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Citations de Christophe Reydi-Gramond (26)


Il remit le téléphone à sa ceinture au moment où la porte du salon s’ouvrait sur une femme sans âge, tellement en harmonie avec son biotope qu’on l’aurait pu croire elle aussi sortie d’un catalogue de mobilier de bureau.

– Si vous voulez bien me suivre monsieur le commissaire, madame Vandenshield va vous recevoir, dit-elle d’un ton pressé.
Le commissaire de l’antiterrorisme Clovis Lenoir – Clovis tout court pour tout le monde tant le prénom limitait le risque de confusion – remonta la galerie creusée dans le ventre de la tour en essayant de ne pas se laisser distancer.
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À quarante et un ans, après avoir connu une carrière honorable de grand reporter, Juan Mügler-Edouard Kissel – de son véritable nom Stéphane Dexieu – avait tout perdu, sauf la vie et les siens. Tout ça à cause d’un document qu’il n’aurait jamais dû posséder, dans une enquête qu’il n’aurait pas non plus dû mener. Aujourd’hui, Copacabana, samba et cachaça. Jusqu’à quand ?

C’était quoi, le plan ?
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Depuis six semaines, sa femme, son fils et lui vivaient en apnée, reliés au monde extérieur par une enveloppe de papier kraft.
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Avant cela, il y avait eu Budapest. Les quinze jours les plus durs parce que ç’avait été le début de la course et qu’ils étaient sous le choc. C’est à Budapest que – pour la première fois en onze ans de mariage – il avait levé la main sur celle qu’il n’avait plus le droit d’appeler par son vrai prénom : Natacha. Il n’avait pas trouvé d’autre moyen pour l’empêcher de téléphoner à sa mère que de lui flanquer une gifle. Elle voulait juste la rassurer, lui dire qu’ils allaient tous bien, qu’ils n’avaient pas disparu…
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Survivre. Quelques heures, quelques jours, voilà à quoi se résumait l’existence de Juan, Clara et Esteban Mügler, ressortissants chiliens en voyage d’agrément au Brésil. Huit jours plus tôt, ils étaient encore Edouard, Helen et Dylan Kissel, du New Jersey, visitant Israël dans l’intention d’y accomplir leur alyah. Ils avaient connu là trois semaines de répit relatif, jusqu’à ce que le réceptionniste du Sheraton de Tel Aviv lui remette un paquet.
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Dans le passé, ses voyages l’avaient mené du Kosovo au Myanmar, du Nigeria au Soudan en passant par le Timor, mais il n’était encore jamais venu au Brésil. S’il avait été seul, il lui aurait pris l’envie d’aller se perdre dans les ruelles pour renifler la ville, faire des rencontres de hasard et écluser quelques bières pour s’imprégner de l’atmosphère, comme il aimait le faire chaque fois qu’il commençait un reportage quelque part. Mais Clara dormait dans la chambre à côté et Esteban, leur fils, avait fini par sombrer dans le sommeil malgré la surexcitation dans laquelle il avait basculé ces derniers temps.
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L’instinct de survie seul lui tenait lieu de logique : ce qui permettait de ne pas mourir immédiatement devait être accompli sans délai. Le reste était du luxe.
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Le ronronnement de la climatisation ne parvenait pas à couvrir la sono des bandas qui sinuaient sur l’avenida Atlantica, vingt-trois étages plus bas. Par instant, un éclat plus violent faisait vibrer la fenêtre qui donnait sur, paraît-il, la plus belle baie du monde. À terre, la nuit était battue en brèche par une débauche de néons criards, de guirlandes, phares et autres luminaires. Elle l’était également en mer par des dizaines de navires tous feux allumés, du yacht de plaisance au paquebot transatlantique. Elle l’était enfin sur son propre territoire par l’explosion ininterrompue de feux d’artifice dont les reflets nimbaient de tonalités psychédéliques le Christ Rédempteur du Corcovado. Ce Christ impavide dont les bras tendus vers la Cité Merveilleuse semblaient ce soir bénir la fête, à moins que ce ne fût pour exprimer sa désolation en ce début de carême, censé être une période de jeûne et de mortification pour les chrétiens.
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En moins d’une minute, les trente-six vues de sa pellicule venaient d’être exposées à la lumière de la plus grande catastrophe que la France ait jamais connue, même en temps de guerre.
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Des larmes creusèrent deux rivières dans la suie orange de ses joues, tandis que son pouce manœuvrait le levier de rembobinage comme animé d’une volonté propre.
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L’un roux, l’autre noir, deux panaches de fumée commençaient à se mêler à la brume. Ils ne parvenaient pas à dissimuler le cratère piqué de taches incandescentes qui s’était ouvert là où, un instant plus tôt, se dressait l’usine où se trouvait son père.
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Les bras d’Hugo descendirent le long de son corps. Groggy, il tomba à genoux au bord de la falaise qui surplombait un tableau d’apocalypse.
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Alors l’horizon tout entier s’enflamma en un magma aveuglant. Vint le bruit. Vint le souffle. Vinrent la poussière et l’odeur. Enfin, le silence retomba.
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Il vit alors la cheminée de l’usine d’engrais décoller, lentement, comme les fusées à la télévision, en même temps qu’un hangar se volatilisait.
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Le trait de lumière traversa l’étendue du pôle chimique en une fraction de seconde, jusqu’à toucher une ligne à haute tension. Au moment où les câbles de celle-ci se rompaient en serpentant dans un tourbillon d’étincelles, Hugo sentit un grondement : la colline tremblait.
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Soudain, une détonation, aérienne, comme le bang d’un avion, suivie d’un sifflement formidable, le fit bondir sur ses pieds. L’œil vissé au reflex, il essaya de comprendre d’où ça venait. Le sifflement s’arrêta net et un grand éclair rectiligne jaillit du pied de la colline, parallèle à la surface de la Garonne.
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Cette usine faisait partie d’un pôle de quatre sites principaux qui couvrait l’îlot des Lapins et l’île du Ramier contiguë, dont les terrains appartenaient à l’Armée. La plupart fabriquaient des choses courantes, produits pharmaceutiques, dérivés d’ammoniac pour filtrer les eaux, des cochonneries pour l’industrie du papier ou, dans celle de son père, des ammonitrates pour engrais azotés. Une était plus mystérieuse. Cernée de murs barbelés, elle appartenait à la Direction générale de l’armement et on y voyait aller et venir des soldats. Les gens du pays disaient qu’elle était trop près de la ville maintenant qu’on avait construit partout. Que s’il y avait un accident un jour, ça ferait du vilain.
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Hugo avait pris une photo d’un des gars à tout hasard, une grande baraque avec un T-shirt d’une équipe de football inconnue. Leur manège avait duré deux semaines, jusqu’à ce qu’enfin ils se fixent au nord du plateau, dans un endroit encaissé invisible de la route. À partir de là, ils n’étaient plus revenus que de nuit. Hugo le savait parce qu’on ne les voyait pas la journée mais, le matin, il allait jeter un coup d’œil et avait remarqué du changement. Les types avaient dégagé l’entrée de quelque chose en contrebas d’un escalier en ruines au milieu d’anciens bâtiments de brique. L’accès était maintenant barré par un double grillage et des panneaux Danger – Travaux sous haute tension.
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21 septembre 2001, France.


Un brin d’herbe coincé entre les dents, allongé sur la lande, la tête calée contre son cartable qui rendait là un service pour une fois incontestable, Hugo, onze ans, contemplait la course des nuages dans le ciel de Haute-Garonne en cette dernière journée de l’été.
Une baleine. Ou un éléphant, ça dépend. Là un aigle avec son aile déployée, et même un Hieraaetus fasciatus, dit aigle de Bonelli (du nom de son découvreur en 1815), reconnaissable à sa tête, petite par rapport au bec. Là une tortue de mer, genre luth. Un mouton sans pattes, marrant. Une face d’Athene noctua, dite chouette chevêche.
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Le sens de l'orientation n'avait jamais été son point fort. Lorsqu'il avait le choix entre deux directions, il pouvait être sûr de prendre systématiquement la mauvaise. Une véritable insulte aux lois de la probabilité. Au point qu'il se demandait si un génie malin ne modifiait pas la route après qu'il eut fait son choix.
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