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Critiques de Charles Stross (99)
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Aube d'acier

Franchement , il m'a été très difficile d'encaisser ce roman dont l'idée de départ est assez bonne , mais qui est une cavalcade éperdue clichés et de stéréotypes , avec constamment des clins d'oeil , aussi faussement furtifs que lourds , au genre space opera en lui-même .

Pour affirmer la maitrise d'un cadre créatif possiblement maitrisé mais absolument pas intégré en profondeur par l'auteur .

Ce qui me fait dire que ce roman sans être un plagiat d'oeuvres de références du space opera , est tout simplement « de la copie « ( au sens scolaire ) , c'est vraiment palpable à mon humble avis ..



Le caractère loufoque de cet univers est franchement désespérant .

Le style s'améliore pourtant par rapport aux opus précédents que je connais de l'auteur , mais aucune « dimension , ou envergure « réelle , malgré un cadre narratif intelligent .



Les méchants c'est vrai , sont toujours blonds et de préférence germaniques , c'est vrai aussi .. .

C'est relativement pathétique , je trouve de nous resservir des clichés germanophobes de façons aussi grossières , c'est à mon humble avis aussi regrettable que tendancieux .

Mais surtout cela traduit une pensée très étriquée chez l'auteur qui ne trouve décidément rien de mieux que des stéréotypes nocifs et totalisants , pour créer un univers qui ne passe que moyennement à cause d'un style laborieux et relativement navrant finalement ..



Si ce n'était le cortège de préjugés , je dirais un roman jeunesse peut-être , comme éveil potentiel à la science-fiction .

Cependant , il faut mentionner en toute honnêteté que le style de l'auteur s'améliore très nettement , espérons que quand il aura digéré sa culture de science-fiction et qu'il sortira de cet imaginaire ridicule néo seconde guerre mondiale et stalinien-tsariste alternatif , gageons qu'il sera enfin lisible ..



Mais je crains en toute sincérité que le sens du drôle chez l'auteur ne soit solidement enraciné dans une gangue de ridicule dénué de tout espoir de second degré subtil , j'en ai bien peur et je le regrette ..

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Crépuscule d'acier

PAS BON ( ca fait pitié même ) et c'est bien dommage …



Il y a de bonnes idées dans ce roman ( assez bonnes disons ) .

Il y est question d'une singularité très originale ( celle qui a fondée l'univers ou se déroule le roman ) .



Des idées donc, qui auraient certainement fascinées dans un livre plus construit, plus soigné, moins tartiné de clichés pénibles et abyssaux et lourds .

De bonnes idées : des technologies de pointe à ne pas mettre entre les mains de toutes les sociétés , des personnages complexes ( deux en fait et seulement ! ).



Il y a également quelques scènes très (très suggestives) bien écrites ( quelques une ... pas .....assez ).

C'est plein de clichés , de propos verbeux franchement pénibles et c'est de l'héroïsme que de le finir .



De bonnes idées ne font pas un bon livre manifestement ....

Enfin , sans parler du côté « politique de comptoir « et d'un univers cliché qui se prêterait mieux par contre à un film d'animation pour adultes ou à une BD pour adultes également ,

Certainement plus qu'à cet étalage de clichés quasiment systématiquement omniprésents et « omnipotentes « .



Cependant , l'auteur possède un bon sens de la narration , pour ce qui est des mouvements et des formes , mais dès qu'il faut faire penser les personnages , alors là c'est fini et c'est : que la fête à neu-neu , commence …

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Le Bureau des atrocités

OVER BOFF !!! ...



Très absurde et tellement que l'on peine à ne pas abandonner .



Le problème avec l'absurde c'est que à force de faire de l'absurde et de l'absurde et bien cela finit par être : vraiment absurde . Malheureusement toujours des clichés et des stéréotypes avec un style très inégal ( très ! )

Le point fort de l'intrigue : et bien : la théorie du complot pour la théorie du complot : oui ...



Cela fait de surcroît penser à " mémoires trouvées dans une baignoire "

de Stanislas Lem qui pour le coup est un exemple d'absurde vraiment absurde et vraiment réussi .



C'est comment dire : absurde ?



OVER BOF ...

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Palimpseste

Bon, 2e livre de SF à la suite qui me déçoit. Vraiment pas de chance en ce moment...

L'histoire est très attractive : Une sorte de police du temps qui sauve ce qui peut l'être ou doit l'être. J'ai souvenir de "La patrouille du temps" de Poul Anderson que j'avais beaucoup aimé. Mais là, l'histoire est plutot décousue et on ne comprend pas bien les tenants et les aboutissants.

De plus, le style est d'une lourdeur peu commune. Presque pompeux.

Heureusement, le livre est court. Très vite lu. Mais il ne restera pas dans ma mémoire. C'est dommage car le sujet est vraiment sympa.
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Accelerando

Disons-le clairement : ce livre n'est pas pour tout le monde. Il est même réservé à un certain public extrêmement averti. Peut-être pas celui auquel vous pensez, mais pour en tirer un certain (plus ou moins grand) plaisir, un niveau minimal est requis.



Nous sommes dans un roman futuriste, transhumaniste, post-humaniste, prospectiviste et j'arrête-là l'inventaire. C'est traité sous un angle hard science (HARD SF, puisque c'est une fiction), c’est-à-dire que tout ce qui est énoncé est issu de spéculations "éminentes" et pourrait réellement se produire. Cela génère un énorme choc, à la limite du documentaire dans/sur le futur ou de l'essai. En supposant que la singularité soit acceptée comme un possible (déjà survenue, à venir, simple ou multiple).



Détails pour ceux qui n'ont pas quitté la page :



En premier lieu, c'est un pavé de 750 pages qui semblent écrites assez gros mais qui ne défilent pas si vite que cela. En cause, des phrases alambiquées très longues et parfois à plusieurs niveaux, utilisant en outre un vocabulaire non courant (j'y reviendrai). Ce n'est pas la totalité des phrases et il y a des passages qui se lisent très vite et sont plutôt simples, mais ce n'est qu'une infime partie du livre. Et il faut le reconnaître, il y a des phrases qu'il faut relire et certaines qui nous laissent sur notre faim. C'est parfois si abstrait qu'à mon avis seul l'auteur a compris ce qu'il a écrit (et encore, le doute est possible).



Personne ne peut échapper au glossaire de 50 pages qui se répartit entre des mots tirés de l'informatique, de la cosmologie, la physique (quantique, relativiste), des inventions de l'auteur ou de prospectivistes et post-humanistes ou transhumanistes à un stade avancé de décomposition. Cela signifie que lors de notre lecture, toutes les pages ou presque - surtout au début - il y a un mot (signalé par un astérisque) renvoyant au glossaire. Et, bien évidemment, ces mots sont souvent des néologismes ou des composés uniquement utilisés dans des sphères de population très restreintes. Par exemple "exaquops" est l'équivalent du MIPS pour l'informatique quantique. Si vous n'avez jamais entendu parler de MIPS, ce n'est pas grave, mais c'est un des exemples les plus simples ! Etant assez expérimenté après 40 ans d'informatique, j'ai encore découvert beaucoup de choses.



Et ce n'est pas fini, beaucoup de matières y passent. Parmi celles que je n'ai pas citées, il y a en premier lieu l'économie et cela devient compliqué quand elle est mêlée à l'énergie ou l'informatique et qu'une société correspond quasiment à un ensemble de données. La matière prend, elle aussi, une valeur informatique.



La première partie du livre ressemble à un roman cyberpunk ; la deuxième démarre en Space Opera tout à fait renversant. Pour la troisième, je ne vous révèlerai pas grand-chose. Sachez juste que l'aventure se déroule sur quasiment toutes les décennies de notre siècle et que l'accelerando est exponentiel en ce qui concerne la plupart des technologies.



Chose étrange, il y a quelques évolutions qui vont nettement moins vite que d'autres alors qu'on aurait pu supposer encore plus. Par ailleurs, l'attachement au corps humain est très surprenant. Mais pourquoi pas, nous devons nous laisser mener par l'auteur. Ce n'est pas la pire des choses au milieu de ces révolutions annoncées ! Notamment, les sphères de Dyson (donc le démantèlement de planètes) et l'échelle de Kardachev, avec lesquelles je ne suis pas d'accord, mais je posterai un article à ce sujet.



Pour quiconque recherche une sorte de descriptif de ce que pourrait être l'avenir, c'est un bonheur de découvrir autant de supputations, toutes étayées par des études récentes. A contrario, nous avons l'impression d'entrer dans un traité, une sorte d'état de l'art du futurisme. Il a fallu cinq ans à l'auteur pour réaliser ce livre, je comprends pourquoi.



Cela va loin, très, très loin. A la fin de ce livre, il faut prier pour que la singularité ne soit qu'une lubie de doux dingue. Aucun personnage du livre ne s'est vraiment montré heureux. Nous sommes restés focalisés sur une famille particulière sans réellement nous attarder sur les autres, cela nous laisse un grand malaise. Il manque une réelle histoire, au sens romanesque, et l'on a parfois l'impression qu'il y a des manques, comme des détails avec certaines entités évoluées et des interactions avec elles.



Content de l'avoir lu, indispensable à ma culture car je veux tout savoir et connaître sur ces thèmes.
Lien : https://pdefreminville.wixsi..
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Les Princes Marchands, tome 1 : Une affaire..

Une Cendrillon 2.0 atterrit chez des Medicis vikings portant le costume à rayures, l’épée et le fusil d’assaut



Stross, loin de son niveau habituel, nous livre ici une histoire de mondes parallèles dans laquelle une journaliste bien de chez nous va se retrouver immergée, descendante égarée sur Terre qu’elle est d’une dynastie de Medicis vikings, adeptes de la contrebande transuniverselle. Lourdement inspirée par Zelazny et Piper (et quelques autres), manquant donc de la vision et des réinventions qui caractérisaient jusque là Stross, cette histoire, si elle est sympathique, manque tout de même (du moins au niveau de ce tome 1) un peu de tranchant, et s’essouffle rapidement au niveau du rythme. Malgré tout, elle propose des thèmes intéressants, à défaut d’être originaux, comme la rencontre entre des personnes et des civilisations à des stades différents de leur développement, et la façon dont une personne motivée et iconoclaste pourrait bien tout changer. On apprécie aussi la Famille (avec un grand « F », comme dans la Famille Corleone) au croisement de Ragnar Lodbrok, des Medicis, des Ewing et du Parrain, qui combine avec une certaine élégance le costume made in Savile Row et l’épée.



Bref, je lirai tout de même avec plaisir le tome 2, sachant que plus on avance dans le cycle, plus l’univers prend de l’ampleur.



Vous trouverez la version complète de cette critique sur mon blog.
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Palimpseste

Lourd, pesant, pédant, sans âme : du très mauvais Charles Stross aux antipodes du Bureau de la Laverie.



Le thème repris est celui de la patrouille du temps dont le rôle est ici de permettre à l'humanité de survivre à chacune de ses extinctions.



Les paradoxes temporels sont évacués grâce aux palimpsestes, sortes d'univers multiples réécrivant l'histoire.



La trame suit et colle à l'incarnation n°1 du personnage central sans beaucoup de rebondissements. Elle est régulièrement interrompue par des "diapositives commentées" censées nous faire comprendre l'évolution du monde au travers de milliards d'années.



Même si le roman est court (150pp), je me suis tellement ennuyé que j'ai du me forcer pour le terminer.



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Les Princes-Marchands, tome 2 : Un secret d..

Américains, vikings et victoriens



Ce tome 2 introduit un troisième monde parallèle, une étrange variation uchronique victorienne et royaliste de notre Amérique, ce qui enrichit donc encore plus un multivers déjà très intéressant à la base. Plus rythmé que son prédécesseur, il met aussi mieux en valeur les personnages secondaires, et règle une partie des arcs narratifs, pour mieux en introduire d’autres (ainsi que de nouvelles Némésis) pour les romans suivants. Il faut parfois s’accrocher pour suivre les intrigues machiavéliques mettant en jeu le Clan, ses ennemis ou les Néo-Victoriens, mais rien d’ultra-exigeant non plus. On appréciera le véritable cours d’économie, particulièrement sur la façon de devenir riche comme Rockefeller si on débarque dans un monde parallèle moins avancé technologiquement que celui dont on vient.



Dans l’ensemble, donc, un tome 2 très intéressant.



(Retrouvez la version complète de cette critique sur mon blog).
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Accelerando

Un roman de référence sur le thème de la transhumanité et des Singularités technologiques, mais qui ne plaira pas à tous



Il s’agit clairement d’un roman de référence sur le thème de la Singularité technologique, c’est-à-dire le moment où la capacité de calcul informatique atteint un seuil tel que des intelligences post-humaines émergent et entraînent dans leur sillage des changements, technologiques ou autres, à une vitesse non plus linéaire mais exponentielle et qui surtout font du futur et du sort de l’humanité (ou plus généralement des intelligences précédentes) des territoires imprévisibles.



La description des étapes de la première Singularité, puis des suivantes, est minutieuse et détaillée. Car non, la Singularité n’est en aucun cas un processus unique, elle est multiple. Les intelligences (humaines ou autres) issues d’une Singularité donnée paraissent incroyablement évoluées, intelligentes et riches matériellement / technologiquement parlant aux intelligences ayant précédé cette Singularité, alors que pour les êtres issus de la Singularité postérieure, ceux issus de la première Singularité sont des arriérés à la limite de l’intelligence et vivant dans un bidonville. En clair, les Transhumains et les premières IA issues de la première Singularité, avec leur nanotechnologie, sont complètement dépassés sur tous les plans par les intelligences issues de la seconde Singularité, qui sont elles-mêmes rendues obsolètes par celles de la troisième Singularité, etc.



J’ai pu lire un grand nombre de romans sur ces thèmes, et celui de Stross est de loin le plus ambitieux, le plus détaillé et le plus imaginatif. Aux classiques transhumains et IA issues d’ordinateurs / de logiciels, l’auteur ajoute une transformation en Intelligences d’entités juridiques (des huissiers) ou économiques (des corporations, et même les arnaques pyramidales !). Comme dans beaucoup de romans de ce type, certaines planètes sont démantelées, mais pas toujours par qui on croit et pour les raisons auxquelles on pense : si Mercure est déconstruite, c’est par des programmes de courtage en énergie devenus intelligents-conscients, et ce de leur propre initiative !

Comme si une description minutieuse de la Singularité terrienne / humaine ne suffisait pas, Stross y ajoute la description des Singularités technologiques ailleurs dans l’univers, faisant encore passer à son roman une étape dans l’échelle de la complexité, de la richesse et, à mon avis, de l’intérêt et de la grandeur. C’est là par contre que je trouve un défaut au roman, sur ce plan la fin laisse clairement sur sa faim, toutes les questions sont loin d’être résolues.



Le contexte



La description de ce contexte est faite de deux manières, classiques chez Stross : via les personnages (bien décrits et sympathiques), donc via un regard « interne », vivant en direct les changements entraînés par la Singularité, et via des « points » réguliers se plaçant d’un point de vue externe, global et général: on a régulièrement des sortes de briefing commençant par « décennie x du 21ème siècle : les dernières évolutions sont les suivantes, la situation de la planète z est la suivante ». Personnellement, ça ne me dérange pas, mais je sais que certains n’aiment pas cette injection artificielle d’infos dont les personnages ont ou non connaissance, et qui surtout s’appesantit sur un contexte qui sera peut-être trop décrit pour ceux qui sont là pour l’histoire et les personnages (personnellement, le contexte me fascine, donc pas de problème).



Un dernier mot sur le contexte : c’est un des rares romans de SF qui met en vedette les Naines Brunes et les planètes errantes (on peut aussi citer Permanence de Karl Shroeder), et c’est une chose que j’ai beaucoup appréciée. De même, ce livre s’inscrit dans un courant hard SF qui, s’il montre des choses très ambitieuses sur le plan technologique (comme des trous de ver ou la déconstruction de planètes via la nanotechnologie), n’en reste pas moins cohérent avec les théories et les lois de la physique actuellement établies. Pas d’hyper-espace ou de choses que la science n’a pas été capable de prouver ou théoriser, donc.



Style



Voici donc pour les qualités du roman. Passons à ses défauts. Stross est un geek, un informaticien et un adepte du techno-babillage. Et il a passé cinq ans à préparer son roman. Mettez tout ça bout-à-bout et vous obtenez un niveau de langage, des références à des concepts de maths / sociologie / psychologie / cosmologie / informatique qui en rendent la lecture au mieux malaisée, avec des renvois incessants à l’ENORME glossaire de fin de volume, au pire pénible. Si vous ne supportez pas du tout les quinze premières pages, si l’effort est trop gros, abandonnez le roman, même si, soyez-en certain, vous passerez à côté d’une description magistrale de la Singularité et de la Posthumanité.



Nouvelle collection



Un coup de chapeau au passage au traducteur, et à cette nouvelle collection qui a eu le courage d’éditer ce roman de référence qui traînait dans les limbes de la non-traduction depuis DIX ANS. Incroyable lorsqu’on y pense et qu’on voit des romans considérablement plus médiocres édités très facilement dès leur écriture, toutes autres maisons d’édition confondues.



Un dernier mot justement sur cette nouvelle collection SF : deux initiatives très intéressantes à signaler, et une beaucoup plus malheureuse. Commençons par ce qui fâche : le résumé au dos du bouquin comprend un énorme spoiler qui gâche beaucoup certaines surprises de la fin. Je pense qu’il aurait fallu éviter.

Par contre, deux initiatives très, très sympas : l’intérieur de la couverture avant comprend toutes les esquisses ayant menées au choix de la couverture finale, et surtout l’intérieur de la couverture arrière présente quelque chose de très sympa (et on espère que ce sera présent dans tous les futurs volumes de la collection) : un schéma avec quatre « points cardinaux » représentant les thèmes connexes à celui du roman, et la façon dont les livres des autres auteurs se placent par rapport à ces thèmes. Très utile si on a aimé le thème du roman de Stross et qu’on veut lire d’autres choses y ressemblant.

Pour finir, excellente initiative de taper dans les chefs-d’oeuvre que les autres éditeurs n’ont pas eu le courage de traduire (pas assez rentable probablement), pour info il y a pas mal de romans de Greg Egan qui mériteraient une traduction, à vot’ bon coeur m’sieurs dames, hein *regard larmoyant*



En (ultra) bref, très intéressant, décrit avec une minutie maniaque, ultra hard-SF à la Egan, valant surtout pour le contexte mais qui ne vous satisfera pas forcément sur l’aspect romanesque (mais des personnages très attachants et bien décrits), mais présentant le pire des maniérismes d’écriture de Stross, et nécessitant donc de s’accrocher à la lecture (ou d’accepter de ne pas tout comprendre en sautant les mots avec une astérisque).



En résumé



Un roman de référence, très détaillé, minutieusement décrit, sur la Singularité technologique (émergence des intelligences artificielles et de la post / trans-humanité), dans son genre l’équivalent de ce qu’a fait Kim Stanley Robinson pour la colonisation de Mars. Cependant, ce livre souffre de deux particularités qui peuvent vous gêner : une fin qui pose plus de questions qu’elle n’en résout, et surtout, une écriture quasiment digne de Greg Egan (très technique), avec un énorme glossaire à la fin, qui en rendent la lecture exigeante (si vous avez lu le Bureau des Atrocités de Stross et détesté le techno-babillage de geek informaticien, ce roman ne sera pas pour vous).



Conclusion : un roman extrêmement intéressant, incontournable même, si vous êtes fan de hard-SF (ou de ultra-hard-SF à la Egan) ou fasciné par la Singularité, mais qui vous demandera certains efforts pour le déchiffrer et qui ne satisfera pas forcément ceux qui sont là pour le romanesque, et pas forcément pour le contexte, si parfaitement décrit soit-il. Mais si vous avez aimé les univers transhumains d’Illium / Olympos de Dan Simmons, ceux de certaines nouvelles de Greg Egan ou celui des explorateurs virtuels des Envoyés de Sean Williams / Shane Dix, ou encore les mondes des Naines Brunes de Permanence de Karl Shroeder, ce livre est pour vous.
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Palimpseste

La science-fiction pure et simple n’étant pas mon univers, j’avais déjà des à priori….Je n’ai pas été emballée par l’histoire mais il y a quand même des points positifs au livre…Ce court roman est bien écrit…On sent même l’érudition de l’auteur et même parfois un peu trop.J’ai trouvé le concept intéressant au sujet du palimpseste : réécrire l’histoire.Malheureusement pour un néophyte, ce genre de récit reste tout de même trop hermétique…Certains passages auraient pu être omis pour dynamiser l’intrigue et intéresser davantage le lecteur lambda.

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Palimpseste

Un palimpseste est habituellement un parchemine que l'on a gratté pour pouvoir le réutiliser, ce que savent déjà les lecteurs de Baudolino d'Umberto Eco. Or dans cette grosse nouvelle de 150 pages, le palimpseste est plutôt une période temporelle qui a été plusieurs fois réécrite. Car oui, Palimpseste de Charles Stross parle de voyage dans le temps. La fin du monde est arrivée. Plusieurs fois, même. Mais la Stase, organisme qui renvoit les différentes Fondations d'Asimov au rang d'amicales pour philathélistes, a pris les devants en bidouillant le temps et l'espace pour faire des boutures civilisationnelles. Et Pierce, jeune aspirant de la Stase, est confronté lors de ses premières missions à la logique spécieuse des faux paradoxes temporels.



Il y a dans ce Hugo tout ce que je déteste dans la SF : de longs passages où l'auteur fait péter sa hard science à grands renforts de théories et de principes qui en foutent plein la vue mais qui ne servent pas directement la narration. La Stase fait redémarrer des soleils morts, dévie la course des galaxies, catalogue l'univers dans des diamants… le tout avec une technologie à base de nano-turbo-pompons à induction inversée avec effet rétroactif sur la moyenne pondérée des n premiers trous noirs d'Andromède. C'est sans doute passionnant si on est un élève d'Hubert Reeves, ça l'est nettement moins quand on est un employé de bureau qui ne maîtrise pas les subtilités du rendement énergétique des naines rouges. Ce n'est pas didactique pour deux sous : le lecteur se cogne ce genre de résumé pompeux de la génèse du monde de la Stase entre deux chapitres focalisés sur le héros. C'est imbuvable et surtout, ça casse le peu de rythme que l'intrigue possède. Car l'histoire n'est pas non plus très folichone. Pierce est un personnage sans aucun relief et ses tribulations spacio-temporelles sont soporifiques. Il subit tout, ne comprend pas grand-chose et est au final totalement occulté par un personnage secondaire (Kafka) qui se relève bien plus intéressant que le protagoniste central.



Reste quelques idées sur le voyage temporel, avec une ou deux scènes marquantes (le rite d'acceptation au sein de la Stase et l'épreuve ultime pour obtenir son diplôme), mais au final Palimpseste est une longue et mauvaise nouvelle qui ne raconte rien en faisant de l'esbroufe scientifique.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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Le Bureau des atrocités

Bienvenue à la Laverie, messieurs ‘dames, le service secret de lutte contre l’occulte de Sa très gracieuse Majesté !



Vous vous souvenez de vos cours de maths au collège, votre conviction que votre prof était un démon dont l’existence était vouée à la torture de votre fragile petite âme ? Vous aviez peut-être bien raison. Les maths, voyez-vous, en tout cas une certaine branche de la discipline répondant au doux nom de Théorème Turing-Lovecraft (oui, le livre est comme il se doit truffé à raz les pages de références, soyez préparés), ont la fâcheuse tendance à résonner à travers le multivers et à attirer vers nous les habitants tentaculaires et non-euclidiens de réalités autrement plus flippantes que la notre. Oui, on appelait ça de la magie, avant, du temps où les amateurs faisaient leur trigonométrie en dessinant des cercles et des pentacles avec le sang de chevreaux noirs sacrifiés, en baragouinant des invocations impies par une nuit de pleine lune. Ca marche en réalité aussi bien en faisant une simulation sur un ordinateur ou un circuit électronique moderne, autrement plus communs de nos jours. On fait pas attention, une équation un peu tordue et hop ! Nyarlathothep, Yog-Sothoth ou un de leurs potes va se faire un sandwich avec votre cerveau avant de tenter de déclencher la fin du monde. La prolifération nucléaire, en comparaison, c’est de la gnognote.



La Laverie, donc, est l’agence clandestine qui protège le monde en général et le Royaume-Uni en particulier. Pas de James Bond musclé et macho agitant un volumineux flingue sous le museau d’atrocités d’outre-espace, notre héro Bob Howard, lorsqu’on le rencontre, est un gentil geek qui a eu le malheur d’explorer avec un peu trop d’enthousiasme certaines de ces équations. Ayant survécu à l’expérience, le recrutement dans les services secrets était la moins mauvaise solution parmi celles qui s’offraient à lui. Lorsqu’on le rencontre au début de cette première aventure, (ces deux premières aventures, en fait, le bouquin comporte deux histoires indépendantes, la seconde étant un chouïa plus courte mais encore meilleure selon moi) lassé de son poste de technicien informatique, il cajole, supplie, réclame jusqu’à ce qu’on lui refile enfin une mission de terrain. Pour le coup, il va pas être déçu. Nazis sur le retour, terroristes moyen-orientaux, créatures cthulhoïdes et tentaculaires, demoiselle occasionnellement en détresse, et surtout, surtout, la bureaucratie aussi labyrinthique qu’absolument inepte de son propre service, gangrenée de guéguerres internes, qui lui met au moins autant de bâtons dans les roues que tous les démons du multivers. T’es peut-être occupé à sauver le monde, Bob, mais si tu veux te faire rembourser ton sandwich-canette de la pause déjeuner, n’oublie pas de ramener le formulaire DF-357/A en triplicata. Et ton rapport de mission, c’est pour hier, la certification ISO 9001, elle pousse pas sur les arbres. Situation d’autant plus absurde que personne n’est certain qu’il y aura encore qui que ce soit sur Terre la semaine prochaine pour lire le moindre de ces rapports.



Stross mélange donc un beau paquet de références diverses dans son Bureau des Atrocités, et jongle avec brio avec deux influences dont le mariage relève du numéro d’équilibriste : les histoires lovecraftiennes pétries d’écrasante horreur cosmique et de mystère caché dans les recoins sombres du monde, et le techno-thriller moderne à l’ère d’internet et de la communication pour tous. Ajoutez à cela une bonne pincée d’humour britannique pince-sans-rire, secouez, servez. On pourrait s’imaginer que cette dose d’humour se marie mal au thème général, et je suis certain que plus d’un resteront froids devant le ton décalé léger du livre, voire même rétif devant le techno jargon pas toujours digeste si ce n’est pas votre tasse de thé, dont Stross peut tartiner des pages. Mais pour moi le contraste marche parfaitement. Quand Bob arrête de blaguer et que le ton du récit se fait lourd, on ressent d’autant plus le dramatique de la situation.



Un deuxième tome est traduit en français qui vaut la lecture si vous accrochez au premier, plus quelques autres pour ceux à qui la langue de Shakespeare ne flanque pas des nausées. Stross change de style et joue avec différents thèmes d’une histoire à la suivante, le contraste m’a choqué la première fois (avec Jennifer Morgue) mais ça rafraichi la série à chaque nouvelle aventure, où l’ont prend plaisir à retrouver Bob avec un peu plus de bouteille et un peu moins d’illusions sur notre destin de casse croute cosmique.

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Palimpseste

Résumé



Pierce est un australien de début du XXe siècle. Enfin, était, plutôt. Il est maintenant un agent de la Stase, organisation de redresseurs de temps. Car l'humanité a une réelle et fâcheuse tendance à l'auto-destruction ou à l'extinction. La tâche de cette organisation est de garder une histoire humaine. Elle s'assure que chaque extinction n'est pas totale et pourra conduire vers un avenir.



Pierce est devenu un apatride temporel dans la multitude des Histoires possibles. Il intervient pour réécrire tel ou tel embranchement vers la direction voulue. Mais le temps est capricieux et l'homme imprévisible. Une intervention mal maîtrisée peut détruire une multitude de possibles ou créer un noeud, une boucle, un palimpseste. Heureusement les "Affaires Internes" veillent sur l'histoire et surveillent les agents de la Stase.



Mais qui sont ces ennemis qui s'égrènent dans les fils infinis du temps : les Affaires Internes, une organisation ennemie, ou peut-être d'autres lui-même qu'il n'a pas encore rencontrés ou qui ont divergé ?



Lecture



Ce livre m'a fait penser au diptyque "Les Falsificateurs, Les éclaireurs" de Antoine Bello de par son thème. Mais ici c'est le temps même qui est réécrit, pas la relation qu'en font les hommes. On pense aussi bien sur à la série "La patrouille du temps" de Poul Anderson. Pourtant le traitement est ici totalement différent, plus que l'aventure personnelle, c'est une réflexion sur l'aventure de la civilisation. On est bien ici dans la science-fiction plus précisément de la hard-science.



Comme dans "Crépuscule d'acier", la place faite aux explications scientifiques, ou pseudo scientifiques, je ne suis pas capable de juger, et aux grandes envolées technologiques, m'a gêné. Les personnages sont par trop exogènes et succincts et je regrette ce manque d'humanité. Les motivations personnelles sont très peu développées. On suit plus une civilisation que des personnes. La science et l'exercice raisonnable prévalent. Je crois ne décidément pas être un fan de ce type de SF.



L'histoire est par contre parfaitement menée et maîtrisée. Malgré sa complexité, le récit reste logique et compréhensible. Les paradoxes temporels n'existent pas puisque le temps est admis ici non linéaire. La sociologie des civilisations et les technologies planétaires sont bien intégrées, bien que pour moi parfois rébarbatives. L'ensemble reste cependant ancré dans un monde qui nous est relativement familier, comme la similitude Stase/Stasi.



Ce livre a obtenu le prix Hugo 2010, La plus haute distinction pour un ouvrage de science-fiction. Ses qualités techniques et narratives sont indéniables.



Je n'arrive cependant pas à m'immerger totalement dans ce type de livre. Même s'il aborde la primauté de l'homme sur la société, même s'il montre le pouvoir de l'individu sur l'histoire et le caractère par nature corrupteur de tout pouvoir, l'ensemble se fait dans un monde désincarné qui repousse le lecteur. On sent d'ailleurs l'auteur bien mal à l'aise lorsque qu'il tente de s'aventurer sur le terrain des sentiments.



Conclusion



Un livre de grande qualité mais qui ne m'a pas vraiment plu.



Ma note : 13/20
Lien : http://www.atelierdantec.com..
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Palimpseste

On est sur de la novella, 150 pages à peine. Publication originale en 2009 ; prix Hugo en 2010 ; publiée, en France, en 2011 (oui, bon, c’est une actualité culturelle toute relative). C’est, à ma connaissance, un one-shot, qui n’a pas donné lieu à la moindre suite. Soyons honnêtes : il n’est pas bien noté. 3/5 sur Amazon, 2,8/5 sur Babelio (c'est dur !), 6,1/10 sur SensCritique. Clairement, ce livre n’a pas soulevé l’enthousiasme des foules.



Pourtant, moi, j’ai bien aimé ce livre. Je n’aime pas donner une note à mon ressenti, je trouve l’exercice périlleux. Mais, très clairement, je trouve qu’il mérite plus qu’un 6/10. Un 7,5/10 ne m’aurait pas paru usurpé, par exemple (ce n’est pas un chef d’oeuvre, mais ça reste un ouvrage de bonne facture).



Pas de temps à perdre, passons à la critique : vous découvrez dès les premières pages du roman que vous êtes Pierce, un agent de la Stase, l’organisation transtemporelle chargée de veiller sur la continuité de la civilisation humaine à travers les éons de temps et d’espace.



Ces agents très spéciaux sont, eux, à l’écart du temps : ce sont très clairement des bergers (je vous laisse deviner qui joue le rôle des moutons ayant besoin d’être guidés).



Bon, jusque-là, rien d’exceptionnel : le voyage dans le temps, une organisation qui veille sur la survie de l’humanité, je vous avoue que c’est sympathique mais que cela n’a rien de transcendant.



Le début n’a donc pas suscité en moi un enthousiasme délirant.



Mais je n’aurais pas dû douter, fou que je suis. Pas après avoir lu Accelerando (qui aurait dû me permettre de deviner que Charles Stross en a sous le capot).



Car, la Stase agit à une échelle incommensurable : l’échelle de l’Univers, et sur l’Eternité, rien de moins. Or, pour préserver la civilisation terrestre, il faut aussi tenir compte de la fin de notre Soleil, voire de la fin de toutes choses.



Et là, là mes amis, Charles Stross nous colle des chapitres décrivant l’évolution cosmologique de notre monde, sur le long terme. Le très long terme.



D’où ma profonde incompréhension : ce roman serait ennuyeux? Incompréhensible? Confus? Mais ce n’est pas du tout, mais alors pas du tout mon ressenti.



C’est fou, c’est monstrueusement ambitieux, démesuré, époustouflant, dantesque, énorme, gigantesque, délirant : tout cela, je l’entends. Mais ennuyeux? Nope.



Un mot, pour résumer ce que cette novella m'a inspiré : émerveillement. Tout simplement.



Ma critique complète sur mon blog :
Lien : https://journalduncurieux.co..
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Palimpseste

Et si vous pouviez devenir immortel ? Et si pour cela vous deviez tuer votre grand père avant qu’il n’enfante votre père ou mère, dans le but d’effacer votre histoire? Le feriez vous si cela vous permettrai de sauver l’humanité à mainte reprise?

C’est dans ce grand dilemme que nous plonge Palimpseste.

L’histoire de l’agence Pierce, stagiaire pour la Stase, groupe d’être humain se battant pour que la vie humaine persiste malgré les nombreuses apocalypses.

L’utilisation du voyage temporel d’une manière inhabituel fait de ce livre un petit bijou du genre.

Petit bémol quand même, la fin que nous laisse sur la notre de faim.

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Palimpseste

Excellente novella, dans laquelle l'auteur développe une variation astucieuse sur le thème du voyage dans le temps - moyen ici pour une organisation de prolonger indéfiniment la survie de l'humanité, au-delà de l'explosion du Soleil, puis du refroidissement de l'univers au cours de l'expansion, au long de centaines de milliards d'années. Immenses perspectives des durées cosmiques, que seule la SF est capable d'évoquer dans toute la littérature (à l'exception peut-être des mythes hindous). On parle ici de la SF hard science, à base de spéculations sur la physique et l'astronomie.

Une deuxième idée structure le texte : celle que toute organisation, aussi contrôleuse voire totalitaire qu'elle soit, engendre nécessairement sa force contestataire. Et que l'individu humain reste libre de ses décisions. La spéculation philosophique complète donc la spéculation scientifique.

Avertissement : ce court roman n'est pas pour les amateurs de Pierre Bordage, plutôt pour ceux de Stephen Baxter.
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Le Bureau des atrocités

Réunissant le roman « Les Archives de l'atrocité » ainsi que la nouvelle « La Jungle de Béton », Le bureau des atrocités nous plonge dans un univers complètement décalé au sein duquel les mathématiques et l'informatique permettent d'accéder à d'autres univers ou d'invoquer des trucs pas très nets, à l'instar des délires géométriques de Lovecraft dans son "Cauchemar de la sorcière".

Veillant à ce que certains théorèmes dangereux ne soient pas redécouverts, La Laverie se retrouve à gérer tout le sale boulot, en particulier quand il implique mondes parallèles, nazis et occultisme, tout en devant traiter avec une administration Kafkaïenne.

En résulte un bouquin drôle et décalé, bourré d'hommages à la Pop Culture, plein de moments de bravoure et mettant en scène des personnages plus qu'atypiques.

Bref, c'est bien sympa et ça m'a donné très envie de découvrir la suite !



Le bouquin se termine sur une postface vraiment passionnante dans laquelle l'auteur revient, entre autres, sur Len Deighton et sur les liens entre les romans d'épouvante et les romans d'espionnage, en abordant tout particulièrement ceux datant de la guerre froide.
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Palimpseste

L'auteur



Ecrivain britannique vivant en Ecosse, ses genres de prédilection sont la fantasy, la science fiction et l'horreur. Il a publié sa première nouvelle en 1987 et son premier roman, Crépuscule d'acier, en 2003. Ses romans ont été nominés plusieurs fois pour le Prix Hugo qu'il reçoit en 2005 dans la catégorie roman court pour La Jungle de Béton. Son roman Accelerando remporte le prix Locus du meilleur roman de science-fiction en 2006. Palimpseste a été publié en 2009 dans le monde anglo-saxon.



Charles Stross est présenté comme l'un des principaux représentants du renouveau de la SF britannique.

Le livre



Drame écologique, guerre nucléaire, catastrophe naturelle... À plus ou moins long terme, toute civilisation est vouée à disparaître. Cela s'est d'ailleurs produit des millions de fois depuis la formation de notre planète. Pour préserver l'humanité de ces inévitables apocalypses, des agents venus d'un lointain futur voyagent tout au long de l'histoire de la Terre : à chaque fin du monde, ils sauvent ce qui peut l'être, et permettent ainsi à notre espèce de renaître de ses cendres. Mais toute intervention sur l'histoire a des conséquences, parfois tragiques... Pierce est l'un de ces agents, un patrouilleur du temps promis à une brillante carrière. Pourtant, sa vie bascule le jour où sa famille et l'époque qui l'abritait sont « effacées » par une nouvelle version de l'histoire, tel un palimpseste. Son seul espoir réside à la fin des temps, où sont archivés tous les pans disparus de l'histoire.

Ce que j'en ai pensé



Dès le début, j'ai accroché à ce roman, intriguée par le nouveau monde qui m'était offert dans les premières pages. Qui est Pierce ? Quel est son travail ? Que s'est-il passé sur Terre ? J'aime normalement énormément toutes les réflexions sur le cours du temps. Et puis je me suis rendue compte que la trame est somme toute assez classique : l'idée d'hommes à l'écart du temps, qui contrôlent les autres et ont un impact sur l'évolution de l'humanité. Je venais juste de lire La fin de l'éternité d'Asimov, que j'ai d'ailleurs trouvé bien meilleur (je vous en parlerai à l'occasion), sur le même thème, ce qui a un peu tari mon enthousiasme sur ce livre.



Et puis brusquement, cela se complique. L'auteur entre dans des considérations complexes lorsqu'il évoque les cours auxquels assiste Pierce, lors de sa formation, sur l'histoire du système solaire. J'avoue que j'ai décroché à ce moment-là. Cette longue énumération du travail de la STASE, la patrouille du temps, sur notre Terre qu'ils décrochent de son orbite, et isolent pour la sauver de l'impact avec la galaxie d'Andromède. Moi qui adore la science fiction, pour une fois je me suis dit : il va trop loin, c'est complètement délirant. Bref la deuxième partie du roman m'a laissé froide. Du coup je n'ai fait aucun effort pour comprendre la fin, un peu embrouillée à mon sens, avec la rencontre par Pierce de son double futur, sa sortie du temps, etc. c'est trop pour moi ! Il faut dire aussi que le vertige donné par la réécriture de l'histoire de l'Univers a peut-être été court-circuité par la forme du roman court qui a été adoptée. Tout est finalement un peu trop rapide, surtout pour traiter un thème si important.



C'est vraiment dommage car j'étais très emballée au départ par ce roman, et puis finalement, j'en suis ressortie déçue. Je ne peux pas écarter l'idée que c'est peut-être de ma faute, je n'ai pas tout saisi...



Par la même occasion, en passant j'ai découvert le genre de hard-science fiction : c'est un genre dans lequel les technologies décrites, les formes sociétales présentes dans l'histoire et les découvertes ou évolutions ne sont pas en contradiction avec l'état des connaissances scientifiques au moment où l'auteur écrit l'œuvre. Alors je m'interroge, dans mon inculture scientifique totale : déplacer la Terre à des millions de kilomètres, est-ce vraiment possible ? Peut-être est-ce finalement l'explication de ma déception : je n'ai pas saisi le côté sûrement génial des postulats de Stross sur l'histoire de l'univers ...ou alors est-ce lié à son écriture ? car je n'avais aucun problème en lisant Asimov dont les romans ont toujours un côté très scientifique.



Au final, je ne sais pas.



Cependant, je vous invite à le découvrir si vous êtes accroc de science-fiction pure et dure. Sinon, s'abstenir.
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Le Bureau des atrocités

(lu en VO)



Charles Stross reste un auteur à part, dans un sous-sous genre clairement niche de la SF, mélant fantastique (inspiration H.P. Lovercradt); bureaucratie à la Kafka, Informatique, jeux de rôles et jeux vidéos (Castle Wolfensein), ...

Il faut ajouter à cela que c'est un auteur Britisch jusqu'au bout de la plume, maniant un humour plus que décalé tout en maniant une langue anglaise très riche et rès précise.

Bref c'est un auteur ancré dans son époque et quelque peu difficile d'accès.



Son gros défaut est d'en faire toujours un peu trop et de parfois dérouter son meilleur public, au risque de le lasser. C'est un des rares auteurs qui me pousse à consulter régulièrement les sources en ligne ou un dico pour le suivre.



Après un Charles Stross, je m'enfile généralement un ou deux romans qui ne demandent pas plus d'intelligence que celui d'une amibe....



Revenons au Bureau des Atrocités.

Le Principe est simple : pour provoquer un passge entre plusieurs mondes, point besoin d'invocation : il suffit d'un peu de vie et d'un but de code informatique. Le problème provient bien entendu que tout programmeur un peu sophistiqué peut tomber par hasard sur un tel bout de code "maléfique" et de des gens mals intentionnés veulent évidemmment s'en servir pour des objectifs tout aussi abjects.

Un bureau, dépendant des services secrets, est créé protéger le bon peuple.

Qui dit bureau, dit administration tatillonne, rivalité, problèmes diplomatiques...

Voici les ingédients qui vont servir de toile de fond aux aventures de notre héro.

Ambiance, action, romance au rendez-vous.



Du dense, du bon, mais pour lecteur prévenu ;-)





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Accelerando

Au début du XXIème siècle, Manfred Macx, courtier en trouvailles et inventions dans le domaine de l'informatique et des technologies de pointe, milite pour « l'open source », c'est à dire pour la totale liberté d'accès aux découvertes. Tout en se disant respectueux de la propriété intellectuelle. Totalement bénévole, il permet ainsi à pas mal de gens de s'enrichir. Lui-même vit très confortablement alors qu'il n'a officiellement aucun revenu. De discrets mécènes pourvoient à tous ses besoins. C'est la raison pour laquelle il est harcelé par un agent du fisc, en l'occurence son ex compagne, qui lui réclame une somme faramineuse... Un jour, Manfred se fait voler toute sa mémoire... Quelques années plus tard, sa fille Amber, conçue en éprouvette, vogue avec quelques amis vers une naine brune à la recherche d'un signal extraterrestre...

Avec « Accelerando », le lecteur se retrouve face à un OLNI (objet littéraire non identifié) tant l'ouvrage est étrange, inclassable et déroutant. Il ne s'agit pas à proprement parler d'un roman d'un seul tenant avec une intrigue construite et une histoire classique avec début, développement et fin, mais de neuf chapitres ou de neuf nouvelles sans autre lien que des personnages récurrents qui évoluent à des périodes et dans des contextes différents. Mais il y a bien pire que cette impression de grand foutoir sans queue ni tête, il faut aussi subir le jargon permanent, l'abus de termes techniques voire pseudo scientifiques qui obligent le lecteur à se référer presque à chaque page à un important glossaire qui peut sans doute éclairer informaticiens, astrophysiciens, chimistes et autres scientifiques de haute volée mais qui laisse le béotien dans une frustrante incompréhension. De nombreux thèmes sont abordés comme le clonage, la fécondation in vitro, la post humanité, l'invasion numérique, l'avenir de l'humanité, l'intelligence artificielle ou l'optimisation des performances du cerveau humain. Mais l'ennui, c'est qu'une idée chasse l'autre, qu'une théorie scientifique annihile l'autre, qu'une tentative d'explication disparaît ou se ramifie dans une autre et qu'au bout du compte, tout ce verbiage se révèle confus, embrouillé et abscons. « Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire en viennent aisément... » Avec Stross, c'est malheureusement loin d'être le cas et l'on a toutes les peines du monde à suivre les méandres d'un discours pour le moins obscur Très vite, Stross lasse la patience du lecteur le plus indulgent. Trop occupé à déballer toute cette esbrouffe scientifique, l'auteur devient vite pesant pour ne pas dire pédant tout en ne racontant rien de bien intéressant ni de bien original. La quatrième de couverture parle d'intelligence et d'humour. Le lecteur, s'il n'est ni snob ni geek, les cherchera en vain.
Lien : http://lemammouthmatue.skyne..
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