Citations de Clarissa Goenawan (15)
Au‑dessus de moi, des bulles géantes flottaient dans l’air. Qu’était‑ce ? En sautant, j’ai réussi à en toucher une. Quand le bout de mon doigt en a frôlé la surface, j’ai senti un grand froid, la bulle a éclaté comme un feu d’artifice estival, explosant en millions de billes minuscules qui tombaient au sol. J’ai frotté la fine pellicule sur mon doigt avec mon pouce. C’était de l’eau. Peu à peu, j’ai compris que je me trouvais dans un rêve.....Un banc de poissons rouges géants nageait dans l’air. Des centaines, des milliers, peut‑être. Chacun d’eux était aussi gros que ma tête. Leurs écailles colorées peignaient le ciel d’un bel orange doré.
Les poissons rouges volants dansaient au‑dessus de nous, agitant leurs queues translucides, scintillantes, tout en évitant les bulles d’eau. J’étais émerveillé. Ils semblaient si gracieux. Tout à coup, les poissons ont foncé sur les bulles pour les faire éclater. Partout, des éclaboussures et, au loin, un éclair aveuglant. J’ai abrité mes yeux avec ma main.
Souviens‑toi d’une chose, Ren. La tristesse seule ne peut faire de mal à personne. C’est ce que tu fais quand tu es triste qui peut te blesser et blesser ton entourage.
J’ai fermé les yeux en m’imaginant à l’intérieur de la machine, immergé dans ses mouvements circulaires. Lavé avec un tas de vêtements sales. Tournant, tombant, m’écrasant, submergé dans l’eau et suspendu parmi les bulles. Quand le bruit s’est arrêté, j’en suis sorti trempé, mais propre.
Si seulement l’âme pouvait se nettoyer de cette façon…
Ma relation avec Nae était douce et positive, l'exact opposé de ce que je vivais avec Seven Stars. Entre nous, c'était intense et destructeur, comme au coeur d'une tempête.
Le dimanche matin, j'ai retrouvé Honda et Mme Itano, sa cousine, une femme petite et ronde. Elle avait beau avoir teint ses cheveux courts en auburn, on voyait ses racines grises.
Une épaisse couche de maquillage dominée par des teintes roses recouvrait son visage. De l'ombre à paupières rose, du blush rose et du rouge à lèvres rose.
Avec son tailleur fushsia, elle ressemblait à un personnage caricatural de manga.
Le silence s'est peu à peu épaissi, engloutissant le salon. Il s'est glissé par les fissures entre les fenêtres et sous les portes. L'air s'est solidifié, formant une couverture de brume translucide et dense.
Je respire le silence.
Il a pénétré en moi et m'a changé en silence.
Je suis le silence.
Merci d'avoir choisi Lune d'automne. J'espère que vous avez pris autant de plaisir à le lire que j'en ai eu à l'écrire. Si c'est le cas, je vous demande de bien vouloir le partager avec quelqu'un. Un ami, un membre de votre famille ou un collègue - de préférence quelqu'un qui n'a rien lu depuis longtemps.
(Note de l'auteure).
- Je suis une fille à baguettes, m'avait-elle confié. Pourtant, pour nos rendez-vous, elle choisissait toujours des restaurants occidentaux, parce qu'elle les trouvait plus romantiques.
L'amour arrive quand on s'y attend le moins.
C'est pour ça que les gens disent qu'on tombe amoureux. On ne peut pas apprendre à tomber, pas plus qu'on ne le prévoit.
On tombe, et c'est tout.
ça nous capture comme plante carnivore, en une seconde.
Il n'y a pas d'espace pour réfléchir et encore moins réagir.
Quand on comprend ce qui s'est passé, on sait qu'il n'y a pas d'échappatoire.
On est déjà tombé trop bas.
Que pensez-vous des gypsophiles ? On les surnomme "souffle de bébé". Elles symbolisent l'amour éternel.
- Je suis une fille à baguettes, m'avait-elle confié.
Pourtant, pour nos rendez-vous, elle choisissait toujours des restaurants occidentaux, parce qu'elle les trouvait plus romantiques.
_Ce qui est arrivé à Keiko est un vrai cauchemar_ jamais je n'aurais pu l'imaginer. Elle ne méritait pas ça. Tout est ma faute. C'est moi qui lui ai fait la cour, et c'est elle qui en a souffert le plus. Le tort que je vous ai causé, à vous et votre famille.. Je ne pourrai jamais expier. Je porterai ce fardeau jusqu'à la fin de mes jours.
Je savais que je ne devais pas la croire. Quand une fille dit qu'il 'y a rien, ça signifie que l'on a raté beaucoup de choses Je ne voulais pas qu'on en reste là, mais je sentais les regards des autres élèves sur nous.
La plupart de ses affaires ne me disaient rien, ce qui m'a rappelé à quel point nous nous étions peu souvent vus depuis son emménagement à Akakawa.
La berline noire s'élançait par cette calme nuit d'été. Les rues étaient vides, illuminées par les lampadaires. Quand je plissais les yeux, ils devenaient flous et se fondaient les uns aux autres, créant une ligne lumineuse continue. Je me souvenais déja avoir vu ce genre de chose, mais où ?