Mousse sait qu'il est l’heure de se lever, mais il garde les paupières closes quelques minutes encore.
Il veut profiter de la tiédeur des draps, du chant des oiseaux au loin et du rayon de soleil qui entre par la fenêtre en cette heure matinale.
Mousse se plaît à imaginer les destinataires de ces envois. Une chose est sûre, cela permettra à tous ceux qui sont loin de la mer d'en profiter un peu et de découvrir de belles choses.
Quand Mousse redescend au salon, un mammifère non identifié est échoué sur son fauteuil. D'une patte nonchalante, il tient le livre préféré de Mousse, de l'autre, un biscuit.
Tous, dans leur coeur de chien, avaient ressenti un sentiment étrange de bonheur teinté de nostalgie. Et la certitude d'un avenir heureux dans cette famille qu'ils s'étaient choisie.
- Quel menu souhaitez-vous, madame? Poulet? Poisson?
- Bananes, s'il vous plaît.
Chez lui, il installe l'arbre dans un grand pot, l'arrose puis monte au grenier chercher les décorations.
Il y a de belles boules en verre, enveloppées dans du papier de soie, de petites pommes rouges et brillantes en papier mâché et une grande étoile scintillante.
Un charançon salue poliment un minuscule moucheron de passage...
qui accompagne, pour un bout de chemin, le gardien du phare après sa nuit de travail.
- Raconte-moi ce qu'il s'est passé, mon vieux, lui avait proposé Groucho.
- Je suis seulement allé faire un petit tour, avait expliqué Pull, et quand je suis revenu, il n'était plus là. Plus de voiture, plus de maître, plus rien.
- Écoute, avait dit Groucho d'une voix douce, ce n'est pas ta faute, cela arrive très souvent, moi-même j'ai été abandonné sur un parking et nous tous ici...
- Non, l'avait coupé Pull, je suis entièrement responsable. J'ai abandonné mon maître.
-Mmh, ça sent le gâteau bien cuit!
Si j'avais su que tu me voyais comme un vulgaire boyau poilu, je n'aurais pas perdu mon après-midi ! déclara-t-il, furieux.
En authentique Parisienne, Nénette soignait son look.
Mais, quand tu es avec moi, je n'imagine plus rien.
Star indétrônable des orangs-outans de la capitale, Nénette, 40 ans, était pensionnaire de la Ménagerie du Jardin des Plantes depuis sa plus tendre enfance.
En route dans un taxi roulant à vive allure, la vieille femelle orang-outan ressentit pour la première fois un sentiment jusqu'alors inconnu : la liberté.
Durant les jours et les semaines qui suivirent, Nénette nagea dans le bonheur. Puis les arbres se dénudèrent rapidement, laissant présager l'arrivée d'un hiver précoce et glacial.
L'après-midi, elle décida qu'il était temps de découvrir la capitale.
Comme c'était agréable de sentir le vent dans son pelage !