un voyage au fil des pages. Je vais simplement dire que la réputation de sommet du roman gothique attribuée au roman de Maturin n’est pas usurpée. Outre le thème Faustien qui est un des motifs classiques du genre, on retrouve tous les éléments qui font le charme de ce registre de l’épouvante. On a donc droit à des décors brumeux, des châteaux sombres, des églises en ruine, des souterrains lugubres, des alchimistes, des amours tragiques, des malédictions, des monastères aux allures de prison, des cachots de l’inquisition… Bref, tout y est et pour ceux qui aiment ce registre c’est un régal. D’autant plus que l’écriture de Maturin est splendide et participe pleinement à la réussite de l’ambiance. Au passage, je salue la traduction de Jacqueline Marc-Chadourne même si j’aurais été curieuse de lire ce qu’aurait donnée une traduction de Baudelaire, qui avait envisagé de traduire l’œuvre.



J’ai été totalement séduite par l’atmosphère gothique à souhait de ce roman magistral et par l’écriture magnifique de son auteur. Cette lecture m’a donnée envie de découvrir d’autres œuvres de cet auteur dont l’influence est considérable.

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Romans terrifiants

Romantiques, gothiques et terrifiants! Mais comment peut-on aimer les romans qui font peur?



Jouer avec la peur, on apprend ça au biberon. Le tout petit que son papa lance en l’air a vraiment peur, mais il apprend à se sentir en sécurité et le jeu suscite le rire aux éclats.



On jouera ensuite avec la peur dans les contes de fées. On ne se rend pas toujours bien compte de leur aspect terrifiant. Je me souviens qu’après avoir lu le « Petit Poucet », mon fils inquiet m’a demandé : « Mais nous, Maman, on n’est pas pauvres? » Quoi de plus terrorisant pour un enfant que d'imaginer qu’il pourrait être abandonné dans la forêt par ses parents trop pauvres? Et tous ces autres contes qui cultivent la peur avec ces ogres, dragons et sorcières (sans compter le monstre en dessous du lit…)



Même l’éducation religieuse a contribué à l’horreur, avec ses démons et ses visions d’enfer, sans compter les revenants et autres créatures de l’au-delà.



Le bébé devenu grand retrouvera la peur physique dans les manèges des parcs d’attractions. Le lecteur pourra aussi passer tout naturellement des contes de fées aux romans d’horreur.



Ce volume rassemble des textes fondateurs du genre, des romans du 18e et du début du 19e siècle.

• « Le château d’Otrante » d’Horace Walpole (1764), dont on dit qu’il est le premier roman noir.

• « L'Italien ou le confessionnal des pénitents noirs » de Ann Radcliffe (1797), romancière gothique qui a influencé son époque, de Jane Austen à Balzac.

• « Le Moine » de Matthew Gregory Lewis (1797), qui illustre la lutte contre la perversion.

• « Les élixirs du diable » de Ernst Theodor Amadeus Hoffman (1816), un romantique allemand

• « Melmoth ou l’homme errant » (1820) de Charles Robert Maturin, œuvre qui fascina Balzac au point qu’il écrive une suite « Melmoth réconcilié » en 1835.



Une brique de 950 pages, un papier fin et jauni, tout pour créer un ton glauque. Une atmosphère gothique, des drames d’amour et des frayeurs mystiques ou surnaturelles, dans un décor historique. Des œuvres qu’on lira pour leur contribution littéraire et l’une introduction du recueil et ses notices biographiques aident à en situer l’importance.



Sur le plan de l’émotion, c’est un peu plus difficile d’entrer dans ces histoires, de s’identifier à ces héros et d’en ressentir la terreur. Je préfère les romans où il s’agit de jouer avec sa peur… mais en conservant le petit doute : et si c’était vrai?
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Melmoth

ÉPOUSTOUFLANT !



Quel drôle d'objet romanesque, quelle place littéraire à part que ce Melmoth l'homme errant, ouvrage de Charles Robert Maturin, romancier, dramaturge et pasteur réformé irlandais -aux origines huguenotes comme son patronyme le suggère-, originellement publié en 1820 et judicieusement proposé en format poche aux éditions Libretto.



Se situant dans la lignée du célèbre Chateau d'Otrante et de le Moine de Matthew Gregory Lewis (dont il reprend en partie certaines thématiques), contemporain du premier Faust de Goethe (que Maturin avait probablement lu) ou encore du célébrissime Frankenstein de Mary Shelley, Melmoth se situe dans la lignée alors prolifique des "Romans Gothiques", littérature alors en vogue en son temps, quoi que souvent décriée par les bien-pensants de l'époque (sans vouloir faire de rapprochements trop hasardeux ni douteux, on peut songer à ce qu'on entend, aujourd'hui, des littératures dites de genre, même lorsqu'elles sont le fruit d'un vrai projet romanesque d'ampleur. Tel cet ouvrage), ces romans réunissant, généralement, magie de préférence noire, malédiction divines ou infernales, histoires d'amour aussi fortes et passionnées que désespérées impossibles, le tout de préférence au sein ou à proximité des ambiances froides et secrètes de quelque cloître ancien, de quelque église "gothique" en ruine, de quelque abbaye abandonnée car maudite. Les temps étaient à la redécouverte de l'architecture médiévale, qu'on allait dénommer du nom des très antiques barbares goths.



Nous sommes-là aux prémices du genre fantastique, parfois de l'épouvante ou même de l'horreur, qui existent encore aujourd'hui. Mais que le lecteur contemporain ne s'y trompe pas, ne s'y fourvoie point inutilement : nous sommes encore bien loin de Harry Potter ou de Twiglith, à des années-lumières même (par bien des aspects, c'est tant mieux !), mais c'est grâce à de tels romans d'un autre temps que toute ces littératures foisonnante ont pu, d'une certaine manière, voir le jour.



D'ailleurs, quelques grands auteurs clés des XIXème et XXèmes siècles ne s'y sont pas trompés -citons Lautréamont et son indémodable Maldoror, citons aussi Lovecraft qui témoignait lui-même de son admiration pour ce texte. N'oublions pas Baudelaire dont la préface à l'ouvrage nous rappelle qu'il rêvait de traduire ce texte, ainsi que Balzac qui inventa une courte suite, Poe que l'on peut situer dans cette filiation, Oscar Wilde (dont Maturin était le grand oncle par alliance, au passage) et son "Portrait de Dorian Gray" auquel il m'a été impossible de ne pas songer, et tant d'autres-, Melmoth l'homme errant est un texte énorme, et pas que par son épaisseur en papier !



Permettez-moi de ne pas reprendre la trame détaillée ni le résumé précis de ce long et fabuleux roman -en quelques mots, le parcours maléfique, en Europe et en Inde, d'un irlandais ayant tant voulu approcher certains mystères interdits qu'il a fini par en vendre son âme à "l'ennemi de l'humanité" (on songe à "celui que l'on ne doit pas nommer...) ainsi que le nomme Maturin sans jamais le dévoiler plus précisément, de ses entreprises de séduction à des fins de malédiction-, les critiques ici présentes, et précédentes, en donnent, d'excellente manière, tous les détails nécessaires, sans ôter l'envie d'en découvrir plus.



Il me suffira d'ajouter qu'une fois plongé dans l'ambiance tentaculaire de ce long et beau texte, il me fût impossible de m'en décoller un seul instant, même s'il y eut quelques moment de légère lassitude, lorsque l'auteur se perd un peu dans des descriptions d'ordre psychologiques et religieuses qui nous paraissent quelque peu dépassées (je pense tout particulièrement à certaines pages harassantes concernant la relation de ce que vit l'un des personnages principaux, un jeune noble espagnol, dans un sévère monastère madrilène digne des pires prisons). Cependant, aussi étrange que cela puisse paraître, je n'ai jamais eu l'idée de cesser le cours de ma lecture tant le roman me tenait, tant il me fallait pousser, page après page, pour découvrir le fin fond de cette histoire époustouflante d'une immense originalité, fonctionnant par une succession d'analepses étonnantes, de mises en abyme géniales, d'histoires aussi incroyables que captivantes.



L'ensemble -et nous pouvons sans aucun doute en remercier l'excellente traduction- est rédigé dans un style parfait pour le genre. Un peu baroque, parfois épique, d'une précision souvent éblouissante sans être jamais lourde, charge incroyablement sévère et intelligente contre les religions (même si elle laisse à l'abri la religion dite "réformée", Maturin ayant été pasteur), des portraits d'êtres parfaitement divers mais toujours probants. Notons que les personnages féminins, qui apparaissent essentiellement vers la seconde moitié de l'oeuvre, sont d'une grande, d'une évanescente beauté.

La lecture de ce monstre littéraire trop mal connu en France se fait avec passion pourvu que l'on soit un peu accoutumé à la lecture des créations romanesques du XIXème siècle, et d'une curiosité farouche.



En quelques ultimes mots, Melmoth l'homme errant est un ouvrage que tout passionné de textes hors norme et inclassables se doit incontestablement d'avoir dévoré au moins une fois dans sa vie... Avant que l'ennemi de l'humanité ne vous ait emporté !!!

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Melmoth

Le noir est sa couleur.

Tous les codes du roman noir sont à l’œuvre, dans la plus pure tradition du genre sous la plume de l’écrivain irlandais Charles Robert Maturin.

Ils animent ce récit complexe aux fictions mêlées: château, église, souterrain, couvent, violence de la nature avec ses orages,…, incendie, parricide, les évènements surnaturels qui se glissent dans la vie courante, moines malfaisants, une jeune fille en détresse, Faust.

Non ici il s’agit de Melmoth, « l’homme errant » qui a pactisé avec le Diable pour gagner son immortalité et mener à bien ( ?) son œuvre de corruption des âmes humaines.

Des scènes terrifiantes.

A différentes époques, dans différents lieux.

Pour mieux servir la critique sociale et religieuse.

Pour mieux… déstabiliser le lecteur !

Le combat du Bien et du mal.

Un style littéraire des siècles passés, mais une densité qui rend la lecture, captivante, même pour un lecteur… d’aujourd’hui !

Un monument de la littérature, qui a été salué par les plus grands écrivains, pour découvrir ce genre.

Que j’ai relu avec plaisir !

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Melmoth

Ce livre écrit en 1820 est dans un style superbe et démodé que j'ai savouré, il m'a replongé dans les livres que j'aimais lire étant jeune (plus jeune).

Melmoth est il le mal ou bien sommes nous les propres acteurs de notre malheur.

Il y a des longueurs mais ça ne m'a pas semblé trop long, il y a surtout une critique de la société de l'époque, des religions quelles qu'elles soient, des hommes , des femmes oui surtout des femmes.



Je conseille cette lecture si vous aimez le genre gothique bien sur mais il y a plus qu'un roman dans cet ouvrage et certaines réflexions sur le bien et le mal sont très "intéressantes"



Bonne lecture à celles et ceux qui oseront s'y aventurer
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Melmoth

John Melmoth se rend au chevet d'un oncle mourant, ayant en tête un potentiel héritage, sans se douter un seul instant de ce qui l'attend à son arrivée dans sa demeure à l'allure d'emblée inquiétante, ce que ne fait que renforcer la découverte d'un portrait ancestral...



Bref résumé pour expliciter les premiers évènements du roman, qui ne seront que bien minimes dans ce gigantesque récit à tiroirs qu'est Melmoth, les histoires s'imbriquant les unes dans les autres avec une réussite indéniable, mettant avec brio le dénouement en place. Récit à tiroirs s'accompagnant, époque oblige, d'une atmosphère gothique particulièrement réussie elle aussi.



Malgré tout, je n'ai pas été pleinement convaincue par le roman, peut-être parce que j'ai tout simplement trouvé que trop de tiroirs tuaient les tiroirs : à force de récits enchâssés, j'ai pleinement senti le côté artificiel de la chose, et j'ai eu de plus en plus de mal à me laisser transporter par l'ambiance d'inquiétante étrangeté tissée tout autour de ceux-ci. Mais je conçois l'engouement autour de l'oeuvre pour de nombreux auteurs du temps de Maturin : elle reste d'une grande qualité narrative.
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Romans terrifiants

Dans une première préface, Horace Walpole, l'auteur prétend que le manuscrit du château d'Otrante fut découvert dans la bibliothèque d'une très ancienne famille catholique du nord de l'Angleterre et qu'il avait été imprimé à Naples en caractères gothiques, au cours de l'an 1529.

C'est un drame, à l'atmosphère merveilleuse et tragique, dont rien ne laisse deviner l'époque où il se déroule. C'est le drame de l'amour malheureux, le récit de l'infortuné destin d'une noble demoiselle égarée au milieu des rideaux de sang, des miroirs vides et des ancêtres vomis par l'enfer...

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En 1764, quelques voyageurs anglais rencontrèrent dans l'église de Santa Maria Del Pianto, accolée à l'ancien couvent de l'ordre des pénitents noirs, un moine singulier qui avait les épaules un peu voûtées, le teint bilieux, les traits durs et le regard farouche. C'était un assassin réfugié dans l'enceinte de l'église où personne n'avait le doit de venir l'arrêter.

A sa vue, un des voyageurs anglais fut saisi d'un mouvement d'horreur et s'enfuit vers son auberge où l'attendait le manuscrit de "L'italien ou le confessionnal des pénitents noirs" d'Ann Radcliffe....

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Ernest-Théodor-Amadéus Hoffmann, l'auteur des "élixirs du diable" put lire l'histoire étrange du père Médard dans les archives que lui laissa consulter le vénérable prieur du couvent des capucins, à B...

Au fond, lui dit ce dernier, ces papiers auraient dû être brulés car ils font entrer leur lecteur, à travers le sombre cloître dans un monde effrayant, extravagant et baroque qui peut-être, pourtant, possède la connaissance du fil secret qui traverse nos vies....

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En 1816, John Melmoth, élève du collège de la Trinité à Dublin, se rendit dans le comté de Wicklow, afin de visiter, une dernière fois, son oncle mourant et de qui dépendait toutes ses espérances de fortune. Mais, à son arrivée à la Loge, la résidence du vieil homme, il trouva celui-ci, bien portant, sur le point de chasser de son domicile les femmes réunies pour éloigner par leurs prières les démons lors de sa veillée mortuaire. En invoquant ainsi le diable, il deviendra "Melmoth ou l'homme errant" dont Charles Mathurin nous conte l'histoire....

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Ce recueil réunit, avec "Le moine"de Matthew Gregory Lewis, quatre autres des titres emblématiques du roman gothique, aussi appelé roman terrifiant.

C'est une littérature, très surréaliste, lente, quelque peu poétique et fantastique.

Choquant parfois la morale, s'entourant de ténèbres scandaleuses, ces textes sont, aujourd'hui, datés et il faut pour s'y enfoncer savoir prendre son temps et oublier certains de ses préjugés.

C'est une littérature baroque, très esthétique dont la dernière œuvre serait peut-être le formidable livre d'Angéla Carter "la compagnie des loups".

Même si, au final, je suis satisfait d'avoir découvert les romans terrifiants par l'intermédiaire de ce recueil édité dans l'excellente collection "Bouquins" chez "Robert Laffont", c'est pourtant un genre auquel je ne viendrai sûrement plus jamais me frotter.

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Melmoth

Melmoth ou l'homme errant (Melmoth the Wanderer), roman gothique publié en 1820 par l'irlandais Charles Robert Maturin et déjà (partiellement) traduit l'année suivante par Jean Cohen, fit une profonde et durable impression sur le jeune Balzac, encore aux balbutiements dans sa carrière littéraire. Il s'inspire de Melmoth pour écrire "Le Centenaire ou Les deux Beringheld", sous le pseudonyme Horace de Saint-Aubin, publié en 1824, ensuite nous trouvons des échos de Melmoth, ou au moins de sa philosophie, dans La peau de chagrin, le personnage de Vautrin, et dans le récit fantastique "Melmoth réconcilié" de 1835, dans lequel nous voyons Melmoth faire son apparition à Paris chez un caissier de la banque de Nucingen. Ainsi, Melmoth conquerra sa place dans La Comédie humaine.



Qui est donc ce mystérieux Melmoth, ce démon fait homme au rire sardonique qui assiste, impassible, aux malheurs qu'il provoque, au renversement de tout ce qui est bon en mal absolu ?



Nous le découvrons dans ce roman haletant de Maturin, où différents récits sont enchâssés de manière ingénieuse, sans jamais perdre la trame de l'histoire.



Quand on ferme ce livre à regret, après en avoir absorbé la dernière ligne, on comprend mieux pourquoi Balzac était si fasciné par cette histoire noire au pouvoir diabolique et mystérieux qui en dégage, et qu'il n'a cessé d'adapter dans son œuvre à lui.
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Melmoth

John Melmoth est un jeune homme sans fortune, qui en 1816, se rend au chevet d'un oncle mourant susceptible de lui léguer tous ses biens. John arrive sous une tempête qui présage de l'atmosphère inquiétante entourant son oncle. Ce dernier et ses serviteurs sont en proie à une grande terreur : un fantôme rôde dans le château guettant la mort du vieil homme. Cet être surnaturel serait un ancêtre de la famille Melmoth. John découvre un portrait de celui-ci datant de 1646 ! “Quoi de plus ridicule que d'être effrayé ou surpris de la ressemblance entre un homme vivant et le portrait d'un mort ? Cette ressemblance était à la vérité assez forte pour l'avoir frappé, même dans une chambre mal éclairée, mais au fond ce ne pouvait être qu'une ressemblance et quoiqu'elle eût pu effrayer un homme âgé et d'une mauvaise santé, John résolut de ne pas se laisser aller à une semblable faiblesse.” A la mort de son oncle, John trouve le manuscrit d'un dénommé Stanton, 1er témoignage attestant de la véracité de ce qu'il a vu : le Melmoth de 1646 est bel et bien vivant ! D'autres récits se succèdent et attestent de la nature satanique de Melmoth.



Le roman de Ch. R. Maturin , écrit en 1820, s'inscrit dans la tradition du roman noir et fantastique de la période romantique. On y retrouve tous les ingrédients de ce genre : des châteaux mystérieux, des meutres, des couvents, des orages, les tentations du diable. “Melmoth” est à rapprocher de deux autres romans gothiques de la même période : “Le moine ” de Lewis (1795) et “Les élixirs du diable” de E.T.A Hoffman (1816). Maturin cite d'ailleurs le roman de Lewis au tout début. La construction de ces deux oeuvres est d'ailleurs très similaire. Plusieurs récits se succèdent, s'entrelacent et forment une narration labyrinthique. “Melmoth” est constitué de sept histoires différentes narrant les rencontres de Melmoth avec des humains qu'il doit tenter. Le récit de l'espagnol est le plus long et j'avoue avoir éprouvé quelque peu d'ennui car Melmoth y est peu présent. La destinée de Melmoth peut être rapprochée du moine Médard des “Elixirs du diable”. Ce dernier combat le destin et après des crimes inspirés par Satan, il retrouve la raison grâce à l'amour. Melmoth a, quant à lui, vendu son âme au diable et tombe également amoureux d'une jeune espagnole. Isidora ne sauve pas l'âme de Melmoth mais contribue à le faire disparaître.



Dans les trois romans, la place de la religion est primordiale. Le personnage principal du “Moine et “Les élixirs du diable” est un moine licencieux, sensuel. Maturin, qui est lui même révérend, n'hésite pas à dire tout le mal qu'il pense des religions. Le récit de l'espagnol (qui prend vraiment beaucoup de place dans le livre) est une condamnation violente de la vie conventuelle. Dans les cellules des moines, on ne trouve que sévices corporels, torture psychologique et humiliation. Mais les autres récits lui permettent de critiquer toutes les autres religions : l'Islam, le Judaïsme l'Hindouisme, personne n'est épargné ! “Un fait est certain : tous sont d'accord sur le message que le livre nous apporte : “Aimez-vous les uns les autres”, mais tous traduisent ce message : “Haïssez-vous les uns les autres”. Comme ils n'en trouvent ni la matière ni l'excuse dans le livre ils les cherchent dans leur esprit qui n'en est jamais à court car la méchanceté de l'esprit humain est inépuisable.”



La critique de l'humanité ne s'arrête pas à la religion. Maturin exprime par la voix de Melmoth son opinion sur les guerres qui ne sont que “des massacres légalisés” permettant aux hommes d'aiguiser leur violence naturelle. Les villes ne sont que des moyens d'humilier les plus pauvres, d'accentuer leur misère en leur montrant la richesse de leur voisin. Le grand intérêt de “Melmoth” se trouve me semble-t-il dans la critique de la société. Le pessimisme de Maturin renforce la noirceur du roman gothique classique. D'ailleurs en lisant les différentes attaques de Maturin, j'ai pensé qu'elles étaient malheureusement encore d'actualité : les guerres sont toujours absurdes, les villes sont toujours des lieux d'inégalité et les religions sont toujours source de conflit, de malentendu entre les peuples.



“Melmoth” est donc bien un roman gothique classique avec son diable, ses tempêtes et ses moines sadiques. Malgré quelques longueurs dans la première partie, ce roman m'a séduit par son extrême noirceur. Melmoth est un personnage d'une grande complexité, d'un pessimisme absolu sur l'humanité ce qui explique sans doute son choix de se vendre au diable ! Plus désespéré que “Le moine” et “Les élixirs du diable”, “Melmoth” est un roman fantastique tout à fait captivant.
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Melmoth

J’ai été rapidement prise par le livre comme ça n’avait plus été le cas depuis des années (alors que je lis beaucoup), il y a un suspense intenable qui m’a rappelé les œuvres de Poe mais au lieu de nouvelles de quelques pages, il s’agit ici d’un long roman ! J’ai aussi pensé au Portrait de Dorian Gray à plusieurs reprises (et j’ai appris qu’Oscar Wild était le petit neveu de Charles Robert Maturin et il semble justement s’être inspiré de cette œuvre). Je me suis aussi rappelée Lovecraft à cause de la tension permanente dans l’œuvre, comme un bruit sourd ou un grincement en arrière plan.

Le fil rouge est très étonnant c’est la première fois que je ressens ça : il semble parfois être si ténu qu’on se demande s’il est toujours là : sans le voir, on le sent pourtant encore. Les histoires se succèdent et l’envie d’avoir le fin mot de l’histoire se fait de plus en plus forte !

Ce n’est qu’à la toute fin que les histoires s’imbriquent les unes dans les autres, se relient pour former un gigantesque tableau et que l’on perçoit enfin la cohérence globale !

Les descriptions sont parfaitement maîtrisées : ni trop longues, ni trop courtes, une très grande justesse de la psychologie et des émotions des personnages.
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Melmoth

Au départ, le jeune Melmoth assiste à la mort de son oncle dont il est l'héritier. Celui-ci lui révèle un secret : il existe un portrait et un parchemin qu'il faut détruire, car ils sont liés à un ancêtre étrange qui n'a pas manqué d'être dans la pièce quand l'oncle a expiré.

A travers de nombreux récits enchâssés qui font le charme de ce roman, on prend plaisir à parcourir ce labyrinthe, on se délecte à la lecture des apparitions de Melmoth, l'homme errant, qui semble être un envoyé du diable, un tentateur des âmes.

Lorsque le jeune Melmoth, descendant de l'homme errant, sauve du naufrage un Espagnol, il sort à peine de la lecture du parchemin, récit de Stanton, homme qui a fini dans un asile et que l'homme errant a visité pour lui proposer son secours.

L'Espagnol raconte comment il a été forcé de devenir moine contre son gré vu qu'il était un enfant illégitime : une bonne partie du roman se passe dans l'horrible monastère, où il subit sévices et trahisons. On ne peut que penser au Moineet à La Religieuse lors de certaines scènes. Dans des souterrains à Madrid où il se cache après avoir fui le monastère, un Juif lui demande de recopier un manuscrit. L'Espagnol y lit l'histoire de la pure et tendre Immalie, élevée loin du monde civilisé, à qui s'est présenté un jour Melmoth, l'homme errant. D'autres récits s'imbriquent encore, on s'enfonce dans un roman incroyablement bien structuré, superbement écrit, dans un chef d’œuvre de la littérature romantique noire.
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Melmoth

Melmoth, l’homme errant, figure inquiétante, torturée, diabolique, traverse le temps et l’espace ; pénètre dans les endroits les plus retirés et les mieux protégés, défiant toute vigilance et toute recherche ; pour tenter les misérables plongés dans un moment de désespoir en leur promettant délivrance et sureté en échange d’un marché inavouable. Aucun décor de carton-pâte ici, ni d’éléments fantastiques grossiers, le mystérieux s’insèrent dans la vie courante, ce qui le rend plus inquiétant. Le récit est rendu complexe et dense avec la multiplication des trames narratives. Le fantastique est suggéré, susurré ; on est pris. « Un bond en avant dans l’évolution du récit macabre » dixit H.P. Lovecraft.
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Melmoth

Depuis le début de l’année, je retrouve le goût des romans gothiques et fantastiques. Après Invitation au crime de ce cher Le Fanu, une incursion dans le recueil Les Fantômes des Victoriens, je me suis attaquée à un grand classique du genre, à la frontière entre le gothique et le fantastique : Melmoth, l’homme errant, paru en 1820.



C’est sous une pluie battante que le jeune Melmoth se rend au domaine de son oncle, dernière famille qu’il lui reste, pour assister à son trépas. Il se souvient en chemin de la froideur et de l’indifférence que son oncle lui portait, ne voyant en lui qu’un enfant ennuyeux et une source bien embarrassante de dépenses pour un homme dont la seule passion fut l’avarice, le jeune Melmoth découvre à son arrivée un domaine en ruine où il est accueilli par des domestiques qui veillent leur maître. L’angoisse est palpable dans la cuisine miteuse où l’on s’active à préparer le repas : le bruit court que le domaine est hanté, que l’on voit un homme entrer et sortir à sa guise de la chambre du maître.



Au seuil de la mort, l’oncle se confie enfin à son neveu : dans le petit cabinet qui jouxte sa chambre, le jeune Melmoth trouvera un portrait accroché au-dessus d’un buffet. Dans un des tiroirs dudit meuble, il trouvera une lettre manuscrite. Il lui ordonne de jeter le portrait au feu, et lui laisse le choix pour la lettre : il devra la détruire, mais il peut la lire, bien qu’il lui conseille de la mettre au feu sans jamais la déplier. Le portrait, c’est celui de son aïeul, et le jeune Melmoth est troublé par son regard pénétrant et glaçant, qui semble sonder votre âme et en connaître tous les secrets. Un trouble qui ne fera que s’accroître quand, au moment du trépas de son oncle, il apercevra à plusieurs reprises l’homme du portrait entrer et sortir de la chambre !



Ni tenant plus, le jeune Melmoth est bien décidé à percer le mystère de cet homme qui terrifie toute une région. Il pense trouver une réponse dans la longue lettre manuscrite : ce sont en fait les mémoires d’un Anglais, Stanton, ayant effectué un voyage dans l’Espagne des années 1670, une terre catholique bien dangereuse pour un Réformé… Au cours de ce voyage solitaire, il rencontrera un étrange cortège funèbre : une jeune fille et son amant ont été foudroyés ! Et si la vue de ces corps semble provoquer l’affliction de tous, seul un homme ose rire de ce triste spectacle. Un rire qui glace le pauvre Stanton. Il trouve refuge auprès d’une Espagnole qui lui raconte à son tour une funeste histoire : une mariée morte le jour de ses noces, le prêtre ayant officié étant lui-même décédé et le jeune époux ayant été rendu fou. Et parmi les invités, un inconnu, un Anglais, dont la seule présence a suscité l’épouvante de tous ! Sornettes superstitieuses de catholiques pour le brave Stanton mais il ne peut s’empêcher de faire le lien avec cet homme et son rire sardonique devant le piteux spectacle des amants foudroyés. Une funeste curiosité le pousse à vouloir rencontrer celui que tous appellent Melmoth. Un vœu qui finira par le mener à un asile d’aliénés, où Melmoth lui apparaîtra enfin, attiré par le désespoir de Stanton. Il lui proposera un pacte si odieux que le pauvre infortuné en sera si épouvanté qu’il la rejettera, préférant finir ces jours parmi les fous.



Le récit, incomplet à plusieurs endroits, se termine brutalement. Le jeune Melmoth, loin de trouver les réponses recherchées, se retrouve avec de multiples autres questions. Son effroi n’a fait que s’accroître, tout comme la curiosité du lecteur, attisée par les phrases et passages manquants. Car Maturin sait ménager le suspens de son récit et introduit lentement mais sûrement une ambiance lourde et angoissante, où l’on frôle le surnaturel avec la présence inquiétante de cet homme que l’on devine volontiers maléfique.



Très honnêtement, je ne vais pas proposer un résumé plus détaillé de Melmoth puisque le roman est une succession de récits enchâssés. Toutes les histoires seront centrées sur les hommes ou les femmes que Melmoth essayera de corrompre. Le roman reprend les motifs classiques du roman gothique : ruines imposantes, présence hostile de la nuit, tempêtes et orages déchaînés, emprisonnement dans des geôles sordides, tortures et pacte infernal, recherche d’un certain exotisme puisque les récits se situent entre l’Inde et l’Espagne, pays qui servira à introduire un discours contre la religion catholique avec une critique acerbe de la vie monastique et de l’hypocrisie des prêtres, plus préoccupés par leur pouvoir que par leur ministère (thème qui rappelle au choix La Religieuse de Diderot ou Le Moine de Lewis), histoire d’amour ténébreuse entre l’innocente Immalie et le diabolique Melmoth, toujours prêt à utiliser la séduction pour entraîner la chute des hommes. Cette dernière illustrera parfaitement un discours sur la corruption des hommes par la société, car Immalie est une âme pure qui vit sur une île déserte et qui tombe sincèrement amoureuse de l’Irlandais, ignorant ce qu’est le Mal.

Finale



Comme vous vous en êtes certainement aperçu, Melmoth est un roman particulièrement dense, presque tentaculaire, aux nombreuses descriptions psychologiques et aux considérations religieuses omniprésentes. Pour un lecteur moderne, c’est parfois un peu lourd et redondant, voire même dépassé. Mais jamais vous ne lâcherez ce livre, car le suspens est réel, et le personnage de Melmoth, ce tentateur de l’humanité, est plus fin qu’il n’y paraît. Il n’est pas une figure monolithique du mal, on peut même penser à plusieurs reprises qu’il a envie d’échouer dans ses œuvres. N’apparaissant qu’aux plus désespérés, il ne provoque jamais directement leur malheur, le plus souvent, les hommes sont victimes d’eux-mêmes et de leurs désirs, à l’instar de Melmoth qui paye chèrement sa curiosité et sa volonté d’avoir voulu accéder à des connaissances qui doivent échapper à l’homme.
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Melmoth

J'appréhendais ma lecture en pensant plonger dans une histoire d'horreur... En temps normal je me serais précipitée vers une telle chose, mais au moment de ma lecture je n'en avais pas envie.

Heureusement pour moi, ce chef d'œuvre ne relève pas tant de l'horreur. Et j'ai trouvé du plaisir à sacrifier mes nuits et mes journées dans la lecture de ce beau pavé, au point d'en oublier parfois de vivre normalement. Le style est fluide, la façon dont chaque histoire vient se mêler aux autres pour en révéler plus sur l'intrigue, sur les personnages, sur ce Melmoth qui rôde partout et nul part à la fois, tout fonctionne à la perfection pour créer un labyrinthe d'histoires personnelles apportant toutes leur pierre à l'édifice qu'est cette œuvre.

Je ne pensais pas me trouver face à un tel coup de cœur, et j'ai sans peine compris l'engouement autour de ce roman qui est magistral, sombre, lugubre, souvent angoissant, mais qui fonctionne à la perfection, selon moi.
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Melmoth

Chef-d’œuvre absolu du genre, Melmoth est un roman labyrinthe dans lequel on se perd avec délice… et horreur !

Paru en 1820, il fascina Baudelaire, qui rêvait d’en réaliser la traduction, Balzac, qui écrivit une suite en 1835, mais aussi Lautréamont, Antonin Artaud, André Breton, sans oublier Oscar Wilde, lointain neveu de l’auteur.

Un personnage inoubliable et terrifiant, incarnation du Mal qui défie le temps et apparaît immanquablement au chevet des êtres les plus désespérés pour les entraîner dans l’abîme.



Avis :

Incontournable, grandiose et inoubliable !
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Melmoth

Six cents pages d'une lutte du Bien contre le Mal. Le Mal est représenté par un être démoniaque qui se trouve toujours à côté du faible, du pêcheur pour le tenter et le prendre dans ses filets. "Il est originaire de l'Irlande, répondit-on, pays peu connu, et où, pour divers motifs, ses habitants ne restent qu'avec répugnance. Il s'appelle Melmoth." (page 391).

Dans le premier chapitre intitulé "Histoire de John Melmoth" on voit le jeune homme revenir chez son oncle mourant. Un portrait tenu dans un local sombre et discret est l'objet de la plus grande frayeur de cet oncle qui lui demande de le détruire. Je n'ai pu m'empêcher de faire le rapprochement avec "Le portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde - peut-être s'est-il légèrement inspiré de ce récit fantastique.

Ce qui est curieux c'est que je n'ai eu aucun souvenir du 2ème chapitre intitulé "Histoire de Stanton" si ce n'est le récit du naufrage et de l'homme noir qui surplombait les récifs et qui n'a été d'aucun secours.

Le plus beau récit à mon goût fut celui de l'Espagnol. Alonzo Monçada né d'une des plus hautes familles d'Espagne fut contraint par sa famille et surtout par le Directeur de conscience de sa mère à devenir moine. S'ensuit une belle description de la vie moniale à l'époque de l'Inquisition... A vous glacer le sang.

Les autres histoires sont aussi belles. Celle de Guzman et sa famille m'a beaucoup touchée. Ils sont venus d'Allemagne avec l'espérance de toucher l'héritage du père mourant et à nouveau, cet espoir a été balayé par la prise en main des biens par le clergé. Une famille désespérée et aux abois - prête à succomber à la tentation démoniaque de l'homme errant.

L'histoire de la blanche déesse Immalie, seule habitante d'une île paradisiaque perdue dans les Indes mais cependant visitée par l'homme errant est une lutte entre la pureté et le vice. Ce qu'Immalie/Doña isidora deviendra, c'est ce qui m'a aidé à continuer dans la lecture...

C'est long, très long mais c'est très prenant.
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Melmoth

Un classique indispensable pour tous les amateur du style gothique et du mythe faustien.

Pour commencer, j'ai adoré la construction du roman, en analepses à la manière des poupées russes, les histoires s'imbriquant les unes dans les autres.

Ensuite la plume, un véritable enchantement à l'oreille pour les amoureux de littérature et les adorateurs du mot.

L'histoire en elle-même, le thème, le côté "thriller" mystérieux m'a beaucoup plus. Jusqu'au bout j'ai brûlé de connaitre le secret de Melmoth.

Pour les points négatifs, j'ai trouvé certaines longueurs par moment.
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Melmoth

La première moitié de ce roman est purement captivante ! Lorsqu'on suit Monçada, de son entrée au monastère jusqu'à son évasion des prisons du Saint-Office, on n'en démord pas. Puis, lorsque débute l'histoire d'Immalie, en Inde, jusqu'à la fin du récit, c'est purement monotone. Chaque nouveau personnage raconte une histoire qui se passe à une époque différente. Tous ces protagonistes ont pour point commun d'évoquer des apparitions de Melmoth l'homme errant. Toutefois, le rythme de l'écriture parvient à nous tenir en haleine jusqu'à la fin et c'est le point fort. L'homme errant, personnage quasi invisible, joue un rôle de méphistophélès et de tentateur. Tour à tour, les personnages sont entraînés dans les plus grandes difficultés et lorsqu'ils touchent véritablement le fond, ils se voient offrir la possibilité de marchander avec Melmoth l'émissaire du diable.
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Melmoth

Voici donc l'un des principaux romans gothiques, lit-on partout sur internet. J'ai lu ce roman de 1820 il y a déjà quelques années, et quelle découverte ! Apparemment, Maturin en a ravi plus d'un avec ce titre et je fais partie du lot.



Il s'agit de l'histoire d'un damné semi-immortel qui voyant arriver avec angoisse l'échéance de son pacte, tente de trouver les plus misérables et les plus désespérés pour le leur refiler en échange de leur libération. C'est donc une espèce de roman à tiroirs où plusieurs récits nous sont narrés. Maturin, en tant que pasteur protestant, en profite pour malmener la religion catholique à coups de moines hypocrites sans foi ni loi, de cruautés et d'injustices de l'inquisition, de confesseur perfide sous le joug duquel une jeune femme, qui de par son extraordinaire vécu est l'innocence même, est brimée injustement.



Si ceci a éveillé en vous quelque intérêt, voici un bon conseil : Installez-vous confortablement et laissez-vous porter dans les méandres inattendus de cette narration. J'ai trouvé le style, qui évidemment est loin des romans contemporains, rafraîchissant ! C'est noir, original et différent !

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Melmoth

Melmoth, L'Homme errant, de Charles Maturin (trad. de l'anglais par Jacqueline Marc-Chadourne, trouvé d'occasion - aux éditions Pauvert! - à la géniale librairie La Louve, à Lausanne) : ce roman gothique et labyrinthique fascina Lautréamont, Antonin Artaud, André Breton, Balzac et Baudelaire... tout est dit - fantastique.
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