Citations de Chrétien de Troyes (285)
J'ai payé ma folie, et je le devais bien. La folie me fit demeurer; je m'avoue coupable et forfait. C'est une grande hardiesse de ma part que d'oser venir devant vous.
C'es dans le besoin, dit on, qu'on met l'ami à l'épreuve.
J'aime mieux que mon ami m'ait déconfit que tué.
Ils luttent pour de bon, et non par jeu. Jamais ils ne seront récompensés comme ils le méritent.
Ceux qui allaient combattre étaient liés depuis longtemps de la plus vive amitié et à ce moment-là ils étaient des inconnus l'un pour l'autre.
Moi j'ai été prête tous les jours jusqu'au dernier à défendre ce qui est mien. J'ai gagné sans bataille. Il est donc juste que je m'en aille tenir mon héritage en paix.
Il m'importe autant de votre départ que de votre séjour.
Qui demande grâce doit être entendu, s'il ne trouve homme sans pitié.
Si les félons ne sont pas matés cette fois, ils ne le seront jamais, car le lion ne lâchera pas sa proie vivante!
Mieux vaut que vous restiez vivant que nous mourions tous deux.
Plus on est habitué à la joie et aux délices, plus le deuil égare et abat. Un homme faible porte par l'accoutumance un fardeau qu'un plus robuste ne pourrait souffrir.
Redouterais-je la mort, moi qui ai changé la joie en deuil? Quelle joie? La plus merveilleuse de toutes, mais elle a eu peu de durée. Qui a perdu un tel bien par sa faute n'a plus droit au bonheur.
Si Dieu vous défend de mort, vous n'aurez aucun empêchement, tant que vous vous souviendrez de moi.
Si je pouvais être pigeon toutes les fois que je voudrais, je serais souvent avec vous. Je prie Dieu qu'il lui plaise de ne pas me laisser si longtemps loin de vous. Mais tel compte tôt retourner qui ne connaît l'avenir; et je ne sais si quelque empêchement de fait, maladie ou captivité, ne me retiendra pas.
Je vous accorde votre congé, répondit sèchement Laudine. Mais jusqu'au jour que je vous marquerai. Passé ce terme, l'amour que j'ai pour vous deviendra de la haine, soyez-en sûr.
Comment! lui disait messire Gauvain, seriez-vous de ceux qui valent moins à cause de leurs femmes? Honni soit qui se marie pour déchoir! Qui a pour femme ou pour amie une belle dame doit s'amender, et il ne faut pas que, du moment qu'il aime, il perde son prix et son nom. Certes, ce ne sera pas là votre seule privation, si vous vous gâtez, vu que la femme a vite repris son coeur, et elle n'a pas tort de mépriser celui qui devient pire, dès que ses feux sont couronnés. Songez d'abord à votre renommée. Rompez le frein et le chevêtre. Nous irons tournoyer, vous et moi, afin qu'on ne vous appelle pas jaloux. Vous ne devez pas demeurer oisif, mais hanter les joutes et les tournois, coûte que coûte.
On peut le traiter de fou, le malheureux qui se croit aimé parce qu'une dame courtoise s'amuse à l'agacer, et lui met les bras au cou.
Mademoiselle, je serai votre chevalier, vous me trouverez toujours dans le besoin; ne me changez que pour un meilleur. Je suis vôtre, tel que je suis, et soyez dorénavant ma demoiselle.
Il est bien hardi, celui qui ose se targuer d'un exploit dnt autrui ne le loue, sans apporter de preuves. Il y a une grande différence entre le mauvais et le preux: le mauvais, en face du danger, parle de lui abondamment, cherchant à abuser les gens qu'il tient pour des sots; le preux, au contraire, est fâché d'entendre ses mérites. Néanmoins j'accorde au mauvais qu'il n'a point tort de se vanter, car il ne trouve personne qui mente à sa place. S'il ne se loue, qui le louera?
C'est folie que de retarder d'une heure le profit qu'on espère.