Aujourd'hui, de retour et prêt à en découdre, il ne rêvait que de vengeance. Quelqu'un l'avait forcément trahi et il était bien décidé à découvrir qui était le coupable, même si pour cela, il devait décimer toute la ville de Nantes.
Jo serra son large poing jusqu'à ce que la trace de ses ongles s'imprime dans sa paume. Puis il éclata d'un grand rire dément.
Anaïs se sentit blémir et dû se faire violence pour lui répondre.
- Bienvenu dans notre hôtel, Monsieur. J’espère que vous vous plairez ici.
- Je n’en doute pas une seconde, mademoiselle. C’est déjà un plaisir de vous rencontrer.
Gênée, Anaïs ne put que rougir. Elle prétexta des dossiers à terminer et s’éclipsa rapidement. Elle devait absolument échapper à ces yeux électriques. Elle retrouva avec soulagement la sécurité de son bureau. Une fois la porte fermée, elle s’y adossa pour réfléchir. Arthur Boisnard. Son nouveau patron. Elle sentait déjà que les prochains mois allaient marquer un tournant décisif dans sa vie.
La tristesse que La Fripe perçut dans le regard de Marcus retint la réponse qui lui montait aux lèvres. Sacapus ne lui avait jamais raconté en détail ce qui l’avait conduit dans la rue, mais il devinait qu’un drame se cachait derrière cette déchéance.
Et après trois ans d’inactivité, il avait besoin de recouvrer ses réflexes. Il était rasséréné : il n’avait rien perdu de son talent. Apparemment, le meurtre, c’était comme le vélo, ça ne s’oubliait pas !